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VITE UN MANDAT INTERNATIONAL
SUR LES TERRITOIRES !
Avec les derniers attentats, la
"route" vers la paix semble compromise. Vu la pression démographique
palestinienne, il ne reste donc qu'une solution, juge le quotidien israélien Maariv
: le déploiement d'une force internationale.
Article écrit par Amnon Dankner,
journaliste - paru dans Maariv
-Tel-Aviv
Traduit et repris par Courrier International du 19 juin 2003
Sans doute est-il encore trop tôt pour prononcer l'éloge
funèbre de la "feuille de route". Après tout, disent les rares
personnes qui la défendent, sans trop de conviction, il était évident qu'il y
aurait des tentatives violentes de la torpiller et qu'il y aurait des tueries à
la suite de son adoption. Il faut lui donner une seconde chance, disent-ils,
malgré ses lacunes flagrantes. Non parce qu'elle garantit véritablement la paix
et la sécurité, mais parce que c'est la seule chose sur laquelle fonder notre
espérance d'une vie meilleure. On parle à nouveau des ennemis de la paix qui
tentent de saboter le processus diplomatique exactement comme on parlait jadis
des ennemis d'Oslo.
Cette comparaison a de quoi nous inquiéter. Que se passera-t-il si la feuille
de route s'égare ? Il est clair qu'il ne faudra pas faire traîner les choses en
longueur comme à l'époque d'Oslo. Les attentats avaient alors abouti à
accroître la pression, la souffrance et la misère chez les Palestiniens, ce qui
avait eu pour conséquence d'entraîner de nouveaux attentats, jusqu'à
l'effondrement final. Aujourd'hui, il faut empêcher que ce cercle infernal ne
détermine encore notre vie pour plusieurs années. Si un échec se dessine dans
les semaines à venir, il vaudra mieux renoncer à emprunter ce terrain miné.
Que faire donc ? Certains affirment que la situation est insoluble et qu'il
faut vivre avec; d'autres, galvanisés par l'échec de tous les plans de paix
fondés sur la rétrocession des Territoires, disent que nous devons au contraire
nous y accrocher. Mais ces deux groupes n'offrent aucune réponse à la bombe à
retardement démographique, à l'effondrement probable de l'économie israélienne
et aux risques que nous prenons en termes de légitimité internationale. Nous
sommes en train de préparer une situation dans laquelle une majorité arabe
entre le Jourdain et la Méditerranée revendiquera des droits démocratiques et
civiques, aidée en cela par des pressions et des sanctions internationales.
C'est ce qui est arrivé aux Sud-Africains. Si quelqu'un ici a envie de se
retrouver dans la situation qui est celle des Blancs d'Afrique du Sud
aujourd'hui, qu'il se lève et qu'il le dise.
S'il s'avère que la feuille de route risque de déboucher sur un accord hâtif et
bancal, il est nécessaire de réfléchir sérieusement pour savoir ce que nous
pouvons encore faire pour échapper au sort peu enviable qui nous guette. L'idée
qui mérite un examen approfondi est celle d'un déploiement dans les Territoires
palestiniens d'une force internationale qui jouerait le rôle de puissance
mandataire, aurait la responsabilité de la sécurité et participerait à la
fondation de l'Etat palestinien. Récemment, un haut diplomate occidental a
essayé de me convaincre des mérites de la feuille de route. Une fois qu'il eut
débité son discours de circonstance, on a pu discuter plus franchement, pour
convenir alors qu'il ne fallait rien en attendre de bon. A la fin, il a traité
la direction palestinienne de ramassis de criminels, d'assassins, de mafieux et
de corrompus jusqu'à la moelle qui n'arriveraient jamais à rien.
L'hypothèse d'une présence militaire internationale massive qui aurait la haute
main sur la sécurité, rebâtirait le tissu socio-économique palestinien,
arrêterait les provocations, restaurerait le réseau éducatif et jetterait les
bases d'un pouvoir démocratique et non corrompu est très séduisante. A un problème
près. En Israël, la crainte est très forte que la situation soit rendue encore
plus complexe par la présence d'une force internationale, que celle-ci ne
parvienne finalement pas à nous protéger du terrorisme palestinien et qu'elle
tente même de nous empêcher de mener des opérations préventives ou punitives.
La majorité des Israéliens est révulsée par l'idée de confier notre sécurité à
des étrangers, un acte sans précédent dans l'histoire israélienne et porteur de
catastrophes. Il n'en reste pas moins que cette idée n'a encore jamais fait
l'objet d'un débat public et que ce débat est nécessaire. S'il s'avère que la
feuille de route risque de rejoindre la poubelle où pourrissent les précédentes
initiatives de paix, alors nous devons envisager des solutions de rechange
plutôt que de hausser les épaules devant une situation terrible et qui ne
cessera de s'aggraver.
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