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LES JUIFS SONT DIFFERENTS
Le journaliste Suédois Bostrom ne
hait pas les Juifs.
Il pense seulement qu'ils sont
différents.
Par Yair
Lapid
www.YnetNews.com, émanation
de Yédiot Ah'oronot – le 25/10/09
Traduit et adapté par Albert Soued pour www.nuitdorient.com
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Je suis
supposé interviewer le journaliste suédois Donald Bostrom à la prochaine Convention
des Médias qui se tient très prochainement à Dimona (Israël). Mais peut-être
qu'on s'attend à ce que je monte sur le plateau et que je lui lance mon poing à
la figure ?
Bostrom
est le journaliste qui a publié un article infâmant, accusant les forces armées
d'Israël d'avoir recueilli des organes sur les cadavres de Palestiniens. Il
s'agit bien sûr de la "calomnie de service" de la pire espèce.
Cependant, Bostrom, qui n'a jamais vu de tels cadavres et qui est incapable
d'apporter la moindre preuve de ses affirmations, en dehors de quelques rumeurs
sauvages à Gaza, prétend qu'on doit vérifier le sujet. Il dit que du moment
qu'on en parle, son devoir est de publier les dires. Et maintenant on m'a
chargé de la désagréable mission d'expliquer à Bostrom qu'il ne comprend pas
comment la presse fonctionne en temps de guerre.
Selon
Bostrom, la liberté d'expression signifie que si quelqu'un ment, le journaliste
n'a pas à vérifier la vérité. Il doit plutôt publier le mensonge de la manière
la plus équilibrée (1)
Des
journalistes comme Bostrom ne mentent jamais; ils rapportent simplement la
vérité qui sort de la bouche des menteurs.
Si vous
parvenez un moment à vous détendre et à lire en toute objectivité l'histoire
publiée par Bostrom, vous verrez qu'elle est le résultat d'une incompréhension
(2). Selon la loi Israélienne, toute personne atteinte par un tir israélien doit être examinée post
mortem. Ceci est
un des moyens mis en œuvre pour établir la vérité. Quand les Bostrom du monde
entier nous appellent à propos d'un mort, nous souhaitons leur fournir des
réponses exactes. Qui l'a tué ? Dans quelles circonstances ? Quand ?
Or les Palestiniens
ont vu des cadavres avec des marques de suture sur le corps et n'ont pas
compris l'examen "post mortem" accompli. Pourquoi ces incisions se
sont-ils demandés ? Atteint par une balle, il est mort. Cela suffit pour eux.
Alors les rumeurs ont commencé à circuler. Et le département des relations
publiques du Hamas y a trouvé une excellente source de propagande pour épater
les médias. Et Bostrom était en demande.
De
Goldstone à Bostrom, Israël est toujours critiqué de la même manière, parce que
les témoins Palestiniens n'ont que le mensonge à la bouche. Ils ont compris que
la guerre avait lieu non seulement sur le terrain, mais devant les millions de
postes de Télévision. Selon leur point de vue, si on nous autorise à utiliser
des bombes au phosphore (3), ils sont autorisés à mentir. C'est l'arme
habituelle du faible, bon marché, efficace, sans risque et admettons-le, cette
arme fait mal, terriblement mal !...
Bostrom
est-il antisémite pour cela ? Bien sûr que oui! Le sait-il ? C'est une autre histoire.
Je parierais que si on le soumettait à un polygraphe de vérité, l'aiguille ne
dévierait pas. Il ne nous hait pas. Il pense seulement que nous sommes
différents.
Il est
difficile de l'accuser. Nous sommes à l'origine de cette perception des autres que
nous sommes différents. Pendant 2000 ans, nous nous sommes habillés
différemment, cru en un D. différent, célébré des fêtes différentes et, de plus,
nous avons insisté pour dire à tout un chacun que nous étions totalement
différents. Les gens finissent par vous croire. Or la question de la différence
est à double tranchant. D'un côté, lorsque nous disons que nous sommes
différents, nous envoyons un message pour dire que nous sommes meilleurs. D'un
autre côté, les gens préfèrent ceux qui leur ressemblent, et, de plus, ils ont
tendance à penser les autres en fonction d'eux-mêmes. "Si les Juifs
sont différents, rien n'est impossible avec eux. Ils peuvent être si
intelligents qu'ils percent les mystères du ribosome; mais ils peuvent être
aussi des truands qui subtilisent 50 milliards en fonds de retraite; mais aussi
si cruels… qu'ils enlèvent des organes sur les cadavres. Peut-on savoir avec
eux après tout ?" se disent-ils.
