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LA STRATÉGIE ISRAÉLIENNE
APRÈS LA GUERRE D'IRAK
Par le Major Général Yaaqov Amidror – ancien directeur du Collège de
défense nationale et de la division d'étude et de recherche de Tsahal.
Conférence du 3 mars 2003 devant l'Institut des Affaires Contemporaines de
Jérusalem. Paru dans le "Jerusalem Issue Brief"- Traduit et adapté
par Albert Soued, écrivain www.chez.com/soued
Résumé de la conférence
En cherchant à "démocratiser" le Moyen Orient, les Etats-Unis
pensent à des modèles comme l'Allemagne ou le Japon, deux pays défaits par la
guerre et reconstruits.
Il faut se remémorer qu'Israël a ouvert la voie aux Américains, en
stoppant les visées nucléaires de l'Irak, démonstration de la coopération
stratégique entre les deux pays. Israël a longtemps craint la perspective d'une
coalition syro-irakienne. En effet, en 1973, l'entrée à la dernière minute des
troupes irakiennes au Golan a presque failli le sauver au profit des Syriens.
Et la suppression de cette menace venant de l'Est change complètement la
stratégie israélienne eu égard à un éventuel conflit dans la région.
Au moment où certains pays arabes commencent à comprendre que la force
et la terreur ne les mènent nulle part, l'adoption forcée de la "feuille
de route" signifie une régression, donnant le signal que la terreur est
payante!
Les objectifs américains
en Irak, désarmement, stabilité et démocratie
Un examen attentif des motivations américaines de partir en guerre
contre Saddam Hussein montre qu'il ne s'agit pas simplement de le désarmer et
d'éliminer ses stocks d'armes de destruction massive. Le but réel est de
stabiliser son pays – une tâche immense – car la société irakienne n'est pas
homogène et contient des ferments d'inimitiés et de conflits qui risquent
d'embraser la région s'ils ne sont pas dissipés.
L'horizon américain s'étend au delà de cette stabilisation; certains
stratèges voient cette guerre comme un tremplin pour remodeler le Moyen Orient
sur le plan politique.
Ils sont conscients que la guerre menée contre la terreur va durer et
que la force seule n'en viendra pas à bout. Ils estiment que les régimes arabes
et musulmans doivent subir des changements profonds et que l'Irak en sera le
prototype, lorsqu'on aura réussi à le "démocratiser", après cette
guerre annoncée. Même les Américains les plus naïfs ne croient pas qu'on puisse
y parvenir un an après la guerre, mais qu'il faut cependant entamer le
processus qui mènera à la démocratie.
Mais l'Irak n'est pas l'ultime objectif, car il s'agit du Moyen Orient,
du monde arabe et de l'Islam. Gagner la guerre en Irak n'est qu'une première
étape; et pour gagner celle qui est menée contre le terrorisme, il faudra aller
plus loin dans le changement de structure de la région. Cette guerre aura des
conséquences pour Israël et ses voisins. Ne perdons pas de vue que
l'administration américaine actuelle n'est pas une suite de celle de Bush père,
laquelle était motivée par des considérations commerciales et pétrolières
seulement. Sur le plan idéologique, on peut dire qu'elle est la continuation de
celle de Reagan. Cette administration mène une guerre contre l'"axe du
mal" et souhaite voir des démocraties naître partout. Ses modèles sont le
Japon et l'Allemagne, après la 2ème guerre mondiale, deux pays
écrasés mais reconstruits après la guerre. L'Europe de l'Est serait un second
modèle, avec la démocratisation de nombreux pays, après l'effondrement de
l'Urss. Ces deux expériences seraient instructives pour l'avenir du Moyen
Orient.
Les Américains doivent réussir dans leur triple challenge pour
convaincre les Européens et réduire leurs critiques. L'histoire ne juge et ne
rapporte que les résultats.
Israël dans "ce
nouveau Moyen Orient"
Le rêve américain est de construire "un nouveau Moyen
Orient"! Il ne s'agit pas de signer de nouveaux accords, mais de
révolutionner tout le système qui prévaut actuellement. Dans l'hypothèse d'une
réussite, cela nécessitera de la part d'Israël qu'il redéfinisse sa stratégie.
