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La Stratégie de la
Terreur Islamique
Par José Castano
20/11/14
"Les tortionnaires se ressemblent… Ils appartiennent à la sombre patrie des bourreaux et insultent d’abord notre espèce avant de salir, au hasard des guerres, le drapeau de leurs victimes " (Pierre Moinot)
Le 22 septembre 2014, l’Etat islamique (EI) a appelé, sur les réseaux sociaux, le monde islamique "à tuer des citoyens, notamment Américains et Français, des pays formant la coalition internationale mise en place pour le combattre en Irak et en Syrie".
Dans un message diffusé en plusieurs langues, sous forme
audio en arabe, avec une traduction en Anglais, Français et Hébreu, son
porte-parole, Abou Mohammed Al-Adnani a déclaré :
"Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen –en particulier
les méchants et sales Français– ou un Australien ou un Canadien ou tout citoyen
des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’Etat islamique, alors
comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière".
Pour donner plus de poids à cette argumentation, le 24 septembre, le naïf,
imprudent et inconscient otage Français, Hervé Gourdel, était, "pour l’exemple", décapité en Kabylie…
(Le Département d’Etat américain avait pourtant informé les services français de ne se rendre en Algérie sous aucun prétexte. L’Algérie est sur la liste des pays extrêmement dangereux).
Cet acte barbare déclencha, en France, un électrochoc d’une intensité jamais atteinte auparavant…
Et pourtant !…
Des égorgements et décapitations, il s’en produit, chaque jour, des dizaines
–voire, des centaines- en terre d’Islam sous la sombre indifférence d’un monde
par trop égoïste et blasé de tant de violence comme, l’exécution cet été, par
l’Etat Islamique de 700 personnes d’une tribu syrienne fidèle à Bachar El-Assad
et, à Racca (Nord de la Syrie), de soldats de l’armée régulière dont les têtes
ont été plantées sur des poteaux en guise de trophées et largement diffusées
sur le net.
Début novembre, 600 autres membres d’une tribu Bounemer, en Irak ont connu le
même sort…
Le 16 novembre 2014, une nouvelle vidéo mise en ligne par l’Etat Islamique met
en scène la décapitation de dix-huit soldats syriens et de l’otage américain
Peter Kassig… qui a adopté le prénom d’Abdul Rahman après sa conversion à
l’Islam fin 2013… ce qui ne l’a pas épargné pour autant.
Depuis le début de ce conflit, nos médias n’ont eu de cesse
–comme pour minimiser l’horreur de ces exécutions- de véhiculer l’idée qu’Hervé
Gourdel, James Foley, Steven Sotloff, David Haines avaient été décapités… comme
la guillotine permettait de le faire il y a encore un demi-siècle, en France.
Cela fait plus « propre » et heurte moins les sensibilités… mais la vérité est
tout autre.
Ces hommes ont été égorgés comme des moutons, exécutés avec une bestialité
innommable dans le but de terroriser la victime, la faire souffrir et la
reléguer au rang d’animal… ce qui rend actuelle la remarque de Confucius : "Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur
liberté ".
Cette barbarie accomplie, on les a alors décapités, puis on
a posé leur tête sur leur corps. Et quelle que soit la victime sacrifiée, le
but à atteindre et les procédés utilisés sont les mêmes… On agenouille l’otage,
mains liées dans le dos devant une caméra. Durant un laps de temps effroyable
d’angoisse qui doit sembler une éternité pour lui -- ce qui ajoute à son
tourment --, le bourreau cagoulé harangue l’occident et la chrétienté. Et pas
un secours humain à espérer, rien, personne !… et l’horreur de voir venir sa
mort… Puis c’est un bref silence durant lequel le temps paraît suspendre son
cours… Une face de bile noire s’écrase sur la victime… Un geste de
sacrificateur et l’éclair d’une lame qui s’abat déclenchant aussitôt une salve
d’Allah Akbar !… Avec un crissement horrible, elle entaille le cou, pénètre,
hache et tranche dans la gorge du supplicié son dernier hurlement sous les
vociférations bestiales d’une meute assoiffée de sang tandis que la main libre
du bourreau écrase les yeux de la victime.
Ces scènes reproduites à l’infini dans un but précis
atteignent à l’horreur d’une cérémonie ensanglantée par des sacrifices humains…
Et le choix de l’égorgement au couteau ne doit rien au hasard… "Dans une société acclimatée à la violence par arme à feu,
au cinéma et à la télé, l’Etat Islamique devait se démarquer et gravir un degré
supplémentaire dans l’horreur", explique le criminologue
Patrick Morvan. "Cette barbarie sanglante
est une opération de communication", précise-t-il.
