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LES COMPTES DE LA GUERRE CONTRE LE HEZBOLLAH

 

 

Par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm pour www.nuitdorient.com

Le 19 août 2006.

  

La question que tout le monde se pose après le cessez-le-feu voté à l'Onu pour mettre fin à 34 jours de guerre meurtrière entre Israël et la milice du Hezbollah est "qui a gagné?" Personne, mon général! Tout le monde est perdant à court terme. Il n'y a qu'à compter les pertes en vies humaines et les dégâts conséquents de part et d'autre pour s'apercevoir qu'il n'y a pas de gagnant dans l'immédiat.

Il y a des protagonistes à qui des comptes vont être demandés un jour ou l'autre. En démocratie beaucoup plus rapidement qu'en régime totalitaire.

Au bout de 2 semaines de guerre, les Israéliens commençaient déjà à critiquer leur gouvernement pour la conduite de la riposte contre le Hezbollah. Aujourd'hui on déballe tout et les dirigeants sont sur la sellette. On attendait des héros et on est déçu de ne voir que des humains, avec leurs défauts et leurs faiblesses. Le Premier Ministre Ehoud Olmert a la manie de serrer le nœud de sa cravate et de boutonner sa veste à tout moment, image d'un homme cherchant à paraître parfait, alors que personne ne l'est. On a vu Amir Perets, le Ministre de la Défense passer en revue les troupes, haut perché sur des chaussures à semelle anormalement épaisse, cherchant à paraître plus grand qu'il ne l'est. À plusieurs reprises, on a vu à l'hôpital pour des examens le chef d'Etat Major, Dan Halouts, qui n'avait pourtant que des crampes d'estomac normales, dues à l'angoisse d'une guerre difficile. On lui reproche de s'être débarrassé d'un portefeuille d'actions, juste avant le début du conflit. Tout cela est anodin parce qu'éminemment humain. Les héros sont sur le terrain, pas dans les bureaux.

Nous partageons le sentiment du président Bush. À terme, Israël a gagné la guerre contre le chantage et les menaces d'une milice nazie et terroriste (1). Tout le monde sait qu'une guerre menée sur le territoire d'un ennemi pour qui la vie humaine n'a pas de valeur, qui se sert de populations civiles, consentantes ou non, comme bouclier et qui mène des opérations de guerrilla meurtrières, avec des armes sophistiquées, cette guerre n'est pas facile à gagner en peu de temps. Pourtant le Hezbollah a été mis à rude épreuve et il est très probable qu'à terme, il ne recommence plus ses provocations et rentre dans le rang strictement politique. Tsahal a mené une guerre très honorable dans un contexte local et international difficile, avec des marges de manœuvre étroites, les yeux des médias étant braqués sur la moindre bavure. Point n'est besoin d'écouter ces nombreux journalistes et intellectuels qui se targuent de faire des analyses stratégiques, accusatrices et tonitruantes, comme s'ils étaient d'éminents experts militaires. Israël tirera certainement profit de ce mois de guerre, ne serait-ce qu'en se dotant d'armes adéquates pour ce type de conflit.

 

Pays démocratique, ayant encore des relents de féodalité, le Liban sera amené d'une certaine manière à demander des comptes au Hezbollah et à son tuteur la Syrie. D'ores et déjà, les factions sunnites, maronites et druzes représentées par Hariri fils, le cardinal Sfeir et Walid Joumblat ont pointé un doigt accusateur contre le Hezbollah et la Syrie qui le protège. À moyen terme, la milice du Hezbollah est condamnée à disparaître, ne laissant que la branche politique, comme celle de l'autre parti shiite, plus modéré, celui de Nabih Berri.

Rappelons que depuis la résolution 1559 de l'Onu demandant le désarmement de toutes les milices libanaises, le Hezbollah cherche à exister. Et le conflit sans cause et télécommandé par Téhéran était un moyen pour Hassan Nasrallah de démontrer qu'il existe. Mais il ne s'attendait pas à une riposte israélienne aussi musclée. Cherchant à sauver sa peau, il est parti se réfugier dans un bunker en Syrie….

 

Son mentor la Syrie est un refuge pour tous les terroristes du Moyen Orient. L'opposition ouverte est inexistante dans ce pays. Cachés mais puissants, les Frères Musulmans attendent patiemment leur heure. Une opposition démocratique appuyée par les Etats-Unis existe en exil, mais elle ne représente que les élites. Bashar el Assad cherche à gagner du temps; il paiera peut-être ses incartades, en étant obligé de se rapprocher de l'Occident le jour où le régime des mollahs d'Iran tombera.

 

Car l'Iran est le véritable instigateur de cette guerre qui cherche à détourner l'attention du monde de ses ambitions nucléaires. Il est aussi le fournisseur des armes sophistiquées qui ont tué de nombreux innocents et ses experts militaires en missiles de longue portée forment les terroristes. Les mollahs finiront par payer cher leurs tribulations moyen-orientales. D'ores et déjà, ils peuvent s'attendre à voir leurs installations nucléaires neutralisées. Leurs prétentions en seront alors diminuées et on peut espérer alors un jour voir un changement de régime de l'intérieur, les intégristes religieux n'ayant jamais été d'éminents gestionnaires pour le bien du peuple. Et on oubliera alors les rodomontades d'un Ahmendinejad, funeste dictateur en herbe qui s'est spécialisé dans des propos d'un autre âge. Car la guerre contre le Hezbollah n'a été que le début d'un conflit avec l'Iran.

 

Note

(1) il pourrait y avoir 1 ou plusieurs épisodes entre temps.

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