www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
A force de Déformer
la Vérité sur le Moyen Orient,
l'Occident s'auto-Détruit
Par Barry Rubin,
éditorialiste
Jerusalem Post du
23/10/11
Traduit par Albert
Soued, écrivain http://soued.chez.com
pour www.nuitdorient.com
Au Moyen Orient, on
assiste tous les jours à des choses terribles. Les pires ce sont les actes
de violence et d'oppression. Ensuite viennent les mensonges et les déformations
de la vérité – qu'on appelle maintenant désinformation --- qui pérennisent
la situation. Au quotidien en Occident les mensonges d'Orient sont repris
en écho et amplifiés, et même de nouveaux mensonges sont inventés. Ce comportement
ne facilite pas une amélioration de la situation au Moyen Orient, il est même
la garantie que les choses ne peuvent qu'empirer en Occident.
Un proverbe Navajo
explique bien ce phénomène: "on ne peut pas réveiller quelqu'un qui prétend dormir". En d'autres termes, quelqu'un qui
délibérément croit à un mensonge, ne peut être convaincu du contraire. Ces
gens-là ont abandonné toute éthique professionnelle et les normes de
l'intellect. Ils sont devenus les agents de la propagande de régimes
sanguinaires et autoritaires.
Le New York Times
était autrefois le plus grand journal en anglais sur le plan mondial et la
dernière goutte qui a fait déborder le vase à son égard, ce fut son éditorial
du 19/10/11: "On peut se poser la question de savoir si Mr Netanyahou
qui négocie avec le Hamas – groupe qui lance des missiles sur Israël, refuse
de reconnaître l'existence de ce pays et menace de prendre d'autres otages à
l'avenir – pourquoi il ne veut pas négocier sérieusement avec l'Autorité
palestinienne (AP), à laquelle Israël fait confiance pour maintenir la paix en
Cisjordanie"
On peut se demander
s'il y a un rapport quelconque entre les 2 affirmations. Israël n'a pas négocié
avec le Hamas un accord politique, mais un simple échange ponctuel, pour sauver
une vie humaine, captive depuis plus de 5 ans. De plus, ce qui est vraiment
troublant, c'est l'idée que se fait le journal américain sur le désir de
négocier d'Israël et de son 1er ministre Benjamin Netanyahou,
affirmant que ce dernier refuse de négocier avec l'AP et pas l'inverse. Le plus
drôle, c'est que quelques heures après la sortie de cet éditorial, le 1er
ministre Salam Fayyad a déclaré: "Nous souhaitons voir la fin de
l'occupation israélienne, qui a commencé en 1967, nous voulons que le peuple
palestinien vive dans la dignité" (1). Il a expliqué qu'"alors que les Palestiniens sont
prêts à résoudre le conflit, les conditions n'étaient pas favorables à la
reprise du dialogue"
– En d'autres termes, même quand le 1er ministre palestinien rejette
ouvertement des pourparlers, et, même après des douzaines de rejets par l'AP et
le président Mahmoud Abbas, et des douzaines de documents attestant la volonté
manifeste de Netanyahou et d'Israël de vouloir négocier, le mensonge se répète
et s'amplifie que c'est Israël qui ne veut pas négocier et que l'AP ne demande
que cela !
D'évidence il ne
s'agit nullement d'un malentendu.
Une des raisons que ce
mensonge se perpétue,,c'est que si on disait la vérité, il faudrait alors
expliquer pourquoi ces "pauvres victimes désespérées" palestiniennes
ne veulent pas négocier. Et la véritable réponse aurait été difficile à
exprimer: "les
dirigeants palestiniens ne veulent pas la paix, ni aucun compromis, ni une
solution à 2 états, mais la victoire totale !"
Avez-vous noté la
réaction des dirigeants des 2 régimes palestiniens à l'échange de prisonniers ?
Abbas dit aux prisonniers libérés: "Vous êtes les combattants de la
liberté, des guerriers de la guerre sainte pour l'amour de Dieu et de la patrie".
Le dirigeant Abou Marzouk pour le Hamas insista sur ce fait: "le reste
des prisonniers doit être relâché normalement, sinon nous prendrons les mesures
adéquates" – En assassinant des civils israéliens, le
"modéré" et le "radical" expliquent que leurs prisonniers
n'ont rien fait de mal et sont libres et même encouragés de recommencer à
l'avenir.
