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OBAMA N'Y EST PAS !

 

Par Guy Bekhor

Paru le 22/06/09 dans www.Ynetnews.com

Traduit & aménagé par Artus pour www.nuitdorient.com

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Quand j'ai lu que le Président Obama demanderait la normalisation des liens entre le monde arabe et Israël dès le début de son "plan de paix", j'ai haussé les épaules. Mais quand j'ai lu qu'il s'apprêtait à installer les réfugiés palestiniens dans les pays arabes où ils vivent déjà (1) et à leur donner une compensation financière, j'ai beaucoup ri.

Des rêves, des illusions, tout autant que la vision de la "démocratie arabe" de son prédécesseur qui s'est effondrée avec bruit entraînant un désastre dans la région. C'est vraiment un plan d'un ignare qui croit que le conflit arabo-israélien peut être résolu par un geste rapide et arrogant. Il est évident que celui qui propose un tel plan ne comprend pas bien l'histoire, la démographie et surtout les appréhensions dans la région (2).

Les états arabes ne renonceront jamais à leur demande de renvoyer les réfugiés palestiniens en Palestine, c'est-à-dire en Israël, et peut-être pour quelques uns dans les territoires autonomes. Pourquoi ? Parce que c'est un sujet sacrosaint. Ces réfugiés sont les symboles des aspirations du monde arabe, en politique comme en religion, auxquels personne ne peut renoncer. Cette obstination à demander le retour des réfugiés "chez eux", c'est le dénominateur commun qui relie le Hezbolalh et les Chrétiens du Liban, l'Arabie saoudite et l'Iran, et cela vaut plus que de l'or. La classe politique arabe exige le "droit du retour", non pas pour le bien des Palestiniens – que D garde! Car ils sont haïs en pays arabe – mais pour affaiblir l'état juif, pour le détruire de l'intérieur et le noyer dans la marée palestinienne. Le sort des Palestiniens ne préoccupe nullement le monde arabe, ce qui les intéresse au plus haut point, c'est le problème palestinien, car autant ils haïssent le peuple palestinien, autant ils adorent le problème palestinien; ils détestent les réfugiés, mais ils aiment "leur droit au retour". Les pays arabes n'ont pas créé et maintenu ce problème des réfugiés, depuis 61 ans, pour l'abandonner maintenant.

 

Indifférence aux craintes locales

 

Au fur et à mesure que le temps passe, la notion du "droit au retour" est devenue sacrée dans le mode arabe et un sujet tabou. Comme une religion. Quand Mahmoud Abbas a visité Beyrouth en 2005, il a rencontré des représentants des réfugies et leur a promis qu'ils rentreraient "chez eux ", dans leurs villages et leurs maisons, comme si ceux-ci existaient encore, et comme si Israël n'existait pas. C'est le cœur du problème, car pour les Arabes il s'agit d'un sujet métaphysique, qui dépasse l'existence, puisque dans leur credo, les réfugiés ne reviennent pas en Israël, mais aux origines, 1948, début de leur départ.

 

De plus les Libanais ont ajouté une clause à problème à l'initiative de plan de paix saoudien: ils ont décrété que les réfugiés ne doivent pas être réinstallés en pays arabe. Car si les Palestiniens sunnites recevaient la citoyenneté libanaise, l'équilibre politique changerait totalement au détriment des chrétiens et des shiites. Aucun chrétien et aucun shiite ne l'accepterait.  Or 400 000 réfugiés vivent au Liban sans carte d'identité, sans permis de travail et sans citoyenneté.

La Syrie les abrite mais n'en veut pas, de même pour l'Egypte. Le Koweit a déjà chassé 250 000 palestiniens après la 1ère guerre du Golfe. L'Irak shiite souhaiterait qu'ils disparaissent, et une forme de "nettoyage ethnique" est en fait en cours. Seule la Jordanie leur a donné la citoyenneté, et ils sont pleinement Jordaniens. (1)

 

Alors qu'offre Barack Obama? Une solution illusoire qui ne fait que faire avancer son programme personnel, sans tenir compte des appréhensions de la région, montrant une ignorance et des prétentions (2). Tout comme les accords Sykes-Picot du siècle dernier, signés après la 1ère guerre mondiale, quand les frontières ont été tracées sans tenir compte des gens, des tribus et des religions, avec les conséquences que l'on connaît, la même chose pourrait se produire maintenant. Comme d'habitude, un prix amer sera payé par le Moyen Orient, en sang autochtone.

 

Notes de www.nuitdorient.com

(1) Statistiques de l'UNRWA, organisme créé en 1949 à l'instigation des pays arabes pour perpétuer le problème des réfugiés.

 

Field of
Operations

Official
Camps

 

Registered
Refugees
in Camps

Registered
Refugees

Jordan

10

 

338,000

1,951,603

Lebanon

12

 

222,776

422,188

Syria

9

 

125,009

461,897

West Bank

19

 

193,370

762,820

Gaza Strip

8

 

495,006

1,073,303

Agency total

58

 

1,373,732

4,671,811

 

(voir en pj tableau de l'évolution des réfugiés sur 60 ans, en pdf)

 

(2) ou fait semblant de ne pas comprendre, poursuivant un objectif personnel.

 

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