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Réflexions sur
la Notion de "Frontières de 1967"
Par Bertrand Ramas Muhlbach pour Guysen
Israël News
5 juin 2006
Les dissensions
actuelles au sein des institutions palestiniennes portent sur le point de
savoir s’il convient ou non d’établir un territoire palestinien sur les "frontières
de 1967" tel que le suggèrent des prisonniers palestiniens incarcérés dans
les prisons israéliennes.
Le président de
l’Autorité Palestinienne y serait partisan, emportant implicitement
reconnaissance de l’existence de l’Etat d’Israël, alors que, pour sa part, le
premier ministre, membre du Hamas, ne pense pas que la question soit à l’ordre
du jour ni qu’un référendum sur le sujet soit nécessaire.
Ce faisant, les organes politiques palestiniens débattent d’un éventuel projet
de type unilatéral qui, en tout état de cause, ne prend pas en considération la
position de l’Etat Hébreu.
Le problème se pose donc de savoir ce que recouvre la notion de
"frontières de 1967" dans la mesure où la référence est problématique
à un double titre :
- Tout d’abord, elle laisse entendre que, depuis cette date, la Palestine
serait occupée en tant qu’Etat souverain indépendant pré-existant,
c'est-à-dire tel un Etat de Droit, bafoué dans ses prérogatives les plus
élémentaires.
- En outre, l’expression de retour aux "frontières de 1967" sous
entend que l’Etat colonial d’Israël occuperait illégalement la ville de
Jérusalem réunifiée à cette époque, justifiant une restitution aux Palestiniens,
injustement dépossédés, d’une souveraineté au moins partielle sur la capitale.
En réalité et historiquement, les frontières de 1967 n’ont jamais concerné un
état palestinien indépendant (I).
Dès lors, et même s’il reste indispensable de parvenir à un consensus avec le
Peuple Palestinien, la référence à la notion de "frontières de 1967"
ne sauraient justifier une partition de Jérusalem (II).
I - LES FRONTIERES DE 1967 NE CONCERNENT PAS LA
PALESTINE
Le Président de l’Autorité Palestinienne invoque les "frontières de
1967" pour ce qu’il en est des limites géographiques à définir avec l’Etat
d’Israël comme s’il s’agissait des frontières naturelles de l’Etat palestinien.
- En réalité, "les frontières de 1967" n’ont jamais concerné une
Palestine souveraine et indépendante, à défaut de revendications territoriales
spécifiques des Palestiniens à cette époque (A).
- D’ailleurs, les frontières de 1967 concernaient d’autres états souverains en
l’occurrence, la Jordanie et l’Egypte (B).
A - L'ABSENCE DE REVENDICATIONS TERRORIALES SPECIFIQUES DES PALESTINIENS EN
1967
Le Président de l’Autorité Palestinienne cherche dans les "frontières de
1967" une base de négociation des limites géographiques des deux Etats
amenés à coexister.
En réalité, en 1967, les palestiniens n’avaient aucune revendication
territoriale spécifique, faute tout d’abord de disposer de moyens politiques
d’expression, mais surtout de volonté de partager la terre avec une population
juive.
Cette absence d’accord sur le partage de la terre trouve sa source dans la
volonté historique de la nation arabe de constituer un grand ensemble autour du
bassin méditerranéen.
Au début du 20ème siècle, la nation arabe, animée d’un sentiment
national très fort, souhaitait former un état qui ne serait pas organisé ou
géré selon un mode colonial.
Aussi, pour permettre la réalisation de ce dessein, les anglais ont, en 1916,
promis au chérif Hussein de la Mecque de former un royaume arabe indépendant
recouvrant l’ensemble de la péninsule arabique et du Croissant fertile. L’inconvénient
est né de l’implication des Anglais dans la création d’un foyer national juif
en Palestine lors de la déclaration du 2 novembre 1917 du ministre des affaires
étrangères Britannique, Arthur James Balfour. Les Anglais se sont finalement
trouvés contrariés par l’obligation de tenir deux promesses parfaitement
incompatibles :
- d’une part, promesse aux Arabes d’un royaume continu sur le pourtour
méditerranéen
- d’autre part, promesse aux Juifs pour l’établissement d’un foyer national
juif en Palestine
Cette double promesse a été à l’origine d’un imbroglio diplomatique et d’une
profonde frustration de la nation arabe (1).
Ainsi, lorsqu’en 1922, l’Angleterre s’est vu confiée par la Société des Nations
un mandat de préparer un foyer national juif en Palestine, les populations
arabes s’y sont opposées violemment.
