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LA TRAHISON DE LA FRANCE & LA NAQBA DU
24/07/1920
Après la 1ère Guerre
Mondiale, les Arabes considéraient la Palestine comme un marécage à moustiques
et l'Irak comme une province négligée de l'ex-Empire ottoman,
Par Edwin Blake, auteur du best
seller "IBM et l'holocauste", primé à plusieurs reprises
Article
tiré de "Banking on Baghdad- Inside
Publié par le Jerusalem
Post – éd Internationale 14/20 août 2009
Traduit par Artus pour www.nuitdorient.com
Titre d'origine: How France sank the Original Mideast Peace. – Comment la
France a fait échouer la paix au Moyen Orient dès le début.
Voir aussi "Wahabi
alias salafi" & l'Islam a-t-il
peur de son avenir ?
Voir aussi les 50 derniers articles et la rubrique des territoires
Il est recommandé de voir ou
revoir le film "Lawrence d'Arabie" pour se situer dans l'ambiance. Ce
film vient d'être diffusé par FR3, le 27/08/09 à 20h35.
Chaque jour qui passe des experts
ou des politiques parlent d'une nouvelle occasion manquée, reportée ou sabotée
de faire la paix au Moyen Orient. On se focalise à chaque fois sur les
Israéliens ou les Palestiniens comme les clés d'une solution globale dans la
région. En fait, à l'origine des arrangements de paix entre Juifs, Arabes et les
Puissances Occidentales, ce n'était ni Jérusalem, ni les implantations qui
étaient au coeur du problème. Les Arabes avaient
alors accepté un état Juif et une immigration massive des Juifs en Palestine. A
l'issue du 1er conflit mondial, les Arabes n'étaient pas du tout
intéressés par la Palestine, ils voulaient la Syrie comme
récompense de leur participation à la guerre aux côté des Alliés.
Ceci est l'histoire du
sabotage par la France du plan de paix d'origine au Moyen Orient, élaboré et
accepté par toutes les parties.
L'histoire commence en janvier
1919, à la Conférence de la Paix de Paris, dans un Paris d'après-guerre, encore
marqué par celle-ci, mais victorieux et orné de drapeaux. Là les représentants
des Alliés, des hommes en haut de forme, pleins de vision et d'illusion se sont
réunis pour refaire le monde et inventer le Moyen Orient, après les Ottomans.
A cette conférence fatidique,
Juifs et Arabes ont formellement accepté de vivre en paix les uns avec les
autres, et d'accepter les aspirations nationales de chacun.
Accord entre Haïm
Weizman et le roi Faisal du Hedjaz
Les Juifs avaient un état sioniste
sans aucune restriction en Palestine. Les Britanniques avaient l'Irak et les
potentialités fabuleuses du pétrole, non encore exploité. Les Arabes ne
voulaient que la Syrie et les villes saintes
de la Mecque et Médine.
Lors des premiers jours de cette
Conférence de la Paix à Paris, le prince Faisal, roi
du Hedjaz, accompagné de T.E.Lawrence, surnommé Lawrence d'Arabie, ont
rencontré Haïm Weizman, président de l'Organisation
Sioniste Mondiale. Ces rencontres faisaient suite à d'autres rencontres qui ont
eu lieu en juin 1918 à Aqaba, sur la mer Rouge. A Paris, le roi Faisal signa un
Accord en 9 points, un accord lumineux et d'une grande tolérance, approuvant la
déclaration Balfour de 1917, et invitant à la coexistence entre les deux
peuples. Le texte insistait sur la reconnaissance des aspirations nationales
des uns et des autres. Mais le principal objectif de Faisal
qui représentait les Arabes était d'obtenir
la Syrie, et non pas la Palestine. Voici
les 3 articles concernés.
Article II – Aussitôt après la fin
des délibérations de la Conférence de la Paix, les frontières définitives entre
la Palestine (1) et l'Etat arabe seront définies par une Commission acceptée
par les parties.
Article III – Toutes ces mesures
seront adoptées, avec toutes les garanties nécessaires, pour mettre en œuvre la
Déclaration du Gouvernement anglais du 2 novembre 1917 (déclaration Balfour)
Article IV – Toutes les mesures
nécessaires seront prises pour encourager et stimuler l'immigration des Juifs
en Palestine, sur une grande échelle, et aussi rapidement que possible, pour
installer les immigrants juifs dans des implantations afin de cultiver la terre
d'une manière intensive. En prenant ces mesures, le paysan arabe et les
fermiers seront protégés dans leurs droits et seront aidés dans leur
développement économique.
