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Al-Qaïda, ISIS,
l'Afghanistan et une Opportunité pour l'Occident
Par Lawrence A. Franklin
22/08/19
Texte en anglais
ci-dessous
Dans leurs
efforts pour soutenir un régime pro-occidental en
Afghanistan, les États-Unis pourraient
profiter d'une opportunité en place [...]. Il serait moins coûteux
pour eux de protéger la
région et de recueillir des renseignements, plutôt que de partir et de devoir ensuite y retourner.
Alors que
les deux réseaux djihadistes les plus importants
et les plus ennemis du monde, Al-Qaïda
et l'État islamique (ISIS),
partagent le même objectif ultime d'établir un califat islamique mondial et de faire entrer l'ère apocalyptique
du Mahdi dans l'histoire, et le même objectif intermédiaire, celui de remplacer le système libéral de l'État-nation par une Oummah musulmane mondiale, leurs objectifs immédiats divergent.
A court terme,
Al-Qaïda veut évidemment faire pression sur les États-Unis pour qu'ils se retirent de leur implication directe au Moyen-Orient. ISIS, d'autre part,
veut nettoyer les régimes arabes de la région des dictatures laïques, des élites dirigeantes corrompues et de l'intelligentsia musulmane pas assez pieuse.
Al-Qaïda et ISIS diffèrent également sur le plan de la stratégie, des tactiques, des
relations avec les autres musulmans,
du traitement des non-musulmans
et des méthodes de prosélytisme.
Selon le "Vingt-quatrième rapport de l'Équipe
d'appui analytique et de surveillance des sanctions", qui a été soumis au Conseil
de sécurité de l'ONU en juillet, Al-Qaïda est résilient, adaptatif et plus patient que l'ISIS. C'est logique : Al-Qaïda est plus âgé et plus expérimenté que l'ISIS, et donc plus familier avec les
vicissitudes des opérations terroristes
et à l'aise avec la planification
à long terme. Cette détermination s'est
manifestée dans les attentats du 11 septembre 2001
qui, après l'échec d'une
tentative d'attentat contre
le World Trade Center en 1993, ont pris des années à se concrétiser.
La plupart
des membres d'Al-Qaïda ont une génération
de plus que leurs
homologues de l'ISIS. Les plus anciens
des cadres d'Al-Qaïda, les " Afghans arabes ", sont des vétérans du djihad antisoviétique pendant l'occupation
de l'Afghanistan par Moscou,
de décembre 1979 à février
1989. De plus, la plupart des dirigeants
d'Al-Qaïda ont été formés dans
les camps de l'organisation en Afghanistan. Al-Qaïda, autrefois une organisation de commandement de haut en bas, s'est
depuis métamorphosée en un réseau plus lâchement
connecté. C'est Al-Qaïda lui-même qui a amorcé cette
transformation, après que nombre
de ses dirigeants eurent été tués
ou capturés lors d'opérations antiterroristes américaines.
ISIS, en revanche,
a tendance à avoir des membres plus jeunes qu'Al-Qaïda, comme en témoignent les dizaines de milliers de jeunes volontaires étrangers qui, en
2015, ont afflué de plus de
100 pays pour se battre pour ce
groupe. Beaucoup de recrues d'ISIS sont des fanatiques romantiques, prêts à se sacrifier pour tuer les autres, sans hésitation.
En règle générale, ils ne sont
pas aussi instruits ou sophistiqués que leurs homologues d'Al-Qaïda, et ils semblent moins tolérants envers les musulmans qui ne sont pas aussi engagés qu'eux
envers le jihad.
Les adhérents
d'ISIS ignorent aussi largement le dicton coranique qui permet aux "infidèles"
qui s'engagent à payer la jizyah
(taxe) de rester au sein de la communauté islamique, même comme citoyens "tolérés" de seconde classe. Un exemple tragique en a été donné lorsque les combattants de l'ISIS ont forcé des chrétiens
irakiens, qui vivaient dans la vallée de Ninive depuis des siècles, à fuir au Kurdistan irakien ou à être
exécutés.
