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Cette Guerre Imposée à l’Occident

 

Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

11/03/2025

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L’ex-agent du Kgb devenu président à vie de la Russie n’a pas accepté le démantèlement de l’empire soviétique. N’ayant pas les moyens de le reconstituer, il se contente pour le moment d’annexer les zones russophones comme la Crimée et le sud de l’Ukraine.

Face à cette attitude agressive de Vladimir Poutine, l’UE comme l’Otan désire avoir entre leur territoire  et la Russie des pays « tampon », c’est à dire des pays neutres ou non dépendants de la Russie, comme l’Ukraine.

Mais l’Ukraine de Volodymyr Zelensky souhaite être affiliée à l’UE ou mieux à l’Otan…

Dès l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes en février 2022, les pays européens comme les Etats-Unis se sont engagés à l’aider financièrement et à lui fournir des armes.

Ayant surestimé ses capacités militaires Poutine n’est pas parvenu à Kiev au bout d’une semaine de combats et a été violemment repoussé par les Ukrainiens (1).

Après 3 ans de guerre sans fin à l’horizon et d’importantes pertes humaines de part et d’autre, --  on parle d’un million de morts et blessés – le président américain Donald Trump cherche à mettre « le hola ».

 

Les préoccupations des conservateurs et anti-woke affiliés à Donald Trump sont :          

 - d’abord la Chine, qui ne dépense pour sa défense que le tiers du budget consacré par des Etats-Unis pour une population 4 fois plus importante, ce qui lui laisse de grandes capacités d’installation commerciale et financière et de présence, à travers le monde, au détriment de l’Amérique

- ensuite l’UE dont la protection de défense par les Etats-Unis accroit de 50% le budget américain, coûtant ainsi plus de 300 milliards $/an  (2).

- enfin sortir l’Ukraine du guêpier d’une guerre imposée, interminable et très coûteuse sur le plan humain.

 

Le discours du Vice Président américain JD Vance à Munich a eu comme incitation entre autres de se débarrasser de la charge de la protection américaine de l’UE et que celle-ci  se prenne en main, ce qui est une action positive (3).

L’invitation du président ukrainien à la Maison Blanche avait le double but de mettre fin à une guerre sans fin, menée par la Russie, et de signer un accord sur les « terres rares », pour récupérer l’équivalent de l’aide apportée par les Etats-Unis à l’Ukraine.

 

Pays

Population M

PIB   

Budget  annuel défense

% PIB

Versement

Ukraine sur 3 ans

Coût guerre en 3 ans

Etats-Unis

  340

27 720

  946

3,5

100

100

Chine

1408

17 867

  296

1,65

 

-

Russie

  145

  2 021

  109

5,4

 

320

Europe (27)

  447

18 327

  387

2,1

80

80

Otan (32)

  955

49 580

1474

2,97

 

 

Ukraine

    34

     196

    44

22

 

152

Les valeurs sont en milliards $

Les pertes humaines aussi bien ukrainiennes que russes sont impossibles à appréhender. Vu les innombrables sources d’information et les valeurs les plus fantaisistes fournies, on ne peut qu’émettre des hypothèses. On obtient en moyenne 860 000 victimes sur 3 ans.

 

Pays

Soldats Décès

Soldats Blessés

Civils décès - blessés

Ukraine

100

400

60

Russie

190

100

10

En milliers

 

Invité à la Maison Blanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky  commença à tergiverser, sur le conseil de certains pays européens, au lieu de faire confiance à son hôte. S’étant repris le lendemain, il a accepté un arrêt du conflit négocié par Donald Trump avec la Russie et la signature du contrat relatif aux « terres rares ».

 

Dans les semaines qui viennent on pourra évaluer les résultats de l’intervention du président américain de 79 ans dans cette guerre sans fin, imposée à l’Occident par un Poutine commençant lui-même à vieillir (4).

Et on pourra comprendre et mesurer aussi cet engouement pour la guerre qui semble saisir le président français Emmanuel Macron (5).

 

Notes

(1) Le 21 février 2022, dans le cadre de la crise russo-ukrainienne, le président russe Vladimir Poutine annonce la reconnaissance russe de l’indépendance des « Républiques populaires » autoproclamées de Donetsk et de Lougansk et les forces armées russes pénètrent dans l’Est de l’Ukraine contrôlé par les républiques séparatistes.

Lors d’une allocution télévisée le 23 février, Poutine annonce lancer une opération militaire spéciale en Ukraine. Dans la nuit du 23 au 24, le territoire ukrainien est bombardé et les troupes russes commencent l’invasion générale du territoire ukrainien.

(2) Jean-Patrick Grumberg, politologue : « … Les Européens se vantent de vouloir jouer un rôle plus important en aidant l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie et en prenant en charge sa sécurité, mais ils continuent à s’abreuver du pétrole russe, qui peut leur fermer les robinets du jour au lendemain. Sans compter qu’ils financent ainsi l’effort de guerre russe…. Les achats de pétrole et de gaz russes par l’Europe en 2024 éclipsent l’aide financière totale accordée à l’Ukraine la même année…

Le président Trump n’a pas perdu de temps pour souligner ce qu’il a appelé l’hypocrisie des Européens, les accusant d’importer des combustibles fossiles russes alors qu’ils critiquent les États-Unis. Je ne sais pas s’il s’agit d’hypocrisie ou de la stupidité la plus crasse et la plus épaisse venant d’un continent en train de dégénérer et sombrer.

(3) Les chefs d’État et de gouvernement européens ont entériné le plan de Bruxelles pour financer les dépenses militaires, qui donne de la souplesse aux États membres pour s’endetter, à savoir, une enveloppe de 150 milliards d’euros de prêts mis à disposition des États membres pour s’équiper.

(4) Moscou ne veut pas de troupes de maintien de la paix issues de l’Otan. Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie : « Moscou considérera la présence de ces troupes sur le territoire ukrainien de la même manière qu’elle considérait la présence potentielle de l’Otan en Ukraine »

(5) Après l’allocution présidentielle aux accents martiaux Jean-Marie Rouart, écrivain et académicien, dans un article du Figaro, invite à l’humilité les esprits va-t-en-guerre prêts à mener un combat dont ils ne mesurent ni les implications ni l’abîme d’atrocités qu’il engendrerait.  « On parle beaucoup de la guerre en ce moment. Et si par hasard on l’ignorait, l’apparition martiale du président Macron à la télévision, plus churchillien que le spectre de Churchill lui-même, nous convaincrait que l’heure, sur le plan militaire, n’est pas grave, mais gravissime. Face à un Trump qui œuvre plutôt efficacement pour la paix, Emmanuel Macron a choisi non de tenter d’apaiser le climat international, non d’ouvrir des perspectives de paix, mais de dramatiser la situation à l’extrême. Moins soucieux de rassurer les Français que d’exacerber leurs peurs, leurs angoisses, leurs incertitudes. Ainsi espère-t-il sans doute se singulariser dans le rôle de l’homme providentiel seul capable de conjurer l’apocalypse. Certains mauvais esprits diront que c’était peut-être là le seul créneau qui lui restait après avoir brûlé tous ses vaisseaux. Après cette douche froide, la guerre que nous pensions lointaine fait donc partie de notre paysage…. »

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