Cet accord a été rédigé et tapé en
anglais (voir ci-dessous). Mais au bas du texte, le roi Faisal
a écrit à la plume en arabe, ce sérieux avertissement: "j'accepte les
articles ci-dessus à condition que les Arabes obtiennent leur indépendance,
comme demandé dans mon mémorandum daté du 4 janvier 1919 adressé au Foreign Office (Affaires Etrangères) du gouvernement de
Grande Bretagne. Si une quelconque modification ou écart est fait, (en ce qui
concerne nos demandes), je ne serai plus lié par aucun mot de cet accord, qui
sera nul et non avenu, sans aucune validité, et je n'en serai pas responsable
en aucune manière"- Juste au dessous de cette inscription,
apparaissent dument les signatures de Weizman et de Faisal.
Alors qu'est-il arrivé depuis et
pourquoi?
De tout temps et jusqu'à cette
époque, les Arabes étaient organisés en groupes tribaux. Le nationalisme arabe
a commencé à se manifester au début du 20ème siècle, lorsque des
intellectuels arabes ont commencé à imiter les chrétiens d'Europe, dans le
mouvement international d'émancipation des peuples, pour parvenir à
l'auto-détermination, l'autonomie et l'indépendance nationale. Damas a toujours
été le centre du monde islamique et depuis longtemps déjà, il était aussi l'épicentre
de ces intellectuels nationalistes. De plus, le roi hashémite
Faisal était le descendant direct du Prophète Mohamed
et le Gardien des lieux saints de Médine et de la Mecque.
Les Arabes considéraient la
Palestine comme un marécage à moustiques et l'Irak comme une province négligée
de l'ex-Empire ottoman, mais riche en un produit dont l'Occident avait grand
besoin, le pétrole.
Les Arabes s'étaient assurés une
place à la table de la victoire à la Conférence de Paris, ayant lutté côte à
côte avec Lawrence et les Anglais contre les Ottomans. Le roi Faisal devint alors le représentant du nationalisme arabe
naissant. Le 1er janvier 1919, il a soumis un mémorandum au Conseil
Suprême de la Conférence de la Paix de Paris, donnant sa vision du nationalisme
arabe à travers le Moyen Orient. Ce texte n'était ni monolithique, ni panarabe,
il demandait tout simplement
l'indépendance de la Syrie arabe.
La demande de Faisal
affirmait ceci: "les différentes provinces de l'Asie arabe – la Syrie, l'Irak,
la Jézirzeh, le Hedjaz et le Nejd
(Arabie), le Yémen – sont toutes différentes sur le plan socio-économique et il
est impossible de les enfermer dans un même schéma de gouvernement. Mais la
Syrie… très dense en populations sédentaires, est suffisamment avancée
politiquement pour gérer ses propres affaires"
En ce qui concerne l'Irak, voilà
ce que disait le roi Faisal: "Le monde souhaite
exploiter rapidement les richesses de la Mésopotamie, et c'est pourquoi nous
pensons que le système de gouvernement là bas devrait être soutenu par des
hommes et des ressources matérielles d'une grande puissance étrangère".
Il préconisait ainsi un mandat britannique.
La demande de Faisal
disait aussi à propos de la Palestine: "En Palestine, la grande
majorité du peuple, ce sont des Arabes (2). Les Juifs sont très proches des
Arabes par le sang (3), et il n'y a aucun conflit de caractère entre ces
peuples. Sur le plan des principes, nous sommes absolument unis"
Ceci dit, il reconnaissait que la
Palestine était importante pour toutes les croyances et ainsi le mouvement
national arabe "souhaiterait le contrôle d'un garant puissant, dans la
mesure où l'administration locale représentative puisse s'activer à promouvoir
la prospérité matérielle du pays". Ainsi il préconisait en fait un
mandat britannique.
A la Conférence de la Paix de
Paris la France ambitionne la Syrie
Mais à la Conférence de Paris, les
Français ont rembarré Faisal. En dépit d'une priorité
des Anglais, les Français ne voulaient pas renoncer à leurs ambitions sur la
Grande Syrie, surtout que la province libanaise était en très grande majorité
chrétienne maronite. Beaucoup d'officiels Français considéraient les Arabes
comme une menace.
