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POT POURRI POLITIQUE sans PERIODICITE ni PRIORITE
Albert Soued et www.nuitdorient.com – N° 81 - le 26 juin
2013
-
- avec
des liens importants en pièce jointe –
Egypte
- La cote du président Morsi, issu
de la Confrérie des Frères Musulmans, est en chute libre, de 57% à 28% et le
mouvement de contestation populaire des jeunes a pris le nom de
"rébellion" ou "al Tamarod", cherchant à recueillir 15
millions de signataires pour délégitimer le président et son régime.
- Le Fonds Monétaire International
a été sollicité pour une aide de 4,8 milliards $, une bulle d'oxygène
provisoire, mais le FMI ne peut accorder cette somme, si de profondes réformes
économiques ne sont pas entreprises. Or les réformes demandées priveront les
classes pauvres des subventions données pour le pain quotidien qui leur permet
de survivre. Et le nombre de pauvres augmente.
- Entre temps, la Confrérie des
Frères Musulmans forme des groupes paramilitaires, pour parer à toute
éventualité, et le Ministre de l'Intérieur engage des milliers de policiers et
acquiert des dizaines de véhicules blindés pour protéger le régime. L'armée
reste neutre pour le moment.
- Il faut savoir que l'illétrisme
concerne un adulte sur deux, qu'il y a au moins 30% de mariages consanguins,
que 90% des femmes sont excisées (mutilation génitale) et que le chômage
dépasse 40%. L'Egypte a besoin de 20 milliards $/an pour ne pas sombrer et,
pour construire un grand barrage, l'Ethiopie risque de lui couper l'eau du Nil,
dernière ligne de survie.
Iran
- Le nouveau président Rowhani,
modéré de façade, était le conseiller de sécurité nationale de l’Iran et
l’ancien négociateur nucléaire. Il est l’auteur d’une doctrine –qu'on peut
appeler "parler et enrichir (l'uranium)"
--, inscrite dans un livre qu'il aurait écrit. Voilà ce qu'il a dit en 2004:
"Pendant que nous parlions avec les Européens à Téhéran, nous avons
installé des équipements nucléaires à Ispahan" …. "en fait, en
créant un environnement calme, nous avons pu terminer le travail à Ispahan"
- Entre le pouvoir de Rowhani et celui du "Guide
Suprême" Khamenei qui décide de tout, il y a deux niveaux de plus,
l'"Assemblée des Experts" et le "Conseil qui Protège les
Intérêts du Régime"…. Il faut savoir aussi que le
"camouflage"/duperie/feinte est une seconde nature dans la shiah, au
point qu'un détecteur de mensonges est inopérant dans ce cas. Ce qui explique
que 20 ans de négociations avec l'Occident sur le nucléaire et plusieurs années
de sanctions n'ont rien donné.
Turquie
- Depuis que le parti de Recep
Tayip Erdogan est au pouvoir, la croissance économique n'est pas un
"miracle", comme de nombreux observateurs l'on qualifiée, mais une
bulle artificielle gonflée par des dépenses publiques financées par les émirats
du Golfe et qui ne trouvent pas de contrepartie sérieuse dans le développement
d'activités ancrées dans le tissu social. Le résultat est que depuis 2 ans -- et
ceci ira en s'amplifiant --, le taux de croissance réel est en baisse, l'emploi
en chute libre, le taux d'inflation est de 7% et la consommation des ménages
est en baisse. Les ex-paysans anatoliens quittent la ville pour revenir à leurs
villages re-cultiver la terre et pouvoir manger à leur faim. La dette
extérieure croît de 30% par an et de 70% déjà au 1er trimestre 2013.
Si les capitaux étrangers cessent d'affluer, le pays est en faillite.
- D'où les émeutes qui s'ajoutent
à l'insatisfaction populaire due à 12 ans d'islamisation du pays, alors que le
pays est laïque, avec 12% seulement de la population souhaitant l'application
de la sharia'h (contre 74% ailleurs au Moyen Orient). Le pays sombre dans une
dictature islamiste, avec des monopoles liés au parti AKP, la corruption des
élites, l'énorme fortune amassée par Erdogan, grâce aux commissions prélevées
sur la vente d'actifs du pays.
- Depuis les dernières élections où
son parti a obtenu près de 50% du vote populaire, Erdogan sombre dans la
démesure, demandant aux couples de procréer plus de 3 enfants (afin de pouvoir
se mesurer aux Kurdes qui ont un taux de fécondité 3 fois supérieur), façonnant
le parc central Taksim selon son bon vouloir, demandant à Israël des indemnités
exorbitantes pour les victimes du Marmara, s'aventurant en Syrie malgré une
forte minorité shiite "alévite" dans son pays et se moquant de tous
ces laïques qui "boivent de la bière au lieu d'aller à la mosquée".
