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Où en est le « jihad » en Turquie?

Par Albert Soued, écrivain http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com   Dernier livre d'Albert Soued : Quand le Moyen-Orient verra-t-il la paix ?  - Editions de l’Histoire, 2021 –

Interview sur ce livre :  https://goldnadel.tv/culture/-des-livres-pour-le-week-end-avec-albert-soued?mode=video

Où en est le « jihad » en Iran ?

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23/07/2021

Le Coran comprend plusieurs passages relatifs au « jihad », incitant à la guerre contre les polythéistes de l'Arabie ou les incroyants, notamment 5 versets dans les sourates 8/9/47 ; le verset le plus connu est le verset 5 de la sourate 9: « [...] Tuez les incroyants où que vous les trouviez  [...].

Depuis 14 siècles d’Islam dans le monde, le « jihad » est permanent et signifie un effort, une lutte pour parvenir à ses fins. Selon les soufis, cette lutte peut-être une lutte sur soi pour s’améliorer; mais plus généralement, c’est un combat pour vaincre un ennemi et conquérir un territoire.

Notre analyse concerne le jihad actuel mené par les dirigeants d’un pays musulman non arabe, la Turquie qui, chacun à sa manière, à travers leur psychisme spécifique, cherchent la prééminence et l’hégémonie.

 

Idéologie

En Islam sunnite et selon le Coran, le « jihad », l’effort ou la lutte, pour diffuser l’Islam est permanent. La notion de « paix » ou « salam » n’est que provisoire, le temps de reprendre son souffle et obtenir la reddition de l’autre.

Pendant plusieurs siècles et jusqu’à la fin de la 1ère guerre mondiale, la Turquie était le centre de l’empire ottoman, couvrant le Moyen Orient et une partie de l’Afrique et de l’Europe et représentant le califat musulman sunnite. Ayant pris partie pour l’Allemagne, cet empire s’effondra avec elle et fut remplacé, pendant le demi-siècle qui suivit, par nombre de pays aux frontières artificielles. Kemal Ataturk a créé en Turquie un état laïc, séparant la religion de l’état et cherchant à se rapprocher de l’Occident. Cet état laïc dura près de 80 ans, grâce à la sauvegarde de l’armée, jusqu’à l’arrivée au pouvoir du parti AKP, Parti de la Justice et du Développement. La combinaison d’un vieux gauchisme et d’un nouvel islamisme a permis à l’AKP, de l’emporter aux élections de 2002, battant de vieux partis corrompus et moribonds ; et Recep Erdogan est devenu 1er ministre, après avoir été maire d’Istambul.

Responsable de l’AKP, Erdogan n’avait pas caché ses ambitions : "Grâce à D, je suis un serviteur de la Sharia'h (loi islamique) et nous transformerons nos écoles publiques en madrassas (école coranique)".

Erdogan vient d'une famille observant les rites de l'Islam. Quand il était étudiant, il s'est distingué comme un antisémite, mais aussi comme un anticommuniste. Il récitait publiquement des slogans tels que "les mosquées sont nos baraques, leurs dômes sont nos casques, les minarets nos baïonnettes", défiant l'ordre laïc qui prévalait à l'époque et la Constitution d'Ataturk, qui considérait ces propos comme une offense incitant le fanatisme religieux et racial.

Dans leur ascension, l’AKP et Erdogan ont été aidés par un mouvement mondial né en Turquie, discret et puissant, appelé « Gülen ». Gülen a fondé son enseignement sur la notion soufie de "travail pour le bien commun de l’humanité", totalement opposée au "jihad" violent de la guerre sainte. Le véritable islam doit coopérer avec les autres religions en vue d’assurer la liberté, le progrès matériel et la justice sociale. Fethullah Gülen, le richissime fondateur de ce mouvement, préconise ainsi un Islam de compassion, sans effusion de sang, mais néanmoins dans lequel on a le droit de mentir : "Pour servir Allah, toute méthode, toute voie est acceptable, y compris de mentir au peuple"(1) - Voir www.nuitdorient.com/n1723.htm  &  www.nuitdorient.com/n1729.htm

Cette Confrérie de Gülen et l’AKP, le Parti de la Justice et du Développement d’Erdogan avaient des objectifs communs : islamiser lentement la Turquie, la débarrasser du kémalisme laïc et s’emparer progressivement de tous les rouages de l’état. Cette alliance a fonctionné pendant 8 ans malgré les excès et les colères, voire la paranoïa d’Erdogan.

