www.nuitdorient.com

accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site

La France n’a de Cesse de Ternir l’Image d’Israël

Par Manfred Gerstenfeld

12/7/18

Voir aussi les 50 derniers articles et toutes les informations de politique générale au Moyen Orient 

Les relations entre la France et Israël sont restées ambivalentes et complexes depuis des décennies. Les attitudes qui prédominent nettement sont ceux où le gouvernement français s’évertue à ternir la réputation d’Israël. Le Président Emmanuel Macron est, de toute évidence, un nouveau style de Français. Il a obtenu la Présidence sans avoir gravi les échelons d’un parti politique existant. C’est un homme politique suave, intelligent, ayant un excellent niveau d’enseignement et une bonne maîtrise des relations publiques.

Cependant, l’analyse doit se concentrer sur les faits, et non sur l’emballage. Les réactions françaises à la récente vague de violences à la frontière de Gaza peuvent constituer un bon point de départ. Quand le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a rencontré Macron à Paris, le Président français lui a dit que le déménagement de l’Ambassade américaine à Jérusalem “débouche sur le fait que des gens meurent et ne fait pas progresser la paix“.

Avec une telle déclaration manipulatoire, Macron affirmait, de façon limpide, ses compétences dans la déformation grave de la vérité, en très peu de mots pour le dire. Ce qui provoque la violence, c’est l’initiative de l’organisation terroriste Hamas consistant à envoyer des civils à la frontière et de mélanger parmi eux des terroristes. Parmi les plus de 115 Gazaouites tués par Israël, plus de 93 ont été identifiés comme des terroristes connus ou ayant des liens avec des activités terroristes. Le Hamas lui-même a confirmé que nombreux, parmi ceux qui ont été tués, étaient des membres actifs de sa faction.

 La France a aussi soutenu une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui appelle à des mesures de protection pour les Palestiniens, mais ne faisait aucune mention du Hamas qui les expose à la mort. Le Ministre-adjoint israélien Michaël Oren a synthétisé sa réponse en un tweet : “Honte à la France de soutenir une telle résolution. Le gouvernement français ne peut pas, en même temps, dire qu’il s’élève contre l’antisémitisme et voter pour une résolution antisémite”. L’Ambassadrice française Hélène Le Gal a accusé Oren de ne pas même avoir lu la résolution et d’insulter la France.

 Il y a bien plus d’autres exemples d’expression de la vérité, où les diplomates français peuvent se croire insultés. Cela ne les rend pas plus pertinents. Par exemple, le Président français François Mitterrand était un antisémite à mi-temps. Une fois, il avait comparé Israël à un Etat nazi. Il disposait d’un passé douteux et il avait travaillé pour la collaboration pendant la guerre, du temps du gouvernement de Vichy, mais s’était, en temps utile, joint à la résistance.

Au cours des violences d’avril, la France a exhorté Israël “à montrer de la retenue” et dit à Israël que c’était “son devoir de protéger les civils“. Ses porte-parole savaient pertinemment que le Hamas avait envoyé des terroristes pour se mélanger aux civils et que de nombreux manifestants habillés en civil n’avaient pas d’intentions pacifiques. Ce comportement français est particulièrement hypocrite, du simple fait des nombreuses attaques terroristes meurtrières menées par des Arabes dans son propre pays. Les plus meurtrières se sont déroulées à Paris en 2015, avec en conséquence 130 morts [NDLR : et des plaintes de refus d’obtempérer à l’instant t, de la part soit de la police, soit de l’armée -équipement de secours d’urgence, armes- ; de même que dans l’Affaire Sarah Halimi qu’on enterre à bas bruit, la police a laissé faire sans intervenir]. En 2016, 86 personnes ont été tuées à Nice.

Quand le Porte-Parole de Tsahal, le Général de Brigade Ronen Manelis s’est exprimé devant les parlementaires français, ce mois-ci, il leur a rappelé qu’aux côtés d’autres pays, les dons tirés de l’argent des contribuables français ont aidé le Hamas à bâtir ses capacités terroristes.

Les réactions et inclinations françaises envers la violence à Gaza ont des racines profondes à travers l’histoire. En 2008, David Pryce-Jones a publié son livre Betrayal : France, the Arabs and the Jews[9],  “Trahison : La France, les Arabes et les Juifs”. Il a eu accès aux archives du Ministère français des affaires étrangères, plus connu sous le nom de Quai d’Orsay. On peut ainsi résumer sa conclusion : La France, à travers toute l’histoire moderne, a provoqué plus de dégâts au Moyen-Orient que n’importe quel autre pays.

Vers la fin de la Présidence Sarkozy, un ancien membre de son entourage politique immédiat est venu me voir pour me dire qu’il était pour eux, extrêmement difficile de contrôler les officiels du Ministère des Affaires étrangères. Cec, en dépit du fait que le Président est en charge de la politique étrangère.

Les réactions de la France à la violence venue de Gaza m’a rappelé une visite à une conférence à Paris à l’automne 1961, quelques semaines après que les policiers aient assassiné environ 150 à 200 manifestants algériens non-violents, dans la capitale, le 17 octobre. On a retrouvé certains des corps flottant sur la Seine. Les historiens l’ont appelé la répression la plus violente d’une manifestation, de la part d’un gouvernement européen tout au long de l’histoire contemporaine. Après plus de 50 années de silence des gouvernements successifs, le Président François Hollande a fini par reconnaître ces meurtres de masse, en 2012.

L’homme qui avait ordonné ce massacre était le Préfet de Police de Paris, Maurice Papon. Il a été convaincu de crime contre l’humanité en 1998, mais pas pour ce massacre particulier. Papon a été déclaré coupable d’avoir participé au transfert de plus de 1.600 Juifs vers les camps d’extermination, au cours de la 2ème Guerre Mondiale. A cette époque, il était Secrétaire-Général de la Police de Bordeaux, au nom du gouvernement de de Vichy. On l’a condamné à dix ans de prison, mais il n’en a effectué que trois.

La publicité faite, au fil des années, au sujet de ce massacre, a été importante. Macron et tous ceux qui ont diffusé force condamnations d’Israël doivent être familiarisés aux nombreux détails entourant ces meurtres de masse commis par la police parisienne.

Il y a d’autres aspects qui devraient être pris en compte pour juger les déclarations françaises visant à ternir la réputation d’Israël. La France est devenue le pays d’Europe le plus dangereux pour les Juifs. C’est principalement dû aux vastes mouvements d’immigration passée venant des pays musulmans, où le pourcentage d’antisémites fait partie des plus élevés au monde. Parmi les quinze Juifs tués pour raisons idéologiques en Europe – dont les auteurs, tous Musulmans, sont connus – douze ont été assassinés en France au cours de six attentats différents. Les deux attaques de masse de la part de Musulmans violents contre des synagogues, dans l’Union Européenne, ont toutes deux été perpétrées en France, à Paris et Sarcelles. Bien d’autres crimes ayant des mobiles antisémites ont été commis par des membres de la communauté musulmane.

En conséquence, les dirigeants de la communauté juive n’ont pas de plan directeur pour l’avenir de leur communauté. En termes absolus, mais aussi en niveaux de pourcentage, la France est le pays européen qui atteint les chiffres les plus importants en matière de Juifs émigrant au cours de ce siècle.

Le fait de devoir fréquemment exposer les tentatives françaises hypocrites et incessantes de ternir la réputation d’Israël et l’emploi par la France de normes à deux vitesses n’est pas prêt de s’arrêter, mais les dénoncer peut les rendre moins avantageuses pour leurs auteurs.