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Samuel Huntington en Syrie
Barbares
Islamiques contre Barbares Islamiques
Distinguer les bons
rebelles syriens des mauvais est un peu compliqué.
Par Giulio Meotti
2 déc. 2024
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Les forces rebelles syriennes prennent le centre-ville d’Alep.
Oubliez le Championnat du monde des constructeurs de Formule 1 et le Grand Prix du Qatar. La vraie course en ce moment est la course vers Damas et, comme le dit Erdogan, « il n’y a pas d’islam modéré ». C’est le Black Friday en Syrie et en Occident, nous restons assis chez nous à regarder la course, nous demandant qui va gagner, les salafistes barbus, les Frères musulmans « modérés » barbus ou les chiites iraniens barbus. L’Iran, le régent du clan Assad, a consacré tant de ressources à son assaut contre Israël le 7 octobre que la Turquie d’Erdogan et l’émir du Qatar ont discerné une opportunité. Et le Hezbollah, le principal atout de l’Iran pour contrôler la Syrie, saigne. Les milices iraniennes viennent donc d’Irak.
Déterminer qui est du côté de qui en Syrie est presque comme un examen de logique (ou peut-être de théorie du chaos ?) à l’université. Le Hamas est sunnite mais il est du côté de l’axe du mal chiite ; Erdogan est sunnite et est à la fois du côté de l’axe du mal chiite et de l’Occident, et du côté du Hamas et des djihadistes syriens anti-Assad qui en Ukraine sont contre la Russie de Poutine qui est du côté du clan Assad et qui utilise les Tchétchènes contre les Ukrainiens qui sont venus en Syrie pour aider les frères musulmans contre le dictateur aligné sur Poutine.
En Syrie, il n’y a pas seulement une bataille entre le peuple et le dictateur ; c’est aussi une guerre de religion. Dans son livre « The ISIS Apocalypse: The History, Strategy, and Doomsday Vision of the Islamic State », William McCants cite un combattant d’Alep : « Si vous pensez que tous ces moudjahidines sont venus du monde entier pour combattre Assad, vous vous trompez. Ils sont tous là comme l’a promis le Prophète. C’est la guerre qu’il a promise, c’est la Grande Bataille. »
Dans la course à Damas, c’est le plus propre qui a la démangeaison, ou dans ce cas, la barbe la plus courte. Ou comme le dit l’universitaire iranien Afshin Ellian, basé aux Pays-Bas, « tous les groupes terroristes djihadistes en Syrie reviendront se battre les uns contre les autres, contre Assad, contre les Kurdes et les Américains, et ce sera une bataille sanglante entre barbares islamiques. »
Au cours des deux premiers siècles de l’islam, les armées musulmanes ont dû faire face aux combats les plus longs sur le front syrien, car c’est là que l’islam a affronté son ennemi le plus redoutable, l’Empire byzantin. La Syrie est donc la zone clé des spéculations apocalyptiques islamiques. Et les vidéos qui arrivent le prouvent. Des rebelles syriens dans des pick-ups avec des mitrailleuses, transportant des armes fournies par la Turquie, après avoir conquis Alep en quelques heures, sont en route vers Homs et Damas. A leurs côtés, des djihadistes britanniques convertis à l’islam après une enfance privilégiée passée dans l’église anglicane. Les djihadistes ont commencé à kidnapper des filles kurdes, comme la petite esclave sexuelle yazidie de Gaza. Une guerre de tous avec et contre tous pour la seule gloire de l’islam. Jamais un livre n’a été aussi direct sur l’islam que « Le choc des civilisations » de Samuel Huntington.
« L’islam a des frontières sanglantes ».
