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Des
Territoires, Pour ou Contre la Paix ?
Par Albert SOUED, écrivain, www.chez.com/symbole/conf.htm ,
le site des symboles dans la Bible
16/02/16
Article écrit le 15/10/1991 et paru dans le trimestriel du MJLF
"Mouvement" (Ténoua'h) au printemps 1992, "sous la
responsabilité de l'auteur" et mis à jour par des notes le 28/8/02, le 1er
novembre 2014, et le 16/02/16, soit 25 ans après.
Préambule
Nous avons exhumé un article datant du 15/10/1991, écrit entre
"Madrid et Oslo", après la guerre du Golfe, et paru dans la revue
Mouvement du MJLF au printemps 1992, parce que les causes fondamentales du
conflit israélo-arabe restent les mêmes, avec les mêmes acteurs, les mêmes
enjeux et les mêmes menaces, l'intermède d'Oslo ayant compliqué un peu plus la
situation, en rapprochant les menaces pesant sur Israël, avec un régime
terroriste aujourd'hui organisé au sein du pays, alors qu'il était en dehors. Et
les ayatollahs d'Iran encore plus près de leur objectif d'avoir des armes
atomiques. Et l'Etat islamique en Irak/Syrie ayant mis la main sur des armes
sophistiquées, des puits de pétrole, et revendant ce pétrole à très bas prix
aux pays voisins, Turquie ou Qatar ou même Arabie, et
pouvant à tout moment mettre la main sur des armes chimiques et
bactériologiques entreposées près de son territoire… Avec l'aide du président Obama, l'Islam, radical ou non, est près
d'avoir tous les moyens pour faire chanter le monde libre et détruire Israël.
Heureusement, la perte du Sénat américain lors des élections partielles
de novembre paralysera toute action politique d'envergure de l'administration
Obama.
Texte de l'article
Après "la Guerre des Six Jours", l'ONU a adopté une
résolution portant le N° 242 et
stipulant les sept principales notions suivantes:
1. le caractère inadmissible d'acquisition des territoires par fait
de guerre
2. la nécessité d'oeuvrer
pour une paix juste et durable
3. le principe d'évacuation
par l'armée d'Israël "de" territoires occupés (1)
4. la fin de l'état de
belligérance, le respect de la souveraineté territoriale et de l'indépendance
politique de chaque état de la région dans des frontières sûres et reconnues,
libres de toute menace et d'actes de "force"
5. la garantie de navigation
dans les eaux internationales
6. la solution juste du
problème des réfugiés
7. la garantie de
l'inviolabilité territoriale et de l'indépendance de chaque état de la région,
à travers des mesures incluant l'établissement de
zones démilitarisées
Avant d'analyser ces 7 points, il faut revenir ici en arrière, sur
le plan de l'histoire et rappeler que toutes les promesses faites à Israël et
tous les accords d'armistice ou de paix se sont terminés par le rétrécissement
du territoire promis ou contrôlé par Israël.
a. Après l'effondrement de l'empire ottoman, la promesse d'un foyer
national juif faite par Lord Balfour, ministre de sa Majesté, en 1917
concernait un territoire à partager entre Juifs et Arabes, incluant la
Palestine, la Jordanie et la Mésopotamie et couvrant une superficie sept fois plus
grande que celle de la Palestine du mandat britannique. En 1947, à la fin de ce
mandat, il ne restait plus à partager que la Palestine; et l'ONU accorde aux
Juifs moins de 13 000 km2 (2). La guerre imposée par les Arabes à Israël
naissant en 1948 permet à Tsahal d'améliorer le tracé de frontières intenables
et d'inclure dans le territoire israélien toute la Galilée, partagée par les
technocrates de l'ONU d'une façon irréaliste entre Juifs et Arabes. Ceci
portera la superficie d'Israël à un peu plus de 20 000 km2, soit celle de ce
jour. Rappelons ici que lors de cette guerre pour son indépendance, Israël a
évacué une portion du Sinaï, conquise sur l'Egypte!
