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LES DANGERS DE L'"ISLAMOLÂTRIE"
ou la défense d'Alexandre del Valle contre M. Ternisien

 

 

par Mohamed Guadi, Ibn Warraq, Rachid Kaci, Aziz Sahiri, Michel Renard,  Latifa Ben Mansour – le 15 Mai 2002,    paru sur le site www.desinfo.com

 

Dorénavant, en France, il suffit que quiconque porte sur l'Islam et ses fondements un regard sceptique pour qu'immédiatement des associations, pompeusement autoproclamées antiracistes, et de grands quotidiens politiquement corrects s'indignent et constituent un front commun contre celui qui a osé dire du mal du Prophète.

 

Le géopolitologue Alexandre Del Valle en a fait récemment l'amère expérience, lui qui vient d'être victime d'un véritable lynchage médiatique dans Le Monde du 12/13 mai 2002 sous la plume de Xavier Ternisien, auteur d'un article en première page "Les dangers de l'"islamophobie", où Alexandre del Valle est non seulement taxé  d'islamophobie, mais il est rendu responsable des mosquées qui brûleraient en France ou d'autres actes anti-immigrés arabes et qui, selon lui, seraient supérieurs en nombre aux actes anti-juifs. Outre l'amalgame inadmissible entre "islamoscepticisme" et xénophobie, nous tenons à nous élever contre le procédé consistant à diaboliser, soumettre à la reductio ad Hitlerum, mettre à l'index un écrivain dont la seule faute est de ne pas être politiquement correct et idéologiquement conforme.

 

Alexandre Del Valle est taxé d'islamophobie parce qu'il est un des rares intellectuels français à avoir osé dénoncer l'intolérance de l'orthodoxie islamique sur laquelle s'appuie l'islamisme. En tant que Musulmans ou nés Musulmans, nous estimons que chacun a parfaitement le droit d'émettre une opinion critique vis-à-vis de la religion de Mahomet, comme vis-à-vis de n'importe quelle autre religion. Les critiques émises à l'encontre du christianisme et du judaïsme sont monnaie courante. Rien ne saurait justifier une "exception islamique". L'Islam appartient au patrimoine de l'humanité et il est universel, comme le rappelle le Grand Mufti de Marseille Souheib Bencheikh.

De nombreux intellectuels musulmans reconnus et respectés, peu suspects d'"islamophobie" ne disent d'ailleurs pas autre chose que Del Valle (AbdelRazeq, Ibn Warraq, Mohamed Charfi, Mohamed Talbi, Abou Zeid, Taha Hussein …).

 

Aussi, M. Ternisien, incapable de démonter les thèses défendue par le jeune chercheur, qui a enquêté notamment sur les liens entre les islamistes et l'extrême-droite (dans le sillage de Pierre-André Taguieff), tente de disqualifier Del Valle, l'accusant d'avoir assisté à un colloque organisé par la nouvelle droite italienne en 1994. L'éditeur italien des Protocoles des Sages de Sion, Claudio Mutti, aurait été présent aussi à ce colloque, d'après lui; en réalité il n'y était pas. Ce type de présence suffirait donc à faire de del Valle un élément fascisant d'autant plus dangereux que son islamophobie lui aurait valu d'être recruté par l'association juive Bnai Brith, insidieusement affublée d'anti-islamisme.

Pris en flagrant délit de calomnie, M. Ternisien omet de préciser qu'Alexandre del Valle critique violemment Claudio Mutti, alias Omar Amine, puis la nouvelle droite dans tous ses écrits et conférences! Hélas, ceux qui tentent de mettre Del Valle à l'index n'ont même pas pris la peine d'approfondir ses ouvrages ou d'écouter sa défense.

 

Mais il y a encore pire. Connu pour ses positions courageuses contre les Islamistes et en faveur des démocrates arabo-musulmans, del Valle est littéralement livré à la vindicte verte par M. Ternisien qui n'a pas hésité à révéler par trois fois le patronyme à consonance juive de l'auteur (Dana), lequel a pourtant averti le journaliste des menaces de mort qui lui sont régulièrement envoyées via le Bnai Brith. La tentative avortée de lynchage médiatique de Del Valle laisse craindre que ce sont en réalité tous ceux qui osent de pas se conformer à la vague islamiquement correcte qui sont potentiellement menacés de mises à l'index par les nouveaux  maîtres-censeurs (Elizabeth Lévy) dont les méthodes empruntent à la fois aux tribunaux de l'Inquisition et aux oukases trotsko-staliniennes.