A Gaza, la barbarie du Hamas. Au Liban, la barbarie du Hezbollah. En Syrie, des barbares contre des barbares. Et au milieu de tout cela, il y a une petite enclave bleue, une terre de civilisation et de culture occidentales : Israël. En Syrie, il y a les gardiens de la révolution iranienne et les milices du Hezbollah en crise qui tirent sur les milices d’Al-Qaïda et des Frères musulmans. Les rebelles syriens sont sunnites. Le régime syrien est alaouite, une petite minorité syncrétique et hérétique qui en fait un allié naturel de Téhéran, qui ne peut se permettre l’effondrement de Damas. Assad a un cou d’autruche et des yeux fuyants, mais il est rusé et brutal. Et il fera pratiquement n’importe quoi pour survivre. Entre-temps, les barbares ont déjà recommencé à couper des têtes. Les chrétiens, comme d’habitude, paieront. Mes pensées vont à eux, aux femmes et aux chrétiens.
Et puisque le Qatar, la Turquie et les Saoudiens arment les musulmans sunnites et la Russie les chiites dans un nouveau Grand Jeu, les pays européens devraient avoir des chrétiens armés, à l’image des milices chrétiennes qui ont combattu Daech en Irak. L’Amérique est historiquement dans l’axe sunnite (les Turcs qui envoient les jihadistes sont en fait la deuxième armée de l’OTAN) et les eurocrates n’espèrent que calmer leurs populations sunnites internes qui sont du côté de tout le monde, avec l’Iran mais aussi avec les Frères musulmans. Distinguer les bons rebelles syriens des mauvais est un peu compliqué.
Considéré comme le plus grand poète arabe vivant et une figure majeure de la poésie mondiale, l’Adonis syrien est chaque année l’un des favoris pour le prix Nobel de littérature. Il ne le gagnera pas car il est « islamophobe ». Adonis a déclaré à Libération : « En plus de soixante ans, on voit si la vie des Arabes a progressé ou régressé. Où était l’Irak et où est-elle aujourd’hui ? Il en va de même pour la Syrie, la Libye, le Yémen, l’Égypte… Tous sont en déclin continu. Pourquoi tous les peuples du monde ont-ils progressé dans la connaissance et les Arabes rien ? Ils ne manquent de rien et pourtant ils continuent de décliner. Car nous vivons dans le passé et quatorze siècles plus tard, les références restent les califes. » Et c’est un problème religieux, dit Adonis. « Ma position est que les Arabes n’avanceront jamais tant que la religion sera leur point de référence politique. La relation entre l’islam et l’homme doit être fondée sur le droit et les libertés, alors que l’islam donne plus de droits aux musulmans qu’aux non-musulmans. La Syrie, par exemple, est pleine de non-musulmans. Mais le non-musulman sera toujours de seconde zone, sans les mêmes droits que le musulman. »
La violence au Moyen-Orient n’est pas causée par Israël, elle est causée par l’islam. Et elle devrait nous concerner, comme le disait le romancier algérien Boualem Sansal en 2016 : « La seule force profondément ancrée dans la société arabo-musulmane est la religion. Le mouvement islamiste occupe l’espace et empêche l’émergence de toute autre idéologie. Il y a bien sûr une compétition entre l’islam salafiste et l’islam traditionnel, entre chiites et sunnites. Mais on voit aujourd’hui que les différences s’estompent au sein du monde sunnite, tandis que s’installe la confrontation entre chiites et sunnites. Mais là aussi, des alliances stratégiques se nouent. Petit à petit, le monde musulman se reconstruit et retrouve ses ambitions originelles et sa volonté hégémonique. La frontière avec l’Occident commence à s’abolir car l’islam politique ouvre des espaces à Londres, Paris et Bruxelles. On peut imaginer que dans trente ans l’islam gouvernera l’ensemble du monde musulman qu’il aura unifié. Dans soixante ans il partira à la conquête de la civilisation occidentale. »
Nous l’avons déjà vécu, il y a à peine dix ans. François
Hollande, appelé à témoigner au procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris,
a avoué que le gouvernement « savait que des opérations se préparaient
». L’ancien président a révélé devant le tribunal que le gouvernement
socialiste de l’époque savait que « des opérations se préparaient et que des
individus s’étaient mis dans le fleuve de réfugiés pour tromper la surveillance
». "Tous les membres des commandos,
étrangers ou Français restés en Syrie, ont emprunté la route migratoire depuis
l'Europe de l'Est", confirme
au Figaro Jean-Charles Brisard, président du Centre
d'analyse du terrorisme. "Ils ont
emprunté la route des Balkans, après que le Kosovo a ouvert le passage en 2015,
pour rejoindre la Hongrie." La liste des terroristes de Paris et
Bruxelles et les frontières par lesquelles ils sont entrés en Europe quelques
semaines avant les massacres : Dix membres de la cellule terroriste responsable
des attentats de Paris et Bruxelles ont séjourné ou transité en Hongrie entre
juillet et novembre 2015, profitant du flux de migrants. Ils passeront tous par
la gare Keleti de Budapest, qui était alors pleine de
journalistes venus nous dire à quel point le gouvernement de Viktor Orban était maladroit dans sa volonté de stopper le flux de
migrants. A l'époque, Hollande était occupé à annoncer que la France accueillerait
les migrants. C'est reparti ! En ce
moment même, les futurs massacres en Europe se préparent.
