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Mark Ami-El - 12 Novembre 2002 -
Le Lieu le plus Saint du peuple juif
Le Mont du Temple à Jérusalem représente le lieu le plus
saint pour le peuple Juif. Le roi Salomon a établi le temple, ou Beit
Ha-Mikdash, sur le Mt. Moriah. Le Temple avait une section connue comme le
Saint des Saints où se trouvait l’arche d’alliance contenant les Dix
Commandements et la Torah. Tant qu’il dura, les Juifs étaient tenus de faire un
pèlerinage à Jérusalem 3 fois par an.
Après que le 1er Temple eut été détruit en 586 avant JC par les Babyloniens,
les exilés Juifs retournèrent à Jérusalem en 538 avant JC et terminèrent la
construction du 2ème Temple en 515 avant JC. Après la destruction du Temple par
les armées romaines en 70 de notre ère, les prières juives continuèrent à se
faire en direction du Temple.
La purification du Temple à Jérusalem est le thème central de la Fête de Hanoukka.
Ainsi, d’après la tradition juive, la sainteté de la zone du Mont du Temple
reste intacte malgré la destruction des Temples. Ainsi le Rav A.I.Kook, le
premier grand rabbin de l’époque du Yishuv pré-étatique, a confirmé que la
sainteté éternelle du Mont du Temple continue à exister (1).
Le manque de
respect de l’Islam pour l’héritage des autres
La destruction par les Talibans du patrimoine antique de la
culture bouddhiste dans la Vallée de Bamian en Afghanistan en 1998 aurait dû
lancer un avertissement à travers le monde sur le mépris que l’Islam intégriste
nourrit à l’égard de l’héritage religieux des autres. L’extrémisme des Talibans
était en partie le résultat de leur pensionnaire, Ossama ben Laden, et de leurs
commanditaires Saoudiens Wahhabites plus généralement (2).
Israel a été le témoin d’un déploiement similaire, mais plus étendu d’actions
par les Islamistes qui soutiennent une revendication dominante si ce n’est
exclusive sur la Terre Sainte. A
Nazareth des fanatiques musulmans ont cherché depuis 1997 à construire une
grande mosquée qui éclipserait la basilique chrétienne de L’Annonciation (3).
Le 7 octobre 2000, après des attaques constantes par des foules palestiniennes,
le lieu saint juif de la tombe de Joseph à Naplouse (Shechem) fut saccagé et
brûlé et plus tard converti en mosquée. Cinq jours plus tard l’antique
synagogue Shalom Al Yisrael à Jéricho fut saccagée et brûlée par les
Palestiniens (4).
La tombe de Rachel à la frontière de Jerusalem-Bethlehem subit l’attaque
constante de snipers palestiniens.
En avril 2002, les Palestiniens armés des Tanzim du mouvement du Fatah d’Arafat
ont pris d’assaut l’église de la Nativité à Bethléem et en gardèrent le
contrôle pendant plusieurs semaines sous la menace des armes. Cependant, les activités du Waqf musulman et
du mouvement des Musulmans israéliens représentent une tentative sans précédent
de délégitimiser l’antique héritage juif de Jérusalem.
Après septembre 2000, le Waqf musulman a fermé entièrement le Mont du Temple au
département israélien des antiquités. Puis afin d’achever des nouvelles
mosquées souterraines sur le site, il a transporté dans une décharge publique
quelque 13 000 tonnes de gravats en creusant dans le Mont du Temple, dont
certains vestiges archéologiques datant des périodes du 1er et 2ème Temple.
Le but est de transformer l’enceinte de 18 hectares du Mont du Temple
complètement en un site exclusivement musulman en éliminant tout symbole, signe
et mémoire de son passé juif y compris la destruction des vestiges archéologiques
prouvant ce passé.
Dans un pays où des projets de construction peuvent être gelés pendant des mois
par des préoccupations de protection d’antiquités, la liberté accordée au Waqf
pour détruire des vestiges juifs sur le lieu le plus saint du judaïsme est
difficile à saisir.
Le Mont du Temple
en 1967
A la suite de la guerre des Six Jours en 1967, Jérusalem
redevint une ville unifiée. Le 27 juin, la Knesset passa un amendement qui
étendit la souveraineté israélienne à la partie est de la ville, y compris la
vieille ville où se trouve le Mont du Temple (5).
