POT POURRI POLITIQUE sans PERIODICITE ni PRIORITE

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POT POURRI POLITIQUE sans PERIODICITE ni PRIORITE

PPPPP N° 133

Albert Soued et www.nuitdorient.com – N° 133 - le 10 mars 2015

- avec des liens importants au bout –

Autorité Palestinienne (AP)

. . Selon un rapport du Bureau central palestinien des statistiques publié en février 2015, 105.200 palestiniens étaient employés en Israël, dont 20.200 dans les implantations. Ils gagnent 192 sh/j contre 91 sh/j sous l'Autorité Palestinienne. Ils représentent 2,2% de la force de travail d'Israël.

. . Israël va augmenter l’approvisionnement d’eau de 5 à 10 milliards de litres d’eau à Gaza, pour pallier à la pollution des eaux de la nappe phréatique locale.

. . Si le Hamas a les moyens de reconstruire des tunnels et des missiles, de financer une armée de 17 000 soldats, pourquoi continuer à crier misère auprès de la communauté internationale et réclamer encore plus de fonds ? La Bande de Gaza est devenue un camp d'entraînement de choix pour les jihadistes de l'Etat Islamique, et notamment pour de jeunes adolescents élevés et formés dans la haine du voisin israélien.

. . En dehors de toute légalité, l'AP organise tous les matins sur le mont du Temple des buffets "petit déjeuner" gratuits pour inciter la population musulmane à venir prier sur l'esplanade et remplir les lieux.

Iran

. . Les Iraniens sont intraitables quant à l’abolition des sanctions économiques existantes : pas question pour eux d’une levée progressive des mesures en vigueur – sur quelques années et parallèlement au constat du respect de leurs engagements -, ils réclament leur abandon pur et simple à la signature de la convention.

Refus également de Téhéran de détruire quoi que ce soit de sa capacité d’enrichissement de l’uranium, les outils de production devant rester intacts. Les 5+1 ont accepté d'en laisser 1000/2000 et ils acceptent maintenant que les ayatollahs en conservent 6 500, se contentant de modifications mineures et réversibles sur les centrifugeuses actuelles, destinées à réduire leur efficacité. De même pour le réacteur d’Arak, sa destruction n’est plus à l’ordre du jour. On demande simplement aux Iraniens d’y apporter des modifications afin de réduire la quantité de plutonium qu’il est censé produire.

L’accord serait limité à une période de quinze ans, ramenée à 10 ans, valeur encore récemment contestée par les ayatollahs. Pendant cette période, l'Iran serait autorisé à enrichir du minerai à 3,5 et 5 pour cent, mais uniquement à l’aide des centrifugeuses existantes. Il pourrait en conserver une partie insuffisante pour confectionner une bombe – 300 kilos – et s’engagerait à envoyer le reste en Russie, où l’uranium serait transformé en carburant nucléaire inoffensif.

. . Les Etats-unis seraient en désaccord avec Israël sur le temps qu'il faudrait à l'Iran pour construire une bombe, si le futur accord est dénoncé: 6 mois pour le Renseignement israélien contre 12 mois, pour l'américain. Néanmoins les deux sont d'accord pour dire que l'Iran pourra d'emblée assembler 3/5 bombes nucléaires.

. . Pour le spécialiste du Moyen Orient Mordekhay Kedar, il faut prendre au sérieux les menaces de l'Iran contre Israël, appelé par les Ayatollahs "l'Etat d'une bombe", une bombe étant suffisante pour l'éliminer.

. . L’Iran se déploie sur le plateau du Golan, non seulement pour dissuader Israël d’agir contre son programme nucléaire, et défendre la Syrie en tant que membre de l’axe shiite, mais aussi pour établir un front actif contre les attaques terroristes anti-israéliennes dans le Golan, voire même libérer le Golan israélien. Ce déploiement est conforme à l’idéologie du régime iranien, qui perçoit Israël comme une entité devant être éliminée, comme le laissent clairement entendre les déclarations du chef suprême Ali Khamenei. Selon cette perception, la Cisjordanie doit être armée, à l’instar de la bande de Gaza, en vue d’éliminer l’Etat d’Israël.

Arabie

Le secrétaire d’État américain John Kerry a cherché à rassurer l'Arabie concernant la menace iranienne. Les Etats-Unis envisagent d’équiper les monarchies du Golfe Persique de systèmes de missiles THAAD, fort coûteux par ailleurs, "pour les aider à faire face aux menaces qui pèsent sur eux et sur les intérêts américains au Moyen Orient". Mais John Kerry n'a rassuré personne.