 

On s'étonnera par ailleurs que les mêmes censeurs si prompts à dénoncer l'"islamophobie" d'Alexandre del Valle ou d'Oriana Fallaci ne nous aient pas gratifiés d'articles aussi vigilants sur la Voie du Musulman, livre à succès du leader salafiste Aboubaker Djaber El-Djazaïri, fort populaire dans les banlieues. Dans la dernière partie de ce livre sur les rapports sociaux, de nombreux passages constituent des appels au meurtre ou à la discrimination. Que le lecteur juge lui-même plutôt les propos d'un authentique fasciste vert, présenté dans les médias bien pensants comme un représentant de la tendance modérée du salafisme français: "il est du devoir de tous les musulmans, formant un seul état ou des États séparés, de se doter de toutes sortes d'armements et de se perfectionner dans l'art militaire, non seulement défensif, mais aussi offensif, pour que le Verbe de Dieu soit le plus haut et pour répandre la justice et la clémence sur la terre " (page 371). On pourrait citer également Le Licite et l'Illicite, de Yousef Qardhaoui, figure mondiale des Frères musulmans et maître de Tarik Ramadan, ouvrage en vente libre qui explique comment battre sa femme, traiter les esclaves et les infidèles…

 

En parlant des "fascistes verts", Rachid Boudjédra avait expliqué qui sont les vrais  nouveaux fascistes, jamais qualifiés comme tels en Occident en raison de leur exotisme. En France et en Occident en général, la mouvance libertaire aime s'en prendre essentiellement à l'Église catholique, contre laquelle de durs combats seraient toujours à mener, pour que chacun soit libre de sa sexualité. Il est vrai que la chose comporte moins de risques que d'attaquer les islamiste ! La Gay Pride de Rome laisserait presque croire que l'Église est la plus grande menace contre la liberté des homosexuels. Nous osons espérer que les associations homosexuelles préparent activement la Gay Pride, de la Mecque à Médine… La Voie du Musulman prévoit en effet une législation de faveur. Alors que dans le cas de l'adultère, la peine varie selon qu'on est marié (la mort par lapidation) ou non marié (cent coups de fouet), les homosexuels ont droit à un traitement unifié: "La peine de la sodomie est la lapidation jusqu'à la mort, qu'on soit marié ou non"

 

C'est en réalité l'incorrection politique de del Valle, le fait qu'il soit islamiquement incorrect, qui sont à l'origine du procès en sorcellerie "hitléro-tittiste" dont le jeune chercheur en géopolitique est aujourd'hui victime. Citant abondamment les autorités morales antiracistes pour disqualifier ceux qui dénoncent l'islamisme et pour prouver la montée du péril islamophobe, les détracteurs de Del Valle ont soigneusement omis de retranscrire les propos pourtant tout à fait "delvalliens" du président de SOS Racisme, Malek Boutih relatés dans l'Express du 9/05/2002 :

"Les islamistes sont encore plus dangereux. Ils sont enchantés de ce qui vient de se passer avec Le Pen : chacun chez soi, avec son ordre moral. Quand je vois des associations prétendre faire du soutien scolaire, alors qu'elles n'ont qu'une ambition, organiser un quadrillage idéologique, imposer le voile et leurs normes sociales, il serait temps de mettre un coup de balai à tout ça. Moi, je ne veux pas d'organisations islamistes en France, même si elles prennent le faux nez d'associations culturelles ou caritatives. Derrière le travail social, on propage la haine".

 

Malek Boutih, lui, comme la plupart des Musulmans, premières victimes de l'islamisme, dont les meilleurs alliés sont des non-musulmans, (ce qu'a montré del Valle dans ses études sur l'islamisme et les Etats-Unis), ne se trompe pas d'ennemis, lorsqu'il dénonce sans ambages la judéophobie islamiste, minimisée par Ternisien, et qualifie certain jeunes beurs de banlieue de petits Le Pen de quartier ! Le Président de SOS Racisme sera-t-il bientôt lui aussi accusé d'être islamophobe? Cela est à craindre, puisque certains Musulmans eux mêmes comme Taslima Nasjreen ou Salman Rushdie ont déjà été salis de la sorte en Occident parce qu'ils avaient blasphémé ou parce qu'ils avaient quitté la religion de leur naissance.

 

Que l'on soit en désaccord avec Alexandre Del Valle est une chose. Qu'on l'accuse d'islamophobie, de racisme anti-arabe ou de fascisme est totalement inacceptable et honteux. Cette propension à la reductio ad hitlerum de toute personne ayant un avis critique sur l'Islam, manifeste bel et bien le symptôme récurrent d'un délabrement intellectuel contagieux en France. Que ceux qui ne partagent pas ses idées ou qui sont choqués par le fait qu'il déclare la guerre à la police de la pensée d'extrême-gauche et aux totalitarismes rouge-brun-vert débattent avec lui plutôt que de recourir aux odieux procès d'intentions en islamophobie. Le débat intellectuel en sera rehaussé.

Les fatwas contre les libre-penseurs, les politiques de l'autruche et les censures ne feront qu'aggraver un peu plus la situation de millions de Musulmans, victimes non seulement de l'islamo-terrorisme, mais de l'obscurantisme islamiste en général, que d'aucuns continuent à considérer, en Europe, à la suite de Foucault ou Franz Fanon, inspirateur de Khomeiny, comme une heureuse spiritualité politique ou un progressisme identitaire, une voie pour le tiers-monde. Le vrai racisme réside peut être dans cette conviction implicite selon laquelle "les Lumières, c'est pas pour eux "….

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