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Reading Huntington in Syria: Islamic barbarians against Islamic barbarians
Distinguishing the right Syrian rebels from the wrong ones is
a bit complicated.
Giulio Meotti
Dec 2, 2024
Syrian rebel forces take Aleppo city centerAnadolu via Reuters Connect
Forget the Formula One World Constructors’ Championship and the Qatar Grand Prix. The real race right now is the race to Damascus and, as Erdogan puts it, “there is no moderate Islam”.
It’s Black Friday in Syria and in the West we sit at home watching the race, wondering who will win, the bearded Salafists, the bearded “moderate” Muslim Brotherhood or the bearded Iranian Shiites.
Iran, the regent of the Assad clan, committed so many resources to its assault on Israel on October 7 that Erdogan’s Turkey and the Emir of Qatar have discerned an opportunity. And Hezbollah, Iran’s main asset for controlling Syria, is bleeding. So the Iranian militias are coming from Iraq.
Figuring out who is on whose side in Syria is almost like a college exam in logic (or maybe Chaos Theory?) .
Hamas is Sunni but is on the side of the Shiite axis of evil; Erdogan is Sunni and is with both the Shiite axis of evil and the West and with both Hamas and the anti-Assad Syrian jihadists who in Ukraine are against Putin's Russia which is with the Assad clan and which uses the Chechens against the Ukrainians who have come to Syria to help the Muslim brothers against the dictator aligned with Putin.
In Syria there is not only a battle between the people and the dictator; it is also a religious war.
In his book “The ISIS Apocalypse: The History, Strategy, and Doomsday Vision of the Islamic State”, William McCants quotes a fighter in Aleppo:
“If you think that all these mujahideen have come from all over the world to fight Assad, you are wrong. They are all here as promised by the Prophet. This is the war he promised, it is the Great Battle.”
In the race to Damascus, the cleanest has the itch, or in this case, the shortest beard. Or as the Dutch-based Iranian academic Afshin Ellian put it, “all the jihadist terrorist groups in Syria will return to fight against each other, against Assad, against the Kurds and the Americans, and it will be a bloody battle between Islamic barbarians.”
During the first two centuries of Islam, Muslim armies faced the most prolonged fighting on the Syrian front, since it was here that Islam faced its most formidable enemy, the Byzantine Empire. Syria, therefore, is the key area for Islamic apocalyptic speculation. And the videos that are coming in prove it.
Syrian rebels in pick-ups with machine guns, carrying weapons supplied by Turkey, after having conquered Aleppo in a few hours, are on the road to Homs and Damascus. Alongside them ride British jihadists who converted to Islam after a privileged childhood spent in the Anglican Church.
The jihadists began kidnapping Kurdish girls, like the little Yazidi sex slave in Gaza.
A war of all with and against all for the sole glory of Islam.
Never has a book been so direct about Islam as “The Clash of Civilizations” by Samuel Huntington: “Islam has bloody borders”.
In Gaza, the barbarity of Hamas. In Lebanon, the barbarity of Hezbollah. In Syria, barbarians against barbarians. And in the midst of all this there is a small blue enclave, a land of Western civilization and culture: Israel.
