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Les ennemis d'Israël qui soutiennent
"la Palestine" finiront peut-être par payer le prix de la création
d'un état kurde indépendant
Par Guy Bechor, journaliste à Yédiot Ah'oronot
YnetNews.com
03.08.11
Adapté par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
On décrit
ici le 1er ministre turc, Tayyip Erdogan comme le chef du Moyen Orient. Les commentateurs
s'attardent sur la "renaissance de l'empire ottoman", utilisant des
superlatifs très éloignés de la réalité. Après que la Turquie ait été dénigrée
par l'Europe, réalisant qu'elle n'avait aucune chance d'être membre de l'Union
européenne, Ankara a été aussi rejetée par les pays arabes – à l'exception de
l'OLP qui cherche un patron. L'Arabie, l'Egypte et d'autres entités arabes ont clairement dit aux Turcs qu'ils n'étaient
pas les bienvenus au Moyen Orient. La seule option qui reste pour la Turquie
dans la région, c'est encore Israël.
En fait,
au lieu d'avoir une hégémonie au Moyen Orient, la Turquie risque d'être
démantelée. Car le 15/7/11, la direction kurde du pays a déclaré une autonomie
démocratique kurde, au sud-est de la Turquie, avec comme capitale Diyarbakir.
Cette
déclaration a étonné les dirigeants turcs. Un jour plus tôt, 13 soldats turcs
ont été tués par le PKK, le parti kurde, acte considéré comme du terrorisme à
combattre par les autorités de Turquie. Or la déclaration d'autonomie kurde est
politique, et une bonne partie de la Turquie ne souhaite plus être gouvernée
par des Turcs. Faire face à la terreur est plus facile que de se retrouver
devant une rébellion politique.
En
soutenant politiquement les Palestiniens contre Israël, les dirigeants turcs
n'ont-ils pas perçu leurs contradictions ?
850
politiques et dirigeants kurdes, y compris 30 députés au Parlement turc, se
sont réunis à Diyarbakir pour déclarer leur autonomie. Quand Erdogan fut au courant il entra dans une grande fureur,
sachant que c'était le prélude au démantèlement de la Turquie. En disant qu'ils
allaient poursuivre tous les participants de la réunion, les procureurs ont
pris une décision insensée. Car la Turquie va se trouver en porte à faux sur le
plan mondial. Les dirigeants turcs ont pensé aussi démettre de leurs fonctions
les parlementaires kurdes. Décisions désespérées. Les Turcs peuvent aisément
combattre la violence et les actes terroristes, mais pas des actes politiques.
Le même
jour en Syrie, on assiste à des développements dramatiques. Pour la 1ère
fois un comité de liaison kurde a été établi pour réunir tous les partis kurdes
du pays, en vue de "l'unité du peuple kurde". Il demande l'autonomie kurde au sein du régime d'Assad, sinon une fédération syro-kurde.
Les kurdes
syriens bénéficient d'un arrière pays favorable, la région mitoyenne et
autonome kurde d'Irak. Ainsi petit à petit se reconstitue par pièces le puzzle
kurde: Turquie,
Syrie, Irak et bientôt Iran, se reconstituant en une patrie de 18 millions
d'habitants.
Aujourd'hui
l'autonomie kurde d'Irak est un véritable état avec hymne et drapeau, avec des
dirigeants souverains. Les Kurdes d'Iran commencent eux aussi à bouger. Une
autonomie en un endroit se propagera ailleurs, en vue d'une souveraineté d'un
état kurde indépendant.
Si les 2
millions de Palestiniens de Cisjordanie méritent un état indépendant, pourquoi
pas les 18 millions de Kurdes, exploités, discriminés depuis un siècle déjà ?
On peut ainsi comprendre le dilemme des 4 états cités, devant une déclaration
unilatérale d'indépendance palestinienne. Demain, les kurdes pourront avoir une
majorité en leur faveur à l'Onu. Si ces 4 états harcèlent Israël, ils seront
eux aussi harcelés demain.
Puis, l'état
kurde sera un allié d'Israël, comme le Soudan-Sud. D'ores et déjà les Kurdes
considèrent Israël comme une nation sœur, ayant vécu la même histoire, n'ayant
aucune identité arabe. Ainsi nous voyons aujourd'hui 4 états hostiles à Israël qui vont être
tôt ou tard démantelés pour donner naissance à un allié d'Israël !