b. Huit ans après, en
c. Onze ans après, en 1967, le même Nasser récidive, suivi par la
Jordanie et la Syrie. Tsahal occupe à nouveau le Sinaï, plus Gaza, la Judée, la
Samarie et le Golan. À l'issue de cette guerre des six jours, l'ONU vote la résolution 242. Mais
Israël attendra encore 12 ans les premiers signes de paix d'un pays arabe, pour
que cette résolution ait un début d'application.
d. En effet, six ans après, en 1973, Sadate s'aventure dans la
reconquête du Sinaï, suivi par la Syrie qui espère récupérer le Golan. Mises en
échec, l'Egypte et la Syrie vont perdre des portions supplémentaires de leurs
territoires, mais qui seront rendues aussitôt après les accords d'armistice,
sans contreparties.
L'ONU vote la résolution 338
qui donne un caractère légal à la résolution 242 et qui demande des
négociations "directes" entre les parties.
e. Six ans après, en 1979, Sadate a enfin le courage de venir
signer un traité de paix et il récupère tout le Sinaï, jusqu'au dernier km2!
Israël annexe le Golan et Jérusalem-Est soit environ 1000 km2 et contrôle Gaza,
la Judée et la Samarie, soit environ 6000 km2.
f. Douze ans après, affaiblis par l'aventure du Golfe et
l'effondrement de leur tuteur soviétique, les pays arabes espèrent en 1991
rééditer à retardement l'opération de charme de Sadate, qui leur paraît
finalement maintenant comme une bonne affaire. D'où la Conférence de Madrid. Le
moment semble favorable, car les Israéliens ont été traumatisés par les 39
Scuds reçus et l'enfermement dans des chambres étanches, avec des masques à
gaz.
g. 23 ans après, on compte déjà
7 guerres contre les terroristes du Hezbollah et du Hamas : les opérations
"Responsabilité" (1993) et "Raisins de la colère" (1998),
au Liban Sud contre les incursions et attaques terroristes du Hezbollah.
Une intifada de plusieurs années après le retrait unilatéral du
Liban Sud (2000/5).
Une opération "Bouclier de Défense" en Cisjordanie
(2002).
Une autre guerre du Liban contre le Hezbollah en 2006, après le
retrait unilatéral de la bande de Gaza en 2005.
L'Opération "plomb durci" à Gaza en 2008/9 contre les
missiles du Hamas, venu au pouvoir l'année d'avant.
L'Opération "Pilier de Défense" à Gaza en novembre 2012
contre les tirs de missiles du Hamas et les incursions frontalières.
L'Opération "Falaise imprenable" à Gaza en juillet/août
2014 contre les tunnels d'incursion et les missiles du Hamas.
Mais est-ce vraiment le moment de céder encore des territoires ?
L'hostilité des Arabes à l'égard d'Israël, semble pourtant aujourd'hui
fondamentale. L'Egypte a reçu la "prime" de la paix, étant le premier
pays ayant franchi le pas, mais créant un précédent avec Israël, en récupérant
tout le territoire revendiqué jusqu'au dernier pouce. Il en est de même de la
Jordanie.
Analyse de la résolution
242 par rapport à la paix.
Quant à la paix, le dictionnaire Larousse donne la définition
suivante du mot: "état d'un pays qui
n'est pas en guerre", "rétablissement
définitif de relations amicales, réalisé par un traité qui contient
généralement des stipulations financières et des clauses territoriales".
En hébreu la paix "shalom" a le sens large de
"salut", d'"intégrité physique et morale". Il en est de
même de l'arabe, mais cette langue inclut aussi dans les notions de
"salam", celle de "reddition", d'"abandon par
l'un" et la "prise de possession par l'autre". Il y a donc des
différences qui ne sont pas que des nuances.
