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LA TERREUR ISLAMIQUE ATTEINT AUJOURD'HUI LES SOMMETS DE LA DÉPRAVATION

 

Éditorial de Wall Street Journal,

Paru sur le net à Opinion Journal le 7 septembre 2004

Traduit par Albert Soued,  www.chez.com/soued

 

Il est difficile d'appréhender l'horreur de ce qui s'est passé à Beslan mais quand quelqu'un écrira l'histoire de la guerre contre le terrorisme, ce qui s'est passé en Ossétie sera marqué d'un trait rouge comme un tournant.

Le nombre des décès s'élève à 335, officiellement, soit plus de 10% des victimes américaines, il y a 3 ans au World Trade Center. Près de la moitié des morts sont des enfants pris en otage, le premier jour de la rentrée scolaire. Leurs ravisseurs les avaient affamés et assoiffés avant de les massacrer par des explosifs ou des tirs ciblés. Il est difficile de croire à ce niveau de dépravation, mais ceci est la triste réalité. Une réalité nouvelle à notre époque dans laquelle des innocents sont particulièrement visés par les terroristes musulmans, au nom d'un certaine cause islamique.

En Russie, les assassins étaient Tchetchènes, aidés par des Arabes liés à al Qaeda. Les enfants de Beslan ont rejoint la cohorte des autres victimes de la terreur islamique, dans un théâtre à Moscou, dans un dancing à Bali, dans une église à Karashi, (dans une discothèque à Tel Aviv), et dans les tours de Manhattan…

Face à une telle horreur, peut-on se permettre de donner une quelconque justification?

Pourtant c'est ce qui s'est produit après chaque attentat terroriste, et certains voient la terreur comme un acte politique, qui chercherait à attirer la sympathie du monde pour une cause, et dans ce cas, l'occupation brutale de la Tchétchénie par les Russes.

Après le 9/11/2001, il y a ceux qui ont expliqué ces attaques en "blâmant" la politique américaine au Moyen Orient, qui serait à l'origine du "désespoir" des auteurs.

Après Madrid, la moitié de l'Espagne a blâmé par les urnes la participation de leur pays dans la guerre d'Irak et a renversé son gouvernement. Après chaque attentat suicide en Israël, on a accusé la politique de ce pays d'être à l'origine du comportement des palestiniens, notamment en Europe. Aujourd'hui va-t-on blâmer des enfants?

À la veille de la Convention Républicaine de New York, le Président Bush a déclaré dans une interview à la télévision qu'il ne croyait pas qu'on puisse vaincre la terreur. Les experts n'ont pas tardé à rebondir sur ce qu'ils ont appelé un "dérapage politique", mais ce n'était qu'un raccourci verbal, Mr Bush voulait simplement dire que la guerre contre la terreur ne pouvait être gagnée d'une manière conventionnelle. Elle ne peut pas se terminer avec un Osama ben Laden donnant l'ordre à tous les islamistes de déposer les armes, comme l'empereur du Japon l'a fait pour ses concitoyens, à la fin de la 2ème guerre mondiale.

Et ceci devrait être maintenant évident, la guerre contre la terreur ne peut être gagnée seulement en brisant les réseaux et en protégeant notre territoire. C'est aussi une guerre d'idées, et comme telle, elle ne peut être gagnée que si le soutien idéologique au terrorisme qu'on trouve dans le monde musulman et aussi ailleurs en Occident peut être transformé en une condamnation aussi large (1).

Il y a des modèles d'une telle transformation des idées dans l'histoire. Au siècle dernier, le fascisme et le national-socialisme, idéologies à la mode parmi certains intellectuels des années 30, ont été éradiqués lors de la 2ème guerre mondiale. Le communisme a été défait pendant le demi-siècle d'une guerre froide qui a pris fin avec l'empire soviétique. Toutes ces idéologies ont fait banqueroute, même dans les parties du monde où le totalitarisme règne encore.

En attirant l'attention du monde sur la nécessité de penser autrement à propos du terrorisme, Mr Bush et d'autres membres de l'Administration citent parfois l'exemple des anglais au 19ème siècle qui ont réussi à faire évoluer les idées à propos du commerce des esclaves. À la fin du siècle, il restait encore des poches d'esclavage dans le monde, mais cet esclavage était déjà considéré comme immoral par tous.

Dans un discours à l'Université de Chicago, le printemps dernier, le sous-secrétaire d'état à la défense, chargé de la politique,  Douglas Feith a expliqué ce que faisait l'Administration pour délégitimer le terrorisme. "Le monde devrait percevoir le terrorisme comme il perçoit le trafic d'esclaves, la piraterie en haute mer et le génocide, comme des activités que toute personne respectable ne peut tolérer, encore moins soutenir"

La lutte idéologique contre l'usage de la terreur est en train d'être gagnée un peu partout dans le monde, lentement, et elle demeure au centre d'une guerre civile au sein de l'Islam lui-même --- entre les croyants extrémistes et les croyants habituels appelés parfois "modérés --- et cette lutte ne peut être gagnée, à moins que la majorité des Musulmans qui condamnent le terrorisme ne le fassent savoir publiquement, en s'en prenant à ces religieux tels que Omar Baqri Mohamed, basé à Londres, qui disait au Sunday Telegraph "je soutiendrai la prise d'otages dans une école anglaise, si elle était menée par des terroristes ayant une "cause" juste…!" (1)

Quelles que soient les erreurs faites en Tchétchénie par le président russe Poutine, elles ne peuvent justifier en aucun cas de cibler délibérément la population, la rue. Presque tous les mouvements nationalistes, des révolutionnaires américains à l'IRA, ont su se restreindre pour éviter le meurtre systématique et aveugle d'enfants. Il y a comme un disfonctionnement dans l'âme de l'Islam moderne et de leurs soutiens qui considèrent comme digne et acceptable cette dépravation morale. Peut-être qu'après Beslan, il y aura plus de gens dans le monde, et notamment plus de Musulmans, qui commenceront à comprendre que le terrorisme, quelle qu'en soit la cause, est un poison mortel.

 

Note du traducteur: les parenthèse sont du traducteur.

 

(1)quand est-ce qu'on verra défiler une manifestation, en France par exemple, condamnant tous les actes terroristes, une manifestation digne de ce nom regroupant 50 à 100 000 musulmans, et pas seulement pour libérer deux otages français pro arabes ? On pourrait se contenter de 10 000 manifestants, pour commencer…?

 

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