Corrélativement, l’immigration massive de populations juives en Palestine au
cours des années suivantes va encore provoquer la colère des populations arabes
locales qui vont la combattre pour empêcher toute implantation juive en Palestine.
Il s’agit là d’un aspect souvent passé sous silence dans les débats sur le
conflit israélo palestinien, mais dans la période qui a entouré la naissance de
l’Etat d’Israël, les populations de Palestine n’étaient pas considérées comme
peuple palestinien, mais comme membres de la communauté arabe, hostiles à toute
présence juive en Palestine (2).
Cette volonté de libérer la Palestine de la présence juive sera incarnée par
Yasser Arafat pendant la guerre de 1948, puis comme fondateur du Fatah au Koweit en 1959, puis lors des attaques terroristes en
Israël, initiées en 1964 par l'Olp.
A l’origine, le conflit israélo arabe a été marqué par les étapes suivantes:
- Le refus par les Arabes de Palestine de la résolution du 29 novembre 1947 de
l’Assemblée Générale de l’ONU concernant le partage de la Palestine
- Les combats menés par Fawzi Al Kawoukji,
chef de l’armée de libération arabe contre les Juifs, lors de la guerre
d’indépendance.
- La déclaration de la guerre par la Transjordanie, l’Egypte, l’Iraq, le Liban
et la Syrie, à l’Etat hébreu le lendemain de la proclamation de l’Etat d’Israël
du 14 mai 1948.
- Les combats menés par la Légion Arabe de Transjordanie qui réussit à s'emparer
du Goush Etzion, territoire
peuplé de Juifs depuis des décennies, et du quartier juif de la vielle ville de
Jérusalem, avant que ne se termine la guerre en 1949.
- Les combats menés par l’armée égyptienne dans le Néguev entre le 14 octobre
1948 et le 7 janvier 1949.
- L’imposition d’un nouveau blocus d’Eilat par Nasser en 1967, et la conclusion
d’alliances militaires avec les autres pays arabes, débouchant sur "la
guerre des 6 jours" en juin 1967
C’est de cette volonté de chasser les Juifs de la terre de Palestine que va
naître progressivement le sentiment national palestinien, parfaitement exprimé
dans l’article 15 de la charte de l’OLP de 1964 (approuvé en 1968):
"Article 15 : La libération de la Palestine est
un devoir national afin de refouler l'invasion sioniste et impérialiste du sol
de la patrie arabe et dans le but de purifier la Palestine de l'existence
sioniste.... La nation arabe se doit de mobiliser tout son potentiel militaire,
humain, matériel et spirituel dans le but d'assister activement le peuple arabe
palestinien dans la libération de la Palestine ....."
Finalement, l‘impossibilité de parvenir à cette éviction du peuple juif amènera
le peuple palestinien à se doter d’organes de représentation. Yasser Arafat
sera alors désigné président du Comité Exécutif par le Conseil National
Palestinien (CNP) et élu Président de l’OLP le 4 février 1969 et cette fonction
sera consacrée par le sommet arabe de Rabat du 26 octobre 1974, à l’occasion
duquel l’OLP sera reconnu par les pays arabes comme le "seul et
légitime représentant du peuple palestinien".
Il n’en demeure pas moins qu’en 1967 les populations arabes de Palestine
n’étaient pas enclines à accepter un quelconque partage de territoire avec les
juifs et les frontières dites de 1967 n’ont jamais été matérialisées par un
quelconque accord territorial passé entre Palestiniens et Juifs.
Bien au contraire, le traumatisme de la défaite de
B - LES FRONTIERES DE 1967 SONT EGYPTIENNES ET JORDANIENNES
La guerre de
A l'instigation des chefs arabes, ces populations sont venues s’établir
notamment en Cisjordanie et sur la bande de Gaza, en prenant le statut de
réfugiés, mais sans volonté de partager la terre avec les Juifs.
En revanche, ils imaginaient avoir la faculté de revenir dans "leurs
foyers" selon la résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations Unies
du 11 décembre 1948 qui précise dans son alinéa 11:
"11. l’assemblée Générale des nations unies
décide qu'il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer
dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins,
et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les
biens de...".
En réalité, cet article, toujours invoqué par les Palestiniens qui
exigent "leur droit au retour", était et est toujours inopposable à
l’Etat d’Israël. En effet, s’agissant d’une résolution de l’Assemblée générale
des Nations Unies et non d’une résolution du Conseil de Sécurité, il a valeur
indicative et non coercitive. En outre, l’application de l’article suppose le
respect de conditions non remplies, telles une condition physique de logement
(dans leur foyer), une condition de délai (le plus rapidement possible), et
bien évidemment une condition tenant aux dispositions d’esprit (volonté de
vivre en paix avec les voisins). N’ayant jamais été animés d’une volonté de
vivre en paix avec leurs voisins, l’article s’est révélé inapplicable aux
Palestiniens.
