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Six ans d'Influence Américaine au Moyen Orient

sous l'Obédience de Barack Obama

 

Par Albert Soued, écrivain, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

Le 7 novembre 2014.

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Lors des élections de mi-mandat, les électeurs américains ont compris au bout de six longues années que la gestion démocrate sous l'autorité d'un président élu en 2008 et réélu en 2012 était loin d'être satisfaisante et l'ont fait savoir. La défaite démocrate a dépassé toutes les prévisions. In fine…

 

L'administration Obama a enfin été jugée aussi bien sur ce qu'elle n'a pas accompli aux Etats-Unis sur le plan socio-économique que sur les désordres créés à l'étranger, notamment le chaos au Moyen Orient.

 

En dehors du Qatar, de la Turquie et des Emirats, aucun pays du Moyen Orient n'a été épargné par une politique à la fois de désengagement, de trahison d'alliés, de promesses non tenues et d'interférences autant odieuses qu'inutiles, et parfois lourdes de conséquences.

 

Le peuple américain a élu en 2008 un homme charismatique qui a promis "monts et merveilles", avec un beau sourire. Peu de gens se sont inquiétés de son passé, de ses fréquentations et de ses sponsors.

 

L'homme et ses fréquentations

 

BH Obama est né à Hawaï (ou au Kénya, selon certaines sources), île non encore américaine en 1961, à sa naissance; mais il a été recensé dans un hôpital en territoire américain. Il faut savoir qu'on ne peut devenir président aux Etats-Unis que si on est né sur le territoire américain.

BH Obama est né de père musulman kenyan et de mère blanche américaine, communiste. Il n'a pas beaucoup connu son père biologique, mais enfant, il a été élevé par son beau père musulman indonésien et envoyé dans une madrassa (école coranique) à Jakarta.

Adolescent, il est revenu à Hawaï vers l'âge de 10 ans et a été élevé par ses grands parents maternels, besogneux méthodistes unitaires. Etudiant à Columbia University et à Harvard à l'école de droit, où il s'est occupé de la Revue de Droit de l'Université. Etudiant, il n'était pas réputé comme brillant. Il a fait une carrière d'avocat à Chicago, s'occupant des Droits de l'Homme, a enseigné le droit à l'Université de Chicago et a fréquenté pendant une vingtaine d'années l'église de Jeremiah Wright, un prédicateur de l'Eglise de la Trinité du Christ, anti-occidental et antisémite.

Il a fréquenté les milieux de gauche et est entré en politique grâce à ses relations avec la mafia locale, notamment un Syrien, Antoine (Tony) Rezko, qui a financé ses campagnes pour devenir et rester sénateur de l'Illinois pendant 7 ans. Son maître à penser est le philosophe anarchiste Shaoul Alinsky, qui préconise de reconstruire un monde nouveau sur les ruines de l'ancien, après avoir contribué à sa destruction. Un programme très voisin du messianisme shiite. Obama avait par ailleurs un groupe d'amis comprenant des terroristes et des communistes comme Robert Malley, qui faisait partie de la mouvance d'Henri Curiel.

Selon la "sharia'h", en Islam, Obama est soit encore musulman, soit un apostat, condamné à mort pour avoir abjuré. A vous de juger. Sa biographie sur Wikipedia est oblitérée et renvoie à un site officiel expurgé de l'essentiel.

 

En politique, c'est un homme de gauche marqué par l'Islam et l'extrémisme, un rouge/vert, mixture contre nature, à la mode aujourd'hui en Occident, ne pouvant virer que vers le totalitarisme. Ceci explique toutes ses initiatives au Moyen Orient, qui ont provoqué un chaos irréparable, semant la mort et la destruction, selon la philosophie apocalyptique qui l'imprègne. Voir www.nuitdorient.com et notamment "Un Cheval de Troie, dîtes-vous ?"

 

Six ans de dégâts au Moyen Orient

 

Libye

Les Etats-Unis ont participé aux bombardements de la Libye par l'Otan en 2011. La France a reconnu que ces bombardements étaient inutiles et contre-productifs, ce qui n'était pas l'avis de l'administration Obama. Hillary Clinton, chef du Département d'Etat a répété le 10/7: "Nos efforts en Libye prendront du temps, mais ne vous y trompez pas, la pression politique, militaire et économique sur Qaddhafi s'accentue. Les "alliés" exerceront leur pression jusqu'à ce que le peuple libyen soit "en sécurité", que ses besoins humanitaires soient remplis et qu'une transition du pouvoir soit fermement engagée". On connaît la suite. Qaddhafi a été liquidé, le pays est entré en guerre civile, les islamistes d'al Qaeda se sont emparés des arsenaux avec des armes très sophistiquées accumulées par le "raïs". Ces armes ont été répandues partout pour encourager des rebellions islamistes : au Mali, au Sinaï, dans la bande de Gaza, en Syrie… La Libye est en plein chaos politique et militaire jusqu'à ce jour, une grande partie du pays étant entre les mains de l'Etat islamique.