Les conflits
intra-jihadistes en Afghanistan, en Afrique de l'Ouest, en Syrie, en Tunisie et en Indonésie illustrent les trajectoires divergentes d'Al-Qaïda et d'ISIS.
Afghanistan
Les talibans
sont l'un des éléments clés du conflit en Afghanistan. Ils
prétendent, ou semblent croire, qu'en cas de retrait
massif des troupes américaines de ce
pays déchiré par la guerre, et en raison de leur alliance étroite continue
avec Al-Qaïda, ils seront en mesure de vaincre ISIS. Al-Qaïda en
Afghanistan reste tributaire
des Taliban pour sa sécurité et sa mobilité, tandis que les Taliban ont accès au réseau de camps d'entraînement d'Al-Qaïda.
Il y a cependant
une complication sérieuse.
La coalition taliban-al-Qaïda
est maintenant
confrontée à des forces de plus en plus puissantes de l'ISIS dans plusieurs provinces afghanes. L'ONU a récemment
estimé qu'ISIS disposait encore d'environ 300
millions $. De plus, certains combattants talibans "mécontents" ou intransigeants qui s'opposent aux
négociations en cours avec
les États-Unis se tournent vers ISIS.
Afrique de l'Ouest
En février
2018, l'ISIS dans la
province de l'Afrique de l'Ouest
(ISWAP) - plus communément appelée
Boko Haram (qui signifie "l'occidentalisation
est interdite") - a enlevé des dizaines
de jeunes femmes musulmanes
dans l'État de Yobe au nord du Nigeria. Étonnamment, Abu Bakar Bashir, dirigeant principal de l'ISWAP, a ordonné que les filles soient libérées de prison, où il se trouve
depuis 2010, "parce que l'ISWAP n'enlève pas les filles musulmanes".
Le geste
"magnanime" de Bashir
pourrait avoir été généré par une décision de ne pas répéter le désastre de relations publiques provoqué par l'enlèvement en 2014 de plus de 200 écolières
à Chibok, au Nigeria, suivi
par l'utilisation ultérieure
de certaines des filles comme kamikazes par Boko Haram.
Entre-temps, l'ISWAP
continue de subir des revers
militaires et autres. Ces derniers
mois, par exemple, les avions à réaction de l'armée de l'air nigériane ont bombardé
à plusieurs reprises les camps de l'ISWAP,
tuant de nombreux terroristes. Cette tendance négative de la fortune
de l'ISWAP incite les
cellules obscures d'Al-Qaïda du Nigeria à développer plus rapidement leur réseau naissant
dans le nord musulman. L'augmentation de la présence d'Al-Qaïda dans ce pays pourrait
bientôt attirer le Nigéria, ainsi que ses capacités
militaires considérables, dans la campagne antiterroriste multinationale visant à détruire divers groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb
(AQMI) ; des cellules AQMI opèrent déjà à la frontière nord du Nigéria avec le Niger.
Syrie
La guerre civile
qui a duré huit ans en Syrie, après avoir atteint un crescendo avec l'élimination du califat
territorial de l'ISIS, a incité
Al-Qaïda à démontrer qu'elle était une
force de résistance plus durable contre le régime
" apostat " du président
Bachir al-Assad.
La brutalité
des terroristes de l'ISIS avait apparemment contribué à la chute de leur califat. Al-Qaïda, en dépit d’une dure
gouvernance du territoire sous son contrôle, est moins
maniaque que l'ISIS dans l'administration
des populations conquises. On peut
voir comment il a essayé de gérer la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, la seule région du pays encore aux
mains des rebelles.