En effet, les membres de l’État islamique ou autres djihadistes maîtrisent
parfaitement la mise en scène de leurs forfaits. Question marketing de la
terreur, il semble difficile de les concurrencer sur ce terrain-là.… Les images
sont aussitôt diffusées sur les réseaux sociaux dans un but précis : répandre la terreur !…
Laisser la peur envahir les citoyens du monde et, en premier lieu, les Arabes
eux-mêmes, sachant qu’elle demeurerait tapie en eux comme une bête cruelle et
s’y installerait pour des temps infinis.
Et cette décapitation relève, en réalité, d’une culture, d’une coutume, d’un
rituel, d’une tradition institués par Mahomet qui déclara dans un hadith : "Ô
gens de Qoraïch ! Écoutez bien ! Au nom de celui qui détient mon âme entre ses
mains, je suis venu à vous par l’égorgement !" - Et, joignant le geste
à la parole, le fondateur de l’Islam ordonna la décapitation, en l’an 627, de
tous les hommes pubères de la tribu juive des
Banu Qurayza après la bataille de la Tranchée (800 à 900 personnes)
et la réduction de leurs femmes et enfants en esclavage. "L’Envoyé
d’Allah les fit chercher et les décapita dans les fossés alors qu’ils lui
étaient amenés par groupes. Ils étaient 800 à 900", rapporte à cet
effet l’historien musulman Ibn Ishaq dans sa biographie de Mahomet (« Sîrat
Rasûl Allah », c’est-à-dire « Biographie du Messager de Dieu »), écrite entre
l’an 740 et l’an 770.
Depuis lors, pour justifier leurs décapitations, les barbares se réfèrent au
Coran qui, dans sa Sourate 8, 12-13, précise : "Et ton Seigneur révéla
aux Anges : "Je suis avec vous : Affermissez donc les croyants. Je vais
jeter l’effroi dans les cœurs des mécréants [les non-musulmans]. Donc
frappez-les au-dessus des cous [décapitez-les] et frappez-les sur tous les
bouts des doigts [amputations]. Cela, parce qu’ils ont désobéi à Allah et à son
messager".
Par ailleurs, quand les pères, chaque année lors de la
Fête du mouton (l’Aïd el-Kebir), apprennent à leurs jeunes garçons à
égorger des moutons, ils les rendent, de fait, mentalement insensibles à cet
acte barbare qu’ils considèrent naturel, adéquat et juste, approprié à la
situation dans laquelle il est accompli.
Devenus adultes, ils pérennisent à leur tour cette coutume de l’abattage qui,
inéluctablement, débouche sur d’inévitables agressions barbares comme, entre
autres, celle pratiquée sur les sept marins italiens à bord de leur navire dans
le port de Gigel (anciennement Djidjelli), sur les sept moines trappistes
français du monastère de Tibhirine enlevés en mars 1996 et retrouvés décapités
deux mois plus tard et sur les deux religieuses espagnoles qui aidaient des
familles malheureuses dans un quartier pauvre à Alger… autant d’actes
monstrueux commis au nom de cet islam que la « bien pensante » qualifie
toujours de religion « de paix et d’amour, pacifique et tolérante ».
Les âmes chagrines disent que la conscience se révolte au spectacle de certains crimes. Nous sommes ici –comme hier, en Algérie- en présence du plus monstrueux florilège du crime qui puisse se concevoir. Ce n’est pas de guerre –au sens conventionnel du terme qu’il s’agit- mais d’extermination ! De massacres perpétrés dans des conditions atroces sur des innocents. Les images qui représentent ces égorgements, ces décapitations, ces visages mutilés au couteau, ces corps déchiquetés, ces femmes vitriolées, lapidées après avoir été violées, reculent les limites assignées à l’horreur. Ni l’amour, ni les bienfaits ne suffiraient à vaincre ce fléau, car ces trésors prodigués pendant des mois, des années, seraient –comme hier, en Algérie- ramenés au néant par un seul cadavre abandonné la gorge ouverte au travers d’une piste ou pendu à l’entrée d’un village.
Churchill s’est écrié un jour : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre !
».
Dans cette logique, la guerre d’Algérie a produit des
monstres tout aussi ignobles que ceux qu’il nous est donné de découvrir aujourd’hui,
et c’est parce que l’on s’est toujours désintéressé de ce douloureux passé que
l’on voit, désormais, reproduites à l’identique, ressurgir tant de créatures du
diable… et le diable n’apparaît qu’à celui qui le craint.