Et le 11/09/11, jour anniversaire du 11/9, l'ambassade américaine de Benghazi est attaquée par des islamistes et l'ambassadeur Chris Stevens et 3 autres personnes sont massacrés, sans que l'administration Obama ne lève le petit doigt pour l'empêcher, alors que des troupes américaines se trouvaient à proximité. Obama a préféré s'abstenir pour des raisons qui restent à expliquer et il a obligé Hillary Clinton à mentir sur le sujet, "l'attaque étant le résultat d'une manifestation populaire spontanée, protestant contre une vidéo obscure sur Internet, qui se moquait du prophète Mohamed". Tout autre président, s'il n'était pas noir, aurait été obligé de se démettre (impeached). Les démocrates ont réussi à le sauver de ce mauvais pas.

 

Egypte & Sinaï

Obama a pris le parti d'installer la Confrérie des Frères Musulmans au pouvoir au Moyen Orient, partout où l'opportunité se présentait. Il est allé faire un discours pro-Islam, truffé d'erreurs ou de mensonges, au Caire, en juin 2009 devant un parterre de la Confrérie, Moubarak s'étant abstenu de venir. Il s'est entouré d'une dizaine de conseillers musulmans plus ou moins affiliés à la Confrérie. Les émeutes du Caire de l'automne 2011 ne cherchaient qu'à démocratiser le pays. Sous l'impulsion d'Obama, Moubarak a démissionné en février 2012, laissant la rue aux salafistes de la Confrérie qui se sont vite emparés du pouvoir. Pendant un an, le président Morsi a fini de saigner le pays, tout en réprimant la minorité chrétienne copte, dont 200 000 membres ont quitté le pays. Au grand dam de l'équipe Obama, le peuple pacifique s'est révolté en masse contre les exactions de la Confrérie, plus de 30 millions d'Egyptiens étant descendus dans la rue, ce qui est exceptionnel. En opposition avec Obama, l'armée avec le général Abdel Fattah al Sissi a repris le pouvoir pour ramener le calme dans le pays.

Il est manifeste qu'un pouvoir extérieur cherche, aujourd'hui, à déstabiliser l'Egypte.

Al Sissi est amené à se battre contre les extrémistes de la Confrérie, contre l'Etat Islamique au Sinaï et contre les terroristes infiltrés de la bande de Gaza.

En ce qui concerne les 23 tribus qui peuplent le Sinaï, on peut se demander si ce n'est pas l'argent du Qatar qui les a retournés en faveur des salafistes de la Confrérie et de l'Etat islamique (voir c-dessous)

 

Syrie

Les Etats-Unis ont encouragé les rebellions contre le pouvoir minoritaire alaouite des Assad, mais ne leur ont envoyé aucun soutien matériel. Obama avait fixé une ligne rouge dans l'usage d'armes chimiques par Bashar el Assad. Cette ligne rouge a été franchie, mais les Etats-Unis n'ont pas réagi. Obama s'est réfugié derrière une proposition russe d'élimination du stock d'armes existant, sans qu'on soit assuré que la totalité de ce stock ait été effectivement détruit en mer. La mollesse de la position américaine dans la guerre civile qui a suivi les rebellions initiales a entraîné la destruction du pays avec 250 000 morts, 2 millions d'expatriés et 4 millions de déplacés intérieurs sur une population inférieure à 20 millions d'habitants. Protégée par la clique des Assad, la minorité chrétienne a pratiquement disparu aujourd'hui et 40% du pays est occupé par l'Etat islamique.

 

Irak

Le général Petraeus avait brillamment réussi à pacifier le pays après l'invasion américaine de 2003 qui a éliminé Saddam Hussein. Le président Bush avait décidé en 2006 un retrait progressif des troupes américaines, l'armée irakienne devant prendre le relais, quand cela était possible. Obama a décidé un retrait total, sans s'assurer du relais irakien. La minorité sunnite dans l'armée, qui s'est sentie brimée sous le ministère de Nouri al Maliki, un shiite inféodé à l'Iran, a vite fait de se rendre aux insurgés salafistes, avec tout son équipement américain. Bien organisés et bien dirigés par Abou Bakr al Bagdadi, ces insurgés, devenus riches par les razzias des banques et des puits de pétrole, se sont transformés en Etat islamique, en promettant "monts et merveilles" aux chefs de tribus locales, qui se sont aussitôt ralliées. Cet état qui empiète sur la Syrie occupe aujourd'hui plus du tiers du pays, arrivant aux portes de Bagdad. Toutes les minorités non musulmanes, notamment les yazidis,  sont progressivement assujetties ou éliminées, de même que les shiites.

Pour ne pas perdre son influence sur l'Irak, l'Iran a permis à la brigade al Qods, sous le commandement de Kassem Souleimani, d'intervenir pour contenir l'Etat islamique dans son offensive vers Bagdad.

 

Yémen

Les drones américains ont sévi dans ce pays éliminant les chefs et l'encadrement d'al Qaeda. Ce qui a permis à la tribu shiite Houthi, en rébellion contre le pouvoir et contre les salafistes d'al Qaeda, de gagner du terrain et de parvenir à la capitale Sanaa, avec l'aide de l'Iran.