On ne saurait
sous-estimer l'importance
de l'emprise d'Al-Qaïda sur Idlib. La province et les terres avoisinantes
comprennent des parties de Lattaquié,
où la Russie possède des installations navales
et aériennes depuis des décennies. C'est un énorme coup de pouce pour l'image d'Al-Qaïda auprès des rebelles syriens, surtout lorsqu'on la compare à l'effondrement de l'ISIS à Raqqa.
Tunisie
La plupart
des membres d'Al-Qaïda en Tunisie sont des vétérans de la guerre des moudjahidin
(1979-1989) contre les troupes soviétiques
en Afghanistan. Le nombre de combattants de l'ISIS augmente, en raison du recrutement
de Tunisiens qui sont rentrés chez eux, après s'être portés volontaires
dans la lutte contre le régime d'Assad en Syrie. Certaines de ces recrues ont
rejoint ISIS alors qu'elles étaient en Syrie. D'autres ont émigré en Libye pour établir des bases, à partir desquelles ils
ont pu commettre
des attaques transfrontalières
contre la Tunisie.
Indonésie
Bien qu'Al-Qaïda
ait longtemps été la faction djihadiste dominante en Indonésie, opérant sous la coalition terroriste de l'Asie du Sud-Est, Jamiyat Islamiyah, ISIS s'est considérablement implanté dans cette nation insulaire. Cela a apparemment
incité le chef militaire indonésien, le général Gatot Nurmantyo, à avertir en 2017 qu'ISIS a des
cellules dans presque toutes les provinces du pays. L'alarme de Nurmantyo
a été, en partie, provoquée par la prise de la ville de Marawi, aux Philippines voisines, par des factions terroristes
alliées à l'ISIS.
L'Occident ne devrait
pas se réjouir de la concurrence mondiale
entre Al-Qaïda et ISIS. Il s'agit d'un concours
qui incite chaque réseau terroriste à améliorer son attrait en matière de recrutement pour la prochaine génération de djihadistes. Les deux organisations, qui ont été prises
pour cible par l'armée américaine, ont perfectionné leurs compétences en matière de survie. Toutes deux continuent également d'améliorer leurs capacités de propagande sur les médias sociaux, ce qui conduira
sans aucun doute à la radicalisation d'un plus grand nombre
de jeunes musulmans.
Conclusion
Dans leurs
efforts pour soutenir un régime pro-occidental en
Afghanistan, les États-Unis pourraient
plutôt profiter d'une occasion déjà en place. Dans une région aussi agitée
où l'on ne sait toujours pas ce que vaut
la parole de ceux qui font des promesses,
il serait peut-être sage de garder une empreinte modeste,
plutôt que de retirer toutes les troupes. Abandonner totalement la région, comme le président Obama a abandonné la Syrie et l'Irak,
et la retrouver ensuite envahie par des groupes terroristes, serait, comme on l'a vu, une erreur catastrophique.
Le choix serait alors, soit de vivre avec un État en déliquescence encore plus
menaçant, soit de devoir y retourner pour l'endiguer, comme le président Trump l'a fait pour ISIS dans un Moyen-Orient abandonné. Même s'il est vrai que ce n'est
pas l'idéal, il pourrait être beaucoup moins coûteux, comme dans le cas
du Moyen-Orient, de protéger
la région et de recueillir
des renseignements, plutôt que de partir et de devoir ensuite y retourner. C'est une occasion qu'il serait téméraire d'abandonner.
--
Al-Qaeda, ISIS, Afghanistan and an Opportunity for the West
By Lawrence A.
Franklin
22/08/19
In its effort to
sustain a pro-Western regime in Afghanistan, the United States might instead
take advantage of an opportunity already in place... it still be might be far
less costly in life and treasure to safeguard the area and gather intelligence,
rather than to leave and then have to go back. Pictured: U.S. soldiers on
patrol near Kandahar, Afghanistan in 2014. (Photo by Scott Olson/Getty Images)
While the world's two most prominent and competing jihadist networks, al-Qaeda
and the Islamic State (ISIS), share the ultimate objective of establishing a
global Islamic caliphate and ushering in the apocalyptic age of the Mahdi. Their intermediate goal seems to be replacing the
liberal nation-state system with a worldwide Muslim Ummah.