Quand les Etats-Unis désarmeront l'Irak, la position stratégique d'Israël devra
être remodelée. En effet, la menace des missiles irakiens cessera et Israël en
sera soulagé d'autant, car il ne faut pas perdre de vue qu'Israël a dépensé
beaucoup d'argent et d'énergie pour neutraliser cette menace (abris, masques,
systèmes antimissiles…)
La suppression de cette menace sera aussi un avertissement à d'autres
pays équipés de fusées qui chercheraient à les utiliser. Dans le passé, la
coopération stratégique avec les Etats-Unis a été payante, notamment lors de
l'élimination par Israël en 1981du réacteur nucléaire irakien Osirak. Et cette
coopération au niveau des missiles l'est également, par la mise hors d'état de
nuire de tout état qui menacerait Israël ou tout autre pays du Moyen Orient.
Le front oriental
Le changement de régime en Irak libérera Israël d'une autre menace, une
guerre classique sur le front oriental. Israël a longtemps craint la
perspective d'une coalition syro-irakienne; en 1973, l'entrée à la dernière
minute des troupes irakiennes au Golan a presque failli le sauver au profit des
Syriens. Et la suppression de cette menace venant de l'Est change complètement
la stratégie israélienne à l'égard d'un éventuel conflit dans la région.
Une issue heureuse de la guerre d'Irak aura des implications dans les
négociations avec les Palestiniens. Israël a toujours exigé le déploiement de
forces militaires capables de protéger le pays contre une attaque venant de
l'Est. L'Irak devenant un partenaire de l'Occident, ce pays renforcerait le
"tampon" jordanien et Israël pourra
éviter un déploiement important et coûteux dans la vallée du Jourdain.
Israël pourrait avoir aussi une position plus souple dans les arrangements
sécuritaires liés à la partie orientale d'une entité palestinienne.
Une issue heureuse de la guerre d'Irak aura des répercussions
indirectes sur la Syrie. La chute de l'Urss et la suppression de l'aide
accordée a affaibli ce pays qui a cherché un allié en Irak, malgré des
relations traditionnellement tendues entre les deux pays. La chute de l'Irak
isolera la Syrie, qui n'aura plus cette profondeur stratégique vers l'Est. La
menace syrienne sera notablement atténuée.
Malheureusement, il ne faudra pas s'attendre à de grands changements du
côté palestinien. Tout succès américain en Irak n'affectera en aucune manière
l'hostilité des organisations terroristes comme le Hamas ou le Jihad Islamique.
La menace terroriste ne peut être contrée que par des actions de l'armée
israélienne en profondeur en territoire autonome Palestinien, visant les
infrastructures de la terreur.
La "feuille de
route" (carte routière en anglais) et ses risques
Tout succès américain en Irak mènera les Arabes et les Européens à
exiger des Etats-Unis l'application de la "feuille de route" et à forcer Israël à l'adopter.
Cette feuille de route compromettra sérieusement tous les acquis américains
dans leur lutte contre la terreur, et consacrera Arafat et l'Autorité
Palestinienne comme les grands vainqueurs de la guerre menée contre l'Irak. Le
remplacement du discours du 24 juin 2002 de Georges W Bush par la "feuille
de route" gratifie les Palestiniens, avant qu'ils n'aient levé le bout du
doigt pour combattre le terrorisme. De plus, il compromet sérieusement les
résultats notables acquis par l'armée israélienne dans sa lutte contre la
terreur. Enfin le message de ces acquis sur le terrain, à l'intention des pays
arabes, est que le terrorisme ne paye pas. La récompense accordée aux
Palestiniens compromettrait gravement ce message.
La logique de base de la "feuille de route" prévoit que si
les Palestiniens arrêtent le terrorisme, ils recevront la majeure partie de ce
qu'ils demandent, y compris un état indépendant et le gel des implantations. La
"feuille de route" rejette la terreur comme moyen de parvenir à des
gains politiques et promet de récompenser les Palestiniens une fois qu'ils
réussiront à arrêter le terrorisme seulement. Sur le plan moral, je ne vois pas
pourquoi les Américains imposeraient
aux Israéliens de "payer" pour l'arrêt de la terreur; sur le
plan de l'histoire ce serait une erreur tragique!