Depuis près de 20 ans, Erdogan et l’AKP ont ainsi réussi progressivement à ré-islamiser près de l’ensemble des corps de l’état et à reprendre le « jihad », assimilé en Occident à des « velléités hégémoniques ».

En ce qui concerne les infidèles, la situation peut être résumée par ce dialogue.    Erdogan : « La Turquie est musulmane à 99% et c'est avant tout notre religion qui nous relie les uns aux autres ».

Un opposant : « S'il est vrai que la religion de l'islam est le ciment de notre peuple, que sommes-nous censés faire de nos minorités non-musulmanes et des athées ? Va-t-on les exclure de la nation ? »

Erdoğan tente de neutraliser les membres des religions minoritaires comme les « Alévis » en les empêchant de fonctionner, en leur refusant la liberté d'établir et de gérer leurs propres institutions et lieux de culte. On estime à 15 millions le nombre des Alevis en Turquie. Les communautés juives et chrétiennes sont en voie de disparition.

Moyens politiques

Le mouvement Gülen a permis à Erdogan de gagner les élections législatives et aidé à moderniser le pays en vue de son entrée dans l’Union européenne.

Mais pour parvenir au pouvoir absolu, il fallait qu’Erdogan se débarrasse de son bienfaiteur Gülen et des derniers Kémalistes laïcs qui l’ont traîné dans la boue, dans une accusation de grande corruption de sa famille. Pour cela, il s’est assuré la loyauté d’une partie de l’armée par des prébendes et a réussi à accroître le revenu du peuple turc par divers moyens inflationnistes.

En 2016, Erdogan a provoqué un coup d’Etat, qu’il était sûr de faire avorter. Il a mis Gülen le dos au mur en préparant l’extradition de son chef, Fethulla, des Etats-Unis vers la Turquie et une rafle massive de ses militants dans l’armée, la police et les instances judiciaires de l’état. Pour s’en sortir, Gülen n’avait pas d’autre choix qu’un coup d’état, comptant sur la force et l’endoctrinement de ses adeptes. Mais n’ayant pas réussi à éliminer physiquement Erdogan, celui-ci rameuta la rue et le peuple qui lui était favorable et gagna la partie, comme il l’avait comploté.

Résultats sur le plan intérieur

Le gouvernement d’Erdogan est plus préoccupé à installer ses agents et à appliquer son programme religieux qu’à éliminer la corruption et relever l’économie ! 

Pendant plus de 40 ans, l’armée turque a été le fer de lance de l’Occident contre l’agressivité soviétique. En 2008, les généraux turcs ont démissionné en masse, renforçant encore plus le pouvoir de l'homme fort, Erdogan. Le général Kosaner a envoyé un message d'adieu explicite. Il démissionnait, "en protestation contre la longue détention sous caution de 250 généraux, amiraux et officiers, dont 173 sont encore en exercice de leurs fonctions, arrêtés  en dehors de toute légalité et de toute justice ou conscience, et accusés de complot, ce qui est une affabulation"- Une nouvelle étape a été franchie par Erdogan vers le pouvoir absolu. Avec le président Abdallah Gul, il a nommé les nouveaux chefs de l'armée. C'était la 1ère fois que des civils nommaient des militaires.