 

Autorité palestinienne

Malgré les déclarations officielles aussi bien des dirigeants du Hamas que ceux du Fatah, prônant la disparition d'Israël et une Palestine arabe allant du Jourdain à la mer, malgré les différentes guerres et intifadas imposées par les terroristes du Hamas et du Fatah à l'Etat d'Israël, Kerry et l'administration Obama persistent à vouloir imposer "une solution à 2 états", qui apparaît de jour en jour, depuis 20 ans, comme non viable et dangereuse pour la région.

Les terroristes palestiniens qui tuent des bébés et des passants à la voiture bélier sont encouragés et glorifiés par le Hamas/Autorité palestinienne, entité reçue en grande pompe à la Maison Blanche et gratifiée de 5,5 Milliards $ pour reconstruire Gaza, détruite partiellement par Israël, en représailles à des attaques de missiles, sur son territoire, et d'infiltrés armés, sous son territoire.

Voici ce que pense un journaliste arabe objectif, Bassam Tawil, d'un éventuel état palestinien et de la situation au Moyen Orient: "A en juger par leurs actions, la plupart des dirigeants arabes ne veulent pas créer encore un autre État terroriste islamiste, dédié à l'idéologie des Frères Musulmans et au renversement de leurs régimes. Nous voulons un État palestinien, mais je vous en prie, seulement celui qui fournira une gouvernance responsable.

Selon la "rue arabe", ce sont les Américains et les Européens qui sont lâches (et non pas Netanyahou), ils ont peur de prendre des mesures significatives contre l'Iran et sont terrifiés par les ghettos islamiques dans leurs villes, qui exportent les terroristes pour se battre pour l'État islamique, fournissant des logements pour les combattants aguerris qui en reviennent.

Pour les Arabes, l'ironie ultime est que l'Amérique paie le Qatar pour y avoir une base aérienne, tandis que le Qatar paie des terroristes pour tuer des Américains.

Quand John Kerry a affirmé que c'était la question palestinienne non résolue qui a provoqué un effet d'entraînement qui a emballé ISIS (Etat Islamique), il a simplement inspiré les Palestiniens pour utiliser la mosquée Al-Aqsa comme déclencheur religieux de futures effusions de sang".

 

Turquie & Qatar

La Turquie d'Erdogan est manifestement favorable à l'Etat islamique, laissant passer les terroristes, les armant et les finançant, sans que les Etats-Unis ne bronchent. La Turquie a enfin autorisé les avions de la coalition à décoller de ses aérodromes, pour aider et alimenter les populations menacées de Syrie/Irak, Kurdes et Yazidis… , tout en sachant qu'une fois sur deux les armes, munitions et provisions larguées par ces avions tombent entre les mains des islamistes.

La Turquie héberge le centre de commandement outre-mer du Hamas, qui est pris en charge financièrement par le Qatar. Cet état riche de réserves de gaz, qui n'a que 200 000 habitants, voudrait prendre le contrôle de territoires en renversant les monarchies arabes sunnites. Associé avec la Turquie, il permettrait à Erdogan de réaliser son rêve de recréer un Empire et un Califat.

Al-Jazeera, mégaphone des Frères Musulmans, est une chaine internationale appartenant à la famille al-Thani qui gouverne le Qatar. Elle encourage et endoctrine toutes les bandes terroristes du Moyen-Orient, armées et entraînées grâce au financement du Qatar. Il faut savoir aussi que le Qatar abrite une base militaire américaine importante dans le golfe persique qui protège ce pays.

 

Etats-Unis

Après maintes tergiversations, l'administration Obama a réuni une coalition hétéroclite d'états pour contribuer "au bombardement aérien" de l'Etat islamique en Irak comme en Syrie. Des "piqûres de moustique", comparés aux bombardements pratiqués dans le passé en Afghanistan contre les Talibans. De plus, au milieu de négociations difficiles avec l'Iran sur son programme nucléaire, Obama demande l'aide de ce pays pour contenir l'Etat islamique….

Après, sa cuisante défaite aux élections de mi-mandat, la rage d'un Obama narcissique risque de faire quelques ravages. Il gouvernera par décrets, sans consulter le Congrès, mais il ne pourra pas le faire longtemps. En 6 ans, il a inféodé certains rouages de l'Etat, comme la Cour d'Appel du district de Columbia, dont la majorité des juges lui est acquise. Il pourra casser certaines décisions du Congrès.

En ce qui concerne le Moyen Orient, 2 sujets d'importance restent en suspens:

- pour satisfaire son ego, la signature par Obama d'un mauvais accord avec l'Iran, lui laissant la capacité d'enrichir de l'uranium et la possibilité d'obtenir une arme nucléaire à court terme

- au Conseil de Sécurité de l'Onu, Obama n'oppose pas son veto à une demande de reconnaissance d'un état palestinien fantôme, présentée par Abou Mazen, président sans mandat depuis fort longtemps.

 

 

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