Nous sommes en principe à l'aube d'une ère nouvelle au Moyen Orient.
Certains pays arabes sont en train de comprendre que la force et la terreur ne
mènent nulle part. L'adoption forcée de la "feuille de route"
signifiera une régression, signifiant aux Arabes que la terreur paye! Ce serait une farce historique et morale.
Et la démocratie en
Palestine?
L'objectif à long terme des Américains, la démocratie, pourrait être
significatif surtout dans les futures relations entre Israël et le nouvel état
de Palestine. La société Palestinienne est une candidate de choix à la
démocratie. Elle est mieux préparée que l'Egypte ou la Jordanie, la Syrie ou
l'Arabie, car son système politique n'est pas encore figé. De plus, elle n'a
pas les problèmes de la plupart de ces pays (sauf l'Egypte) où une minorité
gouverne la majorité. Ayant vécu avec la société israélienne depuis 1967, les
Palestiniens ont déjà goûté à la démocratie. Si les Américains parviennent à
"catalyser" la démocratie en Irak, des incidences bénéfiques
pourraient se répercuter sur les relations entre Israéliens et Palestiniens.
Si des changements ont lieu au Moyen Orient dans la voie de la
démocratie, l'acceptation d'Israël en tant qu'état Juif dans la région ne
poserait plus de problème majeur.
Les
"challenge" pour Israël
Un des objectifs d'après guerre d'Israël est de convaincre les
Etats-Unis de résister aux pressions européennes et arabes en vue de l'adoption
de la "feuille de route". Il faut bien au contraire faire pression
sur l'Autorité Palestinienne pour qu'elle abandonne la terreur et qu'elle la
combatte plutôt, en réorganisant ses structures. À ce moment là le processus
pourra s'enclencher. L'élimination des terroristes et de leurs chefs est la
condition préalable à tout processus. Tout cessez-le-feu ne mènera nulle part,
comme le président Bush l'a clairement spécifié dans son discours du 24 juin
2002.
Nous espérons que les Etats-Unis s'en tiendront à cette position. Les
mesures prises par les Israéliens depuis le début de l'intifada ont semé les
graines d'une prise de conscience palestinienne. L'adoption d'emblée de la
"feuille de route" compromettrait ces acquis, et risquerait de
remettre Israël dans une situation où les Palestiniens seraient convaincus que
la force est le moyen suprême pour gagner.
Le second "challenge" pour Israël est de convaincre les
Etats-Unis de ne pas s'en tenir à un succès en Irak. Car alors, le H'ezbollah
s'épanouira de plus belle, l'Iran continuera à développer missiles et armes de
destruction massive, la Syrie restera la capitale de tous les terrorismes. Il
ne faut pas perdre de vue que le Hamas et le Jihad opèrent à partir de sièges à
Damas. L'Iran alimente le H'ezbollah en armes depuis Damas. Damas alimente en
missiles ce même H'ezbollah.
Un îlot de paix et de démocratie en Irak dans un océan hostile ne
consacrera pas le succès américain. Une opération en Irak est insuffisante. La
démocratie ne se développera pas au Moyen Orient si les dictatures de la région
sont protégées par les Etats-Unis.
La menace du H'ezbollah
Les Etats-Unis doivent faire pression sur la Syrie pour qu'elle cesse
son soutien au H'ezbollah et qu'elle l'élimine du Liban du sud. N'oublions pas
qu'il y a quelques années Amal, les Palestiniens et d'autres organisations
terroristes ont abandonné leur implantation au Liban sous la pression
israélienne, mais que le H'ezbollah s'y développe grâce à la Syrie. Celle-ci
pourrait le désarmer en quelques semaines. Ce groupe a plus de 12 000 fusées
Katiousha et des missiles de plus longue portée (70 km) qui peuvent atteindre
la ville de Haifa.
Au bout du compte, la guerre contre le H'ezbollah sera menée par Israël
et non par les Etats-Unis. Israël ne peut pas se permettre que ses guerres de
défense au Moyen Orient soient menées par les Etats-Unis. Israël doit s'en
tenir au principe qui l'a guidé depuis la guerre d'indépendance, se défendre
lui-même et ne pas attendre qu'un autre pays le fasse pour lui.
