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RECETTE POUR FABRIQUER UN HEROS DU HAMAS
Jamie Glazov, directeur
de la rédaction de Frontpage Magazine. Il est titulaire d’un doctorat en
histoire, spécialisé dans la politique étrangère américaine et canadienne. Il a
participé à la rédaction et écrit l’introduction de Left Illusions, de David Horowitz. Pour
voir ses conférences, interviews et articles précédents, cliquer ici. Son contact e-mail :
jglazov@rogers.com.
© FrontPageMagazine.com
Texte anglais original sur
Frontpage Magazine (11 février 2009):
Traduction française : Jean Szlamowicz pour upjf.org
Il y a
quelques mois, il s’est installé aux Etats-Unis alors qu’il résidait en France.
L’adresse de son site est : PierreRehov.com et il a récemment créé sa
propre chaîne sur Youtube.
Frontpage Magazine: Pierre Rehov, bienvenue pour
cette interview pour Frontpage.
Rehov: Merci, Jamie.
FP:
J’aimerais parler avec vous de la chaîne que vous avez créée sur Youtube mais auparavant, j’aimerais que l’on parle de votre
émigration de la France vers les Etats-Unis : pourquoi ce
changement ?
Rehov: En fait, ce n’est pas la
première fois que je m’installe aux Etats-Unis. J’ai vécu à Los Angeles de 1983
à 1985 et j’y ai produit un film. J’ai toujours été attaché aux Etats-Unis dont
je respecte les valeurs fondamentales : liberté de parole, égalité entre
les races, les religions et les sexes, ainsi qu’un grand respect pour les
travailleurs et les entrepreneurs.
Ma décision de quitter la France a
été motivée par des raisons personnelles et politiques. Sur le plan personnel,
ma petite entreprise a été harcelée par les agents du fisc français pendant une
dizaine d’années, dès que j’ai commencé à m’occuper de politique. C’est comme
cela que ça fonctionne en France : passer pour un pays où règne la liberté
d’expression mais vous empêcher de parler à voix haute des maux de notre
société, notamment de sa politique pro-arabe, qui est très ancienne.
Mon erreur a été de porter plainte
contre France 2, en 2001, avec l’aide du B'nai Brith, en les accusant d’avoir sciemment participé à la
farce que constitue le reportage sur Muhammad Al-Dura. En tant que réalisateur,
j’ai tout de suite su qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans ces
images. J’ai mené ma propre enquête en Israël et à Gaza, c’est comme ça que
j’ai commencé à m’impliquer dans la crise du Moyen-Orient. Plus tard, une
partie de mon travail a été utilisé par Esther Shapira
dans son film « Qui a tué Mohammad Al Dura » et j’ai été ravi de voir
mon ami Philippe Karsenty reprendre cette affaire et
gagner son procès.
Mais le premier résultat de ma
plainte a été de voir débarquer le fisc pour enquêter sur mon entreprise,
enquête qui devait durer plus de dix ans. J’ai engagé des poursuites, bien
sûr : j’ai gagné la première fois et je gagnerai sans doute les autres
procès, mais c’est un processus épuisant, très onéreux, et mon entreprise ne
pouvait plus se permettre autant de frais d’avocats. Malheureusement, de
nombreux Juifs qui ont fait leur Aliyah en Israël ou
qui se sont installés aux Etats-Unis vous raconteraient une histoire similaire.
Sur le plan politique, c’est un
peu difficile de vivre dans un pays où Israël se voit accusé de crimes de
guerre par 90% des médias à chaque fois qu’il se défend et où l’on doit écouter
de la musique arabe à chaque fois qu’on prend un taxi et se faire insulter si
l’on ose demander au chauffeur de baisser un peu le volume. Il n’est pas facile
de vivre dans un pays où les associations soi-disant anti-racistes,
comme le MRAP, organisent des manifestations contre Israël, où l’on entend les
gens hurler : « Mort aux Juifs ! » et où je suis moi-même
considéré comme raciste, ou fasciste, simplement à cause de mon soutien à
Israël, aux Etats-Unis et aux valeurs occidentales, et parce que je ne supporte
pas de voir des hommes croire à leur supériorité par rapport aux femmes. Ce
sont toutes ces raisons qui m’ont poussé à partir.
La France n’est plus mon pays,
même si je respecte le nouveau président, M. Sarkozy, à peu près autant que je
méprise l’ancien, Jacques Chirac. Je crois que ma décision a été prise le jour
où Chirac a accordé des funérailles nationales à Arafat. J’ai mis un peu de
temps à m’organiser mais je dois dire que je me sens parfaitement à l’aise aux
Etats-Unis.
FP: Parlons un
peu de votre chaîne sur Youtube. Pourquoi avoir créé
cette chaîne et quels contenus avez vous mis en ligne récemment?
Rehov: Je me suis aperçu, il n’y
a pas très longtemps, de la masse de films anti-américains et anti-israéliens
qui circulent sur Youtube et sur d’autres sites. Bien
souvent, ce sont des montages : il est très facile d’utiliser les images
pour leur faire dire le contraire de ce qu’elles veulent vraiment dire. La
propagande arabe sur Internet est énorme ! Je ne m’en rendais pas compte.
