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Le Discours de Stephen Harper sur l'Antisémitisme
Discours du 1er ministre
du Canada, Stephen Harper, discours sur l’antisémitisme, prononcé devant des
dizaines de personnalités politiques internationales.
1er novembre 2010.
Adaptation en français par JSSNews revue par www.nuitdorient.com
Il y a deux semaines, j’ai visité
l’Ukraine pour la première fois. Sur la place du massacre de Babi Yar, je
me suis rendu compte que je me tenais debout, dans un endroit où le mal, dans
sa forme la plus cruelle, la plus obscène et la plus grotesque, avait été
déclenché. Et tandis qu’un mal de cette ampleur est indescriptible et inimaginable,
il n’en est pas moins un fait réel, une réalité.
C’est un fait historique. Et c’est
une réalité de notre nature qui fait que les humains peuvent choisir d’être
inhumains. Tel est le paradoxe de la liberté. Ce redoutable pouvoir avec
l’énorme responsabilité de choisir entre le bien et le mal.
N’oublions pas que même pendant
les heures les plus sombres de l’Holocauste, les hommes étaient libres de
choisir le bien. Et certains l’ont fait. C’est la reconnaissance éternelle des
Justes parmi les Nations. Et n’oublions pas que même aujourd’hui, il y a ceux
qui voudraient choisir le mal et créer un nouvel holocauste. Ils le feront si rien n’est fait pour les
arrêter. Le défi est aujourd’hui juste
devant nous. En réponse à cette résurgence de l’ambivalence morale sur ces
questions, nous devons parler clairement.
Les commémorations de la Shoah ne
sont pas seulement un acte de reconnaissance historique. Elles doivent
également être comprises et créer un engagement. Il faut comprendre que ces
mêmes menaces existent aujourd’hui. Et s’engager à ce que la responsabilité de
tous soit éveillée pour lutter contre ces menaces.
Aujourd’hui, dans de nombreuses
régions du monde, les juifs sont de plus en plus soumis à des aces de vandalisme,
à des menaces, aux insultes et aux mensonges d’un autre temps. Permettez-moi d’attirer
votre attention sur certaines tendances particulièrement inquiétantes.
L’antisémitisme a gagné sa place
dans nos universités. Les étudiants juifs y sont attaqués. Et, à l’ombre d’une
idéologie haineuse à vocation mondiale, celle qui vise la patrie juive comme un
bouc émissaire, les juifs sont sauvagement attaqués partout dans le monde –
comme de manière épouvantable à Mumbai en 2008.
Nous avons déjà vu tout cela, dans
le passé. Et nous n’avons aucune excuse à la complaisance. En fait, nous avons
le devoir de prendre des mesures. Et pour cela, nous devons commencer par
balayer devant notre propre porte.
Au Canada, nous avons pris un
certain nombre de mesures pour évaluer et combattre l’antisémitisme. Mais bien
sûr nous devons aussi lutter contre l’antisémitisme au-delà de nos frontières.
Nous devons reconnaître que, tandis que sa substance est aussi grossière
qu’elle l’était par le passé, sa méthode de contagion est maintenant plus
sophistiquée. En exploitant les idéologies disparates antisémites,
anti-américaines et anti-occidentales, l’antisémitisme moderne vise le peuple
juif, en ciblant la nation juive. L’antisémitisme moderne vise Israël, l'accusant
d’injustice et de conflit dans le monde et, de manière perverse, il utilise la
langue des droits de l’homme pour le faire.
Nous devons sans relâche dénoncer
ce nouvel antisémitisme tel qu’il est. Bien sûr, comme tout pays, Israël peut
être soumis à la critique. Et comme tout pays libre, Israël se soumet à de
telles critiques – c’est d’ailleurs un débat nécessaire pour la santé de la
démocratie. Mais quand Israël, le seul pays au monde dont l’existence même est
aujourd’hui menacée, est conspué de manière constante, critiqué et dénoncé, il
me semble que nous sommes moralement obligés de prendre position. La Diabolisation, les "Deux poids, deux mesures",
la Délégitimation, les 3 D, c’est notre
responsabilité que de leur tenir tête.
Parce que j’ai des meurtrissures à
montrer, je sais en fait qu’à l’Organisation des Nations Unies ou dans toute
autre instance internationale, la chose la plus facile à faire est d’arriver simplement
sur l’estrade et de colporter cette fameuse rhétorique anti-israélienne, pour
prétendre être honnête. Il y a beaucoup à gagner en étant anti-israélien. Mais
aussi longtemps que je serais 1er Ministre, que ce soit à l’ONU, à
la Francophonie ou n’importe où ailleurs, le Canada se dressera contre cela,
quel qu’en soit le coût. Non seulement parce que c’est la bonne chose à faire,
mais aussi parce que l’histoire nous montre, et l’idéologie de la foule
anti-israélienne nous le dit aussi, que ceux qui menacent l’existence du peuple
juif sont, à plus long terme, un menace pour nous tous.