Their immediate aims are different.
In the short term, Al-Qaeda evidently wants to pressure the United States to
withdraw from direct involvement in the Middle East. ISIS, on the other hand,
wants to cleanse the region's Arab regimes of secular dictatorships, corrupt
ruling elites and insufficiently devout Muslim intelligentsia.
Al-Qaeda and ISIS also differ in strategy, tactics, relations
with fellow Muslims, treatment of non-Muslims and methods of proselytization.
According to "Twenty-fourth report of the Analytical Support and Sanctions
Monitoring Team," which was submitted to the UN Security Council in July,
al-Qaeda is resilient, adaptive and more patient than ISIS. This makes sense:
al-Qaeda is older and more experienced than ISIS, and therefore more familiar
with the vicissitudes of terrorist operations and comfortable with long-term
planning. That determination could be seen in the 9/11/2001 attacks, which,
after a failed attempt damage the World Trade Center in 1993, were years in the
making.
Most al-Qaeda members are a generation older than their ISIS counterparts. The
oldest of the al-Qaeda cadre, the "Arab Afghans," are veterans of the
anti-Soviet jihad during Moscow's occupation of Afghanistan from December 1979
to February 1989. In addition, most of al-Qaeda's leaders were trained in the
organization's own camps in Afghanistan. Al-Qaeda, once a top-down command
organization, has since metamorphosed into a more loosely connected network.
Al-Qaeda itself initiated this transformation, after many of its leaders were
killed or captured in U.S. counterterrorist operations.
ISIS, in contrast, tends to have younger members than al-Qaeda, as can be seen
in the tens of thousands of young foreign volunteers, who in 2015 flocked from
more than 100 countries to fight for the group. Many ISIS recruits are romantic
zealots ready to sacrifice themselves to kill others, without hesitation. They
are not, as a rule, as educated or sophisticated as their al-Qaeda
counterparts, and they seem less tolerant of Muslims who are not as committed
as they are to jihad.
ISIS adherents also largely ignore the Koranic dictum
that allows "infidels" who pledge to pay the jizyah
(poll tax) to remain within the Islamic community, even as
"tolerated," second-class citizens. A tragic example of this was on
display when ISIS fighters forced Iraqi Christians, who had lived in the
Nineveh Valley for centuries, to flee to Iraqi Kurdistan or face execution.
The intra-jihadist conflicts in Afghanistan, West Africa, Syria, Tunisia and
Indonesia illustrate the divergent trajectories of al-Qaeda and ISIS.
Afghanistan
One key element in the strife in Afghanistan is the Taliban. They claim, or
appear to believe, that, in the event of a massive U.S. troop withdrawal from
the war-torn country, and due to their continued close alliance with al-Qaeda,
they will be able to defeat ISIS. Al-Qaeda in Afghanistan remain
dependent on the Taliban for a safe haven and mobility, while the Taliban have
access to al-Qaeda's network of training camps.
There is, however, a serious complication. The Taliban-al-Qaeda coalition is
now being challenged by increasingly strong ISIS forces in several Afghan
provinces. The United Nations recently estimated that ISIS still have roughly $300 million at their disposal. Moreover, some
"disaffected" or hardline Taliban fighters
opposed to ongoing negotiations with the U.S. are defecting to ISIS.
West Africa
In February 2018, the ISIS in West Africa Province
(ISWAP) -- more commonly known as Boko Haram (which translates roughly as "Westernization is
forbidden") -- kidnapped scores of young Muslim women in the northern
Nigerian state of Yobe. Surprisingly, senior ISWAP
leader, Abu Bakar Bashir,
ordered from prison, where he has been since 2010, that the girls be released
"because ISWAP does not kidnap Muslim girls."