On ne peut pas
construire un état démocratique en appelant des terroristes "combattants
de la liberté", en faisant appel au jihad, quand on se dit laïque et
modéré.
Quand on justifie le
meurtre délibéré de civils, on ne peut pas être vraiment intéressé par un
compromis.
Israël n'a pas accepté
l'échange de prisonniers parce qu'il s'attendait à un changement de
comportement ou de politique du côté palestinien. Mais en Occident, peu de gens
comprennent que toute concession en Orient entraîne d'autres concessions et une
plus grande intransigeance…. Comment Abbas a-t-il réagi à l'échange de
prisonniers ? En demandant qu'Israël relâche d'autres terroristes palestiniens.
Voici un extrait d'un
article du Time Magazine: "Alors que les Palestiniens exultent à la
libération de 477 prisonniers, dans l'attente des 550 autres qui seront libérés
en décembre, selon les termes de l'accord avec le Hamas, le président Abbas
pousse Israël à en libérer encore plus, faisant référence à un accord secret
fait avec un ex 1er ministre israélien"
Bien évidemment, il
n'y a aucune promesse faite, bien au contraire, Abbas avait rejeté tout accord
de paix offert par Ehoud Olmeto. Bien plus ! Lisez ce qu'écrit le Washington
Post: "Les Palestiniens relâchés ont reçu un accueil exubérant … les
dirigeants du Hamas ayant négocié leur libération ont exprimé l'espoir
qu'Israël lèvera le blocus imposé à la bande de Gaza". En effet,
Mahmoud Zahar un dirigeant du Hamas a demandé la levée du blocus. Pourquoi,
alors que le trafic à travers les tunnels bat son plein d'armes et de munitions
? Pour faciliter l'entrée d'armes plus sophistiquées, plus d'équipement
militaire et plus d'agents terroristes.
Ainsi les concessions
entraînent la demande d'autres concessions, sans contrepartie. C'est le modèle
de comportement auquel nous assistons à ce jour de ce qu'on appelle le
"processus de paix". La paix est rendue impossible, et la politique
occidentale dans cette région est ainsi futile.
Ban-Ki Moon,
secrétaire général de l'Onu dit: "Je suis très encouragé par cet échange
de prisonniers, après tant d'années de négociation. Les Nations Unies ont
demandé la fin de la détention inacceptable de Guilad Shalit, de même que la
libération de tous les Palestiniens dont les droits ont été bafoués en
permanence…" – Il est navrant que le chef de la communauté globale
puisse faire un parallèle d'équivalence entre Shalit et des terroristes qui ont
tué des civils. En fait, sur le plan moral,
il place ces terroristes un cran au-dessus de Shalit. Il ne mentionne
nullement leurs actes criminels, dont ils s'en vantent eux-mêmes, ou leur
condamnation. Il insiste sur un mensonge, que les Israéliens ont bafoué leurs
droits. Avec les propos de Ban-Ki Moon, l'homme de la rue pourrait penser que
ces prisonniers palestiniens sont des civils enlevés au hasard et jetés en
prison. En fait il a bien déclaré que ces prisonniers étaient les victimes des
Israéliens.
Voilà l'organe
international qui doit juger des conflits entre les pays et qui constitue le
quart du "Quartet".
Je terminerai en
reprenant une phrase du dramaturge grec Euripide – bien que d'autres hommes
aient dit à peu près la même chose: "Ceux que Dieu cherche à détruire, il les prive d'abord
de leurs sens" – Ceux qui
délibérément déforment les événements du Moyen Orient, ceux qui désinforment,
posent les jalons de leur propre destruction.
Peut-être
qu'au fond d'eux ils ne pardonnent pas à Israël de ne pas se joindre à eux.
Note de
la Traduction
(1) Cliquez sur le
lien suivant "Territoires en
Litige" – Dans le tableau, il est clair que la population
palestinienne qui dépende d'Israël se trouve en zone C soit 80 000 personnes au total, la plupart des bédouins. Les autres
populations dépendent soit du Hamas à Gaza ou de l'Autonomie Palestinienne en
Zones A & B. Ainsi la population dite "occupée" ne concerne que
%. Quant au territoire contesté, s'il ne contient que 80 000 personnes, c'est
qu'il est pour une grande partie désertique ou inhabitable.