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Par Moshe Sharon, professeur émérite d'histoire islamique à l'Université hébraïque de Jérusalem
Traduit de l'hébreu par Sally Zahav
Adaptation française : Hanna - 10/10/12
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Le mot "occupation" a été utilisé pendant de nombreuses années pour décrire le règlement d’Israël sur la Judée et la Samarie -- région connue sous l’appellation Cisjordanie -- ainsi que pour la bande de Gaza qu’Israël a conquises en 1967 pendant la guerre des Six jours, lorsqu’il a vaincu respectivement le Royaume hachémite de Jordanie et l’Egypte. Dans le langage déformé des médias et des politiciens, que ce soit en Israël ou dans la plupart des autres parties du monde, ces deux territoires sont décrits comme "les territoires palestiniens occupés", comme si, en 1967, Israël avait conquis une terre appelée Palestine et s’était approprié des terres palestiniennes. Malheureusement, très peu de consommateurs des médias de l’Ouest ou de l’Est sont au courant du mensonge qui se cache derrière l’utilisation de ces termes.
Jetons tout d’abord un coup d’œil rapide sur les simples faits concernant cette "occupation". Israël a conquis la Cisjordanie -- occupée par la Jordanie --, de ce pays et non pas d’une inexistante entité palestinienne, et Israël a conquis la bande de Gaza -- occupée par l'Egypte -- de l’Égypte. Mais ces deux pays, la Jordanie et l’Égypte, avaient conquis eux-mêmes ces territoires pendant la guerre d’indépendance de 1948 et par la suite les avaient administrés illégalement. Les Jordaniens ont même, annexé la rive ouest du Jourdain et l’ont appelé Cisjordanie. L’Égypte a créé sa propre administration dans la bande de Gaza. Ces deux territoires ont été, par conséquent, aux mains des Arabes pendant dix-neuf ans, or pendant ce temps d’occupation jordanienne et égyptienne, personne n’a jamais pensé à établir un État palestinien, malgré le fait qu’il aurait été possible d’établir un tel état, qui aurait pu s’attirer aisément la reconnaissance, y compris celle d’Israël.
Par ailleurs, ni l'occupation jordanienne de la Cisjordanie, ni la domination
égyptienne dans la bande de Gaza n’ont été reconnues, pour la simple raison que
ces deux pays ont conquis des territoires qui étaient, selon les accords internationaux, les décisions et le
droit international, des parties de la patrie juive. En fait, le
seul droit à la souveraineté sur ces territoires appartenaient et appartiennent
toujours à ce jour, à l'Etat d'Israël.
Le statut juridique de l'ensemble de la terre d'Israël a été bien défini par un certain nombre d'accords internationaux.
Le plus important est l'accord qui a été adopté à la Conférence de la paix de San Remo -- suite de la désintégration de l'Empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale --. Cet accord décidé – le 24 Avril 1920 – stipulait qu’il était donné à la Grande-Bretagne un mandat sur la Terre d’Israël, approuvé par la Société des Nations. Le texte du mandat a en effet été approuvé et confirmé par la Société des Nations le 24 juillet 1922, et est entré en vigueur en septembre 1923.
Dans l'introduction de ce document, il est dit que "Les Principales
Puissances alliées ont, également, agréé entre elles que le mandataire sera
responsable de la mise en vigueur de la déclaration faite à l’origine le 8
novembre 1917, par le gouvernement britannique et adoptée par les autres
Puissances alliées, en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer
national pour le peuple juif".
La déclaration du 2 novembre 1917 est la célèbre Déclaration Balfour, un document qui a remporté la ratification internationale.
En outre, au paragraphe 2 du document, la Société des Nations déclare que "les autorités mandataires seront chargé de fournir des conditions politiques, administratives et économiques qui assureront la mise en place d'un foyer national juif, telles que déterminées dans l'introduction".
