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Jihad et Terrorisme : l'Occident ne Veut Rien Voir

 

Par Raymond Ibrahim, auteur de  Crucified Again: Exposing Islam’s New War on Christians (Regnery, April, 2013)  – spécialiste du Moyen-Orient et de l’Islam. Shillman Fellow au David Horowitz Freedom Center et Associate Fellow au Middle East Forum.

PJ Media – 16 octobre 2013

Traduction Nancy Verdier pour Europe Israel - analyses, informations sur Israel, l'Europe et le Moyen-Orient

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Un récent article paru en arabe dans le quotidien égyptien Al Ahram  de la plume de l’expert en loi islamique, Dr. Abdul Fatah Idris, intitulé  "Le jihad est-il du terrorisme?" offre une leçon magistrale à l’Occident qui mentalement est encore incapable de reconnaître que le jihad implique l’asservissement des noms musulmans.

Idris, professeur et président du Département de Droit Comparé à la Faculté de la Charia de l’Université Al Azhar, est un juriste de grande renommée. Il commence son article par des citations de divers organismes internationaux qui définissent correctement le terrorisme comme faits de violence ou de menaces de violence à des fins de coercition.

Idris mentionne aussi comment « l’Académie de Recherche Islamique, dans son rapport publié le 4 Novembre 2001, définit le terrorisme comme moyen de terroriser des gens innocents, détruire leurs biens et leurs éléments essentiels de vie et attaquer leurs finances, leurs personnes, leurs libertés et leur dignité humaine sans légitimité et en propageant la corruption dans tout le pays ».

Il est intéressant de noter que, bien qu’il cite plusieurs organismes internationaux, il n’y a  que l’Académie de Recherche Islamique qui inclut des mots comme "innocent" et "sans légitimité", ce qui laisse clairement une marge de manoeuvre pour exonérer les actes terroristes commis contre ceux qui sont perçus comme n’étant pas "innocents" [not being "innocent"] ou contre celui qu’il est légitime de terroriser parce qu’il est, aux yeux de nombreux musulmans, l’incarnation de l’Occident.

Ce faisant, dans le contexte des récentes attaques terroristes des Frères Musulmans dans toute l’Egypte dont la destruction de plus de 80 églises chrétiennes – Idris admet que,

« Il est donc correct de qualifier d’actes de terrorisme ce qui vient de se passer [en Egypte], et on ne peut dire – comme certains l’ont fait [par exemple, le cheikh Yousef Qaradawi de la Confrérie et de l’Université Al Azhar], que c’est un jihad ou ribat dans le chemin d’Allah, car il y a une grande différence entre les deux. Le terrorisme est un crime, à la fois en fonction de la charia et de la loi ; et toutes les conventions internationales le considèrent comme un crime et font appel à tous pour le combattre par tous les moyens »

Jusqu’à ce point, la définition d’Idris est en accord avec la définition internationale du terrorisme, et elle qualifie les actions des Frères Musulmans en Egypte (sans jamais les nommer) d’actes de terrorisme.

Jusqu’ici tout va bien.

En Egypte, Mohamed Badii, le guide des Frères Musulmans, appelleau Jihad contre Israël. Il a été arrêté en août 2013, par les hommes du général Sisi, qui avaient au préalable déposé le Président Morsi.

 

Cependant, Idris effectue immédiatement après, dans les phrases qui suivent, un retournement complet :

« Mais le jihad dans le sentier d’Allah, pour rendre sa parole suprême, pour étendre sa religion, pour défendre l’honneur de la nation islamique  [La Oumma] et répondre à l’agression contre les musulmans dans le monde entier – c’est le jihad : quand un musulman se bat sans pacte contre un infidèle pour rendre suprême la parole d’Allah le Très-Haut  et qu’il est forcé de  combattre ou d’envahir son pays, cette nécessité vaut permis d’agir selon le consensus des juristes. En effet, il s’agit d’une obligation pour tous les musulmans. 
Maintenant, si les actions du jihad – qui comprennent la lutte contre les infidèles et le droit de leur  briser la colonne vertébrale par tous les moyens possibles – sont autorisées conformément à la charia, il est alors impossible de les confondre avec des actes de terrorisme, que des preuves fondées sur la charia ont rendu illégitimes. Un écart important existe entre le jihad et le terrorisme.  Et il n’y a aucun lien entre ce qui est obligatoire [jihad] et ce qui est interdit [le terrorisme]»

À ce stade, le lecteur occidental complètement embrouillé ne peut comprendre comment exactement le jihad "selon le consensus des juristes" rien de moins –  est différent des définitions précitées du terrorisme.