En une vingtaine d'années, après avoir accaparé tous les pouvoirs de l'état successivement – police et services secrets, assemblée, présidence, justice, armée – Erdogan réussit à obtenir un pouvoir absolu. Il ne reste plus à Erdogan qu’à museler ses derniers opposants pour régner dans une sphère de « pré-califat » et obtenir un statut de « président à vie »

En 2012, 850 politiques et dirigeants kurdes, y compris 30 députés au Parlement turc, se sont réunis à Diyarbakir pour déclarer leur autonomie. Quand Erdogan fut au courant, il entra dans une grande fureur, sachant que cela pouvait être le prélude au démantèlement de la Turquie. Parallèlement en Syrie, un comité de liaison kurde a été établi pour réunir tous les partis kurdes du pays, en vue de "l'unité du peuple kurde". Ce comité demanda l'autonomie kurde au sein du régime d'Assad, sinon une fédération syro-kurde. D’une certaine façon, l’insurrection kurde aurait pu conduire à l’effondrement de la Turquie, si elle avait été soutenue de l’extérieur et si elle avait abouti.

La crise économique, la nouvelle crise avec les kurdes, la dérive islamiste et oligarchique de l'AKP, l’ouverture vers la shia’h ont érodé l'influence d’Erdogan notamment auprès des jeunes générations. Sa popularité est tombée de 47% en 2007 à moins du quart de la population aujourd'hui. Aux élections législatives de 2015, l’AKP a perdu la majorité absolue au Parlement.

Lors des élections municipales de mars 2019, l’opposition a remporté les trois plus grandes villes, Istanbul, Ankara et Izmir. Les islamistes turcs ont perdu Istanbul et Ankara pour la première fois depuis leur victoire il y a 25 ans. L'opposition a également remporté de grandes villes méditerranéennes comme Antalya, le premier pôle touristique de Turquie, Adana et Mersin, ainsi que Bolu et Kırşehir en Anatolie centrale, une autre première pour l'opposition, de même qu'Artvin à l’est de la mer Noire.

Après une longue période de silence, la contestation politique devant la dégradation des libertés s’est enfin déclenchée.  Devant la crise économico-financière, les rassemblements sont devenus fréquents et se sont propagés dans toute la Turquie. Ils attirent de plus en plus de monde et l'on y tient un langage de plus en plus brutal, incitant ouvertement au jihad intérieur.

Résultats sur le plan extérieur

Tout en les insultant, le gouvernement islamiste turc veut tirer le maximum d’avantages de l’Amérique et d’Israël, avant de se retourner contre eux.

Après une trentaine d’années de relations amicales et fructueuses, voilà que le régime d’Erdogan durcit, d’année en année, ses positions anti-israéliennes, jusqu’à se comporter, en 2009, en ennemi déclaré de l’Etat juif. On se rappelle de l’attitude injurieuse d’Erdoğan envers Shimon Peres lors d’un forum à Davos. Erdogan : « Nous, la Turquie et moi-même - tant que je serai aux commandes - ne pourrons jamais avoir une vision positive d'Israël …La réalité est qu'Israël est le pays qui menace la paix dans le monde et au Moyen-Orient »- Plus récemment, Erdogan a répété une insulte devenue habituelle, « comparant Israël aux nazis » ou «révélant qu’un complot mondial ourdi par les Juifs sionistes menaçait de prendre le contrôle de la planète ».

 

Aujourd’hui, l’armée turque forme, conseille et équipe 22 pays musulmans. Elle aide aussi les organisations jihadistes palestino-arabes ciblant Israël, notamment le Hamas. Erdogan est devenu le parrain diplomatique de la cause palestinienne et de la déclaration d'un état palestinien à l'Onu.

Le chef de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a été reçu avec tous les honneurs et le tapis rouge par Recep Erdogan, à Istanbul. Lors de leur entretien, Erdogan a assuré le chef terroriste que « la Turquie ne gardera pas le silence et accordera toujours son soutien à l’Autorité Palestinienne face aux horreurs commises par Israël »

Erdogan menace la stabilité régionale avec son comportement de voyou mégalomane. Grâce à lui, il y a déjà 2 entités au Moyen Orient contrôlées par les Frères Musulmans, le Hamas à Gaza et l’AKP à Ankara.