Il y a des millions de personnes, et notamment des gauchistes pro-arabes, qui
passent un temps incroyable à mettre en place cette machine de destruction. Les
musulmans n’hésitent pas à utiliser les images les plus immondes pour choquer
le plus possible.
Malheureusement, comme dans toute
guerre, de telles images existent. Des enfants se font tuer, on détruit des
maisons, les hôpitaux peuvent être débordés ; des gens souffrent. Cela
devient facile de choquer les gens, et les propagandistes arabes sont de
véritables experts pour ce qui est d’utiliser leurs propres victimes afin de
gagner la sympathie du monde occidental et d’exciter la colère de leur propre
population. Malheureusement, ça marche. Quand on voit un pauvre gamin à qui il
manque une jambe, ou un cadavre couvert de sang, vous ne vous dites pas :
« c’est triste, mais ce sont des dommages collatéraux bien que les soldats
de Tsahal font très attention et ont des ordres très stricts, mais que
peuvent-ils faire face à des terroriste du Hamas qui se cachent derrière leur
propre population civile et utilisent les femmes et les enfants comme boucliers
humains ? ». Ce n’est pas ce qui vient à l’esprit des gens : ils
sont choqués, c’est tout !
Ils voient le corps d’un gamin et
ils accusent automatiquement le soldat d’en face. La plupart des gens ne savent
pas que, dans bien des cas, les terroristes du Hamas et du Hezbollah tuent l’un
des leurs délibérément s’ils savent qu’il y a une équipe de journalistes dans
le coin avec une caméra. Je le sais de première main parce qu’une fois, en
Cisjordanie, comme on n’avait rien vu d’intéressant ce jour là, mon caméraman
palestinien m’a demandé si je voulais voir des « victimes
préparées ». Il croyait que j’étais du côté palestinien, bien sûr -
après tout, j’étais français, n’est-ce pas ?
Mais retournons à Youtube. J’avais des centaines d’heures de rushes que
personne n’avait jamais vus. Comme tous les réalisateurs, à chaque fois que je
tourne, je jette 90% de ce que je filme. Comme j’en avais assez de voir toute
cette propagande de bas étage, je me suis mis à mettre en ligne mes propres
petits films, spécialement conçus pour le Net (avec quelques bandes annonces et
autres démos de promo). C’est très facilement consultable sur mon site,
PierreRehov.com, il suffit de cliquer sur l’icône Youtube
qui vous dirige directement sur les films.
FP:
L’un des films les plus spectaculaires s’intitule How to Make a Hamas Hero.
Certains n’ont pas aimé la touché d’humour de ce film: pourquoi le choix d’un
tel ton ?
Rehov: Tout d’abord, malgré le
danger et le mal absolu que représente le Hamas, cette organisation n’est
qu’une farce pathétique. Ils déclenchent une guerre, ils font en sorte qu’eux
et leur population se retrouvent dans les gravats et le malheur. Ils ont en
plus la chance d’être face à un ennemi civilisé qui a tout fait pour réduire au
minimum les dommages collatéraux. S’ils avaient eu les Russes, les Chinois, ou
même les Jordaniens, ils auraient été laminés, exterminés. Au lieu de cela,
Israël a détruit leurs infrastructures et a arrêté la guerre quand il l’a
décidé. Et il a fallu qu’on voie ces obscurantistes qui venaient d’être vaincus
défiler dans les gravats de Gaza en criant victoire ! Cela m’a rappelé le
porte-parole de Saddam Hussein qui annonçait encore que l’Irak venait de
remporter une bataille de première importance alors que les troupes américaines
venaient de prendre Bagdad, y compris le palais présidentiel de Saddam… C’est
pathétique.
Parmi les films qui m’ont
influencé, il y a celui de de Mel Brook qui
s’intitule Les Producteurs, ainsi que Le dictateur, de
Charlie Chaplin. Les gens ont envie de rire : c’est sain. Je ne vois pas
de meilleur moyen que d’utiliser les techniques de la comédie pour montrer les
mécanismes du mal.
FP:
vous avez eu recours à une autre stratégie pour dénoncer les pacifistes
progressistes qui présentent nos soldats comme des monstres…
Rehov: Comme vous le savez, j’ai
passé presque un mois à Bagdad et à Dura, au sein du régiment de cavalerie 4/1
US Cavalry. J’ai entendu les conversations des
soldats, j’ai observé leur comportement, mais j’ai surtout vu à quel point ils
étaient appréciés par la population locale. Dans la plupart des cas, les
soldats américains sont considérés comme des héros : on les acclame, on
leur souhaite la bienvenue. Ils sont vraiment perçus comme une armée de
libération.
Bien sûr, il y a des brebis
galeuses partout et je suis certain qu’il y a eu des soldats américains qui se
sont très mal conduits pendant la guerre avec la population locale :
mettons 3 à 5%. C’est déjà beaucoup. Malheureusement, ce sont uniquement ces 3
à 5% qui intéressent les médias. Alors, j’ai fait ce petit film pour provoquer
les gens et les faire réfléchir. C’est très court mais ça dit tout.
FP:
Pierre Rehov, merci d’avoir été avec nous
aujourd’hui.
Rehov: Merci à vous.