En même temps la Knesset passa aussi la loi de protection des Lieux Saints qui
déclare : "Les Lieux Saints doivent être protéges contre toute profanation
et tout endommagement, et contre toute tentative d’empêcher la liberté d’accès
à leurs lieux sacrés aux membres des différentes confessions ou la liberté de
leurs sentiments concernant ces lieux sacrés". En d’autres termes la liberté d’accès des différentes religions à
leurs Lieux Saints est inscrite dans les lois de l’Etat et dans les décisions
de la Haute Cour de Justice (6).
Tout de suite après sa prise, le Ministre de la Défense Moshé Dayan remis les
clefs du Mont du Temple aux autorités du Waqf musulman du Royaume Hachémite de
Jordanie dans un geste de respect pour les droits des musulmans sur ce site
(7).
En août 1967, les Grands Rabbins d’Israël, Isser Yehuda Unterman et Yitzhak
Nissim, en accord avec d’autres rabbins éminents affirmèrent que " pendant
des générations nous avons mis en garde et nous nous sommes abstenus de
pénétrer dans n’importe quelle partie du Mont du Temple ". En conséquence
la plupart des Juifs observant s’abstiennent de pénétrer sur le Mont du Temple.
A la place, ils prient en masse au Mur Occidental (8). Cependant, plus tard les
Grands Rabbins Mordechai Eliahu et Shlomo Goren exprimèrent l’opinion que les
Juifs devraient être autorisés à entrer et à prier dans certaines parties du
Mont du Temple où le temple n’était pas situé, notamment dans la partie nord et
sud du Mont (9).
Après la mise en application par Israël de l’accord d’Oslo de 1993 avec l’OLP,
l’Autorité Palestinienne (AP) nouvellement fondée de Yasser Arafat commença à
établir des bureaux à Jérusalem qui, d’après l’accord devaient rester sous la
seule juridiction israélienne. Le traité de paix du 26 octobre 1994 (article 9)
entre Israël et la Jordanie déclare que " Israël respecte le rôle spécial
actuel du Royaume Hachémite de Jordanie sur les Lieux Saints musulmans à
Jérusalem. Quand les négociations sur le statut permanent auront lieu, Israël
donnera une haute priorité au rôle historique de la Jordanie sur ces lieux
". 10 Pourtant, après Oslo, la pénétration de l’AP se renforça comme en
témoigne la nomination d’un ministre palestinien pour le Waqf, Hasan Tahbub et
d’un mufti de Jerusalem, Ikrimi Sabri.
Durant cette période, la Jordanie retira progressivement son autorité
religieuse du Mont du temple, cédant le contrôle aux fonctionnaires
palestiniens nommés. Au moment où Yasser Arafat déclencha sa violente Intifada
contre Israël en septembre 2000, la prise de pouvoir sur le contrôle du Mont du
Temple était totale. En conséquence, la Direction des Antiquités israéliennes
fut empêchée de pénétrer dans la zone du Mont du Temple, étant donné que le Waqf,
en tant que gardien du site (concrètement), s’autorisait à décider qui ou non
pouvait pénétrer.
La Direction des Antiquités admet que la situation sur le Mont est grave est
que des antiquités ont été détruites. Déjà, les autorités religieuses islamiques
nient tout lien des non musulmans avec le Mont du Temple et empêchent les
archéologues d’étudier ce site qui est l’un des grands trésors antiques du
monde. Bien qu’Israël ait accepté sa propre incapacité actuelle à surveiller
activement le Mont du Temple, c’est une chose d’éviter la prospection mais une
autre bien différente de détruire au bulldozer des structures antiques sans
aucune supervision d’archéologues.
Les Musulmans
changent le Status Quo
En 1996, les autorités palestiniennes ont changé le status
quo admis qui a été préservé pendant des générations et ont converti deux
structures souterraines de la période du Second Temple en une nouvelle grande
mosquée. Les deux structures connues sous le nom des Ecuries de Salomon et du
Corridor Oriental de la Porte de Hulda n’avaient jamais été des mosquées
auparavant. La nouvelle mosquée couvre une zone de 1,5 acres et est devenue la
plus grande mosquée d’Israël, capable d’accueillir 10 000 personnes.
En 1997, une autre structure souterraine de la période du Second Temple, connu
sous le nom du Corridor Oriental de la Porte de Hulda, a été convertie en une
nouvelle mosquée.