La Turquie cherche aujourd’hui à étendre son influence au Moyen Orient d’où l’occupation militaire de 2 zones frontalières en zone kurde, au nord de la Syrie, le bombardement fréquent de la zone autonome kurde en Irak, l’aide au Hamas à Gaza et aux groupes islamistes de Syrie et d’Irak contre les kurdes.

Mais la Turquie étend aussi son influence vers le sud et vers l’est. Vers le sud et la mer Rouge, par la création de bases militaires au Qatar, au Soudan, avec la concession de l’île Suakin, et en Somalie. Vers le sud et l’est par la revendication d’îles grecques de la mer Egée, perdues, semble-t-il, après la chute de l’empire ottoman. Yiğit Bulut, principal conseiller d’Erdogan : « L’Anatolie marchera contre la Grèce et personne ne pourra l’en empêcher. La Grèce doit connaître sa place et sa géographie et ne pas nous violer, comme elle l’a fait il y a un siècle, avec l’aide des Occidentaux, car ce sera terrible pour elle… ! » .

Vers la Libye de Tripoli, en signant 2 accords, un protocole d’entente pour une coopération militaire, et un accord sur les frontières maritimes en Méditerranée, créant illégalement une zone économique exclusive (ZEE), pour profiter des réserves de gaz de la Méditerranée orientale. La Turquie pourrait être en mesure d'arrêter, d'inspecter et d'enquêter sur tout navire traversant la zone désignée, ce qui est inacceptable pour la Grèce, Chypre et l’Egypte, comme pour Israël (3).

Vers Jérusalem, en achetant et en aidant massivement des Arabes à acheter ou à réparer des résidences à Jérusalem-Est.

Le rapprochement avec la Russie et la Chine, notamment sur le plan des armes, les éloigne de l’Otan et des Etats-Unis. Ce dernier pays ne maintient son lien que par la base aérienne I’Incerliq qui abrite 50 bombes nucléaires et 5000 soldats américains et qu’il tarde à délocaliser.

Il existe un sentiment turc national de détresse devant l'échec des dirigeants à définir leur position sur le plan diplomatique et à se raccrocher à l'un quelconque des trois blocs, l'Amérique, l'Europe ou le Moyen Orient.

Pourtant, la Turquie était un membre important de l’Otan à l’époque des dissensions  américano-soviétiques. Elle cherchait de plus à faire partie de l’Union européenne (UE). Mais devant son évolution idéologique, l'Europe a pris ses distances vis-à-vis d’une éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE, invoquant le refus de la Turquie de reconnaître Chypre, un membre de l'UE, et également le génocide arménien

En Europe, les communautés turques ne sont pas assimilées et agissent en toute autonomie, comme une cinquième colonne, notamment en Allemagne. Les turcs utilisent les camps de réfugiés syriens qu’ils hébergent comme moyen de chantage vis-à-vis de l’Europe, la menaçant d’invasion de migrants et obtenant pour les garder une compensation de 3 milliards d’euros.

D’une manière générale le contentieux avec l’Occident ne cesse de s’amplifier. La Turquie n’a pas encore rendu compte du génocide arménien, du génocide assyrien, de l’expulsion des Grecs d’Ionie en 1923, du pogrom de 1934 contre les Juifs de Thrace, des lois racistes de 1942 contre les Juifs et les « döenmeh », descendants des adeptes du faux messie Shabetay Zvi, des pogromes antichrétiens de 1955, de l’invasion de Chypre en 1974, des excès de la répression permanente antikurde. L’Occident comptait sur une Turquie qui assumerait ce passé, et se rachèterait. Or on est sidéré devant une Turquie qui republie Mein Kampf et diffuse des docudrames antisémites en prime time !

 

Et aujourd’hui la Turquie tend la main à l’Iran ! Là les intérêts convergent dès lors qu'il s'agit de s'opposer au nationalisme kurde et à la puissance américaine. Il y a là assurément deux velléités hégémoniques non arabes qui s'entrecroisent en Syrie, porte entrouverte vers les pays arabes.

