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LES 7 PILIERS DE LA REALITE DU MOYEN ORIENT

 

Par Kenneth Levin, auteur d'un ouvrage en voie de parution aux éditions Smith and Kraus, "The Oslo Syndrome, delusions of a people under siege" ou "Le syndrome d'Oslo, les illusions d'un peuple en état de siège"

Article paru dans www.FronPageMagazine.com  le 10/04/07

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm pour www.nuitdorient.com 

 

A pratiquement chaque éditorial du New York Times relatif au conflit Israélo-Arabe, nous sommes face à une critique automatique de l'Administration Bush et/ou d'Israël pour ne pas avoir pris des mesures pour promouvoir la paix. Le 7/4/07, les rédacteurs du NYTimes ont soutenu l'étrange équipée en Syrie de Mme Pelosi, Speaker de la Chambre des Représentants, critiquant la politique défaillante de G Bush et son soit disant refus de négocier avec la Syrie, pour tester sa bonne volonté à l'égard de la paix. Le 26/3/07 un éditorial sur la dernière visite de Condoleeza Rice dans la région se plaint que l'administration Bush ait gaspillé six années en inaction diplomatique, n'ayant pas compris l'importance d'une paix juste et négociée entre Israël et les Palestiniens, et l'obligation pour Washington d'aider à démarrer le processus. Les rédacteurs ont aussi conseillé à Mme Rice de poursuivre les discussions avec ceux des Palestiniens qui acceptent "de discuter de la paix", quel qu'en soit le sens et quelque soient les objections des Israéliens. Le 21/2/07 un édito sur un précédent voyage de Mme Rice au Moyen Orient l'accuse d'avoir raté l'occasion de "rompre l'impasse"…, alors que les "manquements" d'Israël seraient à l'origine de son échec à prendre les mesures qui auraient pu accroître les chances de progrès….

Pour de nombreux diplomates et politiques, la pensée correcte est que les modérés arabes, et peut-être même certains du camp radical, sont prêts à faire la paix avec Israël, malgré l'arrivée au pouvoir du Hamas, car un engagement diplomatique assez puissant pourrait renverser la situation. Cette pensée correcte fait fi des réalités du terrain.

 

1. Les dirigeants arabes n'ont aucun intérêt à une paix réelle avec Israël

Ils ne craignent pas un petit état qui ne les attaquera que si lui-même est en danger. Quels avantages sérieux pourront-ils tirer d'une paix avec lui ? Bien au contraire, qu'ils soient modérés ou non, vis-à-vis de leur population, les états arabes ont un avantage certain à avoir un ennemi tout désigné, afin de canaliser vers lui les ressentiments populaires. Et cela est vrai aussi de pays qui ont signé un traité de paix avec Israël, l'Egypte et la Jordanie dont les médias, contrôlés par l'état, ne cessent de diffuser une propagande antisémite encore plus fanatique qu'avant les accords de Camp David.

L'initiative de paix saoudienne de 2002 a été ressuscitée au sommet récent de Ryad, sans montrer une quelconque volonté de sortir de l'impasse. Bien au contraire, il s'agit d'une proposition "à prendre ou à laisser", un ultimatum appelant Israël à se retirer sur les lignes d'armistice d'avant 1967 et à honorer le "droit au retour" des réfugiés Palestiniens, contre une vague promesse de reconnaissance des états arabes et d'une fin de conflit. Même un commentateur arabe tel que Mamoun Fandy, écrivant dans Al Shark al Awsat, un quotidien de Londres, note que le plan saoudien ne montre aucun intérêt sérieux dans la paix avec Israël (1).

 

2. La paix Israélo-Arabe ne viendra que lorsque les pays Arabes le voudront

Ils sont plus de 300 millions comparés à 5,4 millions de Juifs en Israël et ils constituent une force dominante. Israël peut empêcher ou défaire des attaques arabes, mais ne peut en aucune manière imposer une paix aux Arabes, que cela soit par des concessions ou par d'autres moyens.