En novembre 1999, les Autorités islamiques ont ouvert ce qu’ils ont appelé
" une sortie de secours " pour la nouvelle mosquée. Après trois jours
et trois nuits, " la sortie " s’était transformée en une cavité
béante de 59 000 m2 de surface et de 118 m de profondeur. Des milliers de
tonnes du contenu antique du site, trouvées par la suite par des archéologues
israéliens et contenant des objets remontant jusqu’à la période du 1er Temple,
ont été déversées dans la Vallée de Kidron.
En février et en mars 2001, une arche antique s’adossant au mur oriental de
l’enceinte du Mont du Temple a été rasée par des bulldozers pour permettre
d’élargir " la sortie de secours " de la nouvelle mosquée des Ecuries
de Salomon.
En outre, sans aucune supervision archéologique, environ 6000 M2 du niveau de
surface du Mont du Temple ont été creusé par des tracteurs, pavés et déclarés
mosquées ouvertes. L’ancien responsable de la direction des Antiquités a nommé
cela " un crime archéologique ". Pas un seul officiel israélien n’a
vu le moindre plan ou n’a posé la moindre restriction au travail en cours.
Tandis que les fonctionnaires du gouvernement israélien déclaraient qu’ils
fermeraient les portes du Mont du Temple aux équipements lourds comme les
camions et les tracteurs et que les matériaux et équipements de construction ne
seraient pas admis sur le Mont et que ni terre ni gravats ne pourraient être déversés
dans une décharge, des matériaux de construction comme des pavés, de la
maçonnerie, des planches, des tiges métalliques et des échafaudages ont
continué à affluer sur le Mont du Temple.
Une grande zone de 15 000 M2 (15 dounams) dans la partie est du Mont du Temple
est apparue comme un gigantesque chantier de construction sur une longueur de
250 m, de la porte des Ecuries de Salomon jusqu’à la Porte de la Clémence. En
même temps, le transfert de terre et de gravats continue, y compris des
vestiges archéologiques perdus à jamais pour la science et la culture.
Les Musulmans prétendent que le Mont du Temple est une ancienne mosquée datant
de l’époque d’Adam et Eve. Ainsi, leur but est de transformer la zone entière
en une mosquée géante et en une zone exclusivement musulmane. Ils ont travaillé
avec zèle pour effacer et détruire chaque vestige et trouvaille archéologique
qui puisse attester de la moindre étincelle juive ou du moindre lien juif avec
ce lieu.
Leur intention est de changer le statu quo de l’endroit en transformant tous
les secteurs du Mont en lieux saints musulmans, mosquées et lieux de prières
avec l’intention d’empêcher une présence juive quelle qu’elle soit dans le
futur.
La Fosse
Durant la période d’octobre 1999 à octobre 2000, une immense
cavité (50 m de long, 25 m de large et 12 m de profondeur) a été creusée dans
le Mont du Temple au nord de la structure souterraine connu comme les Ecuries
de Salomon. Cette construction est une enfilade de salles souterraines situées
à l’angle sud est du Mont du Temple et est entourée du mur externe du Mont.
Cette structure a été utilisée en dernier par les Croisés à l’époque médiévale.
Le système de salles a été amélioré au 12ème siècle par l’Ordre des chevaliers
du Temple de Salomon (les Templiers), dont les membres qui combattaient les
moines, lui donnèrent le nom " Ecuries de Salomon ".
Le Roi Croisé Baudouin livra ce lieu aux Templiers et ils le transformèrent en
écuries pour leurs chevaux. Après le grand tremblement de terre de 1033, le
plafond a été reconstruit mais personne ne peut dater avec précision la
construction d’origine. On ne sait pas avec précision ce qui se trouve sous les
Ecuries de Salomon. Nous savons qu’il existe un couloir souterrain sous le
niveau de la Porte Unique (qui conduisait à une époque aux Ecuries de
Salomon)qui est construite avec des blocs de style hérodien. Le couloir se
termine à son extrémité nord devant une embrasure conduisant à une structure
située sous les Ecuries de Salomon. La plupart des spécialistes prétendent que
cela a été construit à l’époque du Second Temple. Le Roi Hérode construisit
cette structure souterraine quand il a nivelé l’esplanade du Mont. Les
policiers ont rapporté avoir observé le démantèlement d’une canalisation d’eau
comprenant des arches sur le coté ouest de la fosse à une profondeur de 2 à 3
m, une structure ancienne construite entre la période du Second Temple et la
période musulmane.
