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La Haine Judéo-Sioniste en France
Par Freddy Eytan
22/2/19
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Le Président Macron a
reconnu l’échec du combat contre l’antisémitisme et appelle maintenant à des
actes. Sans doute, mieux vaut tard que jamais.
Certes, l’aveu de la part du président français
est courageux et encourageant, mais il a été entendu à plusieurs reprises
par ses prédécesseurs. La recrudescence des actes antisémites est criante
et dépasse tout entendement.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais les
Juifs de France n’avaient connu une menace aussi pesante sur leur avenir.
Les attentats et les actes antisémites les inquiètent profondément.
Contrairement aux promesses des autorités françaises,
les actes antisémites augmentent chaque jour. Cette recrudescence dangereuse
est le résultat d’une incitation à la haine permanente de la part de nos détracteurs.
Des mensonges et des calomnies et des voix pour la délégitimation et le boycott de l’Etat juif sont entendus
par les prêcheurs dans les mosquées, par des professeurs dans les universités,
dans certains médias et sur les sites internet.
Comment ne pas lancer un cri d’alarme et de
pointer du doigt l’origine du Mal ? Pourquoi ne pas dire la vérité sur les
auteurs ? Ne sont-ils pas en majorité des jeunes musulmans intoxiqués par
la radicalisation et influencés par une incitation à la haine, y compris dans
les prisons de France ? Fallait-il attendre 48 heures pour identifier l’agresseur
d’Alain Finkielkraut ? La police ne sait-elle pas que les salafistes
portent une barbe sans moustache ? Stupéfiante aussi la réaction du philosophe
qui ne souhaite pas porter plainte et qui veut comprendre le phénomène. Comprendre
quoi ? La fascination des intellectuels de gauche depuis Foucault et Sartre
pour l’islam politique ? Des Ayatollahs ? Du soutien d’une certaine extrême
gauche pour l’islamisme ? Que les insultes sont encouragées par des islamo-gauchistes
au sein des Gilets-jaunes ? N’a-t-il pas entendu les propos de ce méchant
salafiste le menaçant de mort ? De l’égorger ? De
chasser les Juifs de France car ce pays est maintenant à eux ?
Désormais, ils pensent que la France leur
appartient et qu’ils sont devenus les propriétaires. Dans ce contexte alarmant,
cessons donc de réfléchir, de philosopher, ou de manifester après chaque grave
incident, car il est temps vraiment de passer aux actes. Adopter des lois
radicales et jeter en prison par un tribunal spécial tous les auteurs des actes
anti judéo-sionistes.
Le président Macron au dîner du CRIF, le 20 février 2019
Le président Macron a annoncé que la France allait endosser la
définition de l’alliance internationale pour la mémoire de l’holocauste (IHRA),
une organisation intergouvernementale fondée en 1998 qui intègre l’antisionisme
dans la définition de l’antisémitisme. Toutefois, nous apprenons que ce texte
n’est pas contraignant et il s’agit seulement de recommandations. Si selon Macron « l’antisionisme est une des formes modernes de
l’antisémitisme » pourquoi ne pas modifier la législation dans ce sens ?
Certes, il est légitime de critiquer la politique
d’un gouvernement mais comment lutter contre la vague anti judéo-sioniste quand
l’incitation à la haine à l’égard d’Israël et des Juifs prend des proportions
incalculables ? Quand la haine va jusqu’à s’en prendre à la profanation des
cimetières, aux morts, comme pour tuer le Juif une seconde fois.
La communauté juive est la plus importante de la
diaspora en Europe. Structurée depuis Napoléon, elle est héritière de
souffrances, de pogroms et de la Shoah, elle doit se défendre et être défendue.
Elle est profondément française et européenne mais revendique légitimement le
droit à la différence. Comment peut-elle gommer un passé millénaire, se
détacher de l’appartenance au peuple du Livre ? Comment rompre avec la
tradition et pourquoi couper ses liens avec les Juifs d’Israël ? Comment ne pas
être solidaires de l’Etat d’Israël et ne pas le défendre dans les moments de
crise et de conflits ?
Les Juifs forment une grande famille, un groupe
humain et humaniste qui se caractérise par la conscience de son unité et la
volonté de vivre en commun : Juifs de la diaspora avec les Juifs de l’Etat
d’Israël. Les Juifs sont une nation, mais ils ne sont pas une nation comme les
autres. En dépit de la dispersion à travers les continents, les Juifs demeurent
un peuple uni, solidaire et structuré malgré leurs divergences d’opinion et les
multiples facettes socio-économiques qu’ils représentent. La nation juive a
toujours eu une vocation universelle d’union, de rassemblement, de solidarité
et de respect envers l’Etat, la laïcité, les religions, la Justice et les
droits de l’Homme. J spécificité est unique. Contrairement à d’autres
communautés, elle n’est pas sectaire et ne souhaite pas devenir missionnaire.
Les Juifs, venus d’Europe de l’Est ou après la
décolonisation des pays du Maghreb, se sentaient d’abord français et la France
était leur havre d’accueil et le pays des libertés par excellence. Depuis leur
arrivée en France, ils se sont intégrés et ont prouvé une loyauté exemplaire.
Ils ne peuvent gommer du jour au lendemain leurs racines françaises. Elles sont
profondes, elles datent du début de l’ère chrétienne.
Les Juifs attendent de véritables actes
Les Juifs français
aiment la France et Israël. La question d’un double amour dans l’âme juive,
pour sa patrie spirituelle et sa patrie temporelle, date de l’exode des Hébreux
après la destruction du Temple de Jérusalem. On retrouve des philosophes et
poètes qui aimaient profondément leur pays natal et tout autant que Jérusalem.
Ce double amour ne leur posait pas de problème car l’affection que l’on ressent
pour son père ne diminue en rien celle que l’on éprouve pour sa mère.
Cependant, les Juifs de France souhaitent être
rassurés par les autorités, non seulement par des déclarations mais aussi par
des actes. Circuler librement dans les rues avec une kippa ou un talith sans
être agressés par des voyous. Envoyer leurs enfants à l’école en toute
tranquillité sans être insultés de « sale juif » ou de « youpin ». Pouvoir
mener une vie normale et paisible et gommer une fois pour toutes les
profanations des cimetières, des graffitis et des croix gammées sur les murs
des synagogues de Paris et de province.
Il est temps aussi que les dirigeants de la
communauté musulmane sortent de leurs mosquées et lancent avec les imams des
appels à une véritable intégration et une coexistence plutôt de se dérober des
responsabilités et boycotter tout ce qui concerne Israël.
La France vit actuellement des moments difficiles
sur tous les plans et dans tous les domaines. Si le gouvernement souhaite
vraiment que les Juifs ne partent pas en Israël ou ailleurs, s’il préfère que
les Juifs contribuent à son succès dans la crise économique et sociale, il
devrait apporter des gages, prendre des décisions audacieuses et rassurer la
communauté. Cependant, l’appel de dirigeants israéliens à quitter la France est
déplacée et contreproductive.
Enfin, mettons à l’épreuve le président Macron et attendons donc de véritables actes.