Un mémo typique du Quai d'Orsay
disait: "A dire vrai, Damas est un centre musulman hostile à la France, le
plus hostile de tout l'Islam… C'est là où se trament tous les complots contre
notre autorité dans les contrées
musulmanes, et c'est là où tous les agitateurs viennent prêcher la rébellion… Damas doit être placée sous notre contrôle!"
La France commença alors le
processus diplomatique le plus tordu avec les Arabes – dont les effets se
feront sentir pendant de nombreuses générations. A mi-avril 1919, Le roi Faisal rencontra le 1er ministre français
Georges Clémenceau qui lui promit une totale indépendance pour la Syrie. Une
déclaration dans ce sens a été rédigée et tapée le 17 avril 1919. Mais selon le
document français, l'armée française devait occuper Damas, et la nouvelle
nation arabe existerait comme une simple fédération d'états autonomes, dans
lesquels les conseillers du gouvernement, y compris les gouverneurs et les
principaux chefs de bureau du gouvernement, ainsi que les juges seraient Français,
sous le contrôle de Paris, comme au Liban. De plus, le roi Faisal
lui-même était obligé de reconnaître publiquement l'importance historique des
relations de la France avec les Chrétiens maronites. En dehors de ceci, la
Syrie était "totalement" indépendante !
Encouragé par Lawrence d'Arabie,
qui lui conseilla de demander l'indépendance totale de la Syrie, "sans
condition, ni réserve", Faisal refusa aussitôt
ce texte. Clémenceau ne toléra pas ce
qu'il appelait "l'impudence arabe". Le roi Faisal
quitta aussitôt Paris pour Damas où il revendiqua sa nation, la nation arabe.
Tout au long de l'année 1919, des
négociations multilatérales traînèrent en longueur, avec les allers-retours,
les revirements et les frustrations d'usage. Mais du point de vue français, il
était hors question de céder sur l'occupation de la Grande Syrie, y compris le
Liban. Les troupes françaises, des groupes religieux et des organisations
civiles s'employèrent à la reconstruction administrative et économique intense
de cette province ottomane délaissée. Un journaliste, conseiller français du
gouvernement avertissait même que si la France était obligée de quitter la
Syrie et le Liban, "l'opinion mondiale considèrerait comme fini le
peuple français"
Utilisant un langage direct, un
Clémenceau catégorique dit clairement: "Si Faisal
et les nationalistes arabes n'ont pas le respect absolu… de me satisfaire,
toute la région sera prise par la force". Entre temps, les Musulmans
qui rejetaient l'occupation attaquaient déjà les troupes françaises. La situation
se détériora rapidement. Faisal devait alors choisir
entre les "ingénieuses promesses" françaises et les nationalistes
arabes passionnés et méfiants, qui voulaient une indépendance immédiate. Les 7
& 8 mars 1920 le Congrès Général Syrien, assemblée représentative des
nationalistes arabes de divers pays, se réunit avant toute décision de la Société
des Nations. Il déclara avec véhémence l'indépendance de la Grande Syrie, y compris le Liban et la Palestine. Puis le Congrès élut le roi Faisal,
roi de Syrie (4).
Les Alliés furent outragés. Le 11
mars 1919, Clémenceau insista auprès du 1er ministre anglais David
Lloyd George que ce 2ème Congrès général Syrien était illégal, que
ses décisions étaient sans valeur, ni importance. Le Secrétaire d'Etat aux
affaires étrangères Lord Curzon rejeta le point de
vue français et sermonna l'ambassadeur français à Londres. "L'avenir de
la France et de la Grande Bretagne au Moyen Orient est mis en péril, du fait
des actions du gouvernement français. Pour sauvegarder des aspirations
traditionnelles et historiques, celui-ci s'est introduit de force dans des
zones où les Français n'étaient pas les bienvenus"
La Conférence de San Remo de 1920
Un mois plus tard, le 19 avril
1920, par le biais de la Société des Nations, les Alliés se réunirent à San
Remo (Italie) pour découper l'ex-empire turc. A la fin de la réunion, la
Conférence accorda à la France un mandat sur la Syrie et le Liban, à la Grande
Bretagne, un mandat sur l'Irak et la Palestine, à la condition d'y créer une
patrie juive.
