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L'Alarmante Poussée de l'Europe pour Isoler
Israël
Par Alan Dershowitz, Professeur de droit, titulaire de la
chaire Felix Frankfurter
à la Faculté de Droit de Harvard. Il est diplômé du Brooklin
College et de la Faculté de Droit de l'Université de
Yale. Son plu
récent ouvrage est autobiographique : Taking the Stand : My Life in the Law.
16/03/2014
Traduction française, par Menahem Macina, de « Europe's Alarming Push to Isolate Israel », sur le site Newsmax, 11 mars 2014. [Les liens ont été ajoutés par le traducteur.]
Quand le Président Barack Obama a mis en garde contre des retombées internationales, au cas où Israël n'adopterait pas la dernière proposition de paix américaine pour le Proche-Orient, Newsmax a demandé au professeur de Droit d'Harvard, Alan Dershowitz, de commenter la rumeur croissante d'un boycott européen d'Israël.
- Pourquoi tant de descendants
des Nazis et de collaborateurs des Nazis qui nous ont valu l'Holocauste, déclarent-ils
à nouveau la guerre aux Juifs ?
- Pourquoi assistons-nous à une
telle recrudescence de l'antisémitisme et d'un antisionisme irrationnel virulent
en Europe occidentale ?
Pour répondre à ces questions, il faut d'abord exposer un mythe. Il s'agit du mythe dont sont responsables les Français, les Hollandais, les Norvégiens, les Suisses, les Belges, les Autrichiens, et beaucoup d'autres Européens occidentaux, selon qui l'Holocauste fut uniquement l'œuvre des Nazis allemands, aidés peut-être par certains collaborateurs polonais, ukrainiens, lettons, lithuaniens et estoniens.
C'est faux.
L'Holocauste a été perpétré par des Européens – par des sympathisants et collaborateurs des Nazis, qui étaient Français, Hollandais, Norvégiens, Suisses, Belges, Autrichiens, et autres nationaux européens, de l'Ouest comme de l'Est.
- Si le gouvernement français n'avais pas déporté vers les camps de la mort plus de Juifs que ce qui leur était demandé par les occupants allemands ;
- Si tant de Hollandais et de Belges, ainsi que des responsables gouvernementaux, n'avaient pas collaboré aux rafles de Juifs ;
- Si tant de Norvégiens n'avaient pas soutenu Quisling ;
- Si les responsables gouvernementaux et les banquiers suisses n'avaient pas exploité les Juifs ;
- Si l'Autriche n'avait pas été plus nazie que les Nazis,
l'Holocauste n'aurait pas fait autant de victimes juives.
A la lumière de la complicité largement étendue de l'Europe dans la destruction des Juifs européens, l'antisémitisme et l'antisionisme irrationnellement haineux et dominant qui a émergé dans toute l'Europe de l'Ouest à l'encontre d'Israël ne devrait surprendre personne.
"Oh non !" entendons-nous s'exclamer les apologistes européens. "Notre position est différente. Nous ne haïssons pas les Juifs. Nous haïssons seulement leur état-nation. De plus, les Nazis étaient de droite. Nous sommes de gauche, nous ne pouvons donc pas être antisémites".
Quelle absurdité !
L'extrême gauche a un passé d'antisémitisme aussi profond et durable que l'extrême droite. La ligne qui va de Voltaire, Karl Marx, Levrenti Beria, Robert Faurisson, jusqu'aux flagellateurs de l'extrême gauche israélienne d'aujourd'hui est aussi droite que celle qui va de Wilhelm Marr, aux persécuteurs d'Alfred Dreyfus, jusqu'à Hitler.
Les Juifs d'Europe ont toujours été écrasés entre les « Noir » et les « Rouge », victimes de l'extrémisme, qu'il s'agisse de celui de l'ultranationalisme de Khmelnitsky, ou de l'extrême antisémitisme de Staline.
"Mais certains des plus virulents antisionistes sont Juifs, tel Norman Finkelstein, voire Israéliens, comme Gilad Atzmon. Ils ne peuvent sûrement pas être antisémites !" vous dit-on.
Et pourquoi pas ? Gertrude Stein et Alice Toklas ont collaboré avec la Gestapo. Atzmon, un gauchiste extrémiste, se décrit comme un juif atteint de haine de soi et fier d'être tel, et il admet que ses idées dérivent d'un célèbre antisémite.
Il nie que l'Holocauste soit historiquement prouvé, mais il croit que les Juifs peuvent bien avoir tué des enfants chrétiens pour utiliser leur sang dans la confection de la Matzah de Pessach. Il pense aussi qu'il est rationnel d'incendier des synagogues.
Finkelstein croit en une conspiration juive internationale incluant Steven Spielberg, Leon Uris, Elie Wiesel et Andrew Lloyd Webber !
"Mais Israël traite mal les Palestiniens", insistent les apologistes européens "et nous sommes sensibles au malheur des opprimés"
Non ! Vous ne l'êtes pas !
