www.nuitdorient.com

accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site

Renverser les Résultats des Elections par la Rue et la Division du Pays

Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

31/8/23

Le 1er novembre 2022, la Knesset a élu des députés qui ont formé une nouvelle coalition pour gouverner avec une majorité relativement stable, avec l’assentiment du chef de l’état.

Le programme de la coalition prévoyait une « réforme judiciaire » qui devait équilibrer les pouvoirs de la Cour Suprême, acquis au détriment de la Knesset. Une première partie de la réforme qui annulait la faculté de la Cour d’annuler toute loi n’ayant pas un « caractère raisonnable » a été proposée et votée à la Knesset.

Ce début de réforme et son vote favorable ont été les étincelles qui ont allumé le feu d’une révolte politique contre la coalition, et les manifestations de rue souvent violentes qui durent déjà depuis 34 semaines, sans qu’on connaisse les raisons profondes qui ont suscité un tel soulèvement.

Encouragées et entraînées par des élites du pays, les foules cherchent manifestement, à travers le contentieux sur la réforme judiciaire, à renverser les résultats des élections législatives du 1/11/22 et à éliminer le 1er ministre Benjamin Netanyahou.

 

En fait, la pandémie de 2021/2 et les diverses tensions qui se sont manifestées à travers le globe depuis quelques années ont exacerbé les dissensions qui couvaient dans la société israélienne et qui se sont focalisées sur la réforme judiciaire.

 

+ D’un côté, le manque d’écoute et d’explications sur un sujet juridique assez complexe, est une négligence qui risque de détruire la confiance du citoyen en ses élus.

La réforme judiciaire est un exemple flagrant de ce manque de vision. Il s’agit d’un sujet de grande complexité nécessitant des pages d’explication et des heures de concertation. Bien que pour un individu objectif et sensé, cette réforme soit nécessaire, elle ne peut être réalisée dans la précipitation.

La petite partie de la réforme qui a été votée par la Knesset sur le « caractère raisonnable d’une loi », n’est pas comprise par la grande majorité de la population. Il aurait fallu présenter un projet complet, négocié et accepté par la grande majorité des Israéliens.

Il est évident que les pouvoirs judiciaire, parlementaire et exécutif doivent être équilibrés et que les juges de la Cour Suprême doivent être nommés ou élus de manière équitable. Mais on ne doit pas non plus oublier que cette réforme doit être accompagnée d’une réforme électorale, afin d’éviter qu’un parlement de 120 députés soit à la merci d’une multitude de petits partis d’avis divergents et n’ayant que quelques députés.

Par ailleurs, il est grand temps de rédiger une Constitution qui aurait peut-être évité la division et le chaos que nous vivons.

+ D’un autre côté, il est grand temps aussi que les généraux, les chefs d’entreprises, les banquiers, les professeurs et les « tuttiquanti » de l’élite arrêtent les émeutes lancées par eux sous prétexte que le gouvernement en place trahirait les principes de leurs grands parents qui ont édifié l’état d’Israël et que la réforme judiciaire mènerait à une dictature. C’est grotesque.

- Il ne faut pas que ces personnalités oublient que la coalition actuelle a été élue avec une majorité plus stable que les précédentes, qui n’ont duré que quelques mois, et même l’une d’elles avait en son sein des « Frères Musulmans ».

- Il ne faut pas qu’ils oublient que la majorité des manifestants ne connaissent rien aux problèmes juridiques, qu’ils sont dans la rue par fidélité à leur association ou groupe affilié qui les a fait descendre, ou parce que la plupart des medias les en ont enjoint de le faire, pour des raisons diverses, souvent par esprit doctrinaire.

- Il ne faut pas qu’ils oublient non plus que la partie de la réforme votée supprimant un texte arbitraire et subjectif, le « caractère irraisonnable d’une loi », a de faibles conséquences sur le plan juridique.

- Et surtout, il ne faut pas qu’ils oublient que la division provoquée dans le pays risque d’encourager les velléités d’extermination d’ennemis comme l’Iran.

Les manifestations de rue sans fin sont à la fois inutiles et dangereuses. Elles mènent à la destruction du pays et ouvrent la voie à de possibles initiatives apocalyptiques de ses ennemis.

La majorité de la population ne voudrait pas la destruction du pays à cause de cette mini-réforme.

La majorité de la nation ne veut pas cela et il faut répéter aux meneurs des émeutes, « rentrez chez vous  et acceptez de négocier la suite de la réforme ! »

 

La ligne rouge est en train d’être franchie. Elle entraînera le franchissement d’une autre ligne rouge par l’Iran.

 

© www.nuitdorient.com par le groupe boaz,copyright autorisé sous réserve de mention du site