Le Système THAAD ( Terminal High Altitude Area Defense) est un système mobile de missiles, capables de détruire des missiles balistiques de courte et de moyenne portée, juste quelques secondes avant qu’ils ne s’abattent sur le sol. Ce système est l’une des dernières couches de défense anti-missile. Son installation signifie qu'on accepte un Iran nucléaire, ce qui est une défaite pour les sunnites.

Jordanie

Les tribus bédouines sont les bases du soutien au royaume hashémite et à l'armée du pays. Avec les immigrations successives de populations réfugiées venant de Cisjordanie, d'Irak, puis de Syrie, les bédouins se retrouvent minoritaires. La guerre menée par l'aviation contre l'Etat Islamique n'est pas une guerre approuvée par nombre de jordaniens non bédouins, notamment dans les régions pauvres de Maan et de Zarqa, où la Confrérie des Frères Musulmans recrute des jihadistes. Des réformes socio-économiques doivent être menées pour dissuader ce recrutement. 2000 jihadistes jordaniens se battent déjà en Syrie et 8000 sont potentiellement intéressés.

Libye

Selon l'Office d'immigration de Rome, il y aurait un demi million de gens attendant de débarquer en Italie. L'Etat Islamique a annoncé une invasion armée de Malte et d'Italie à partir des ports de Syrte et de Sabrata, occupés par les jihadistes.

Egypte

. . Au Sinaï, l'armée combat les terroristes au sol, appuyée par des hélicoptères de type Apache. 5 villages ont été "visités", et l'armée y a trouvé des appareils de télécommunications et des uniformes appartenant à la branche militaire du Hamas, E'zzedine Alqassam. Des tunnels reliant Rafia’h et Gaza ont été également découverts. L'implication du Hamas au Sinaï ne restant pas à démontrer, ce groupe a été considéré comme terroriste, au même titre que la Confrérie des Frères Musulmans.

. . De plus, les Bédouins du nord du Sinaï ont décidé de collaborer avec les militaires contre les terroristes. Al-Sissi a nommé le général Ossama Assker comme interlocuteur, car connaissant bien les Bédouins. Les tribus du Sud ont été aidées par le général pour moderniser leur agriculture et se sont ralliées à lui, en déposant les armes. Nous rappelons ici que le Sinaï est constitué de 23 tribus.

. . La Russie a fourni le système anti-missile sophistiqué S-300, capable de déceler simultanément plusieurs cibles à 200 km, à des altitudes différentes. Ce système vaut 1/2 milliard $.

Etats-Unis

. . Selon Elliott Abrams, membre du Conseil des relations étrangères américaines, la crise provoquée par Obama, -- à propos de l'allocution au Congrès de Benjamin Netanyahou -- serait artificielle. Elle aurait été provoquée pour 3 raisons: diminuer les chances de succès de Netanyahou aux prochaines élections législatives, empêcher un débat aux Etats-Unis sur l'accord nucléaire avec l'Iran, réduire la popularité d'Israël auprès des Américains, notamment démocrates. Echec sur toute la ligne.

Les avis américains favorables au 1er ministre israélien ont augmenté de 10 points en 3 ans atteignant 45%. Par ailleurs, Netanyahou dépasse de plus de 20 points son concurrent de gauche Herzog, sur l'aptitude à être le prochain 1er ministre, frôlant les 50%.

. . Le président égyptien Al Sissi a demandé aux Américains quelles était les positions de l'Etat Islamique en Libye et il n’a rien obtenu. Le roi Abdallah de Jordanie leur a demandé des renseignements sur des cibles de l'Etat Islamique, pour mener des représailles suite à l’assassinat du pilote jordanien tombé sur leur territoire, et il n’a rien obtenu. Les Kurdes leur ont demandé de l’aide en hommes et en munitions et pas une seule balle ne leur a été délivrée.

. . Refusant de rencontrer le 1er ministre israélien lors de son passage à Washington, le président Obama a déroulé le tapis rouge à l'émir du Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani.

Il faut savoir que ce minuscule état immensément riche a financé de nombreux groupuscules terroristes, ainsi qu'al Qaeda. Par l'intermédiaire de la chaîne al Jazira, le Qatar a semé dans le monde un discours radical de l'Islam. Il a financé le Hamas et, avec la Turquie, il a favorisé l'émergence de la Confrérie des Frères Musulmans en Egypte et de l'Etat Islamique en Irak et en Syrie... Le Qatar a une attitude en porte à faux avec l'Arabie et les autres émirats du Golfe.

. . Obama a remplacé Philip Gordon, conseiller pour le Moyen Orient, par un "vieux copain", l'anarchiste Robert Malley, plus porté vers le terrorisme du Hamas que vers le sionisme.