Où sont vos manifestations en faveur des Tibétains, des Géorgiens, des Syriens, des Arméniens des Kurdes, ou même des Ukrainiens ?
Où sont vos mouvements de Boycott, Désinvestissement, Sanctions [BDS].
Où sont vos mouvements de BDS contre les Chinois, les Russes, les Cubains, les Turcs et le régime d'Assad ?
Rien que les Palestiniens, rien qu'Israël ?
Pourquoi ? Ce n'est pas parce que les Palestiniens sont plus opprimés que ces autres groupes. C'est seulement parce que leurs prétendus oppresseurs sont des Juifs et l'état-nation des Juifs. Y aurait-il des manifestations et des campagnes de BDS au profit des Palestiniens, s'ils étaient opprimés par la Jordanie ou l'Égypte ?
Euh, pardon ! Les Palestiniens ont été opprimés par l'Égypte et la Jordanie. Gaza était une prison à ciel ouvert entre 1948 et 1967, quand l'Égypte était la force d'occupation. Et vous souvenez-vous de Septembre-Noir, la répression durant laquelle la Jordanie tua plus de Palestiniens qu'Israël en cent ans ? Je n'ai pas souvenance de manifestations ni de campagne BDS. Il n'y en eut point, en effet.
Quand des Arabes occupent ou tuent des Arabes, les Européens n'y prêtent aucune attention. Mais quand Israël ouvre une usine de sodas à Maale Adoumim, qui, comme les Palestiniens eux-mêmes le reconnaissent, restera en possession d'Israël, dans tout futur accord de paix, Oxfam se sépare de Scarlett Johansson, parce qu'elle fait de la publicité pour une firme de sodas qui emploie des centaines de Palestiniens.
Souvenez-vous qu'Oxfam a fourni "aide et soutien matériel" à deux groupes terroristes anti-Israël, selon un groupe de juristes israéliens sis à Tel Aviv.
L'hypocrisie de tant d'extrémistes de gauche serait choquante, si elle n'était pas prévisible sur la base de l'histoire sordide du traitement infligé aux Juifs par l'Europe de l'Ouest.
Même l'Angleterre, qui était dans le bon camp au cours de la guerre contre le nazisme, a une longue histoire d'antisémitisme, depuis l'expulsion des Juifs en 1290, jusqu'au célèbre Livre Blanc de 1939, qui empêcha les Juifs d'Europe de chercher asile loin des nazis dans la Palestine mandataire. Et l'Irlande qui avait hésité [sur le parti à prendre] dans la guerre contre Hitler, peut s'enorgueillir de la rhétorique anti-israélienne la plus virulente.
La simple réalité est que l'on ne peut comprendre l'actuelle
guerre de la gauche d'Europe occidentale contre l'état-nation du peuple juif,
sans reconnaître d'abord la très longue guerre
européenne contre les Juifs eux-mêmes.
Théodore Herzl avait compris l'omniprésence et l'irrationalité de l'antisémitisme européen, ce qui l'a amené à la conclusion que la seule solution du problème juif de l'Europe était, pour les Juifs européens de quitter ce bastion de la haine antijuive et de retourner à leur patrie d'origine, qui est aujourd'hui l'État d'Israël.
Rien de tout cela n'a pour but de nier les imperfections d'Israël ou la critique qu'il mérite pour telle ou telle de ses politiques. Mais ces imperfections et ces critiques méritées, ne peuvent constituer même un début d'explication et moins encore de justification de la haine disproportionnée à l'encontre de l'état-nation du peuple juif, ainsi que du silence disproportionné sur les imperfections et les critiques méritées qui sont le fait d'autres nations et groupes – y compris les Palestiniens.
Il n'est pas
question non plus de nier que beaucoup d'individus européens et certains pays
d'Europe occidentale ont refusé de succomber à la haine contre les Juifs ou
leur état. C'est le cas de la République tchèque. Mais
beaucoup trop d'Européens occidentaux sont aussi irrationnels dans leur haine
envers Israël, que leurs ancêtres le furent à l'égard de leurs voisins juifs.
En tant qu'auteur, Amos Oz a émis l'observation pertinente que les murs de l'Europe de ses grands-parents étaient couverts de graffiti disant : "Juifs, allez en Palestine !", et qu'ils disent maintenant : "Juifs, partez de Palestine !" – entendez : Israël.
Qui ces fanatiques Européens occidentaux croient-ils tromper ? Uniquement des idiots qui veulent être trompés, pour pouvoir nier qu'ils manifestent des nouvelles variantes des vieux préjugés de leurs grands-parents.
Toute personne objective, à l'esprit ouvert, clairvoyante et au cœur généreux, doit voir le "deux poids, deux mesures" appliqué à l'état-nation du peuple juif. Ceux qui commettent cette injustice sont les descendants de ceux qui ont infligé le "deux poids, deux mesures mortel" aux Juifs d'Europe dans les années 1930 et 1940.
Honte
à eux !