J’ai déjà parlé du paradoxe de la
liberté. C’est la liberté qui nous rend humains. Que cela nous mène à
l’héroïsme ou à la dépravation dépend de la manière dont nous utilisons cette
liberté.
Nous sommes des citoyens libres,
mais aussi les représentants élus des peuples libres. Nous avons le devoir
solennel de défendre les plus vulnérables, pour vaincre l’agresseur, pour protéger
et promouvoir la dignité humaine, chez nous et à l’étranger. Aucun de nous ne
sait si nous aurions choisi de faire le bien, dans des circonstances extrêmes,
comme ce fut le cas pour les Justes. Mais nous le savons aujourd’hui, il y a
ceux qui choisissent de faire le mal, si nous leurs laissons les mains libres.
Ainsi, nous devons utiliser notre liberté maintenant, pour les combattre, eux
et leur antisémitisme, tous les jours.
Notre travail ensemble est un
signe d’espoir, tout comme l’existence et la survie de la patrie juive est un
signe d’espoir. Et c’est dans ces moments que l’histoire ne doit pas servir à
avertir, mais à inspirer. Comme je l’ai dit lors du 60ème anniversaire
de sa fondation, l’État d’Israël est apparu comme une lumière, dans un monde
émergeant de l’obscurité profonde. Contre toute attente, la lumière ne s’est
pas éteinte. Elle illumine vivement, soutenue par les principes universels
qu’ont adoptés toutes les nations civilisées – la liberté, la démocratie, la
justice.
En travaillant plus étroitement
ensemble, dans notre famille des nations civilisées, nous affirmons et
renforçons ces principes. Et nous déclarons notre foi dans l’avenir de
l’humanité, dans la puissance du bien sur le mal.
The following
is excerpted from Prime Minister Stephen Harper’s speech on Parliament Hill
Monday to a gathering of international parliamentarians and experts attending a
conference on combating anti-Semitism
November 1st,
2010
Two weeks ago I
visited
It is a fact of
history. And it is a fact of our nature – that humans can choose to be inhuman.
This is the paradox of freedom. That awesome power, that grave responsibility –
to choose between good and evil.
Let us not forget
that even in the darkest hours of the Holocaust, men were free to choose good.
And some did. That is the eternal witness of the Righteous Among the Nations.
And let us not
forget that even now, there are those who would choose evil, and would launch
another Holocaust, if left unchecked. That is the challenge before us today.
In response to
this resurgence of moral ambivalence on these issues, we must speak clearly.
Remembering the
Holocaust is not merely an act of historical recognition. It must also be an
understanding and an undertaking. An understanding that the same threats exist
today. And an undertaking of a solemn responsibility to fight those threats.
Jews today in
many parts of the world and many different settings are increasingly subjected
to vandalism, threats, slurs, and just plain, old-fashioned lies.
Let me draw your
attention to some particularly disturbing trends.
Anti-Semitism has
gained a place at our universities, where at times it is not the mob who are
removed, but the Jewish students under attack. And, under the shadow of a
hateful ideology with global ambitions, one which targets the Jewish homeland
as a scapegoat, Jews are savagely attacked around the world – such as, most
appallingly, in Mumbai in 2008.
We have seen all
this before. And we have no excuse to be complacent. In fact we have a duty to
take action. And for all of us, that starts at home.
In
Harnessing
disparate anti-Semitic, anti-American and anti-Western ideologies, it targets
the Jewish people by targeting the Jewish homeland,
We must be
relentless in exposing this new anti-Semitism for what it is. Of course, like
any country,
And I know, by
the way, because I have the bruises to show for it, that whether it is at the
United Nations, or any other international forum, the easy thing to do is
simply to just get along and go along with this anti-Israeli rhetoric, to
pretend it is just being even-handed, and to excuse oneself with the label of
“honest broker.” There are, after all, a lot more votes, a lot more, in being
anti-Israeli than in taking a stand. But, as long as I am Prime Minister,
whether it is at the UN or the Francophonie or anywhere else,
Earlier I noted
the paradox of freedom. It is freedom that makes us human. Whether it leads to
heroism or depravity depends on how we use it.
We are free
citizens, but also the elected representatives of free peoples. We have a
solemn duty to defend the vulnerable, to challenge the aggressor, to protect
and promote human dignity, at home and abroad. None of us knows whether we
would choose to do good, in the extreme circumstances of the Righteous. But we
do know there are those today who would choose to do evil, if they are so
permitted. Thus, we must use our freedom now, and them and their anti-Semitism
at every turn.
Our work together
is a sign of hope, just as the existence and persistence of the Jewish homeland
is a sign of hope. And it is here that history serves not to warn but to
inspire.
As I said on the
60th anniversary of its founding, the State of Israel appeared as a light, in a
world emerging from deep darkness. Against all odds, that light has not been
extinguished. It burns bright, upheld by the universal principles of all
civilized nations – freedom, democracy, justice.
By working
together more closely in the family of civilized nations, we affirm and
strengthen those principles. And we declare our faith in humanity’s future, in
the power of good over evil.