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La dérobade d’Obama est un feu vert pour l’Iran,
mais aussi pour Israël
Par Herb Keinon,
Jerusalem Post, 1er septembre 2013
Traduction : Jean-Pierre Bensimon
Titre original : Weak world
response on Syria boosts chance of strong Israeli action on Iran
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La dérobade d'Obama est un feu vert pour l'Iran, mais aussi pour Israël.
La faiblesse insigne de la réponse internationale aux
événements de Syrie augmente les chances d'une action israélienne forte en
Iran. Les
atermoiements actuels de la communauté internationale ne tendent pas à donner
confiance aux dirigeants israéliens, et ne les incitent pas à compter sur le monde
pour régler la question de l'Iran et de ses capacités nucléaires.
La question posée samedi par Barak Obama
dans son discours théâtral sur la pelouse de la Maison-Blanche, était
particulièrement profonde : "Quel message allons-nous envoyer à un
dictateur s'il peut gazer à mort des centaines d'enfants au vu et au su de tout
le monde sans en payer le prix ?"…"Si nous ne nous sommes pas
capables de faire peser une responsabilité dans le cas de pareils agissements,
que dira-t-on de notre résolution quand il s'agira d'affronter des gens qui se
moqueront intentionnellement des règles les plus fondamentales, des
gouvernements qui décideront de construire des armes nucléaires, des
terroristes qui voudront répandre des armes biologiques, des armées qui commettront
un génocide ?" a-t-il demandé.
Le premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré en de
multiples occasions la semaine dernière que la Syrie était "un test de
terrain" pour l'Iran.
Il a déclaré, impliquant par là Obama, que l'Iran est en
train d'observer soigneusement la façon dont le monde apporte une réponse à
l'utilisation d'armes chimiques par un État qui est son client.
Y aura-t-il des discours d'indignation massive suivis d'une
action militaire déterminée du monde tout entier ? Y aura-t-il une action
militaire immédiate ? Y aura-t-il des discours d'indignation massive suivis
d'une action américaine limitée ? Quelles seront les limites de cette action ?
Ses risques seront-ils supportables ?
Mais les Iraniens ne sont pas seulement des observateurs. Et
il en est de même d'Israël. La question de savoir si Israël décidera ou pas
d'agir contre l'Iran sera déterminé en grande partie par la façon dont le monde
va agir maintenant contre la Syrie. Et le vote du parlement britannique de
jeudi, en défaveur d'une action militaire, ne constitue pas un signe
encourageant.
"Le bafouillage et l'hésitation de la communauté
internationale pour décider [d'une frappe] contre la Syrie démontrent une fois
de plus qu'Israël ne peut compter que sur lui-même, sur personne d'autre"
a écrit le ministre de l'économie et du commerce Naftali Bennett vendredi sur
sa page Facebook. "De Munich en 1938 à Damas en 2013 rien n'a changé.
C'est la leçon que nous tirons des événements de Syrie"
Et encore, le texte de Bennett a été publié avant le
discours d'Obama, dans lequel le président a annoncé que les États-Unis
conduiraient une action militaire limitée contre la Syrie, mais seulement si le
Congrès l'approuve quand il rentrera de ses vacances estivales le 9 septembre.
"Ayez confiance
en nous" a intimé à Israël la communauté internationale conduite par
les États-Unis depuis des années sur la question de l'Iran. "Nous
allons nous mettre d'accord avec l'Iran, nous ne lui permettrons pas de se
doter d'une arme nucléaire. Même s'ils en possédaient, il y a peu de chances
qu'ils s'en servent personne n'est assez fou pour le faire"
Vraiment ? Le président syrien Bachar Assad est justement ce
fou, qui utilise des armes chimiques en plein jour contre son propre peuple
bien qu'il sache qu'il sera tenu pour coupable.
Le monde hésite
encore.
Les Français tiennent un discours dur, les Britanniques se
défaussent complètement, et Obama a dit qu'il procédera à une action limitée si
le Congrès l'approuve à son retour de ses vacances d'été.
Devant ce spectacle, les Iraniens sont sûrement en train
d'estimer à quelle réaction ils peuvent s'attendre s'ils poussent à pleine
vitesse leur capacité nucléaire. On ne peut pas les blâmer de penser que si les
Français parleront avec une grande fermeté, les Britanniques voteront contre
une action militaire au Parlement, et Obama demandera un vote au Congrès si le
Congrès est en session. Sinon, il attendra patiemment que le Congrès se
réunisse à nouveau pour lui demander son avis.
Ces atermoiements de la communauté internationale ne sont
pas faits pour convaincre les dirigeants israéliens qu'ils peuvent compter sur
elle quand il faudra s'occuper de l'Iran. D'ailleurs, si l'on voit comment le monde agit
quand 1 429 personnes sont gazées, comment pourrait-on penser qu'il agirait si
l'Iran ne faisait que franchir le seuil nucléaire, sans tuer personne ?
Si le gazage de 1 429 personnes, dont au moins 426 enfants
selon les dires du secrétaire d'État américain John Kerry vendredi dernier, ne
conduit pas à une attaque militaire, le franchissement du seuil nucléaire, sans
tuer personne, déclencherait-il une réponse ?
Les Iraniens observent soigneusement la réponse de la
communauté internationale aux atrocités des Syriens. Si la réponse n'est pas
assez dure, pas assez rapide, ou pas assez sérieuse, ils pourront très bien en
conclure qu'ils auront affaire à une situation comparable, et ils y verront un
feu vert pour accélérer autant que possible leur programme nucléaire.
Les Israéliens observent aussi la réaction du monde. Et
Israël aussi, pourra conclure très justement que si la réponse du monde n'est
pas assez dure, pas assez rapide, ou pas assez sérieuse, il est fondé à
considérer qu'il a un feu vert pour agir en vue de stopper les Iraniens.
L'absence d'une puissante réponse internationale au
spectacle insolite des alignements des corps des personnes gazées enveloppées
dans des linceuls blancs, à seulement