 

3. Toutes les minorités vivant dans le mode arabe sont sous siège

L'activiste tunisien des droits de l'homme Mohamed Bechri appelle cette dualité dans le monde arabe "les jumeaux fascistes", c'est-à-dire, l'islamisme et le pan-arabisme. L'islamisme appelle à l'intolérance meurtrière des minorités religieuses, expliquant pourquoi les Chrétiens sont sous siège dans les pays arabes (coptes, maronites, chaldéens…) et pourquoi le Soudan a joui d'un large soutien arabe, alors qu'il exterminait plus de 2 millions de noirs non musulmans au Sud du pays. Le panarabisme quant à lui approuve les politiques génocidaires à l'égard de populations musulmanes, mais non arabes. Saddam Hussein était soutenu par les Arabes quand il a massacré 200 000 kurdes au nord de l'Irak, et ces mêmes arabes soutiennent le gouvernement soudanais quand il extermine une partie de sa population musulmane et noire au Darfour.

 

4. Le monde arabe ne fera pas d'exception pour les Juifs aujourd'hui

L'énorme intolérance à l'égard des minorités montre que le monde arabe ne fera pas d'exception à l'égard d'un état juif en son sein et n'est pas prêt à en accepter la légitimité.

 

5. Les régimes arabes démonisent aussi les peuples non-arabes et non-musulmans, en dehors du monde arabe

Il suffit de lire ou de regarder les médias arabes, d'écouter les sermons dans les mosquées ou de lire les livres scolaires, les pays occidentaux même alliés sont dénigrés et démonisés. Ces attaques contre les états non-musulmans ne servent pas seulement d'exutoire aux faillites locales de tout ordre, mais elles ont pour but de renforcer la radicalisation du régime, tout en apaisant les éléments les plus extrémistes de la population.

 

6. Les régimes dits "modérés" n'ont pas modifié la réalité de la radicalisation du terrain arabe

Depuis la venue au pouvoir en Iran en 1979 d'une théocratie shiite radicale, l'Arabie est inquiète, mais cela ne l'a pas empêché d'exporter dans le monde entier son propre fanatisme radical, le wahabisme. On a vu les capitaux saoudiens construire partout des mosquées et des écoles coraniques prêchant l'intolérance et la haine de l'autre, que cela soit dans le monde musulman ou en Occident. Récemment menacé, le régime Saoudien a sévi contre ses propres extrémistes, liés à al Qaeda, mais il continue à exporter le wahabisme qui inspire al Qaeda.

 

7. Ceux qui poussent les Etats-Unis à revenir à une politique d'apaisement au Moyen Orient (RealPolitik) vendent des illusions.

C'est une logique de bazar de dire que les Etats-Unis doivent soutenir les régimes dictatoriaux qui sont coopératifs et combattre ceux qui ne le sont pas, ou de dire que soutenir les réformes démocratiques ne mène qu'à renforcer les dictatures hostiles à l'Amérique. Comme Pearl Harbour a éliminé le camp isolationniste, les événements du 11/9/01 auraient dû faire taire les champions de la RealPolitik. Rappelons que les artisans et les instigateurs du 11/9 sont issus de pays arabes alliés (Egypte, Arabie) et ont été endoctrinés pour haïr l'Amérique aussi bien par l'éducation religieuse et culturelle d'état que par l'enseignement des opposants intérieurs de cet état. Ceux qui poussent encore à se jeter dans les bras de ces régimes ou à se taire devant leurs propos et actes haineux nous invitent à de nouveaux désastres.

 

Que les universitaires américains continuent à bavasser et à entretenir de vieilles illusions à propos du Moyen Orient, soit, mais on ne peut plus se permettre que ceux qui élaborent la politique du pays s'adonnent à ce type d'exercices.

 

Notre de la traduction

(1) Un journal saoudien vient d'annoncer que les melons israéliens transmettaient le Sida…reprenant une rumeur transmise par SMS.

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