En parallèle avec cette
Conférence, le 24 avril 1920, des négociateurs anglais et français concluaient
un accord secret sur le pétrole d'Irak pour sa production et son transport vers
la Méditerranée par des pipelines à construire en Syrie…. La diffusion des
nouvelles sur ces accords, le déni de souveraineté à la Syrie et l'acceptation
d'un foyer juif en Palestine, enflammèrent le Moyen Orient. Le 8 Mai, un roi Faisal consterné, envoya une protestation formelle au
Conseil Suprême de la Conférence de Paris, qu'il "était très surpris
d'apprendre, via des circuits publics, la décision prise par la Conférence de
San Remo, concernant les pays arabes… les souhaits des habitants n'ont pas été
pris en considération dans l'octroi de ces mandats"
Faisal rappela à la Société des Nations que "l'objectif
clair des Arabes lors de leur insurrection contre l'autorité turque n'était
rien de moins qu'une complète délivrance de tout joug étranger et
l'établissement d'un gouvernement indépendant et libre". Menaçant, Faisal ajouta: "La décision de San Remo met un
terme à cet espoir. Les éléments modérés de notre jeune nation qui …
cherchaient encore à la guider vers une collaboration sincère avec les Alliés,
sont aujourd'hui découragés et rendus impuissants par cette décision"
La prise de Damas par les troupes
françaises
Suite aux décisions de San Remo,
la violence militante s'empara du Moyen Orient occupé, de la Palestine à la
Mésopotamie en passant par la Syrie, et s'enflamma.
Le 18 mai 1920, devant une telle fureur,
ne tenant plus compte des Syriens arabes, le Secrétaire d'Etat anglais aux
Affaires Etrangères câbla aux autorités françaises: "Vous êtes les
seuls juges pour prendre les mesures militaires qui sont nécessaires pour
contrôler la situation locale".
Aussitôt le président français
Alexandre Millerand confirme à ses commandants: "Une action contre Faisal est indispensable et urgente". Plusieurs
divisions de l'armée française se préparent à envahir alors la Syrie, avec des
chars, des avions et de l'artillerie lourde.
La France envoya un ultimatum de
48h à Faisal pour qu'il se démette et facilite à
la France la restauration de l'ordre, sinon… L'ultimatum était rédigé de manière
telle qu'aucune réponse ne soit possible, du fait de la lenteur des communications
dans cette région sous-développée. Cependant Faisal
s'empressa d'accepter les demandes, mais sa réponse parvint à destination
avec un jour de retard….Evidemment, l'armée française était déjà en marche
contre Damas. Le 24 juillet 1920 est
une date charnière pour les Arabes et le monde.
En route vers Damas, les troupes
françaises rencontrèrent des forces arabes insurgées, à Marjayoune,
à l'ouest de la ville. Chargeant avec des épées et des fusils, les Arabes
résistèrent vaillamment. Mais devant la machine de guerre française et son
infanterie, pratiquement tous les insurgés furent massacrés en 8 heures. La
France occupa alors Damas et y appliqua son mandat.
Ce même jour, suite à des fuites
partielles, l'accord secret pétrolier de San Remo fut rendu public. Ce même
jour une Conférence Sioniste se termina avec optimisme pour l'avenir… Dans une
grande salle dominée par des drapeaux à l'étoile de David, pendus verticalement
aux balcons, et par des fenêtres à vitraux, l'assemblée créa Keren Hayessod, organisation chargée de récolter des fonds pour
acheter légalement des terres pour les qiboutsim et
financer la formation de nouveaux villages en Palestine. Quelques jours plus
tôt, Whitehall approuva la nomination de Sir Herbert Samuel comme Haut
Commissaire en Palestine, chargé de superviser l'immigration des Juifs. La
patrie juive renaissait alors lentement.
Ce jour là, pour les Arabes,
c'était la fin: les Juifs avaient obtenu la Palestine, l'Occident avait
accaparé le pétrole, les Arabes avaient perdu la seule terre qu'ils désiraient,
la Syrie.
Les conséquences de la trahison
se font sentir jusqu'à ce jour
Trois maux liés entre eux se sont
regroupés dans l'inconscient arabe pour former le grand Satan: les Alliés
infidèles européens, les Sionistes infidèles et la substance noire tant désirée
par l'Occident, le Pétrole. Ces 3 maux ont galvanisé la conscience collective
arabe jusqu'à ce jour.
