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LA PALESTINE SUSCITE DES MENSONGES

 

Par Jonathan S Tobin, rédacteur en chef de Jewish Exponent – Philadelphia- USA

Paru dans le Jerusalem Post du 1er Mars 2007 repris dans l'éd Internationale du 9/15-3-2007

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm pour www.nuitdorient.com

Titre original: "the Palestine Purimspiel" ou les blagues de Pourim sur la Palestine

 

C'est la mode aujourd'hui chez les antisémites et chez ceux qui ont la haine viscérale d'Israël de dire qu'on les fait taire, alors qu'on n'entend plus qu'eux dans la cité.

 

Dans le cas où vous ne l'auriez pas su … le mois dernier, les campus universitaires des Etats-Unis, du Canada et de Grande Bretagne ont accueilli "la Semaine de l'Apartheid Israélien". D'éminents érudits et artistes s'y sont réunis pour partager la même opinion, l'attitude exécrable de l'Etat d'Israël (vis-à-vis de ses minorités).

Cette blague étonnante a été présentée au Collège Hunter de New York, à l'Université de Toronto et même à Oxford et Cambridge, mais là c'est à peine choquant.

Ce qui paraît étrange, c'est l'augmentation sensible ces dernières années du dénigrement systématique de l'état d'Israël et pas seulement dans les universités, et surtout l'influence croissante de Juifs opposés à Israël. L'inversion de la vérité y est devenue monnaie courante, alors que les communautés juives fêtent Pourim, la commémoration d'un holocauste évité ou plutôt renversé. En effet, on fait passer un minuscule état Juif pour le puissant oppresseur de vastes univers arabes et musulmans.

 

Pourim est une fête où on commémore le sauvetage des Juifs de Perse qui, à la fin de l'exil de Babylone (5ème s avant l'ère courante) étaient condamnés à mort en tant que nation. Le complot ayant été déjoué, depuis cette époque, on célèbre cette heureuse issue par une fête folle où on se travestit, on fait des blagues ou des mimes, on joue des rôles ou aux cartes, où tout est occasion de "renverser le sort" ou le destin (pourim en hébreu).

Alors que ces facéties sont des jeux innocents de courte durée, les travestissements de la réalité politique opérés par la foule anti-israélienne sont des canards continus dont la puissance devient envahissante au point de nous concerner tous. L'accusation d'Israël pour "apartheid", rendue populaire aux Etats-Unis par le livre odieux de l'ex-président J Carter, est une insulte aux souffrances des Noirs Sud-Africains. Elle est si éloignée de la vérité que tout débat sur le sujet frôle l'absurde. Dans la démocratie Israélienne, il est notoire que la minorité arabe jouit non seulement de la liberté de vote, mais de la liberté de parole et d'expression, aussi bien au Parlement, avec une forte et tonitruante représentation arabe, qu'au gouvernement, où un ministre arabe vient d'être nommé (1).

Depuis une quinzaine d'années, la politique constante des gouvernements successifs d'Israël a été de se dessaisir de leur autorité sur nombre de territoires contestés, territoires saisis lors de la guerre imposée par les pays arabes voisins en 1967. Depuis les accords d'Oslo en 1993, les Palestiniens sont autonomes; et ils gouvernent Gaza comme un état indépendant, depuis le retrait unilatéral (et douloureux) de 2005. A Gaza il n'y a plus aucun soldat Israélien seulement, mais aucune trace de vie juive…

Les Palestiniens ont refusé toute offre de paix, même avant la renaissance de l'Etat d'Israël en 1948 sur sa terre historique. En l'an 2000, leur chef Yasser Arafat a refusé une offre d'état souverain, où il pouvait contrôler pratiquement tous les territoires contestés en Judée et Samarie et tout Gaza. Sa réponse à cette offre a été une guerre d'usure et de terreur qui a duré 5 ans. Depuis, les Palestiniens ont élu librement le Hamas, un groupe terroriste, pour les gouverner. La Charte de ce groupe prévoit la destruction de l'Etat d'Israël (et ses chefs le répètent à toute occasion).

Ainsi même pour les Juifs qui souhaitent se débarrasser de tous les territoires acquis lors de la guerre d'auto-défense de 1967 – par exemple le groupe "la paix maintenant" – et pour ceux qui soutiennent par principe tout processus de paix (malgré d'évidentes embuches), il est clairement compris que si le conflit persiste aujourd'hui, ce n'est pas du fait de l'état d'Israël.