Les menaces non
conventionnelles venant de Syrie et d'Iran
Après la défaite de l'Irak, il restera les menaces de missiles de
longue portée, avec des charges non conventionnelles venant de Syrie et d'Iran.
La Syrie a des centaines de ces missiles, la plupart pouvant être équipés de
charges non conventionnelles. La Syrie est devenue une superpuissance en matière d'armes chimiques. Entre les
mains d'un pouvoir faible comme celui de Bashar al Assad, cela signifie que la
Syrie est une menace réelle pour la stabilité de la région. Bashar n'a pas la
prudence de son père et son admiration pour Nasrallah, le chef H'ezbollah est
une source d'inquiétude.
L'Iran se dirige inexorablement vers des missiles à très longue portée,
à charge nucléaire. Il est sidérant de constater que les inspecteurs
internationaux de l'énergie nucléaire qui visitent l'Iran trouvent d'énormes
installations d'enrichissement de l'uranium et n'en disent pas un mot dans
leurs rapports. Israël doit se protéger par tous les moyens contre les menaces
militaires syriennes et iraniennes.
ISRAEL’S STRATEGY AFTER THE IRAQ WAR
Maj.
Gen. Ya’akov Amidror
Maj. Gen.
(res.) Ya’akov Amidror is former head of the IDF’s National Defense College,
and former head
of the IDF’s research and assessment division, with special responsibility for
preparing the National Intelligence Assessment. This Jerusalem Issue Brief is based on
his presentation at the Institute for Contemporary Affairs in Jerusalem on 3
March 2003.
In seeking democratization for the Middle East,
the U.S. sees as its models Japan and Germany following World War II, both defeated
in war and reconstructed in its aftermath.
Let us remember that Israel paved the way for the
Americans by halting Iraq’s nuclear plans in 1981, a demonstration of strategic
cooperation between Israel and the U.S.
Israel has long feared the prospect of a Syrian-Iraqi
coalition. In 1973, the last-minute entrance of Iraqi forces almost saved the
Golan Heights for the Syrians. Removing the threat of an eastern coalition
alters the entire Israeli position regarding a war from the east.
While some Arabs are beginning to understand that
terror and force lead nowhere, the forced adoption of the road map means
regression, broadcasting to the Arabs that terror will be rewarded.
America’s Goals for Iraq: Disarmament, Stabilization, and
Democratization
An
examination of the real reason the United States is going to war indicates that
it is not purely to disarm Saddam Hussein and eradicate his stockpile of
weapons of mass destruction. The subsequent stage is the stabilization of Iraq
– a formidable task – given the frictions inside the society and the country as
a whole. Absent the stabilization of Iraq, the consequences of the war could be
disruptive for the entire area.
Washington’s
horizons extend beyond the stabilization of Iraq, however. Some planners view
the war against Iraq as the first step toward revamping the entire Middle East.
They believe that the war against terror will take many years and that,
ultimately, force alone will not win the battle against terrorism. They claim
that the political systems of the Muslim and Arab world must undergo a
structural change and that Iraq will exemplify that change, which will occur in
its postwar democratization. Even the most naive Americans don’t believe that
Iraq is going to be a democracy a year after the war, but they do believe that
they can initiate a process that will lead Iraq to democratization in the
future.
Thus, Iraq
is not the ultimate goal. The ultimate goal is the Middle East, the Arab world,
and the Muslim world. Iraq will be the first step in this direction; winning
the war against terrorism means structurally changing the entire area.
Therefore, this war has ramifications for the area as a whole and,
specifically, for Israel and its neighbors.
The current
U.S. administration is not a continuation of George Bush, Sr.’s administration,
motivated primarily by commercial, oil-related considerations; rather, it is
the continuation of the ideologically-motivated Reagan administration. This
ideology is reflected in its battle against the “axis of evil” and support for
the democratization of the entire area. Its models are Japan and Germany
following World War II, both defeated in war and reconstructed in its
aftermath. Eastern Europe provides another model, with the democratization of
numerous countries after the collapse of the USSR. These historical models are
instructive for the Middle East.
The
Americans understand that the first step is to disarm Iraq, and after
stabilization, which should be the immediate consequence of Iraqi disarmament, there
is to be an ideological follow-up in the form of democratization. Hence, the
Americans know that ultimately if they win, and the Middle East begins a
process of democratization, then nobody will remember the European criticism;
history will judge them by the results.