Pour la 1ère fois, les
Arabes cessèrent de se battre entre eux. Les sunnites et les shiites, les
tribus qui se chamaillaient pour les puits d'eau, les nomades et sédentaires,
les paysans et les intellectuels, ils se sont alors tous unis sous une seule
bannière, car 1920 est devenue l'Année de la Catastrophe, "a'm al naqba", année noire
dans la conscience collective arabe.
Aujourd'hui, à travers ce territoire
arabe, un rectangle irrégulier sur la carte, un "jihad" est alors
lancé. Faisal avait averti à la Conférence de Paris:
"L'unité des Arabes en Asie est
rendue plus facile ces dernières années, par le développement du rail, du
télégraphe et de l'avion. Avant, le territoire arabe était trop grand et peu
peuplé à maints endroits, pour qu'on puisse aisément y diffuser des idées
communes"
La colère arabe se répand alors
comme une étincelle et elle est coordonnée. Les Arabes frapperont là où cela
fait le plus mal, en Irak, là où Français et Anglais ont rêvé de pétrole,
naphte qu'on n'avait pas encore pompée et qui ne
coulait pas encore, mais que les Alliés avaient humé.
Après le 24/071920, les Arabes ont
voulu qu'elle ait le goût amer du sang. Et depuis, ce goût est resté amer. (5)
Notes de www.nuitdorient.com
(1) La Palestine de la déclaration
Balfour comprenait aussi la Jordanie, habitée par des tribus éparses.
Avant la déclaration Balfour, il y
eut en
"Signé le 16 mai
(2) L'immigration juive avait
commencé au 19ème siècle et s'était amplifiée après 1917 et la
révolution d'octobre en Russie. En 1919/20, il n'y avait pas plus d'Arabes que
de Juifs en Palestine. Des ouvriers et des paysans arabes se sont installés en
Palestine venant de tout le Moyen Orient, après la création d'ateliers et de
fermes par des Juifs. Autrement, en dehors de quelques villes arabes éparses,
seules des tribus nomades y transitaient.
(3) En effet de nombreuses tribus
juives d'Arabie ont été islamisées au cours du temps, et gardant certaines
pratiques anciennes. On les trouve surtout près d'Amman, Hébron et sur la côte
nord ouest d'Arabie.
(4) Sur le plan de la Palestine,
les nationalistes arabes étaient en désaccord avec Faisal.
Ce dernier pensait qu'un état juif ne pouvait qu'aider la nation arabe à
s'émanciper. Les nationalistes arabes voulaient un Moyen Orient uniquement
arabe. L'accord obtenu avec Weizman était suspendu à la promesse alliée d'une
Syrie arabe et indépendante.
Mais les Juifs n'ont jamais trahi
les Arabes. Ils ont accepté ce que les Alliés occidentaux leur ont promis. Mais
du fait du refus arabe, au fur et à mesure du temps, le territoire accordé aux
Juifs s'est rétréci comme peau de chagrin, à cause des concessions successives faites
par les Anglais aux Arabes au détriment de l'état Juif (aujourd'hui Israël
couvre moins de 15% du territoire promis par Balfour)
(5) Nous avons toujours défendu la thèse que les puissances
qui sont intervenues au Moyen Orient ne souhaitaient pas vraiment la paix au
Moyen Orient, les conflits latents ou déclarés,
leur permettant d'y être présentes effectivement. Et leurs diverses
interventions en 90 ans le confirment. La France et l'Angleterre commencèrent leurs
interférences en 1914, jusqu'en 1956, et, depuis ce sont l'URSS et les
Etats-Unis. Demain peut-être la Chine, déjà présente au Soudan. Le pétrole y
est pour beaucoup, mais il n'explique pas forcément toutes les ingérences
occidentales. Nous pensons que la religion et les idéologies y ont leur part.
Les événements actuels et à venir doivent être analysés à la lumière de ceux de
1919/20.
L'Arabie saoudite est créée en 1932
après la conquête par le roi de la tribu wahabite
du Najd (Ibn al Saoud)
de la quasi-totalité de la péninsule arabique, avec l'aide des Anglais, au
détriment de Faisal, roi du Hedjaz. En compensation
les Anglais donnent à Faisal et à ses descendants
l'Irak (indépendant en 1932) et la Jordanie (indépendante en 1946). Le Liban
et la Syrie sont indépendants en 1946, Israël en 1948.