www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
POURQUOI LA SYRIE SE PERMET DE SOUTENIR IMPUNÉMENT LA
RÉBELLION EN IRAK
Par Dore Gold, ex ambassadeur d'Israël aux Nations Unies,
auteur de la Tour de Babble (jeu de mots en
anglais, babble signifiant la confusion du langage comme en hébreu) ou
"comment les Nations Unies ont attisé le chaos global"
Publié dans www.townhall.com
du 7/01/05
Traduit par Artus pour www.nuitdorient.com
Avec tous les regards tournés sur la corruption des
fonctionnaires de l'ONU dans le programme "du pétrole contre la
nourriture" (du temps de Saddam Hussein), personne n'a remarqué une autre
affaire scandaleuse: comment la Syrie, qui a été membre du Conseil de Sécurité
en 2002/2003, a décidé qu'elle pouvait continuer à soutenir impunément le
terrorisme international et même alimenter la rébellion en cours dans l'Irak
occidental. Comment un membre du Conseil peut-il mener une politique aussi
dangereuse sans être inquiété? C'est une question sérieuse qui met en lumière
le genre de rôle que peut jouer cette organisation dans des régions sensibles
pour la sécurité du monde de demain.
Sur le plan historique, l'ONU avait délégué une mission à la
Syrie: après la guerre du Golfe en 1991, le secrétaire d'état James Baker avait
visité Damas pour s'entretenir avec le père de Bashar, Hafez al Assad, alors
président de la Syrie. Il cherchait à organiser ce qui allait devenir la
Conférence de Madrid. Les Syriens lui ont juré que l'Onu était le cadre le plus
indiqué et même vital pour une conférence de la paix entre Arabes et
Israéliens, lui répétant que "l'ONU était la
source de légitimité du monde"!
On savait tout cela
au quartier général de l'ONU à New York quelques dix années après. C'est
pourquoi on espérait que la Syrie s'amenderait et changerait d'attitude vis à
vis de la terreur, quand elle a été élue au Conseil de Sécurité pour 2 ans (oct
2001, un mois après les événements du 11 septembre), par plus des 2/3 des membres de l'Assemblée Générale. On
a pensé que vu la mission de paix et de sécurité du Conseil, la Syrie n'avait
pas d'autre choix que de s'y aligner et de rompre son soutien au Hezbollah et à
la douzaine de groupes terroristes qui avaient trouvé un sanctuaire à Damas
depuis une vingtaine d'années.
Le scénario de l'ONU n'a pas fonctionné pour la Syrie. Le
régime baathiste des Assad continue de défier les résolutions de l'ONU et
d'héberger des terroristes, malgré des mises en garde explicites de
l'administration Bush depuis déjà quatre ans. La Syrie a aidé Saddam Hussein à
contourner les sanctions internationales en permettant au pétrole irakien de
transiter illégalement à travers son territoire. Le Hezbollah a carte blanche
pour recevoir des armes d'Iran et renforcer son potentiel militaire au Liban du
Sud qu'il occupe, en violation des résolutions de l'ONU. 13 000 fusées sont
pointées sur le centre d'Israël, créant ainsi une poudrière au Moyen Orient. Au
même moment, la Syrie a hébergé des membres d'al Qaeda en 2002, affiliés à
Moussab al Zarqawi qui a essayé de déstabiliser le royaume de Jordanie.
Ainsi pendant qu'elle occupait un siège au Conseil de
Sécurité, la Syrie en a profité pour mener des actions subversives qui sont
allées en s'amplifiant. Le stock d'armes de destruction massive d'Irak reste un
mystère, bien que des services secrets aient repéré des convois anormaux
passant d'un palais présidentiel irakien vers un palais présidentiel syrien, à
la veille de la 2ème guerre d'Irak. Selon David Kay, l'ex-chef du
groupe de surveillance en Irak, des composants d'armes de destruction massive
ont été transférés en Syrie avant 2003, informations recueillies auprès de
prisonniers de haut niveau.
Au lieu de contribuer à la paix au Moyen Orient, la Syrie a
délibérément saboté tous les efforts dans ce sens, profitant de son siège à
l'Onu.
Cette affaire ne montre pas seulement un comportement
d'état-voyou de la Syrie, mais ce qui est encore beaucoup plus grave, l'échec
de l'organisation de l'Onu. Au lieu de contribuer à modérer la Syrie, l'ONU a
obtenu l'inverse: une attitude insolente et défiante, déjà connue du temps de
Hafez al Assad.
Le général G W Casey, commandant américain en Irak, a dévoilé
en décembre 2004 que l'insurrection irakienne était dirigée par un ancien
responsable baathiste d'Irak qui opérait à partir de la Syrie. Le gouvernement
provisoire Irakien a confirmé également l'implication des services secrets
syriens. De même, lors de la bataille de Fallouja en novembre dernier, les
troupes américaines ont découvert des photos de responsables Syriens de haut
niveau. Un insurgé fait prisonnier à Najaf a avoué avoir été entraîné dans
divers camps syriens. Bref, les empreintes syriennes sont partout où il y a des
troubles.
Les facétie syriennes ne semblent pas surprendre sur le plan
international, bien que ce pays se trouve encore sur la liste du Département
d'État comme un état terroriste.
Si l'Onu est une "source de légitimité internationale",
il est normal que l'attitude de la Syrie, "membre éminent" de l'Onu,
soit considérée aussi comme légitime, selon la vision particulière et amorale
de cette organisation.
On parle de réformer l'Onu, et même de porter les membres du
Conseil de Sécurité de 15 à 24. Cette histoire de la Syrie et de son
implication directe dans la terreur et dans la déstabilisation du Moyen Orient
n'est qu'un rappel cuisant que l'Onu doit changer non seulement dans sa
structure, pour pouvoir être crédible et avoir une certaine influence positive.
La réforme de l'Onu se situe dans les niveaux acceptables de comportement de
ses membres, sinon on va vers la banqueroute. L'Onu des débuts, celle de
Roosevelt, est née en 1945 à un moment de grande clarté morale. À cette époque
les nouveaux membres devaient déclarer la guerre contre les puissances de
l'Axe. Si on ne rétablit pas cette clarté, l'ordre mondial ne pourra être
rétabli et inévitablement l'ONU deviendra l'instrument du chaos global.
Note de la traduction: voir la rubrique ONU de www.nuitdorient.com
© www.nuitdorient.com par le groupe boaz,copyright autorisé sous réserve de mention du site