L’USINE À SUICIDE D’ARAFAT

De Daniel PIPES –le 11/12/01-

Traduction par Bertus

En déclarant sa guerre contre la terreur, le premier Ministre Ariel Sharon a fait une revendication surprenante. Il a dit: "Yasser Arafat est responsable de tout ce qui se passe dans le pays", faisant référence aux 4 attentats suicide qui ont provoqué la mort de 26 israéliens et en ont blessé près de 200!

On peut raisonnablement se demander si Arafat est à blâmer. On ne blâme pas le président Bush pour la catastrophe du 11/9/01 ou d'autres hommes politiques pour la terreur qui a lieu dans leur territoire. Pourquoi cela serait différent pour Arafat? Sharon serait-il injuste à son égard?

Regardons les choses de plus près. Toute analyse des attaques-suicide palestiniennes, et notamment l'enquête remarquable de Nasra Hassan dans le New Yorker, montre que ces attaques n'ont rien de spontané mais résultent d'une organisation importante et sophistiquée. Une infrastructure est nécessaire pour une seule raison: faire en sorte que n'importe qui peut devenir un candidat au suicide. En effet, la loi islamique interdisant formellement le suicide, un individu suicidaire ne peut être recruté pour une mission. Il est donc impératif d'expédier une personne normale qui ne souhaite pas se suicider.

Tout comme le Hamas, le Djihad islamique forme les candidats et il explique comment il transforme un individu normal en candidat au suicide. "Nous ne choisissons pas des personnes déprimées, et s'il y a un risque sur mille qu'une personne soit suicidaire, nous ne lui permettrions pas de devenir un martyr. Pour devenir un martyr, il faut vouloir vivre!" Cette logique étrange est aussi appliquée par le Hamas, qui exclut toute personne qui "serait prête à se suicider parce qu'elle hait le monde où elle vit"

Convaincre des personnes saines de se faire exploser n'est évidemment pas facile, et cela requiert des idées et une organisation. Le processus commence au niveau de l'Autorité Palestinienne qui inocule deux choses dans la population, en commençant par les enfants, la haine des Juifs et l'amour de la mort. On montre l'israélien comme un nazi, un être non humain qu'il faut tuer, ceci à l'école, dans les camps, dans les programmes télévisés et dans les catéchismes à la mosquée. Ensuite on affaiblit et on déprécie l'instinct de préservation, en expliquant que sacrifier sa vie est l'objectif le plus noble. Il est facile par la répétition d'images d'impressionner et d'influencer l'esprit des jeunes. Et le système marche! Hassan rapporte que des "hordes de jeunes souhaitent se sacrifier". Hamas et Djihad islamique ont installé un processus de sélection dans les moquées où les jeunes "zélés" prêts au martyr sont notés par des religieux qui procèdent au choix. Les "élus" entrent alors dans un cycle rigoureux de préparation militaire et spirituelle. On y enseigne que mourir dans des opérations suicidaires contre l'ennemi est un moyen d'ouvrir les portes du Paradis pour soi-même et pour sa famille. Un futur martyr clame "je suis impatient de devenir un martyr!"

Juste avant toute opération, le jeune candidat se prépare d'une façon très pieuse en procédant à des ablutions, en lavant ses vêtements et en allant prier. Sa mort est célébrée par des funérailles mémorables, comme un mariage. On distribue des cassettes vidéo montrant le martyr souriant et expliquant son geste d'outre tombe. Les "sponsors" de ces suicides prennent en charge les familles sur le plan social et financier.

On en déduit que les assassins islamistes qui se suicident ne sont pas innés, ils sont "fabriqués"! Comme celles des événements du 11/9/01, les 4 attaques-suicide récentes en Israël sont le résultat d'une longue planification réalisée par une organisation sophistiquée. De ce fait ces opérations ne sont ni spontanées ni clandestines. Elles sont commandées ou autorisées par une autorité qui gouverne, dans un cas les talibans afghans, dans l'autre, l'Autorité palestinienne. Ceci mène à la conclusion que Sharon ne s'est pas trompé en désignant Arafat comme responsable des massacres dus aux attaques-suicide en Israël.

L'autre conclusion c'est qu'il faudra fermer l'usine à fabriquer des candidats au suicide. Mais laisser cette tâche à Arafat lui-même, c'est comme si on demandait aux talibans de se débarrasser d'El-Qaeda! Depuis 40 ans, Arafat s'est voué à la destruction d'Israël et il ne sert à rien de continuer à lui faire confiance pour faire le ménage.

Les Etats-Unis ont la chance, dans leur lutte contre le terrorisme mondial, d'avoir un allié qui pourra faire ce travail à leur place!