www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
Les
Juifs, On ne Leur Pardonne Rien
par Jean-Patrick Grumberg
le 7 avril 2024 – Dreuz.Info
V
Israël est confronté à un concert international de condamnations après le tragique accident survenu contre 7 travailleurs humanitaires de l’ONG World Central Kitchen.
Ce n’est pourtant pas la première fois que des civils sont victimes de dommages collatéraux en temps de guerre sans que le monde s’en émût. Dans les exemples suivants, aucun juif étant impliqué, aucun Israélien ne pouvant être blâmé – personne n’a été interessé, et les incidents ont tout juste eu droit à des entrefilets.
- Bombardement de l’hôpital MSF à Kunduz, Afghanistan (2015) : En octobre 2015, un hôpital géré par Médecins Sans Frontières (MSF) a été touché par une série de frappes aériennes menées par les forces américaines. L’attaque a causé la mort d’au moins 42 personnes, dont du personnel médical et des patients, et a fait de nombreux blessés. L’armée américaine a « reconnu par la suite que l’hôpital avait été pris pour cible par erreur humaine. » - Pardonné.
- Bombardement d’un convoi humanitaire de la Croix-Rouge en Syrie (2016) : Un convoi d’aide humanitaire organisé par le Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a été touché par des frappes aériennes dans le gouvernorat d’Alep, en Syrie. L’attaque a tué au moins 20 personnes, dont des travailleurs humanitaires et des bénévoles. L’incident a suscité une condamnation générale et soulevé des inquiétudes quant au ciblage des acteurs humanitaires dans le conflit syrien. - Condamnations générales (pendant 20 minutes)
- Frappe aérienne à Kunduz (Afghanistan, 2016) : Une frappe aérienne américaine visant des combattants talibans à Kunduz, en Afghanistan, a touché une maison civile, entraînant la mort d’au moins 30 civils, dont des femmes et des enfants. L’incident s’est produit au cours d’une opération militaire visant à reprendre la ville aux talibans. Elle a « suscité des inquiétudes quant à la précision des renseignements et des procédures de ciblage ». - Pardonné.
- Attaque d’un convoi du Programme alimentaire mondial au Sud-Soudan (2014) : un convoi de camions appartenant au Programme alimentaire mondial (PAM) a été attaqué au Soudan du Sud. Des hommes armés ont ouvert le feu sur le convoi, tuant au moins deux membres du personnel du PAM et en blessant d’autres. - Pas intéressant.
- Frappe aérienne à Ghaziabad (Afghanistan, 2008) : Une frappe aérienne de la coalition dirigée par les États-Unis a visé un complexe taliban présumé dans le village d’Azizabad, près de Ghaziabad, en Afghanistan. Cependant, la frappe a touché un rassemblement de civils, dont des femmes et des enfants, entraînant la mort d’au moins 90 civils, selon les autorités afghanes. L’incident a suscité des appels à une « plus grande responsabilisation des victimes civiles ». - Pardonné.
- Frappe d’un mariage de Khair Khana (Afghanistan, 2008) : Une frappe aérienne américaine a visé une fête de mariage dans le village de Khair Khana, près de Herat, en Afghanistan, tuant au moins 47 civils, dont des femmes et des enfants. L’attaque a eu lieu après que les forces de la coalition aient reçu des informations sur des activités militantes dans la région, mais elles ont pris pour cible la fête de mariage. - Ignoré.
- Bombardement du camp d’Al-Adala (Soudan, 1998) : L’armée américaine a lancé des missiles de croisière sur une usine pharmaceutique à Khartoum, au Soudan, en réponse aux attentats à la bombe contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Cependant, l’usine était censée produire des produits pharmaceutiques, et les frappes ont fait des victimes civiles, y compris des travailleurs de l’usine. L’incident a soulevé des « questions sur la légalité et l’efficacité des réponses militaires aux attaques terroristes ». - Très peu évoqué.
- Frappe aérienne sur Al-Majalah (Yémen, 2009) : Un drone américain a frappé un rassemblement dans le village d’Al-Majalah au Yémen, croyant qu’il s’agissait d’un camp d’entraînement pour les militants d’Al-Qaïda. Cependant, la frappe a touché un camp bédouin, entraînant la mort de 14 militants présumés et d’au moins 41 civils, dont des femmes et des enfants. - Pardonné.