- Le puissant mouvement occulte de Fethoullah
Gulen a demandé à Erdogan de changer de cap et de se mettre à l'écoute du
peuple. L'entendra-t-il ?
Qatar
- Un
homme courageux, l'ex-ambassadeur de Tunisie à l'Unesco, Mezri Haddad, dénonce l'antisémitisme du Qatar et de ses protégés à la
chaîne de télévision Al Jazira, Youssef al Qaradawi et Khadja Benguenna qui a
salué "l’humanité" d’Hitler, lequel "autorisait les
soldats musulmans à faire la prière"…. Il
dénonce aussi l’émirat bédouin et son oligarchie qui sont engagés dans
le prosélytisme wahabite et islamo-fasciste en Europe et dans le monde arabe,
soutenant l’islamo-terrorisme au Maghreb et en Afrique. Grâce à sa démarche et
à ses divulgations, il a réussi à diviser par
- L'émir du Qatar, le cheikh Hamad bin Khalifa Al
Thani est ouvert à toutes les opportunités, investissant surtout là où le
wahabisme (islam pur et dur) peut s'épanouir et fructifier, notamment en France
où 10 milliards euros s'ajouteront aux 12 milliards déjà dépensés. Il faut
savoir que ce micro-état qui n'est qu'une tribu arabe de 200 000 âmes cherche à
pérenniser sa lignée dans le monde, les ressources énergétiques n'étant pas
éternelles. Le "Qatar" qui signifie vapeur ou fumée – et qui a donné
le mot "train à vapeur" ou train, en arabe – a compris que la fumée
peut s'estomper et son train de richesses avec elle. Mais dans cette péninsule,
la "pérennité" peut vite se transformer en démesure et "folie
des grandeurs" (hubris en anglais). D'où les interventions politiques tout
azimut du sheikh, dans tout le Moyen Orient, cherchant à y rétablir lui aussi
un califat utopique sous "son aile".
Israël
- A l’occasion de son 90ème
anniversaire, le Président Shimon Peres a célébré sa longévité lors d’une
manifestation époustouflante, au milieu de milliers d’invités et de gens des
médias. Il appartient aux journalistes qui couvrent cet évènement de
demander des comptes à Peres sur les politiques qu’il a menées. Dans le monde
des médias, la longévité
autorise à revenir sur d’anciens souvenirs.
- Le journaliste et écrivain David
Bedein s'interroge sur le fait que Peres n’ait pas passé les 20 dernières
années de sa vie derrière les barreaux. Son processus de paix d’Oslo a produit
directement l’assassinat de 2000 Israéliens, et il pense que dans n’importe
quel pays normal, il aurait été accusé de centaines de chefs d’accusation
d’indifférence dépravée et de meurtre au second degré
- D'après Israël Medad & Israël Pollack, responsables de Israel’s Media Watch (www.imw.org.il), la baisse d'audience de la presse papier viendrait de la médiocrité des journalistes et de leur manque d'éthique croissant. Ils donnent en exemple le journal Haarets qui se vante de son multiculturalisme, de la variété de ses articles et analyses… mais qui ne semble pas conscient de ses errements. Toutes les prophéties de ses journalistes se sont révélées "bidon", les journalistes ne corrigent jamais leurs erreurs d'information ou de jugement, ne prennent pas le temps d'approfondir leurs sujets, imbus de leur "science" ou de la "réputation" infondée de leur journal.
Il faut savoir aussi qu'en 2006, le groupe Schoken a vendu le ¼ du capital de Haaretz à DuMont Schauberg, groupe ex-nazi.
France
Bernard
Debré, député, ex-ministre dénonce le "2 poids 2 mesures" de la
Justice - Lorsque des "jeunes" prennent d’assaut un RER,
ils commettent un délit. Ils écopent de six mois de prison avec sursis et
sortent du tribunal avec un grand sourire sur les lèvres. Lorsqu’un jeune
homme de 23 ans manifeste dans le calme et sans violence en faveur de la Manif
pour tous, il est poursuivi avec zèle par des policiers qui l’embarquent et
il écope de deux mois de prison fermes.
N’y a-t-il pas là deux poids, deux mesures ? Ce jugement
m’a profondément choqué. Quel signal donne-t-on à la France ? Que des petits
malfrats peuvent attaquer, dévaliser sans qu’il n’y ait aucune sanction, mais
qu’un homme qui veut défendre son opinion se verra emprisonné. Il s’agit d’une
véritable sanction politique.
Je sais qu’il n’est pas dans le rôle d’un parlementaire de mettre en cause
une décision de justice, mais dans ce domaine, trop, c’est trop !