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Doit-on Traiter les Nouveaux Manipulateurs
comme s'Agissant de Journalistes?
Par Manfred Gerstenfeld, président
du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem. Il a
publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et
d’antisémitisme.
YnetNews.com
21/12/11
Adaptation : Marc Brzustowski
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Israël
devrait-il traiter les nouveaux manipulateurs pro-palestiniens comme s’il
s’agissait de journalistes sérieux? Devrait-on leur accorder des privilèges,
parce qu’ils appartiennent à des médias supposés honorables ? Pourquoi
accueillir les alliés de vos ennemis ? Une récente étude sur les
distorsions anti-israéliennes de Reuters, menée par le Professeur Henry
Silverman, de l’Université Roosevelt, à Chicago, soulève, une fois encore, de
telles questions..
Silverman a
enquêté à partir de 50 dépêches orientées de Reuters, sur des sujets touchant
au Moyen-Orient. Ses conclusions, concernant cette agence de presse
« objective » sont accablantes. Il conclut que la couverture du conflit,
par Reuters au Moyen-Orient « est systématiquement infectée de propagande
et qu’elle influence les lecteurs pour qu’ils se rangent du côté des
Palestiniens et des Etats arabes contre les Israéliens ».
Silverman a
analysé les erreurs factuelles et éthiques de ces articles, telles que la
parution de matériel de propagande et des erreurs flagrantes de logique. Alors
que Reuters met à la disposition de ses journalistes un manuel de règles qu’ils
sont supposés suivre, il a aussi pu vérifier que ces articles vont à l’encontre
de ces recommandations. Silverman a découvert plus de 1.100 cas de défaillances
factuelles dans ces articles. En moyenne, on aboutit à 22 erreurs par article
relativement court. Silverman a, ensuite, soumis ces articles à des étudiants
ayant une position neutre sur les questions relatives au Moyen-Orient.
Après avoir lu
les articles biaisés, leur point de vue s’est tourné vers des prises de positions
pro-palestiniennes (1).
Trevor Asserson – un juriste
britannique spécialiste du contentieux, vivant, à présent, en Israël – a
appliqué une méthodologie quelque peu différente au contenu de la BBC, il y a
quelques années. Cet organe de presse est lourdement subventionné par le
gouvernement britannique et jouit d’une importante position de monopole. Il
opère sous les directives d’une charte émanant du gouvernement, qui définit 15
obligations légales. Cela inclut : l’équité, le respect de la vérité, un
devoir d’exactitude, l’attachement aux principes démocratiques, de ne pas
diffuser ses propres opinions à travers les affaires courantes ou la politique
publique, s’assurer que les points de vue opposés ne soient pas caricaturés et
de ne pas faire en sorte que l’auditoire s’aligne sur les vues personnelles du
journaliste.
Asserson a vérifié des
programmes variés de la Télévision de la BBC portant sur le Moyen-Orient, qui
vont à l’encontre de ces engagements, si on se fie à la charte. Il a analysé
tous les documentaires sur le Moyen-Orient diffusés par BBC1 et 2, depuis la
fin juin 2002 jusqu’en 2004. Après quoi, Asserson a expliqué que la BBC mène « Ce
qui revient à quelque chose d’équivalent à une campagne visant à vilipender
Israël, diffuser un documentaire de critique en règle d’Israël, au rythme de
tous les deux ou trois mois… 88% des documentaires portant sur le conflit
palestino-israélien dépeignent, soit une impression négative sur Israël, soit
(dans au moins deux cas), une image positive des Palestiniens ». Il a
aussi découvert que « il existe un problème systématique avec le
système de recueil des plaintes [des auditeurs] de la BBC »
Asserson conclut : “Les reportages
d’actualité de la BBC, concernant Israël, font preuve de distorsions par omission,
par inclusion, en ne rapportant que des faits partiels, selon qui est interviewé,
et par le type d’informations fournies en arrière-fond, ou parce qu’elles
sont manquantes. La seule manière factuelle de l’établir a été de procéder
par une analyse juridique. J’ai préparé mon argumentaire de la façon dont
un juge attendrait qu’on lui présente des preuves face à une Cour de Justice »
(2).
Une autre forme de manipulation
des informations correspond à la publication sélective d’éditoriaux biaisés.
Récemment, le Premier Ministre israélien Netanyahou a « respectueusement
refusé » d’écrire un éditorial pour le New York Times. Son
conseiller principal, Ron Dermer a envoyé une réponse au quotidien. Dans
celle-ci, il citait l’admonestation de l’ancien Sénateur Patrick Moynahan,
selon laquelle « chacun peut se prévaloir de sa propre opinion, mais
personne ne peut se prévaloir des faits comme il l’entend ».
Dermer a souligné que le New
York Times avait édité un article du Président palestinien Mahmoud Abbas
contenant des « faits » historiquement faux, que le journal aurait
pu et dû très facilement vérifier. Dermer a aussi vérifié des éditoriaux publiés
au sujet d’Israël, au cours des trois derniers mois, dans le New York Times
et l’International Herald Tribune. Dix-neuf de ces vingt articles éditoriaux
avaient une connotation négative (3).
Si de telles manipulations,
relevant de la propagande, sont pratiquées par trois medias de l’élite de la
profession, que pouvons-nous raisonnablement attendre des autres? Il y a
un besoin urgent d’une étude majeure sur l’éthique extrêmement douteuse du
journalisme du temps présent. Se servir d’Israël comme cas d’école serait
aidant pour accomplir cette tâche.
Dans l’expectative, Israël doit
agir. Il est temps de former une commission d’examen de la Knesset sur les
médias qui puisse s’attaquer à ce sujet complexe et tienne le gouvernement pour
responsable, lorsqu’il accueille des manipulateurs infiltrés parmi les
journalistes. La liberté de la presse est une chose. Être assisté par le gouvernement
dans le but d’aider l’ennemi est quelque chose de radicalement différent. On
devrait demander aux ministres pourquoi certains journalistes (lire : des
propagandistes palestiniens et arabes) jouissent de certains privilèges.
Laissons-les se débrouiller par eux-mêmes sans les droits offerts par la carte
de presse. Dans la guerre réelle contre Israël, ses dirigeants cherchent par
eux-mêmes et trouvent des solutions. La même approche devrait être appliquée à
la guerre de propagande.
Notes
1- Henry Silverman, “Reuters: Principles Of
Trust or Propaganda,” The Journal of
Applied Business Research – November/December 2011 Volume 27, Number
6
2- Manfred Gerstenfeld interview with Trevor
Asserson, “The BBC: Widespread Antipathy Toward Israel,” in Israeland Europe: An Expanding Abyss,” (
3- “PM adviser’s letter to ‘New York Times,’
The Jerusalem Post, 18
December 2011.