En introduction, il est fait spécifiquement référence aux "liens historiques du peuple juif avec la terre d'Israël et aux raisons de reconstituer leur foyer national dans ce pays".
C'est sur cette base que le mandat britannique a été mis en place.
Mais la Grande-Bretagne a trahi la mission qui lui a été confiée et, au lieu de réaliser ses engagements, elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour mettre en danger la création d'un foyer national pour le peuple juif et a décidé en fin de compte, en 1947, de mettre fin au mandat de façon unilatérale, et s’est retirée de la terre d'Israël le 15 mai 1948.
Pendant ce temps, l'Organisation des Nations Unies, qui a
remplacé la Société des Nations, a décidé de diviser la partie occidentale de
la terre d'Israël en deux États, l'un juif et l'autre arabe, mais cette
décision, prise le 29 novembre
La guerre de 1948 s'est terminée par un accord de cessez-le-feu. Une ligne a été tracée sur la carte, délimitant les emplacements des armées sur les deux fronts, l'est et le sud, au moment du cessez-le-feu. Il s'agit de la "ligne verte". Cette ligne n'est pas une frontière, et ni Israël, ni les Arabes ne l'ont considéré comme plus que ce qu'elle était en réalité: une ligne qui définit l'emplacement des différentes armées à la fin d'une phase des hostilités, pouvant être déplacée vers un côté ou l'autre, si les combats reprenaient – comme cela est arrivé en 1967.
A la suite de la guerre de 1948, les parties du foyer national juif en Terre d’Israël ont été occupées par la Jordanie et l’Égypte. "Occupées", parce que le seul droit de souveraineté sur ces territoires était celui du peuple juif ou, en d’autres termes, l’État d’Israël, et non celui des Arabes, et évidemment pas celui du "peuple palestinien" dont personne n’avait jamais entendu parler auparavant.
La guerre de
Quarante-cinq ans après la décision qui a été prise à San Remo, Israël a recouvré sa souveraineté légitime sur les territoires qui ont été restitués au peuple juif dans son foyer national.
Comment est-il possible d'appeler la possession par Israël de sa terre d'origine, entérinée par les nations, comme une occupation de la terre palestinienne ? C’est au-delà de toute logique. Le drame est que les Juifs eux-mêmes ont adopté cette terminologie et l’ont faite devenir une pierre angulaire de leur politique nationale.
Tous ces faits sont bien
connus, mais il est assez facile de les oublier. Par conséquent, il est
essentiel de les répéter encore et encore autant de fois que nous entendons des
mensonges autour de cette "occupation" imaginaire.
Cette règle s'applique également à la demande de rendre à la Syrie le plateau du Golan "occupé" en tant que prix à payer pour la paix. Dans ce cas-là aussi, les faits sont bien connus, mais il est nécessaire de les répéter et de les dire encore et encore.
La Syrie a perdu le plateau du Golan à la suite de deux guerres qu'elle a initiées et menées contre Israël en 1967 et 1973, et également après de nombreuses années où elle a utilisé le plateau du Golan comme une base militaire, à partir de laquelle ont été lancées des attaques interminables contre les villages israéliens plus bas dans la vallée de Hula. Parce qu'elle a perdu ce territoire par la violence, la Syrie n'a pas le droit de l'avoir sous sa souveraineté à nouveau, tout comme l'Allemagne ne peut pas exiger la restitution du territoire qu'elle a perdu dans la Seconde Guerre mondiale.
Un dernier mot à propos de "l'occupation". Si, du point de vue de l'histoire, il y a occupation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, c’est l'occupation islamique. En dégainant l'épée, au 7ème siècle, les armées de l'Islam s’élançant depuis la péninsule arabique ont conquis de vastes régions, ont opprimé des peuples et ont détruit des cultures et des langues – et tout cela au nom d’Allah et de son prophète. Et aujourd’hui, elles s’apprêtent à conquérir l’Europe.