En tout état de cause, cette prévision tenant au retour des réfugiés n’a pas
conduit les accords d’armistice de 1949 à prévoir un quelconque partage
territorial ou de souveraineté entre l’Etat d’Israël et un Etat palestinien.
L’objet de l'accord passé avec l'Egypte, la
Jordanie, le Liban et la Syrie, avait pour but de "faciliter le passage de
la trêve actuelle à une paix permanente en Palestine" (préambule) et à
"favoriser le rétablissement de la paix permanente en Palestine"
(Article 1).
C’est la raison pour laquelle, la Cisjordanie et la bande de Gaza sont
immédiatement passées sous souveraineté jordanienne et égyptienne.
1° - La bande de Gaza
Le premier accord d’armistice a été signé entre Israël et l’Egypte
le 24 février 1949.
Au terme de cet accord, il était prévu que la frontière internationale entre
Israël et l'Égypte serve de base à la ligne d'armistice, mais que la bande de Gaza
reste sous occupation égyptienne.
Cet accord prévoyait également la nécessité de trouver ultérieurement une
solution avec la population palestinienne locale. Sur ce point, l’accord
indique que "la ligne de démarcation ne doit nullement être considérée
comme une frontière politique ou territoriale; elle est tracée sans préjudice
des droits, revendications et positions des deux parties au moment de
l'armistice en ce qui concerne le règlement définitif de la question
palestinienne." (Article 5 dans l'accord avec l'Égypte).
Ainsi, en 1949, il était juste prévu une modification ultérieure du tracé non
définitif en fonction du règlement définitif de la question palestinienne.
Par la suite, lorsque Nasser a imposé le blocus d’Eilat en 1967, l’Etat hébreu
a opéré une action préventive débouchant sur la victoire éclair de la Guerre
des 6 Jours et la conquête du Sinaï, de la Cisjordanie et du plateau du Golan.
Il n’en demeure pas moins qu’à cette époque, la bande de Gaza n’a pas été
annexée, mais elle est restée territoire égyptien occupé, sans que la paix signée
ultérieurement avec les Egyptiens n’aboutisse à une partition géographiques de
la bande de Gaza et une définition des terres qui seraient palestiniennes.
En effet, si les accords de Camp David du 17 septembre 1978 prévoyaient 2
volets,
- l’octroi d’un statut autonome des Palestiniens des territoires occupés
- la conclusion d’un traité de paix intégrant le retrait du Sinaï
Seul, le second volet de ces accords a connu une traduction juridique avec la
signature du traité de paix le 26 mars 1979, mais aucun statut autonome n’a été
envisagé pour les palestiniens de la bande de Gaza.
Dès lors et une fois encore, aucune
"frontière en 1967" n’a prévu la délimitation du
territoire palestinien.
2° - La Cisjordanie
Le second accord d’armistice signé avec la Jordanie le 4 mars 1949,
prévoyait que la partie orientale de Jérusalem et la Cisjordanie resteraient
sous contrôle jordanien.
Finalement, ces territoires ont purement et simplement été annexés par le royaume
Hachémite en 1950 (actuelle Jordanie) et sont, par voie de conséquence, devenus
jordaniens.
Lors de la conquête de la Cisjordanie par Israël en 1967, cette partie de la
Jordanie n’a pas été annexée, mais la partie Est de Jérusalem a été annexée.
Ainsi, dans les années qui ont suivi 1967, l’occupation de la Cisjordanie n'était
ni plus ni moins qu’une occupation partielle de la Jordanie, c'est-à-dire la
partie orientale du Jourdain sur laquelle, les deux états partageaient la
souveraineté, militaire pour Israël et administrative pour la jordanie.
Cette situation a duré jusqu’en 1988, époque à laquelle la Jordanie renonçait à
sa souveraineté partielle sur la Cisjordanie, avant que n’intervienne le traité
de paix signé avec Israël en octobre 1994. Ainsi, et une fois encore, force est
de constater que l’année 1967 n’a pas été l’occasion de dessiner des frontières
de l’Etat Palestinien au regard de la Cisjordanie rendant inopposables à Israël
les soit disant "frontières de 1967"
II - LES FRONTIERES DE 1967 NE SAURAIENT JUSTIFIER
UNE PARTITION DE JERUSALEM
Le second problème que soulève la référence aux frontières de 1967 tient au
sort de Jérusalem réunifiée dans sa partie orientale en 1967 et annexée par
Israël à la suite de la Guerre des 6 Jours.