America’s
dream is to build a “New Middle East.” But this time, the New Middle East will
be created by an upheaval of the entire system, and not just by signing on an
agreement. Should America succeed, a New Middle East will indeed emerge,
demanding that Israel formulate its own strategy.
If and when
the United States disarms Iraq, Israel’s strategic position will immediately
change. First, Israel will no longer face the threat of Iraqi missiles. The Iraqi
threat catalyzed Israel’s construction of its home front capability. Because of
the Iraqis, Israelis all own gas masks today. Israel expends enormous sums
annually to maintain its home front capability and to ensure that the entire
population is adequately provided for and equipped.
The
elimination of a regime that previously used missiles against Israel is a
signal for any missile-equipped regime that plans to use missiles in the
future. Let us remember that the war against Iraq transpired after Israel’s
bombing of Iraq’s reactor in 1981. In other words, Israel paved the way for the
Americans by halting Iraq’s nuclear plans. This clearly demonstrates how
strategic cooperation between Israel and the U.S. will lead to the elimination
of a regime that posed a threat to the Middle East.
Regime
change in Iraq may also free Israel from a second threat, that of classical war
on its eastern front. Israel has long feared the prospect of a Syrian-Iraqi
coalition, and of having to defend itself in the east in the event of Iraqi
forces entering Jordan. Removing the threat of an eastern coalition alters the
entire Israeli position regarding a war from the east.
The war in
Iraq also has implications for possible future negotiations with the
Palestinians. Israel has traditionally required the deployment of significant
military forces capable of protecting the country against an attack from the
east. In the wake of the current war, Iraq may well become part of a pro-Western
bloc, thus fortifying the existing Jordanian buffer. With the Iraqi threat
removed, Israel could conceivably adopt a more lenient stance regarding future
deployment of forces in the Jordan Valley. Thus, indirectly, an American
success in Iraq could affect the way in which Israel would negotiate security
arrangements in the eastern part of a potential Palestinian entity. However,
the threat of terror is expected to continue and Israel’s need to control the
border with Jordan will remain critical.
An
American success would also indirectly impact on Syria’s position.
Unquestionably, the collapse of the USSR and Syria’s loss of its strategic
support led the Syrians increasingly to view Iraq as the key to Syrian
strategic depth. Relations between Saddam Hussein and Hafez Assad were sour for
many years, but the acrimony of old is no longer present, and relations between
young Bashir Assad and Saddam Hussein have constantly improved. Elimination of
the Iraqi threat, together with the loss of Syrian strategic depth, dictates an
Israeli reassessment of the classical Syrian threat, giving it different
dimensions. Though Syria will maintain its capability, its situation
necessarily changes when the country east of Syria is no longer likely to be in
any future coalition with Syria. Thus, another consequence of the war will be
the indirect reduction of the Syrian threat. In 1973, the last-minute entrance
of Iraqi forces almost saved the Golan Heights for the Syrians. Without Iraqi
intervention, Israeli forces would have reached the outskirts of Damascus
itself, and the Syrians remember that. Thus, there are positive consequences
from the war in Iraq for Israel’s eastern front.
Unfortunately,
there is no expectation of change on the Palestinian front as a result of the
war. There is no reason to assume that Arafat will change his mind about an
agreement with Israel, or that he will become incapable of handling the
Palestinian system. Hamas and Islamic Jihad will also remain unaffected by
American success. Thus, Palestinian terror can only be reduced by on-the-ground
containment, IDF-style, by entering and controlling all areas that accommodate
terror and its infrastructure.
Following
the war, the Americans may be forcibly steered toward the “road map” by the
Europeans and the Arabs. Israel’s coerced adoption of the road map would
severely compromise its achievements to date in its war against terrorism,
enabling Arafat and the Palestinians to emerge as the big winners of the war in
Iraq. American agreement to replace President Bush’s June speech with the road
map would reward the Palestinians prior to their having fought and eradicated
terror. This would constitute a grave error, for it is only now that we can
finally discern the fruit of the Israeli achievements in its war against
terror. Besides the victory over terrorism, Israel’s main objective is to make
the Arab states understand that they will achieve nothing from Israel through
terror.