Les Débris et les
Vestiges
Les déchets de la décharge de El-Azaria et de la vallée du
Kidron ont la même texture, c’est-à-dire de la terre grise poussiéreuse. La
terre contient un mélange de nombreuses pierres de différentes périodes. On a
trouvé également beaucoup d’antiques pierres de maçonnerie, certaines
carbonisées et beaucoup de pavés et carrelages modernes, qui sont probablement
des morceaux du revêtement actuel de l’esplanade. Au premier coup d’œil, il
semble que la terre ne contienne pas de tessons de poterie mais après une bonne
pluie, on voit facilement que la terre est remplie de tessons.
Les antiquités retrouvées dans les décharges comprennent la jambe d’une
figurine d’une colonne de l’époque du 1er Temple (le plus ancien tesson
identifié date du 8ème siècle avant JC, la plus ancienne poterie du Second
Temple) y compris des vestiges de l’époque Hellénistique et du début de
l’époque romaine.
D’après un ouvrier du Waqf qui a participé aux travaux de construction de 1996,
des pierres comportant des décorations et des inscriptions ont été retaillées
afin de détruire les marques. Il a vu des inscriptions en ancien hébreu. Il a
vu aussi des étoiles à 5 branches sur des pierres et nous connaissons ce
symbole des Asmonéens trouvé couramment sur des sceaux du second siècle avant
JC.
Au cours des récents travaux sur le Mont du Temple, des centaines de camions
ont été vus déblayant de la terre. Les camions ont été suivis jusqu’à la
décharge municipale où leurs contenus ont été mélangés avec les ordures
locales, rendant impossible un examen archéologique. Quand le responsable de la
décharge a été informé que les camions contenaient de la terre avec une valeur
archéologique, il les dirigea vers un secteur propre mais après avoir redirigé
4 camions, ils cessèrent de venir à la décharge. Le soir suivant, ils
déchargèrent des tonnes de chargements du matériau de l’excavation dans la
vallée du Kidron. Le jour suivant des archéologues arrivèrent à leur nouvelle
décharge et prirent des échantillons de poterie. Le Dr Dan Bahat a daté au
moins la moitié de ceux-ci de l’époque du Second Temple. Des matériaux ramassés
de la décharge d’ordures furent également examinés par les archéologues Dr
Gabin Bari et Dr Aren Maeir.
Un plan pour
apporter de " l’Eau Sainte " de la Mecque
Le Cheikh Rayadh Salah, le chef du mouvement islamique
israélien et citoyen israélien représente la force derrière toutes les
activités de ces dernières années. Salah est à la tête du projet ambitieux qui
a pour objectif de nettoyer et rénover 37 espaces souterrains vides, dont
certains comprennent de grandes salles de 100 m2 avec des hauteurs de plus de
10 m Il a organisé des financements et des donations à travers l’ensemble du
Monde arabe pour soutenir ces efforts.
Un travail intense continue pour nettoyer 10 réservoirs d’eau afin de stocker
de l’eau de la rivière sainte Zamzam de façon à accroître la sainteté du Mont
du Temple aux yeux des musulmans et ainsi augmenter son importance comme lieu
central spécial de prière aux yeux du Monde musulman dans son ensemble.
L’agenda secret du mouvement islamique est d’élever la sainteté de Jérusalem
dans l’islam pour la placer à égalité avec La Mecque et Médine en Arabie
Saoudite.
Tous les espaces souterrains du Mont du Temple sont historiques, certains
vraisemblablement cananéens et d’autres datant de la période du 1er Temple et
de l’époque des Asmonéens et d’Hérode. Certains ont servi d’anciennes portes
d’accès au Mont du Temple et d’autres de bains rituels pour les prêtres en état
d’impureté. Ces espaces souterrains présentent le lien archéologique le plus
important pour notre connaissance du Mont du Temple et pour les recherches de
ses origines. Il est impossible d'imaginer un quelconque travail dans ces
réservoirs sans un contrôle archéologique.
Des appels publics
pour faire cesser les destructions
Avec un peu de retard, des efforts publiques à l’intérieur
d’Israël ont été lancés pour exiger un arrêt des constructions modernes et des
destructions sur le Mont du Temple. Des lettres urgentes furent envoyées au
Premier ministre et aux autres ministres avertissant " d’un acte grave de vandalisme
et de destruction irréparable mené sans supervision et en violation de la loi
". Une lettre ouverte au Premier ministre a été signée par de nombreuses
personnalités hautement respectées y compris l’ancien maire de Jérusalem, Teddy
Kollek et le maire actuel Ehud Olmert, les écrivains Amoz Oz et Haim Gouri et
82 membres du parlement israélien. Les Israéliens sont scandalisés que la loi
exigeant la protection des Lieux Saints soit honteusement ignorée sur le Mont
du Temple.