In Syria there are the Iranian Revolutionary Guard and the Hezbollah militias in crisis who are shooting at the militias of Al Qaeda and the Muslim Brotherhood. The Syrian rebels are Sunni. The Syrian regime is Alawite, a small and heretical syncretistic minority that makes them natural allies of Tehran, which cannot afford the collapse of Damascus. Assad has an ostrich neck and shifty eyes, but he is cunning and brutal. And he will do practically anything to survive.
Meanwhile the barbarians have already started cutting off heads again.
The Christians, as usual, will pay. My thoughts are with them, with the women and with the Christians.
And since Qatar and Turkey and Saudis arm Sunni Muslims and Russia arms Shiites in a new Great Game, European countries should have armed Christians, like the Christian militias that fought against ISIS in Iraq.
America is historically in the Sunni axis (the Turks who send the jihadists are actually the second largest army in NATO) and the Eurocrats just hope only to calm their internal Sunni populations who are on everyone’s side, with Iran but also with the Muslim Brotherhood.
Distinguishing the right Syrian rebels from the wrong ones is a bit complicated.
Considered the greatest living Arab poet and a major figure in world poetry, the Syrian Adonis is one of the favorites for the Nobel Prize in Literature every year. He will not win it because he is “Islamophobic”. Adonis told Libération: “In more than sixty years, we see whether the life of the Arabs has progressed or declined. Where was Iraq and where is it today? The same goes for Syria, Libya, Yemen, Egypt… All are in continuous decline. Why have all the peoples of the world made progress in knowledge and the Arabs nothing? They lack nothing and yet they continue to decline. Because we live in the past and fourteen centuries later, the references remain the caliphs.”
And it is a religious problem, says Adonis. “My position is that the Arabs will never advance as long as religion is their political reference point. The relationship between Islam and man must be based on law and freedoms, while Islam gives more rights to Muslims than to non-Muslims. Syria, for example, is full of non-Muslims. But the non-Muslim will always be second class, without the same rights as the Muslim.”
The violence in the Middle East is not caused by Israel, it is caused by Islam.
And it should concern us, as the Algerian novelist Boualem Sansal said in 2016:
“The only force deeply rooted in Arab-Muslim society is religion. The Islamist movement occupies space and prevents the emergence of any other ideology. There is, of course, a competition between Salafi Islam and traditional Islam, between Shiites and Sunnis. However, today we see that the differences are fading within the Sunni world, while the confrontation between Shiites and Sunnis is taking place. But here too, strategic alliances are being formed. Little by little, the Muslim world is rebuilding itself and regaining its original ambitions and its hegemonic will. The frontier with the West is beginning to be abolished because political Islam is opening up spaces in London, Paris and Brussels. We can imagine that in thirty years Islam will govern the entire Muslim world that it will have unified. In sixty years it will set out to conquer Western civilization.”
We have already lived it, barely ten years ago.
François Hollande, called to testify at the trial for the November 13, 2015 attacks in Paris, confessed that the government "knew that operations were being prepared." The former president revealed in court that the socialist government of the time knew that "operations were being prepared and that individuals had put themselves in the river of refugees to deceive the surveillance."
"All the members of the commandos, foreigners or French who remained in Syria, took the migratory route from Eastern Europe," confirmed Jean-Charles Brisard, president of the Center for the Analysis of Terrorism, to Le Figaro. "They took the Balkan route, after Kosovo opened the passage in 2015, to get to Hungary."
The list of terrorists in Paris and Brussels and the borders through which they entered Europe a few weeks before the massacres: Ten members of the terrorist cell responsible for the attacks in Paris and Brussels stayed or transited in Hungary between July and November 2015, taking advantage of the flow of migrants. They will all pass through Budapest's Keleti station, which in those days was full of journalists there to tell us how bad Viktor Orban's government was in wanting to stop the flow of migrants. In those days Hollande was busy announcing that France would welcome migrants.
Here we go again. At this very moment, future massacres in Europe are being prepared.