- Frappe aérienne de Bola
Boluk (Afghanistan, 2009) : Une frappe aérienne de l’OTAN visant des insurgés
talibans dans le village de Bola Boluk, en Afghanistan, a touché un convoi de
véhicules, causant la mort d’au moins 27 civils, dont des femmes et des
enfants.
L’OTAN a d’abord nié qu’il y ait eu des victimes civiles, mais elle a ensuite
reconnu son erreur et « présenté ses
excuses ». - Pardonné.
- Frappe sur la salle funéraire de Sanaa (Yémen, 2016) : Une frappe aérienne de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a touché une salle funéraire à Sanaa, au Yémen, où des personnes en deuil s’étaient rassemblées, ce qui a provoqué l’un des incidents les plus meurtriers de la guerre civile au Yémen. La frappe a tué au moins 140 personnes et en a blessé plus de 500 autres. - Ignoré.
- Frappe aérienne de Mansoura (Syrie, 2017) : Une frappe aérienne de la coalition dirigée par les États-Unis visant des militants d’ISIS dans la ville de Mansoura, en Syrie, a touché un bâtiment où s’abritaient des civils, notamment des familles déplacées par le conflit. La frappe a entraîné la mort d’au moins 150 civils, selon des sources locales. - Même pas mentionné.
- Zone de Wahat dans le
désert occidental (Égypte, 2015) : Les forces de sécurité égyptiennes ont tué
par erreur 12 personnes, dont des touristes mexicains, lors d’une opération antiterroriste,
selon le ministère de l’Intérieur.
Le ministère égyptien de l’Intérieur a déclaré que les quatre véhicules dans
lesquels voyageaient les touristes ont été « traités
par erreur » au cours
d’une opération conjointe de la police militaire et des forces armées. - Pardonné.
- Frappe aérienne
accidentelle contre 7 travailleurs humanitaires à Gaza
. Le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que « les États-Unis examinaient les résultats d’une enquête préliminaire menée par l’armée de l’air israélienne »
. L’ambassadeur de l’Autorité palestinienne auprès de l’ONU : « Le meurtre des travailleurs humanitaires du WCK n’est pas un incident isolé »
. World Central Kitchen demande une enquête indépendante sur l’IDF.
. Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a déclaré qu’il n’est « pas très surpris » par le récent « assassinat » par Israël de travailleurs humanitaires du WCK à Gaza.
. Le Premier ministre australien a exprimé son indignation face à une « tragédie qui n’aurait jamais dû se produire ».
. La communauté de Paris s’est réunie pour organiser une veillée aux chandelles le samedi 6 avril en mémoire de Zomi Frankcom, héroïne du WCK.
. Howard Becket, syndicaliste britannique : “Les FDI parlent d’une “grave erreur”. Le reste d’entre nous parle de meurtre.”
. David Cameron, ministre britannique des Affaires étrangères. « J’ai parlé avec le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz pour souligner que la mort des [travailleurs] de WCKitchen à Gaza, dont trois ressortissants britanniques, est totalement inacceptable ».
. Martin Griffiths, sous-secrétaire général des Nations unies aux affaires humanitaires, déclare que l’attaque israélienne contre le convoi de la World Central Kitchen (WCK), qu’elle soit intentionnelle ou non, reste un crime.
. Les travaillistes britanniques envisagent de suspendre les ventes d’armes à Israël.
. Chef Andrés : « Ce
n’était donc pas seulement une situation de malchance, où, ‘Oups, nous
avons largué la bombe au mauvais endroit’. Ce que je sais, c’est que nous avons
été ciblés délibérément ».
Et pourtant, ce n’est
pas la première fois que les employés de WCK se retrouvent par erreur sous les
tirs. Sauf que les autres fois, on ne pouvait pas accuser les juifs.
18 avril 2022 – Un missile
russe a détruit le restaurant World Central Kitchen du chef José Andrés,
Yaposhka, à Kharkiv, en Ukraine. Quatre membres du personnel du WCK ont été
blessés.
Combien de reportages ont
couvert ce tragique accident ? Pendant combien de temps les médias en ont-ils
parlé ?
Les Juifs, on ne leur pardonne rien.