Bashir's "magnanimous" gesture might have
been generated by a decision not to repeat the public relations disaster
occasioned by the 2014 kidnapping of more than 200 school-girls in Chibok, Nigeria, followed by Boko
Haram's subsequent use of some of the girls as
suicide bombers.
Meanwhile, ISWAP continues to suffer military and other setbacks. In recent
months, for instance, Nigerian Air Force jets repeatedly bombed ISWAP
encampments, killing many terrorists. This negative trend in ISWAP's fortunes
provides Nigeria's shadowy al-Qaeda cells with an incentive to develop more
quickly their nascent network in the country's Muslim north. The uptick in
al-Qaeda's presence there may soon draw Nigeria, along with its considerable
military capabilities, more fully into the multinational counterterrorist
campaign to destroy various terrorist groups affiliated with al-Qaeda in the
Maghreb (AQIM); AQIM cells already operate along Nigeria's northern border with
Niger.
Syria
Syria's eight-year civil war, after reaching a crescendo with the elimination
of ISIS's territorial Caliphate, provided al-Qaeda the incentive to demonstrate
that it was a more durable resistance force against the "apostate"
regime of President Bashir al-Assad.
The brutality of ISIS terrorists had apparently contributed to the downfall of
their caliphate. Al-Qaeda, in spite of its own harsh governance of territory
under its control, is less maniacal than ISIS in administering conquered
populations. One can see the way it has tried to manage Syria's northwestern
province of Idlib, the only area of the country still
in rebel hands.
The significance of al-Qaeda's choke-hold on Idlib
cannot be underestimated. The province and nearby lands include parts of Latakia, where Russia has had naval and air facilities for
decades. This is a huge boost for al-Qaeda's image among Syrian rebels,
especially when they compare it to the collapse of ISIS in Raqqa.
Tunisia
Most al-Qaeda members in Tunisia are veterans of the
mujahedeen (1979-1989) war against Soviet troops in Afghanistan. The number of
the country's ISIS fighters is increasing, due to the recruitment of Tunisians
who returned home after volunteering in the struggle against the Assad regime
in Syria. Some of these recruits joined ISIS while they were in Syria. Others
migrated to Libya to establish bases from which to commit cross-border attacks
on Tunisia.
Indonesia
Although al-Qaeda has long been the dominant jihadi
faction in Indonesia, operating under the Southeast Asian terrorist coalition, Jamiyat Islamiyah, ISIS has
established a considerable foothold in the island nation. This apparently
prompted Indonesia's military chief, General Gatot Nurmantyo, in 2017, to warn that ISIS "has cells in
almost every province of the country." Nurmantyo's
alarm was, in part, occasioned by the seizure of the city of Marawi in the neighboring Philippines by ISIS-allied
terrorist factions.
The West should take no pleasure in the global competition between al-Qaeda and
ISIS. It is a competition that incentivizes each terrorist network to upgrade
its recruitment appeal for the next generation of jihadists. Both
organizations, as a result of having been targeted by the U.S. military, have
honed their survival skills. Both also continue to improve their propaganda
capabilities on social media, which will doubtless lead to more young Muslims
becoming radicalized.
In its effort to sustain a pro-Western regime in Afghanistan, the United States
might instead take advantage of an opportunity already in place. In an area of
such unrest, and where it is still unclear what the word of those making
promises is worth, it might be wise to keep a modest footprint rather than
withdraw all troops. To abandon the area totally, as President Obama abandoned
Syria and Iraq, and then find it overrun with terrorist groups, would be, as
one saw, a catastrophic mistake. The choice would then be either to live with
an even more threatening failed state, or having to go back again to contain
it, as President Trump, had to do with ISIS in an abandoned Middle East.
Although admittedly less than ideal, it still be might be far less costly in
life and treasure, as with the Middle East, to safeguard the area and gather
intelligence, rather than to leave and then have to go back. It is an
opportunity that would be foolhardy to give up.