A ce point, il est nécessaire que le non -musulman essaie de transcender son épistémologie et se mette à penser – ne serait-ce qu’un instant – comme un musulman pratiquant, en particulier par référence à ces deux points :

Selon la doctrine islamique, le jihad, comme Idris l’affirme, est une obligation pour les Musulmans -- l’offensive étant communautaire, la défensive étant individuelle --. Comme le déclare cet expert en jurisprudence islamique : "Mais le jihad dans le sentier d’Allah, pour rendre sa parole suprême, répandre sa religion … C’est le  jihad, quand un Musulman se bat contre un infidèle sans traité [c’est-à-dire sans pacte de dhimma] pour rendre suprême la parole d’Allah le Très-Haut, et qu’il est forcé de combattre ou d’envahir son pays …"

Dans la pensée islamique, même le jihad offensif – y compris "briser la colonne vertébrale [des infidèles] par tous les moyens possibles" est considéré comme quelque chose d’altruiste, pour le bien du monde. Plus précisément, la fin justifie les moyens.

 

Si l’on tient compte de ces deux points :
– (1) Allah ordonne aux Musulmans de mener le jihad et
– (2) il est bon pour toutes les parties concernées, c’est un moyen de parvenir à une fin glorieuse, à savoir "en rendant suprême le Nom d’Allah" ,
comment les Musulmans peuvent-ils classer le jihad comme du terrorisme ?  même si d’un point de vue non-musulman, il semble identique aux définitions internationales du terrorisme qu’Idris lui-même a délimitées et qu’il approuve ?  

En bref, le jihad n’est pas du terrorisme simplement parce que Dieu le dit, même si en réalité ils sont identiques.

Selon Idris : "Maintenant, si les actions du jihad – y compris la lutte contre les infidèles et le bris de leur colonne vertébrale par tous les moyens – sont autorisées conformément à la charia, alors il est impossible de faire passer ces actes pour du terrorisme"

 

Trois dernières considérations :

1. La prochaine fois que vous vous demanderez pourquoi les Musulmans dits "modérés" rarement, voire jamais, ne condamnent le terrorisme habituellement commis au nom de leur religion, souvenez-vous de l’article et des raisons fournies par Idris.

2. En ce qui concerne la question soi-disant "controversée" de ce que le jihad est vraiment, qui fait plus autorité, d'après vous :
- un instructeur de la Charia dans l’université la plus prestigieuse du monde islamique, écrivant en arabe pour ses coreligionnaires,
- ou disons, une Karen Armstrong écrivant pour un public occidental naïf, des best-seller à l’eau de rose à propos d’un islam inoffensif et "mal compris"?

3. Pourquoi l’article d’Idris n’a-t-il pas été relayé par les médias?

Imaginez le scandale international que déclencherait un théologien chrétien écrivant aujourd'hui dans le New York Times, -- l’équivalent d’Al Ahram en Egypte -- que "c’est une obligation pour les chrétiens de faire la guerre sainte aux infidèles non -chrétiens et de les combattre ou d’envahir leurs pays afin de rendre suprême la Parole de Jésus ?"

 

Et la boucle est bouclée pour retomber sur ce fait regrettable : alors que les commandements de l’Islam sont en noir et blanc, donc faciles à vérifier et visibles pour tous, l’Occident ne veut toujours pas accepter la réalité, en grande partie du fait de sa pléiade infinie de menteurs, d’imbéciles et de traîtres.

 

Jihad or Terrorism?
The Semantic Arguments of Islam's Authorities

 

by Raymond Ibrahim, author of Crucified Again: Exposing Islam's New War on Christians (Regnery, April, 2013) is a Middle East and Islam specialist, and a Shillman Fellow at the David Horowitz Freedom Center and an Associate Fellow at the Middle East Forum.

PJ Media- October 16, 2013

 

A recent Arabic article appearing in Egypt's Al Ahram newspaper titled "Is Terrorism Jihad?" written by Islamic law expert Dr. Abdul Fatah Idris offers important lessons—from the fact that jihad does involve subjugating non-Muslims to why the Western mentality is still incapable of acknowledging it.

Idris, professor and chairman of Al Azhar University's Department of Comparative Jurisprudence at the Faculty of Sharia Law, is a well-reputed legal scholar. He begins his article by quoting from various international bodies that correctly define terrorism as violence or threats of violence as a means of coercion.