Le Comité pour la prévention de la destruction d’antiquités sur le Mont du
Temple a été fondé en janvier 2000 pour protéger les antiquités de ce lieu.
C’est un groupe de bénévoles sans affiliation politique nationale ou religieuse
composé de personnalités publiques, des archéologues, des écrivains, des
juristes et des membres des services de sécurité. Le Comité exige que le
gouvernement israélien arrête la destruction sur le Mont du Temple, ouvre le
Mont du Temple aux média israéliens et internationaux,
permette à l’Administration des Antiquités de remplir ses devoirs et de
surveiller les Antiquités dans l’Etat d’Israël, contrôle le respect du Statu
Quo sur le Mont du Temple et vérifie qu’aucun changement n’interviendra qui
détruise des vestiges antiques.
Dans une pétition sur ce sujet à la Cour Suprême en mars 2001, le Comité a
présenté les avis de quatre premiers experts de la sécurité dont un ancien
ministre de la sécurité intérieure et deux anciens hauts fonctionnaires des
services généraux de sécurité, ainsi qu’un ancien conseiller en matière de
terrorisme de deux premiers Ministres. Tous ont attesté qu’il est possible
d’arrêter le travail du Waqf et du mouvement islamique. Finalement, le
gouvernement a décidé d’arrêter certains projets et a empêché l’introduction
d’équipement de construction nécessaire pour la poursuite du travail.
Le mur méridional
est sur le point de s’effondrer
Alors que la destruction à grande échelle de vestiges a été
arrêtée et que les camions ont cessé de transporter des tonnes de débris, il
n’y a toujours pas trace de supervision sur le Mont du Temple. En outre un
bombement de plus en plus dangereux apparaît de manière évidente sur le mur
méridional du Mont du Temple qui peut s’effondrer si les fonctionnaires du
gouvernement n’y prêtent pas attention par négligence.11
D’après l’archéologue de l’Université Hébraïque le Dr Eilat Mazar, auteur du
Guide complet des fouilles du Mont du Temple, " Nous n’avons aucun moyen
de savoir ce qui se passe clandestinement dans les grands souterrains où le
Waqf fait des changements majeurs. Le mur méridional commence à se bomber à
cause des destructions entreprises par le Waqf. Il est sur le point de
s’effondrer : " une question de mois et peut-être même de semaines ; j’ai
du mal à croire qu’il resistera jusqu’à la fin de l’hiver et il pourrait
s’écrouler sur ceux se tenant en dessous ".
La saillance du mur est clairement visible mais rien n’est fait puisqu’on
empêche les autorités israéliennes d’entrer. " Ces murs n’ont pas été
construits pour supporter des tracteurs et des camions chargés. La trajectoire
de l’eau de pluie a également été modifiée dans le processus et l’eau s’écoule
sur les murs en les érodant. Le Waqf a placé quelques échafaudages pour essayer
de soutenir le mur mais n’entreprend aucun travail pour le réparer. Quand la
catastrophe va arriver, Israël sera accusé et peut-être à juste titre, puisque
nous ne faisons rien pour l’empêcher ", dit Mazar.
" La seule chose qui résoudrait le problème est un tollé public contre la
destruction du Mont du temple ", conclut le Dr Mazar.
Que faut-il faire
Le Comité a fait une proposition détaillée pour empêcher d’autres
destructions d’antiquités sur le Mont du Temple :
-arrêter immédiatement tous travaux de construction, de creusement, de taillage
de pierres et de travaux dans les espaces souterrains que le Waqf et le mouvement
islamique israélien conduisent, y compris " le nettoyage " de citernes
d’eau.
- empêcher l’introduction d’équipement de construction et de matériaux y compris
de tracteurs, de camions et de machines lourdes aussi bien que des pièces
de rechanges et de l’essence pour les équipements.
- enlever immédiatement les tracteurs, le matériel pour tailler les pierres,
la grande quantité de matériau sur l’esplanade et tous les autres équipements
et matériaux en rapport avec les travaux.
- empêcher le transfert de pierres, de terre et de déchets sans la pleine
supervision de l’Administration des Antiquités.
- inspecter tous ceux qui entrent et sortent du Mont y compris tous les véhicules
pour empêcher le transfert d’antiquités en dehors du site.