. . Un ex-Imam converti au christianisme, Dr Mark Christian a envoyé une lettre ouverte au président Obama où il lui écrit notamment: "... J'ai réalisé que vous vous sentiez brave et courageux, quand vous avez diffamé la chrétienté, en comparant les Croisades et l'Inquisition aux barbaries actuelles de l'Islam. Mais je me demande si votre courage ira suffisamment loin pour blâmer les Musulmans pour leurs conquêtes. Auriez-vous les mêmes tripes pour leur dire qu'ils ont envahi des pays au nom d'Allah, qu'ils ont pratiqué le nettoyage ethnique et culturel, partout où ls sont passés, allant jusqu'à effacer l'histoire des peuples conquis ? Pourriez-vous leur dire qu'ils ont changé les langues autochtones et les noms, qu'ils ont asservi des centaines de millions de gens et tué un nombre inimaginable d'innocents, sous le prétexte qu'ils adoraient simplement DIEU et non Allah ? Je ne le pense pas. Car vous savez pertinemment que les Chrétiens se contenteront de hocher la tête et de prier pour vous, alors que les Musulmans vous décapiteront et célébreront l'évènement...."

France

. . Selon une étude de Sociovision, les Français s’éloignent non seulement de la pratique mais aussi de la croyance religieuse. De 1994 à 2014, en une génération, le nombre de non pratiquants et de non croyants est passé de 32 % à 39 %, le nombre de pratiquants de 14 % à 10 %, le nombre de croyants de 45% à 36 %, ceux rattachés à une communauté sans être croyants de 9 % à 14 %.

A peine la moitié des Français se disent catholiques. Devant cette proportion, l’Islam semble aujourd'hui minoritaire. Mais sa pratique étant importante et portée par de jeunes générations, de plus en plus nombreuses, il existe à terme un risque de basculement vers une société où le politique et le religieux s'entremêleront dangereusement.

A titre d'illustration, quelques lignes extraites du roman de Michel Houellebecq "La soumission" : "Pour eux [les musulmans], l’essentiel, c’est la démographie et l’éducation ; la sous-population qui dispose du meilleur taux de reproduction et qui parvient à transmettre ses valeurs triomphe. A leurs yeux, c’est aussi simple que ça. L’économie, la géopolitique même ne sont que de la poudre aux yeux : celui qui contrôle les enfants, contrôle l’avenir".

Et puis, lors d'un entretien de Roger Cukierman, président du Crif, avec une centaine d’élèves de classe de terminale d’une école juive, ceux-ci lui ont assuré que lorsqu’ils auraient son âge, la France serait soumise à la charia. Et qu’alors, les uns auraient créé des milices d’autodéfense, tandis que les autres auraient quitté la France. C’est en disant les choses crument que l’on peut se préserver du mal.

. . Les citoyens qui se convertissent à l'Islam le font pour se marier ou pour acquérir une identité ou pour retrouver une identité perdue dans un climat culturel et socio-économique de plus en plus délétère. Ils comblent ainsi un vide -- manque de liens familiaux, de spiritualité, d'ordre et de limites -- et sont attirés par la chaleur d'une nouvelle famille et ils y trouvent une nouvelle raison de vivre, selon un processus généralement progressif: pas d'alcool d'abord, puis pas de porc, pour des raisons de santé, puis pas de promiscuité, recherche de modestie pour les femmes, ensuite on retrouve une élévation spirituelle dans la prière, d'abord individuelle chez soi, puis à la mosquée... et puis couronnant le tout, l'empathie pour l'état de "victime musulmane", soit par ignorance ou comme moyen de justifier une évolution vers une nouvelle religion, qui n'est finalement que la façade d'un fascisme politique déguisé. On passe ainsi aisément d'un gauchisme ou d'une laïcité outranciers vers l'Islam, ne quittant pas réellement un totalitarisme de fait.

D'aucuns expliquent cette conversion par l'emprise étatique sur l'individu, limitant la liberté d'entreprendre et ne lui laissant qu'un semblant de libertés à travers une consommation obligée et dirigée. L'Islam radical apparaît alors comme une possibilité de remplir une vie sans sens, comme l'ont été dans le passé, la bande à Baader ou Action directe ou le "guévarisme".

. . Dans une interview au Wall Street Journal, le 1er ministre Manuel Valls estime qu'une nouvelle forme de "haine du Juif" est née auprès des élites dans les années 70, due surtout à la propagande arabe, agitant les théories du "complot juif" et du "racisme d'Israël", puis cet antisémitisme a fait tache d'huile chez les jeunes des couches populaires défavorisées. Valls a qualifié les récentes attaques violentes d'islamo-fascisme.

Liens utiles

Politique au Moyen Orient

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