Théoriquement, rien n’oblige l’Etat d’Israël à transférer la souveraineté qu'il
a sur Jérusalem Est à l’Autorité Palestinienne, au regard de la résolution 242
votée par l’ONU le 22 novembre 1967 (A). La solution du conflit supposera que
les Palestiniens acceptent de prendre en
main leur destin en posant clairement leur revendication, soit en tant que
membres de la nation arabe humiliée, soit en tant que peuple aspirant à
l’indépendance nationale (B).
A- A LA SOUVERAINETE SUR JERUSALEM AU REGARD DE LA
RESOLUTION 242 DU 22 NOVEMBRE 1967
La référence aux
"frontières de 1967" concerne également Jérusalem annexée par Israël
à la suite de la Guerre des 6 Jours de 1967.
Il convient donc de s’interroger sur le point de savoir si les "frontières
de 1967", mentionnées par le Président de l’Autorité Palestinienne
concernent la période antérieure ou postérieure à cette guerre, car la notion a
une portée différente suivant que l’on se place avant ou après l’annexion. S’il
s’agit des frontières de 1967 postérieures à l’annexion, il n’y a aucune
difficulté puisque Jérusalem fait partie intégrante du territoire israélien.
Si en revanche, le Président de l’Autorité Palestinienne fait référence aux
frontières de 1967 avant l’annexion, le retour à ces frontières exigerait une
restitution de la partie orientale de Jérusalem à la Jordanie qui en a été
dépossédée à cette époque.
Autrement dit, cela reviendrait à restituer la
partie orientale de Jérusalem à un Etat qui a signé la paix avec Israël et qui,
de surcroît, ne demande rien.
Une fois encore, il n’y a aucune raison plausible de transférer la
souveraineté partielle sur Jérusalem à l’Autorité Palestinienne.
C’est d’ailleurs ce que réserve l’analyse de la résolution 242 votée par l’ONU
le 22 novembre 1967. Le Conseil de Sécurité y affirme que l’accomplissement des
principes de la Charte exige l’instauration d’une paix juste et durable au
Proche-Orient qui devrait comprendre l’application des deux principes suivants
:
a) retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du
récent conflit ;
b) cessation de toutes les assertions ou de tous les états de belligérance, et
respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de
l’indépendance politique de chaque Etat de la région et de son droit de vivre
en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, à l’abri de menaces ou
d’actes de force.
Tout d’abord, le texte mentionne la nécessité d’instaurer une paix juste et
durable au Proche Orient. Or, 39 ans après l’adoption de cette résolution, il
n’est pas certain que les Palestiniens qui ont voté démocratiquement pour le Hamas,
c'est-à-dire pour un parti qui appelle à la destruction de l’Etat d’Israël, se
conforment à cette nécessité.
En outre, la résolution prévoit que la paix implique deux principes présentés
sous forme de suggestion, s’agissant d’un verbe conjugué au
"conditionnel".
Le premier de ces principes est relatif au retrait des forces armées
israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit.
Cette traduction est en réalité, inexacte car le
texte est rédigé en anglais dans ces termes "from
occupied territories",
c'est-à-dire un retrait "de territoires occupés" (cad
de certains territoires et non de tous) et non "des territoires
occupés".
Dans ce cas, un retrait même partiel des territoires occupés, aurait suffit
pour que le principe soir respecté, mais en tout état de cause, les territoires occupés en 1967 concernaient la Jordanie
qui ne réclame plus rien.
La seconde de ces principes exige le respect et la reconnaissance de la
souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de
chaque Etat de la région et de son droit de vivre en paix à l’intérieur de
frontières sûres et reconnues, à l’abri de menaces ou d’actes de force. Ici
encore la résolution concerne les Etats de la région, c'est-à-dire des Etats
souverains et non pas la Palestine qui n’a jamais
existé pas en tant qu’Etat souverain indépendant.
Il résulte de tout ceci qu’Israël n’est en rien tenu, sur un plan
juridique, de transférer à l’Autorité Palestinienne une partie de sa
souveraineté sur la capitale Jérusalem. Plus grave, une telle restitution
serait en contradiction avec la loi fondamentale du 30 juillet 1980 qui stipule
dans son article 1er que Jérusalem complète et unifiée est la
capitale d’Israël.
B - LA NECESSITE POUR LES PALESTINIENS DE PRENDRE EN MAIN LEUR DESTIN
La solution du conflit suppose du peuple palestinien qu’il prenne ses
responsabilités.