- rappeler immédiatement les inspecteurs du Bureau des Antiquités pour surveiller
le Mont du Temple et mettre en place un inspecteur permanent comme cela est
prévu et établi par la loi pour tous les autres lieux en Israël.
- élargir significativement le pouvoir de la police sur le Mont du Temple
et modifier la composition des unités (actuellement seule une minorité de
policiers dans les unités est juive) de façon à ce que ses membres ne soient
pas vulnérables aux pressions. Renforcer la surveillance et les patrouilles
par la police sur le Mont en tous lieux et temps.
- établir un administrateur pour tous les permis de travail sur le Mont du
Temple, dans le cadre du status quo et empêcher tout travail non autorisé
par l’administrateur.
- enquêter et renforcer la loi contre la destruction des antiquités, en particulier
à la lumière des travaux entrepris sur le Mont du Temple.
- ouvrir le Mont du Temple à un examen entier, libre et régulier par les média
nationaux et internationaux comme cela est accepté parmi les nations démocratiques
et cultivées du monde libre.
En plus, bien que le dommage soit irréversible, des fouilles de sauvetage
devraient être entreprises sur le Mont, même si la fosse est déjà recouverte
de ciment.
Toutes les pierres et les vestiges spéciaux conservés sur le Mont après le
tamisage de la terre par le Waqf devraient être examinés. Les autorités du
Waqf empêchent actuellement tout accès à ces pierres. Enfin, tous les débris
déversés dans la vallée du Kidron devraient être examinés. Cela pourrait être
fait en quelques semaines avec un outillage spécial. Comme ces débris n’ont
pas été filtrés, il est très probable qu’ils contiennent encore d’importants
petits vestiges avec des inscriptions et des sceaux.
Les générations futures ne comprendront pas comment, sous une autorité juive,
nous avons permis la destruction de nos antiquités. L’histoire ne nous pardonnera
pas si nous n’arrêtons pas, même avec du retard, les crimes qui se sont produits
sur le Mont du temple dont le but est d’effacer chaque vestige et témoignage
de l’histoire et l’archéologie juives en ce lieu.
Notes
1. Dore Gold, Jerusalem in International Diplomacy (Jerusalem: Jerusalem Center
for Public Affairs, 2001); http://www.jcpa.org/jcprg10.htm.
2. Ahmed Rashid, Taliban: The Story of the Afghan Warlords (London: Pan Books,
2001), p. 139.
3. Raphael Israeli, "The Anti-Millennium: The Islamization of Nazareth,"
Jerusalem Viewpoints, No. 428 (April 16, 2000).
4. Statement of the Government of Israel to the Sharm El-Sheikh Fact-Finding
Committee (Mitchell Commission), December 28, 2000; http://www.mfa.gov. il/mfa/go.asp?MFAH0jcb0.
5. Netanel Lorch, ed., Major Knesset Debates, vol. 4 (Lanham, Md.: Jerusalem
Center for Public Affairs and University Press of America, 1993), p. 1608-1614.
6. Ruth Lapidoth and Moshe Hirsch, eds., The Jerusalem Question and its Resolution:
Selected Documents (Dordrecht, Netherlands: Mirtinus Nijhoff Publishers, 1994),
p. 465-466.
7. Michael B. Oren, Six Days of War: June 1967 and the Making of the Modern
Middle East (New York: Oxford University Press, 2002), p. 307.
8. Lapidoth and Hirsch, p. 466.
9. Yoel Cohen, "The Political Role of the Israeli Chief Rabbinate in
the Temple Mount Question," Jewish Political Studies Review, vol. 11:1-2
(Spring 1999); http://www.jcpa.org/jpsr/s99-yc.htm.
10. Treaty of Peace between the State of Israel and the Hashemite Kingdom
of Jordan, October 26, 1994; http://www.mfa.gov.il/mfa/go.asp?MFAH00pa0.
11. Etgar Lefkovits, "Olmert Warns Temple Mount Wall in Danger of Collapse,"
Jerusalem Post, August 27, 2002; http://www.jpost.com/servlet/Satellite?pagename=
JPost/A/JPArticle/ShowFull&cid=1029920558669.
* * *
Mark Ami-El is managing editor of Jerusalem Viewpoints. This article was prepared
with the assistance of the Committee for the Prevention of the Destruction
of Antiquities on the Temple Mount (http://www.har-habayt.org), Dr. Eilat
Mazar, Zachi Zweig, and Sarah B. Tannenbaum.