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Points de vue de spécialistes occidentaux sur le Qatar

Réunis par Albert Soued, écrivain pour www.nuitdorient.com  

31/03/19

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Judith Bergman, journaliste : En 2016, les investissements qatari en France seulement s'élevaient à environ 22 milliards de dollars.

Le Qatar a participé activement au financement ou au cofinancement de mosquées en Occident, par exemple en France, en Suisse et en Suède. On peut soutenir que l'islamisation de certains quartiers de France, les banlieues, dites banlieues, comme la Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne, où les femmes semblent parfois avoir été effacées des cafés et des rues, a été renforcée par les lourds investissements du Qatar ces dernières années dans les banlieues françaises (ici, ici et ici) et dans les mosquées (ici, ici et là).

Gilles Kepel, politologue : « La plupart de ces choses dans les banlieues, ne sont pas faites pour de l’argent. Les Qatari achètent de l'influence »

Eric Coquerel, porte-parole du Front libéral de gauche: « Pourquoi le Qatar investirait-il ? Un investissement n'est jamais sans conditions. Le danger, c'est qu'il pourrait investir dans l'idée de promouvoir une certaine religion ou un certain mode de vie. Ce n'est pas une bonne chose »

Daniel Pipes, écrivain et chroniqueur : Au milieu des années 1990, on plaisantait déjà dans les milieux diplomatiques américains sur la question de savoir quelles étaient, depuis l'effondrement de l'Union soviétique, les deux grandes puissances mondiales ? Réponse : les États-Unis et le Qatar. En d'autres termes, les ambitions démesurées d'un pays dont la population native s'élève à environ 200.000 habitants apparaissent clairement depuis longtemps.

Aujourd'hui, l'influence du Qatar n'a plus rien d'une plaisanterie. Elle se ressent partout, depuis le Claridge's Hotel à la toile de Gauguin « Quand te maries-tu ? », en passant par la chaine TV Al-Jazeera et la coupe du monde de football en 2022, sans oublier les tentatives de piratage informatique et les scandales de corruption.

Daniel Pipes, politologue: En Occident, la puissance du Qatar, certes plus discrète, prospère en toute liberté. Le pays finance des mosquées et d'autres institutions islamiques qui, en signe de gratitude, organisent des protestations devant les ambassades saoudiennes à Londres et Washington.

Toutefois Doha ne compte pas sur la diaspora islamiste pour réaliser ses objectifs en Occident, mais agit de façon à exercer une influence directe sur les autorités politiques et les opinions publiques occidentales.

L'imposante chaîne de télévision Al-Jazeera est devenue l'un des plus grands et des plus célèbres diffuseurs au monde. Sa section anglophone diffuse contre les ennemis du Qatar une propagande lissée et habillée d'une rhétorique libérale de type occidental. La dernière invention en date d'Al-Jazeera s'appelle AJ+, une chaîne de réseau social dont le public cible est la jeunesse progressiste américaine. Elle diffuse à propos des maux commis par Israël, l'Arabie saoudite et l'administration Trump, des documentaires qu'elle insère en sandwichs entre des reportages bigarrés sur les campagnes pour les droits des transgenres et des appels émouvants face à la détresse des demandeurs d'asile à la frontière sud des États-Unis – programmes pour le moins incongrus de la part d'un diffuseur contrôlé par un régime wahabite.

Doha cherche aussi à étendre son influence sur l'Occident dans le secteur de l'enseignement. Ainsi « la Qatar Foundation », contrôlée par le régime, verse des dizaines de millions de dollars à des écoles, universités et autres établissements d'enseignement à travers l'Europe et l'Amérique du Nord au point que le Qatar est devenu le plus grand donateur étranger des universités américaines. Les fonds versés servent à financer des cours de langue arabe et des cours sur la culture du Moyen-Orient, programmes dont certains portent sans fard une marque idéologique, comme ce plan de cours destiné aux écoles américaines et intitulé : « Exprimez votre loyauté envers le Qatar »

La conférence organisée par le Middle East Forum et dont le but était de faire la lumière sur l'un des États les plus petits, les plus riches, les plus puissants mais aussi les plus sinistres au monde, se concentre sur deux questions en rapport avec le gouvernement qatari : « Qu'est-il en train de faire ? Et quel est son objectif ? »

 

Daniel Greenfield, journaliste : Jamal Khashoggi (assassiné à l’ambassade d’Arabie à Istamboul) était un lobbyiste qatari dont les colonnes dans le Washington Post, comme ce quotidien a dû l'admettre, étaient façonnées par « la Fondation du Qatar ». La Fondation, une Ong du régime qatarien, a proposé des sujets, les a rédigés et a traduit ses chroniques. Jamal Khashoggi n'était pas journaliste. Il a servi de couverture au Qatar pour planter des colonnes attaquant l'Arabie Saoudite et faisant la promotion des Frères musulmans dans le Washington Post. …

Erdogan et al-Houthi, comme Jamal Khashoggi, ont été présentés dans le cadre de « Global Opinion ». Une bannière très visible affiche "Washington Post Arabic Opinions ". La section d'articles d'opinion mondiale du Wahington Post n'annonce pas des traductions en langue étrangère pour une autre langue. Son but n'est pas seulement d'influencer la politique du Moyen-Orient. Il ne pousse pas les éditoriaux en persan, en turc ou, d'ailleurs, en hébreu. Son objectif, comme celui du Qatar, est le monde arabe.

La section régulière de « Global Opinion » est déjà un mélange d'agendas de l'axe islamiste, d'attaques contre le contre-terrorisme chinois dans le Xinjiang, sur la reconnaissance du plateau du Golan par Trump, sur le Myanmar pour sa lutte contre le terrorisme islamique, sur la promotion du gouvernement fantoche de l'Iran à Bagdad, sur Trump pour son soutien aux Saoudiens au Qatar, sur "l’Islamophobie" française et sur le "bigoterie" antimusulmans de Trump. …

Mais les éditoriaux arabes se lisent de façon encore plus monotone comme la propagande qatarie avec les attaques contre l'Arabie saoudite, le président égyptien Sissi, allié saoudien et opposant des alliés des Frères musulmans du Qatar .…

Confondre nos intérêts avec ceux du Qatar est le genre de chose qu'un lobbyiste qatari ferait. Le Washington Post prétend offrir à ses lecteurs des perspectives globales. Il traite plutôt de la propagande de régimes étrangers et d'organisations terroristes engagés dans des guerres ouvertes et secrètes avec les États-Unis.

J Michael Waller, vice-président principal du « Center for Security Policy » (CSP), a été professeur de guerre politique et l'un des experts nationaux des opérations d'information et d'influence. Il a réalisé un film sur  « L'argent du sang : comment le Qatar a acheté tout l’Establishment de Washington DC » - Le film est remarquablement bien fait, rapide et provocateur.

https://www.youtube.com/watch?v=lFimy3QXqSc&utm_source=Middle+East+Forum&utm_campaign=94fe614dc8-Qatar_Blood_Money_Video&utm_medium=email&utm_term=0_086cfd423c-94fe614dc8-33767033&goal=0_086cfd423c-94fe614dc8-33767033

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