Ce qui est
le plus pénible, c'est que nous sommes placés ainsi dans la même catégorie que
ceux qui mentent. Les antisémites ignorants.
Les gens
aiment faire des classements, car c'est plus facile et plus commode. Quelle
différence y a-t-il entre des Suédois et des Norvégiens? Mes meilleurs amis
sont blonds, mais comment différencier l'un de l'autre ? Qui peut faire la
différence entre un Japonais et un Coréen, entre un Tutsi et un Hutu, entre un
Bolivien et un citoyen du Paraguay ? Or tous ces peuples ont été impliqués dans
des guerres beaucoup plus cruelles et meurtrières que celle entre nous et les
Palestiniens. Des guerres qui ont entraîné des millions de morts et qui ont
duré de nombreuses années. Au total 7000 Palestiniens sont morts en 62 ans de
conflit (4). Ceci correspond à 1 jour de conflit dans la vallée bolivienne du
Chaco et 2 heures de conflit au Ruanda…
Dans un
monde où vous avez 1000 chaînes de TV, du fond givré de Stockholm, nous
paraissons tous les mêmes: teint sombre et mat, en sueur, et tirant l'un sur
l'autre.
De son
point de vue, l'histoire racontée par Bostrom n'est pas à propos de Juifs et
Arabes, mais plutôt une histoire d'un endroit terrible où chacun se conduit
comme une bête.
Son
antisémitisme ne vient pas de préjugés, mais de l'ignorance.
Les
nouveaux antisémites se déchargent du devoir de rechercher les faits, car, pour
eux, nous ne sommes qu'"une histoire à raconter". Qu'elle soit vraie
ou fausse, et même si c'est impossible qu'elle soit vraie. Ils disent
"c'est toujours possible", même si cela crève les yeux que c'est
impossible.
Ils
n'écrivent pas une version nouvelle des "Protocoles des Sages de
Sion". Ils pensent tout simplement que leur devoir de journaliste est
"de rapporter et de publier". Bostrom ne rejette pas la possibilité
que nous sommes susceptibles de commettre des crimes contre l'humanité du type
nazi, parce qu'il ne veut pas comprendre qu'Israël est une démocratie
occidentale éclairée qui se bat pour son existence dans un Orient sauvage. Il
ne fait pas la différence entre le manque de morale de l'Islam radical et les
principes moraux qui sont le fondement de l'état d'Israël. Il ne discerne pas
la différence entre un régime où la loi prévaut et un autre où c'est la haine
qui domine. Il ne voit pas de différence entre un état qui a nommé une
commission du nom de Winograd et qui se vérifie et contrôle en permanence et un
groupe terroriste sans foi ni loi qui se permet le droit de calomnier et de
ternir l'image d'autrui.
Je ne suis
pas en train d'argumenter que tout ce que nous faisons dans les territoires est
correct et justifié. J'ai déjà écrit en son temps que la mort d'enfants à Gaza était immoral et
impardonnable. Mais il y a une différence fondamentale, irréfutable entre des
erreurs tragiques non voulues qui arrivent en temps de guerre et la perversité
non discriminatoire de l'Islam radical en guerre.
En fin de
compte, deux phrases. Nous pouvons effacer nos ennemis de la surface de la
terre, mais jamais nous ne le ferons. Nos ennemis peuvent nous anéantir tous,
s'ils en ont la possibilité, et ils le feront sans hésiter.
Alors que
vais-je dire à Bostrom à Dimona ? Je lui dirai simplement qu'il est un
antisémite.(5)
Notes
(1) par
exemple, un démenti faiblard qui ne parvient pas convaincre quiconque
(2) ndt:
je dirais "ignorance, manque de culture, désinvolture, manque d'esprit
critique, ou tout simplement absence totale de conscience professionnelle"
d'une nouvelle génération de journalistes affamés de sensationnel ou pressés
par leur rédaction à la recherche d'infos qui puissent épater….
(3) ndt:
pour illuminer les lieux d'impact et être plus précis dans les tirs de nuit.
(4) ndt:
contre près de 22 000 Israéliens.
(5) ndt:
J'avais 17 ans, bachelier frais émoulu, me prélassant en ce mois de juillet des
années 50, sur la plage de sable fin de Cannes, à côté d'une naïade blonde dont
j'ai oublié le nom, mais dont j'ai la photo. "Arrêtes cette grimace!
" me dit-elle "tu as l'air d'un Juif"