En effet, la nature duelle du peuple palestinien qui se définit parfois en tant
que peuple aspirant à l’autodétermination, parfois en tant que partie humiliée
du monde arabe, a toujours été source d’ambiguïté. Cette spécificité n’a jamais
été tranchée au cours des années.
D’ailleurs, à l’origine, les populations palestiniennes se définissaient dans
l’article 1er de la charte de l’OLP
-- version initiale en 1964) -- exclusivement en qualité de membre de la
communauté arabe à l’exclusion de toute référence à la notion de peuple
palestinien.
Article 1er: "La Palestine est une terre arabe, unie par des
liens nationaux étroits aux autres pays arabes. Ensemble, ils forment la grande
nation arabe"
Cet article 1er sera finalement modifié dans la version adoptée en
1968 qui intègre la notion de peuple palestinien : "la Palestine est la
patrie du peuple arabe palestinien; elle constitue une partie inséparable de la
patrie arabe, et le peuple palestinien fait partie intégrante de la nation
arabe"
Dans cette dernière version, la Palestine devient le territoire d’un peuple,
même si ce peuple se considère toujours membre de la nation arabe.
Cette dualité dans la position nationale palestinienne a conduit les Palestiniens
à rejeter toute idée de paix avec Israël depuis l’origine et bien évidemment, tout idée de partage de Jérusalem, notamment lors de
l'initiative du président américain Bill Clinton à Camp David (Maryland) du 11
au 25 juillet 2000.
Lorsque le Président américain a proposé de scinder la Vieille Ville de
Jérusalem en deux quartiers sous souveraineté palestinienne et deux quartiers
sous souveraineté israélienne, Yasser Arafat a donné la réponse suivante :
"Je ne peux pas trahir mon peuple. Voulez-vous assister à mes
funérailles ? Je préfère la mort plutôt que d'accepter la souveraineté
israélienne sur le Harâm al-Charif
(mont du Temple) (...) Je n'entrerai pas dans l'histoire des Arabes en tant que
traître. Comme je vous l'ai dit, Jérusalem sera libérée, si ce n'est pas
maintenant, ce sera plus tard, dans cinq, dix ou cent ans... "
Il est donc nécessaire que le peuple palestinien s’identifie clairement au
regard de ses revendications fondamentales.
- Soit le peuple
palestinien se présente en tant que peuple aspirant à l’indépendance nationale,
auquel cas il devra se rapprocher de l’Etat d’Israël pour définir les
frontières étatiques à venir et abroger la charte de l’OLP dont les principes
s’opposent à la coexistence pacifique des deux Etats, puisque l’article 2 de la
charte OLP précise que : "La Palestine, dans les frontières du mandat
britannique, constitue une unité territoriale indivisible" et que
l’article 3 mentionne:"Le peuple arabe palestinien détient le droit légal
sur sa patrie et déterminera son destin après avoir réussi à libérer son pays
en accord avec ses voeux, de son gré et selon sa seule volonté"
Si tel est le cas, il sera possible de définir des frontières non pas de 1967,
mais des "frontières de 2006" ou des "frontières de 20xx"
entre Israël et la Palestine.
- Soit en revanche, le peuple palestinien continue à se définir exclusivement
comme membre humilié de la nation arabe, tenu de "chasser d’où ils auront
été chassés" (sourate 2, verset 190-92) et de combattre "ceux qui ne
s’interdisent pas ce que Dieu et son prophète ont défendu, ceux qui, parmi les
gens du Livre ne professent pas la Vraie Religion ; ... jusqu’à ce qu’il paient
le tribu et qu’ils se soumettent" (sourate 9, verset 29), conformément aux
recommandations du Coran.
Dans cette dernière hypothèse, le peuple palestinien devra se rappeler les
prescriptions du Coran concernant la responsabilité dans la survenance des
évènements: "Tous les malheurs qui vous frappent sont imputables aux
actes perpétrés par vos mains" (sourate 42, verset 30).
Notes
de www.nuitdorient.com
(1) Les Juifs du monde entier étaient frustrés par
la non application par les Anglais mandataires des
territoires de l'ancien empire ottoman dans cette région de leur propre
déclaration Balfour de 1917 et des accords de San Remo de 1920 de la Société
des Nations, accordant un foyer national Juif en Palestine et en Transjordanie.
(2)
Les Palestiniens sont des Arabes venant de Syrie, d'Egypte, d'Irak et de tout
le Moyen Orient, venus en Palestine depuis la fin du 19ème siècle
du fait de l'installation de Juifs qui ont défriché le territoire et y ont
créé des usines.