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Une Haine Atavique
et Congénitale
Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
21/03/18
Partout dans le monde, on note une forte recrudescence
de cette haine ancestrale qu’on appelle « antisémitisme » ou « antisionisme ».
Bien que ces termes n’aient pas la même
signification, cette haine vise tous les Juifs. Etymologiquement,
l’antisémitisme concerne une aversion pour tous les « fils de Shem », fils de Noé qui a engendré des habitants du
Moyen Orient, lesquels ont embrassé par la suite la foi monothéiste d’Abraham.
L’antisionisme est une aversion pour tous ceux
qui reviennent à Sion, comme la colombe revient à son nid, c’est à dire tous
ceux qui reconstituent « une nation juive » autour de Jérusalem.
L’antisionisme est une forme récente d’antisémitisme, puisqu’elle suppose
un exil et le retour de cet exil, concrétisé par la création de l’état d’Israël
en 1948 et qui perdure déjà depuis 70 ans.
La nation hébraïque est née il y a plus de 30
siècles autour d’une alliance avec un Dieu unique et de l’observance de dix
commandements. De ce fait, considérée comme une nation « à part »,
les autres nations d’Occident comme d’Orient, païennes ou polythéistes, commencent
à lui chercher querelle en mainte occasion. Il y a 20 siècles le judaïsme
engendre une autre religion monothéiste autour d’un messie sacrifié sur la
croix pour sauver l’humanité, la chrétienté, qui édulcore les textes de la foi
originelle, puis commence à lui vouer une aversion particulière, du fait qu’elle
perdure sans se transformer. Puis au bout de 7 siècles naît en Orient l’Islam,
une autre religion monothéiste, qui modifie sensiblement les textes de la foi
originelle, puis lui voue aussi une aversion certaine, car cette religion
nouvelle, étant aussi une entité politique, cherche à convertir le monde entier
à ses croyances et à son mode de vie.
Ces aversions envers le judaïsme originel se
sont progressivement transformées en haine mortelle, entraînant des massacres,
des « pogroms » et des « holocaustes »… Plus de la moitié
de l’humanité est impliquée depuis des siècles dans ce rejet implacable de l’autre,
Juif. Au point qu’on peut se demander si les cellules nerveuses n’ont pas créé de
nouvelles connections entre le cerveau et le cœur de ces populations, véhiculant
cette affection mortifère. La haine serait devenue atavique, congénitale et
incontrôlable.
Selon l’époque et les circonstances, elles est de droite ou de gauche, elle fait appel aux
théories du complot ou à des mythes étranges et ravageurs qui sont colportés
ici ou là. Elle invente de faux écrits, devenus des « tweets »
aujourd’hui, impliquant les Juifs ou les
Israéliens. Comme une bête qui se camoufle, elle s’adapte au lieu et au moment.
Pourtant, partout de bonnes âmes cherchent à
juguler cette haine. En Allemagne on a pris des textes qui sanctionnent
sévèrement sur les plans pénal et financier tout propos ou acte antisémite. En France
on vient de légiférer pour alourdir les sanctions, notamment contre les écarts antisémites
rencontrés sur les réseaux sociaux. L’Union européenne cherche à obliger les enseignes
telles que Facebook, Twitter, Youtube et Google à renforcer leur contrôle sur internet.
Les 19 et 21 mars 2018, plus de 1 000
personnalités politiques, culturelles, religieuses et dirigeants de tous les
niveaux de la société civile se sont réunis à Jérusalem au Forum mondial de
lutte contre l’antisémitisme, la conférence la plus importante du monde contre
l’antisémitisme et d’autres formes de haine, pour élaborer une stratégie et une
politique en tant que moyens de réponse. (voir www.gcfa2018.org)
Certes, il s’agit de très bonnes
mesures pour endiguer le tsunami, mais on peut se demander si ce mal millénaire
n’est pas trop profond et trop incrusté pour qu’on puisse réellement le guérir.
Le physicien britannique Stephen Hawking,
entretenait des relations publiques tendues avec Israël et était franchement
antisioniste. Pourtant pour se propulser an niveau des génies scientifiques, il
lui a bien fallu profiter des cours de son maître juif, Sciama,
et des découvertes d’un israélien, Jacob Bekenstein. Lui-même disait en juillet 2017 : « Je crains que l’évolution n’ait intégré la
cupidité et l’agressivité au génome humain ». Il
aurait pu ajouter l’antisémitisme ou l’antisionisme.
De même le philosophe Emile Chartier,
connu sous le pseudonyme « Alain » a eu la franchise de reconnaître
son « antisémitisme » tout en avouant ne pas en comprendre les raisons
ou la cause. J’ai été moi-même témoin de cet atavisme. Un collègue, ingénieur
dalmate, un jour se sentant en confiance, s’approche de mon oreille pour qu’on
ne l’entende pas : « Mr Soued,
je n’aime pas les Juifs, mais je ne sais pas pourquoi… ! »