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L’année 2003 a été bonne… au Moyen Orient !

 

Par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued  – 3 janvier 2004

 

L’escalade militaire qui dure au Moyen Orient depuis la création de l’état d’Israël en 1948 se termine avec l’année 2003. Elle a commencé avec le désengagement de la Grande Bretagne de la région et avec la renaissance des nationalismes de l’après guerre mondiale. Pendant 55 ans elle a été nourrie par le refus arabe de l’existence du nouvel état d’Israël, par le panarabisme et la volonté d’hégémonie de nombreux régimes arabes et par la diffusion d’un nouvel antisémitisme, attisé par l’argent du pétrole. Cette escalade a englouti toutes les potentialités humaines et financières inhibant tout développement socio-économique harmonieux de la région. Les pays du Moyen Orient accusent un retard formidable dans leur développement selon un rapport de l’Onu. En outre cette escalade qui a entraîné de nombreuses guerres a provoqué aussi le déplacement d'au moins 1,55 million de personnes (900 000 juifs et 650 000 arabes musulmans), sans parler des Chrétiens (1).

 

Grâce à sa clairvoyance et à sa volonté, aidé par le premier ministre britannique Tony Blair, et malgré l’opposition des Nations Unies et d’une partie de l’Europe, le président George Bush a entrepris une mission de pacification de la région qui s’imposera dans les années qui viennent.

Et malgré les ricanements et les prophéties de malheur d’une bonne partie des médias occidentaux, 2003 marquera un tournant dans l’histoire du Moyen Orient.

Le dictateur irakien est sous les verrous et des centaines d’agitateurs et de truands irakiens sont déjà hors d’état de nuire. Saddam Hussein commence à dévoiler les cachettes où il a planqué 40 milliards de dollars volés à la nation irakienne. Un gouvernement définitif sera installé dans six mois à Bagdad et la rébellion du triangle sunnite sera alors jugulée.

Après avoir accepté d’indemniser les victimes américaines de l’attentat contre un avion civil à Lockerbie, le dictateur libyen a compris que le moment était venu de désarmer et il a accepté le contrôle de son programme nucléaire secret, dévoilé par le premier ministre Sharon en septembre 2002.

La dictature des ayatollahs iraniens s’essoufflant, ceux-ci ont accepté in fine de soumettre leur projet nucléaire au contrôle international. Il est probable que cela ne soit qu’une ruse de guerre.

L’oligarchie royale saoudienne accepte maintenant de sévir contre la multitude de nids terroristes qui parsèment son territoire et commence à contrôler l’usage qui est fait de l’argent du pétrole distribué aux œuvres de bienfaisance, aux mosquées  et à de nombreuses ONG dans le monde et qui, en fait, servaient à développer l’intégrisme et ses conséquences, la terreur. 

Avec beaucoup d’ambiguïté, la dictature alaouite de Syrie cherche désespérément une issue à ses imprudentes escalades à Damas (hébergement d’au moins 11 organisations terroristes ), au Liban (occupation du pays, armement du Hezbollah par 11 000 fusées et missiles au Liban Sud) et en Irak (caches d’armes, connivences avec Saddam Hussein pour son réarmement illégal, …) sans mettre en péril son pouvoir. Hafez el Assad aurait pu réussir cette sortie, mais probablement pas son fils Bashar. Etant donné l’implication de celui-ci dans la terreur en Irak, il est même probable qu’il soit mis fin à son régime fasciste.

Les dirigeants d’Arabie et d’Egypte sont en fin de parcours et leur succession est ouverte. C’est pourquoi les Etats-Unis surveillent de près les risques d’écroulement de ces deux régimes autoritaires qu’ils ont armé dans le passé, au delà de toute mesure. Les Etats-Unis viennent de refuser la vente à l’Egypte d’avions sophistiqués F115 et intensifient leur  renseignement dans les deux pays, pour éviter que l’arsenal vendu ne tombe entre les mains du terrorisme intégriste.

Le terrorisme intégriste musulman à la Ben Laden est coupé de tout territoire légal depuis la chute de Kaboul et la prise de conscience de Ryad et de Karashi. Ses circuits d’alimentation financière et d’information sont fortement perturbés. La terreur peut encore sévir çà ou là, mais les « coups  fourrés» ne seront plus que des « barouds d’honneur », même s'ils perdurent.

 

Reste le conflit israélo-arabe. Les conditions d’un accord satisfaisant pour les parties ne sont pas encore réunies à ce jour. Après l’échec d’Oslo et des tentatives du dernier espoir de Taba et de Sharm el Sheikh, après une douloureuse guerre d’usure qu’Arafat lui a imposé, Israël a enfin compris qu’il n’avait pas d’interlocuteur dans l’Autorité Palestinienne prêt à signer un accord de paix. Après des milliers de morts et d’éclopés, la rancœur de part et d’autre est telle que la désescalade nécessaire ne peut que s’étaler dans le long terme.

Réélu en novembre 2004, le président George Bush aura alors la durée nécessaire pour pacifier un des conflits les plus ardus du Moyen Orient. Mais quelles que soient les bonnes volontés, il y a 2 préalables à lever en 2004, avant toute avancée sérieuse.

-          trouver un interlocuteur sérieux, conséquent et représentatif du côté palestinien

-          démanteler et désarmer l’infrastructure terroriste en territoire palestinien, constituée d’au moins une douzaine d’organisations illégalement armées.

 

Une fois ces 2 préalables levés, on pourra envisager une négociation en vue de la création d’un état indépendant palestinien. L’échéance de 2005 de la feuille de route paraît prématurée à plus d’un titre.  

-          pour rétablir la confiance, il faudrait que l’incitation à la haine raciale dans les mosquées, les écoles et les médias palestiniens cesse définitivement

-          bien que la viabilité d’un tel état soit limitée dans tous les cas de figure, il devrait naître à partir d’une situation assainie sur le plan financier et débarrassée de toute corruption

-          les parties divergent sur de trop nombreux points fondamentaux (les frontières, les réfugiés, le mont du Temple et Jérusalem, le niveau de souveraineté…) qui ne peuvent trouver de solution que dans le temps.

 

C’est pourquoi la barrière de sécurité et le redéploiement de l’armée en Cisjordanie et à Gaza sont des solutions intermédiaires inéluctables. Mais il faut se rappeler que la résolution 242 de l'Onu ne prévoit l'évacuation par Israël que de parties des territoires conquis. Et cela ne signifie pas que Tsahal ne puisse pas intervenir dans les territoires autonomes quittés si cela s'avère nécessaire.

L’année 2004 sera donc celle du début de la pacification du conflit : poursuite de la barrière de sécurité et redéploiement militaire.

 

Bonne année 2004 pour le Moyen Orient !

 

(1) en Egypte, 4 millions de coptes se sont expatriés de leur pays parce que considérés comme dhimmis ; aux Etats-Unis ils sont 700 000!

5 millions de soudanais chrétiens et animistes ont été déplacés de force par les autorités  musulmanes.

1,5 millions de Libanais se sont expatriés pour des raisons de discrimination et du fait de la guerre.

 

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