Pourtant, malgré ces faits, les notions inversées d'Israël "agresseur" et des Palestiniens "victimes" persistent. Elles persistent non seulement chez tous les extrémistes, les groupes gauchistes ou ceux de la droite la plus fasciste, mais aussi dans les milieux libéraux et universitaires d'Europe et d'Amérique où elles sont communément admises.

Et malheureusement de nombreux Juifs y sont inclus et, dans ce travestissement de la réalité, ils oeuvrent à inverser le verdict final de Pourim.

Dans le livre d'Esther qui relate le drame de Pourim, ce n'est ni une force extérieure, ni la Providence (qui y est cachée) qui sauve la situation, mais les Juifs eux-mêmes dans la personne de la vaillante Esther, du sage Mordekhay et de toute la communauté qui se lève pour se défendre et neutraliser l'ennemi.

Aujourd'hui à l'inverse, ce sont souvent les Juifs eux-mêmes qui rendent respectables des événements débiles, comme la grande messe de l'"apartheid d'Israël".

Il faut préciser ici qu'on ne conteste pas le droit de critiquer le gouvernement israélien ou sa politique. On peut en effet raconter plein de blagues de Pourim sur l'état d'Israël dont les dirigeants n'ont pas toujours brillé par les bons et loyaux services rendus. Et la lourde bureaucratie officielle, butée et arrogante, n'a rien à envier au service "véhicules"

de tout état américain. Et les blagues de Pourim dont nous parlons ne concernent pas l'éthique du premier ministre Ehoud Olmert qui laisse à désirer ou l'incompétence de tel ou tel chef militaire ou responsable politique.

Nous voulons parler de la campagne de déligitimation de plus en plus "au vitriol", relative au droit du peuple Israélien d'élire ses dirigeants, qu'ils soient sages ou cinglés, son droit à se défendre contre la terreur et la menace d'annihilation, venant aussi bien des Palestiniens que des mollahs Iraniens. Et les Juifs qui participent à cette campagne, qu'ils soient des intellectuels Américains irresponsables ou des extrémistes Israéliens ayant mauvaise conscience de mener une longue guerre contre des terroristes, doivent comprendre que miner Israël n'est pas un simple jeu qu'on peut aborder allègrement, sans le payer d'un sang juif innocent.

Pour tous les autres, y compris ceux qui pensent que parler d'Israël n'étant pas politiquement correct, on ne s'y engage pas, nous devons nous rappeler que les mensonges de la blague de l'"apartheid" doivent être combattus avec la même force que celle des anti-sionistes, et pas seulement avec de bonnes intentions.

Dans un inversement des réalités dignes de la fête de Pourim, il est devenu "branché"

aujourd'hui chez les antisémites et chez ceux qui ont la haine viscérale d'Israël de dire qu'on les fait taire, alors qu'on n'entend plus qu'eux dans la cité (2).

Nous devons protéger la libre expression d'opinion pour tous. Parallèlement, ceux qui soutiennent le droit de tout peuple à l'auto-détermination et à l'auto-défense, sauf pour le peuple Juif, sont des racistes et méritent qu'on les montre du doigt comme tels.

La leçon de Pourim est que tout un chacun, quelle que soit la sécurité dans laquelle il vit, ne peut reposer tranquillement alors que la haine de l'autre traîne dans la rue. C'est pourquoi toute personne décente, juive ou non, doit réagir aux mensonges inventés tous les jours par les anti-sionistes.

Comme pour Haman, (organisateur du complot de Pourim, qui a été pendu haut et court), nous ne pouvons pas laisser aller ces propagateurs de mensonges menant au meurtre.

 

Notes de la traduction

Les parenthèses du texte sont du traducteur

(1) Nous pouvons témoigner qu'aussi bien le gouvernement Israélien que les Institutions privées Israéliennes font tout ce qui est dans leur pouvoir pour séduire les arabes Israéliens, les choyant notamment dans les universités et les hôpitaux. Ils subissent plus que les autres les contrôles de sécurité, du fait que, sous l'effet d'une propagande insidieuse, une partie non négligeable de la population a pris le parti des extrémistes Palestiniens et se conduisent en ennemi du peuple.

(2) Voilà un texte du New York Times repris par le "Courrier International" du 8/3/07, émanation du Monde: “Tout le monde est réduit au silence – les Juifs, parce qu’ils ont l’obligation de soutenir Israël, et les non-Juifs, parce qu’ils ont peur de passer pour des antisémites. Résultat, personne n’aborde le sujet” – texte qui est un travestissement notoire de la réalité du terrain.

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