La conclusion récente entre les gouvernements turc et iranien d'un accord à propos d'Idlib, une petite ville syrienne devenue le centre d'intérêts américains, remet en lumière les relations entre deux des États non arabes les plus grands et les plus influents du Moyen-Orient. Vieille d'un demi-millénaire et ponctuée de 11 guerres, la rivalité entre les deux pays représente aujourd'hui, selon les termes de Soner Cagaptay du Washington Institute,  « la plus ancienne lutte de pouvoir » de la région. Dès lors, que signifie l'accord signé récemment et de quelle manière la rivalité irano-turque va-t-elle influencer l'avenir de la région ? (Voir www.nuitdorient.com/n26102.htm - Iran et Turquie, deux pays du Moyen-Orient en rivalité perpétuelle).

 

Conclusion

Hikmet Bila, un éditorialiste du journal nationaliste turc Vatan : « Nous donnons désormais l’impression d’avoir abandonné notre approche pro-occidentale en politique étrangère, et de passer rapidement d’une politique équilibrée à un alignement sur l’axe Iran-Hamas. …  Cette attitude suscite peut-être l’enthousiasme sur le plan intérieur. Mais à terme, elle peut se révéler désastreuse. »

Le président Erdoğan est le seul chef d’État au monde à se revendiquer d’une idéologie suprémaciste ethnique, parfaitement comparable à l’aryanisme nazi. Il est également le seul chef d’État au monde à nier les crimes de son histoire, notamment les massacres des non-musulmans. N’étant soutenu que par moins d’un quart de la population, il gouverne seul son pays par la contrainte. N’a-t-il pas comparé la démocratie à un tram qu’on prend en marche: « On le prend jusqu’à notre destination ; une fois arrivé, on descend !»

Le voyage politique des Turcs vers l'Occident a commencé il y a un siècle et demi, mais la Turquie reste aujourd'hui aussi éloignée des valeurs démocratiques universelles que l'était l'Empire ottoman au moment de son effondrement.

 

Notes

(1) La taqiya est une réalité, en Turquie et ailleurs. Savoir la déjouer constitue aujourd’hui une priorité absolue pour les pays fidèles à la tradition démocratique occidentale. La taqiya ou « dissimulation » est une pratique couramment admise dans le monde islamique. Elle consiste à tromper l’adversaire non-musulman, quand celui-ci est en position de force, soit en lui cachant que l’on est musulman, soit en lui mentant sur les intentions qu’on nourrit à son égard.

(2) Dans le cadre des activités "culturelles" du parti islamiste MSP au sein duquel il était le responsable de la "Commission de la jeunesse du district de Beyoglu" (Istanbul), Erdogan a écrit et mis en scène une pièce de théâtre antisémite intitulée Maskomya. Stigmatisant violemment les Juifs, les francs-maçons et les communistes - trois termes contenus dans la contraction Mas/kom/ya (Mason, communist, Yahoudi) – cette vulgate complotiste haineuse est commune à l’idéologie islamiste classique et à l’extrême-droite, actuellement alliée à l’AKP et principal soutien externe à la dérive autoritaire « nationale-islamiste » d’Erdogan.

Mein Kampf, est en vente partout en Turquie. Cette vague d'antisémitisme a pu progresser sans rencontrer d'obstacles dans les canaux islamistes, ainsi que dans les principaux médias, pour s'installer dans la vie et le discours quotidien des Turcs.

(3) Chypre et la Grèce sont en première ligne face à la Turquie, qui revendique le droit d'exploiter des gisements d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa souveraineté. Le déploiement d'un navire de prospection sismique turc, l'Oruc Reis, dans des eaux revendiquées par Athènes a mené à une escalade des tensions.

La Turquie avait aussi un autre projet : devenir l’interface sur la distribution du gaz entre la Russie, le Caucase et l’Europe, via le gazoduc Turk Stream. Il y avait beaucoup à gagner. La découverte de ces gisements en Méditerranée modifie complètement la donne et fait craindre à la Turquie d’avoir misé sur le mauvais cheval et d’être marginalisée avec son gazoduc, comparé à son concurrent le gazoduc « EastMed »  Israel-Egypte-Chypre-Grèce-Europe.

 

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