Idris also mentions how "the Islamic Research Academy, in its report issued on November 4th, 2001, defines terrorism as terrorizing innocent people and the destruction of their properties and their essential elements of living and attacking their finances and their persons and their liberties and their human dignity without right and spreading corruption throughout the land."

It is interesting to note that, although he quotes from several international bodies, it is only the "Islamic Research Academy" that includes words like "innocent" and "without right," both of which clearly leave much wiggle room to exonerate terrorist acts committed against those perceived as not being "innocent" or who it is a right to terrorize, which according to many Muslims, includes the West.

At any rate, in the context of the Muslim Brotherhood's recent terrorist attacks throughout Egypt—including the destruction of over 80 Christian churches—Idris agrees that,

It is therefore correct to define what happened recently [in Egypt] as terrorism and it cannot be called, as some have done [e.g., Muslim Brotherhood, Sheikh Yusuf Qaradawi, et al.], a jihad or ribat in the path of Allah, for the difference between them is vast. Terrorism is a crime, both according to Sharia and the law; and all international conventions consider it a crime and call on all people to fight against it through all means.

 

Up until this point, Idris defines and agrees with the international definition of terrorism, and portrays the actions of the Muslim Brotherhood in Egypt (whom he never names) as terrorism. So far so good.

However, Idris immediately makes a complete reversal in his follow-up sentences:

But jihad in the path of Allah, to make his word supreme, spread his religion, defend the honor of the Islamic nation [umma], and respond to the aggression against Muslims all around the earth—this is jihad: when a Muslim fights an infidel without treaty to make the word of Allah Most High supreme, forcing him to fight or invading his land, this is a permissible matter according to the consensus of the jurists. Indeed, it is an obligation for all Muslims. Now if the deeds of the jihad—including fighting the infidels and breaking their spine through all possible means—are permissible according to Sharia, then it is impossible to define those acts as terrorism, which Sharia-based evidence has made illegitimate. A large gap exists between them [jihad and terrorism]. And there is no connection between what is obligatory [jihad] and what is forbidden [terrorism].

At this point, the befuddled Western reader may be at a loss to understand how, exactly, jihad—"according to the consensus of the jurists," no less—is different from the aforementioned definitions of terrorism.

What's needed here is for the non-Muslim to try to transcend his epistemology and think, for a moment, like an observant Muslim, especially in the context of two points:

According to Islamic doctrine, jihad, as Idris asserts, is an obligation for Muslims (offensive being communal, defensive being individual). As this expert of Islamic jurisprudence states: "But jihad in the path of Allah, to make his word supreme, spread his religion… this is jihad: when a Muslim fights an infidel without treaty [e.g. dhimma pact] to make the word of Allah Most High supreme, forcing him to fight or invading his land…"

 

In Islamic thinking, even offensive jihad—including "breaking [the infidels'] spine through all possible means"—is seen as something of an altruistic affair, for the good of the world. More to the point, the ends justify the means.

Taking these two points together—(1) Allah commands Muslims to wage jihad and (2) it is good for all concerned, a means to a glorious end, i.e., "making Allah's word supreme"—how can Muslims classify jihad as "terrorism," even when, from a non-Muslim perspective, it seems identical to the international definitions of terrorism that Idris himself delineated and agreed with?

In short, jihad is not terrorism simply because Allah says so—even if the two, back in the real world, are identical. In the words of Idris: "Now if the deeds of the jihad—including fighting the infidels and breaking their spine through all possible means—are permissible according to Sharia, then it is impossible to define those acts as terrorism."

Three final thoughts:

Next time you wonder why "moderate" Muslims rarely if ever condemn the terrorism habitually committed in the name of their religion, you'd do well to remember Idris' article and rationale.

Regarding the supposedly "controversial" question of what jihad really is, who do you think is more authoritative—a Sharia law instructor at the Islamic world's most prestigious university, writing in Arabic to fellow Muslims, or, say, a Karen Armstrong writing best-selling fluff pieces about a benign and "misunderstood" Islam to a naïve Western public?

Why was Idris' article left unreported? Imagine the international outrage that would spark if a Christian theologian wrote in the New York Times—which is what Al Ahram is equivalent to in Egypt—that "it is an obligation" for Christians to wage "holy war" on non-Christian infidels and "fight or invade his [non-Christian] land" to "make Jesus' word supreme"?

And so we come back full circle to the lamentable fact that, while Islam's commands are black and white, so easily ascertained and visible to all, the West still cannot accept reality—thanks in great part to its own endless array of liars, fools, and traitors.