The road
map’s basic logic is that if the Palestinians stop terror, they will receive
much of what they want, including an independent state and freezing of
settlements. The road map rejects terror as a tool for political gain, and
promises to reward the Palestinians if they succeed in halting it. Morally, I
don’t see how the Americans can extract Israeli payment for a Palestinian halt
to terror. Historically, such a move would be a tragic error. Conceivably, we
are at the dawn of a new understanding in the Middle East; some Arabs are
beginning to understand that terror and force lead nowhere. A forced adoption
of the road map means regression, broadcasting to the Arabs that terror will be
rewarded. As such, it is a historical and moral travesty.
America’s
long-range goal for the region may also be the most significant one for its
influence on future Israeli-Palestinian relations. The Palestinian community is
a prime candidate for democratization. It is better equipped for democracy than
Egypt, Jordan, Syria, or Saudi Arabia, for its political system is not
entrenched. Nor does it have the problems of Syria, Saudi Arabia, or Jordan,
where minorities control the majority. Furthermore, having lived with Israel
since 1967, the Palestinians have actually experienced democracy first hand. If
the Americans succeed in catalyzing the democratization of Iraq, this could
have important ramifications for relations between Israel and the Palestinians.
If the process now beginning in Iraq changes the entire Middle East, this could
augur well for the Jewish state in the Middle East, which knows how to deal
with democracies.
Israel’s
first postwar challenge is to convince America to stand firm against pressure
from Europe and the Arab states to adopt the road map. The Palestinians must
first be pressured into combating terror and revamping their system. Only then
can a real process with Israel begin. The elimination of the terrorists and
their leaders is a precondition for any process; any other form of cease-fire
leads nowhere, as President Bush stated quite succinctly in his June speech.
Hopefully the Americans will maintain this position. Israel’s efforts over the
last two and a half years of war have planted the first seeds of change in
Palestinian consciousness. Adoption of the road map could reverse all these
gains, and Israel could find itself back in a situation in which the
Palestinians are convinced that force is their ultimate tool.
Israel’s
second post-war challenge is to convince the United States not to stop after
Iraq. Otherwise, here in the Middle East the Hizballah will continue to
flourish, the Iranians will retain their missiles and their weapons of mass
destruction, and Syria will remain as the capital of terrorism. The Islamic
Jihad and Hamas both operate from headquarters in Damascus. Iranian munitions
to the Hizballah come from Damascus. Syria has given missile systems to
Hizballah.
A
democratic Iraqi island of peace in an ocean of hostile forces such as Iran,
Syria, and the Hizballah will not ensure America’s triumph. Success in Iraq
alone is inadequate to ensure victory against terror and success in creating a
New Middle East. Democratization in Iraq will not engender parallel changes in
other Arab countries as long as they believe that the United States will
continue to ignore the remaining dictatorships in the region.
America
must pressure Syria into withdrawing its support for Hizballah and then
crushing it. Amal, the Palestinians, and other organizations gave up their
military footholds in Lebanon some years ago, but Hizballah still flourishes
there because of the Syrians. Syria could change this situation by disarming
Hizballah in no more than two or three weeks. Hizballah has more than twelve
thousand Katyusha rockets, including many long-range (70 km) missiles. Israel
will not live under a threat from Lebanon extending all the way to Haifa.
Ultimately,
the war against Hizballah must be waged by Israel and not America. Israel cannot
allow Middle East wars to be fought by the Americans alone. Israel must abide
by the principle that guided it during its first years of independence: Israel
must defend itself by itself.
The second
long-range threat to Israel is from non-conventional missiles from Syria and
Iran. Syria has hundreds of missiles, many of them with chemical warheads.
Syria is now the “superpower” of chemical weapons in the Middle East, and in
the hands of its weak government this constitutes a real danger to regional
stability. Bashir Assad lacks his father’s caution, as seen in the current
level of Syrian assistance to Hizballah to build up its forces.
Iran, too,
is moving inexorably toward long-range missile capability and nuclear warheads.
It is amazing to observe the international atomic energy inspectors visiting
Iran, finding huge systems used to enrich uranium, and saying nothing. Israel
will have to do whatever is required in order to protect itself from Syrian and
Iranian military capabilities.