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Jérusalem n'est
Pas une Implantation, c'est la Capitale d'Israël
Par Daniel Haïk, journaliste
24
mars 2010, Hamodia News - 9 Nissan 5770
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sur Jérusalem
Après s'être
attiré les foudres de l'administration Obama, pendant
dix jours, Binyamin Nétanyahou
a été accueilli à Washington avec une certaine cordialité, avec à la clé une
rencontre à la Maison Blanche avec Barack Obama. Devant les membres du lobby juif américain AIPAC, le
Premier ministre s'est lancé dans un véritable plaidoyer en faveur de Jérusalem.
La capacité de l'administration Obama à passer d'une
forme d'hostilité aigue envers Israël à une chaleur appuyée, est plutôt déroutante!
Le
Premier ministre Binyamin Nétanyahou
a pu en faire l'expérience, au cours de son quatrième séjour aux États-Unis
depuis son arrivée au pouvoir, il y a un an.
Jugez
plutôt : il y a dix jours, Hillary Clinton qualifiait "d'insultante"
le simple dépôt administratif du projet de construction de 1 600 unités de
logement à Ramat Chlomo et
posait un très sévère ultimatum à Binyamin Nétanyahou, exigeant d'Israël, entre autres, la suspension
de ce projet de construction, des gestes d'apaisement envers les Palestiniens
et l'inclusion des grands dossiers au cœur du conflit israélo-palestinien dans
les discussions de proximité entre les deux parties.
La semaine dernière avait été marquée par le
ton méprisant, presque humiliant, de l'administration Obama
envers l'allié israélien.
À
cela se sont rajoutées, les déclarations incendiaires du commandant des forces
américaines au Moyen Orient, le général Petraeus qui
avait indirectement accusé Israël d'être responsable, de par sa politique, de
la mort de soldats américains tués en Irak ou Afghanistan. Des propos qui ont à la fois scandalisé et
inquiété tant les Israéliens que les amis d'Israël aux États-Unis.
Et
puis comme d'un seul coup de baguette magique, la vapeur s'est renversée :
jeudi soir dernier, le Premier ministre israélien a apparemment donné des
réponses satisfaisantes aux exigences d'Hillary Clinton et celle-ci a levé le
veto américain posé jusque là à toute rencontre entre Binyamin
Nétanyahou et des responsables de l'administration Obama.
C'est
un peu comme si, après avoir grimpé très haut aux arbres, les dirigeants
américains s'étaient emparés de la première branche pour en redescendre.
Car il semble, en effet, que sur le fond le Premier ministre n'ait pas cédé
grand-chose à Hillary Clinton : il s'est officiellement refusé de geler la
construction dans les quartiers juifs de l'est de Jérusalem.
Il a
d'ailleurs dit et répété que pour lui Jérusalem avait le même statut que Tel Aviv.
Certes,
monsieur Nétanyahou aurait accepté de faire quelques
gestes de bonne volonté envers Mahmoud Abbas, comme la levée de quelques
barrages, la libération de prisonniers du Fatah, et l'allègement du bouclage à
Gaza. Mais aucun calendrier n'a été fixé
de telle sorte qu'il serait erroné de prétendre que le Premier ministre s'est
plié au diktat américain.
Quoi qu'il en soit, cette réponse orale puis écrite, a suffi au Premier
ministre pour être accueilli avec, même, une certaine sympathie par
l'administration américaine. Le président Obama tout
auréolé par l'adoption de son projet de réforme de la Santé Publique, devait
accueillir cordialement Binyamin Nétanyahou
mardi soir (heure d'Israël), tout comme Hillary Clinton l'a accueilli la
veille.
Mais le grand instant de satisfaction de ce voyage américain a été, pour le
Premier ministre, son discours devant la Convention du puissant lobby
pro-israélien AIPAC. Face à plus de dix mille délégués dont plus de 2 000 jeunes acquis à la cause
d'Israël;
face à près des deux tiers des membres du Congrès venus le saluer, Binyamin Nétanyahou a prononcé
dans son allocution un véritable plaidoyer pour Jérusalem:
"Jérusalem, a-t-il lancé sous les applaudissements, n'est pas une
implantation, c'est la capitale de l'État d'Israël. Il est impossible de nier
le lien entre le peuple juif et Jérusalem. Pendant trois mille ans, les Juifs
ont construit dans Jérusalem. Et nous continuons aujourd'hui à construire".
Tous
les gouvernements israéliens ont construit Jérusalem et aujourd'hui c'est la
plus grande ville d'Israël avec 750 000 habitants dont près de 250 000 qui
vivent au-delà de la Ligne de démarcation qui séparait la ville avant 1967. Ils
savent tous qu'ils feront toujours partie intégrante d'Israël, dans tout accord
de paix. Et comme preuve de ce lien indéfectible qui relie Israël aux Juifs du
monde entier, le Premier ministre a révélé que dans son bureau à Jérusalem,
était exposée une pièce retrouvée près du Kotel qui remonte à 2 800 ans et qui
est signée "Nétanyahou ben Yoach"!
Pour expliquer que la sécurité d'Israël était avant tout entre les mains des
Israéliens, le Premier ministre a rappelé que comment d'aussi grands leaders
que Roosevelt et Churchill n'avaient rien pu faire pour sauver les Juifs durant
la Shoah en Europe: "Notre avenir ne peut pas dépendre de la bonne
volonté des grands leaders. Israël a le droit de se défendre".
Le Premier ministre a ensuite expliqué les
difficultés rencontrées dans le processus de paix. Il a évoqué la position
"réfractaire" des Palestiniens et a affirmé qu'il n'était pas
possible pour la communauté internationale d'imposer de l'extérieur un
règlement du conflit.
Binyamin Nétanyahou a
également évoqué la menace nucléaire iranienne et a souligné le caractère
foncièrement antisémite du régime iranien d'Ahmedinedjad.
Au cours de sa rencontre avec Hillary Clinton, le Premier ministre a tenu à
expliquer en détails comment la bureaucratie israélienne fonctionnait en
matière de permis de construire et il a promis de tout mettre en œuvre pour que
de telles "erreurs", comme l'annonce de la construction à Ramat Chlomo durant le séjour
israélien de Joe Biden, ne se reproduise plus. De
source diplomatique israélienne, on a confirmé le souhait de l'administration
américaine de contourner les "malentendus" de ces derniers jours.
Avant de rencontrer Binyamin Nétanyahou,
Hillary Clinton s'était elle-même exprimée devant l'AIPAC et, dans un discours
habile, avait alterné entre la promesse américaine de garantir la sécurité
d'Israël et un ton ferme, affirmant qu'Israël se trouvait à la veille
d'échéances cruciales mais nécessaires.