Ceci étant, analysons la
résolution 242, point par point:
2. Une paix juste et durable: dans le langage arabe qui véhicule
son subconscient, celui qui veut la paix, doit faire un acte de reddition. En
fait c'est l'Autre qui demande la paix et la reçoit sous certaines conditions
(souvent il s'agit soit d'une trêve, soit d'une ruse de guerre).
L'exemple de la paix avec l'Egypte est éloquent: un traité de non
belligérance amélioré, sans relations amicales, ni commerciales, un tourisme à
sens unique, un antisémitisme nouveau et virulent dans les médias et venant des
élites.
Ainsi un territoire est une valeur concrète et tangible. La paix
est une notion abstraite et relative, pouvant être comprise de différentes
manières.
3. Évacuation de territoires occupés: ne serait-ce que par atavisme
ou par extrapolation du passé, dans le cadre de nouveaux traités de paix (3),
Israël sera amené à céder tout ou partie des territoires annexés ou contrôlés.
Personne ne pleurera Gaza la Philistine, évacuée unilatéralement,
et aucun pays arabe ne la voulait. Par contre la Judée, la Samarie, Jérusalem
et même le Golan font partie de l'héritage d'Abraham et sont la cour de l'Israël
historique, affectif et métaphysique. Les céder contre de vagues promesses de
paix équivaudra à un déchirement et des dangers menaçants, lourds de
conséquences.
4. Les "actes de force" des arabes à travers les
frontières d'Israël n'ont pas cessé depuis 1917. La paix avec l'Egypte n'a pas
empêché les actes de force et aucun traité ne pourra les garantir (4).
5. 6. 7. Ces points ne posant pas de problème aigu, en principe,
peuvent être résolus par la bonne volonté des parties, et la participation
éventuelle des Etats-Unis (5).
En fait ces deux concepts de "territoires " et de
"paix" ne sont pas comparables et il est absurde de les rapprocher,
l'un, le territoire, étant tangible, l'autre la paix, ne l'étant pas et
dépendant de l'humeur du moment et de l'interlocuteur.
- Le jour où l'Arabie saoudite ne demandera plus à un touriste son
certificat de baptême pour l'admettre sur son territoire, le jour où ce pays cessera
de financer les officines (mosquées, écoles, associations de bienfaisance) de
par le monde qui enseignent l'Islam intégriste et wahabite et la haine de
l'autre (6),
- Le jour où l'Iran des ayatollahs renoncera sérieusement à son
rêve hégémonique sur le Moyen Orient, et à l'armement d'apocalypse dédié à
cette cause (7), le jour où ce pays et les Etats islamiques sunnites autocratiques
et dictatoriaux cesseront de défier le monde libre,
- Le jour où l'enseignement de la vengeance et de la violence contre
les Juifs cessera dans les écoles, les mosquées et les medias arabes,
- Le jour où le langage de la haine et du dénigrement cessera,
- Le jour où le vent de la liberté soufflera sur les dirigeants
arabes et le jour où cet esprit atteindra leurs peuples,
Alors, Israël
pourra trouver enfin une définition commune du mot paix avec ses voisins et
pourra commencer à souffler.
Le président Bush père était pressé de cueillir les fruits de sa
Guerre du Golfe, avant les élections de novembre 1992. Pour cela il a sacrifié
ses bonnes relations avec Israël, aujourd'hui moins intéressant sur le plan
stratégique. Obama a aggravé cette politique en affaiblissant son pays et en
semant délibérément le désordre au Moyen Orient.
Certains Américains ont fait des comptes sordides de ce que Israël
aura coûté au contribuable américain, 100 ou 130 milliards $ ?
Font-ils le compte de ce que les Etats-Unis ont économisé en
milliards $ et en milliers de vies humaines, par la présence d'Israël avant
hier aux confins du totalitarisme soviétique, hier au bord de la poudrière du
pétrole, aujourd'hui devant la déferlante islamiste dans la région et bientôt
dans le monde? (8)
Rien ne sert de cueillir un fruit qui n'est pas encore mûr, car il pourrit plus vite qu'il ne donne satisfaction. (9)
Notes
(1) La version française de la clause parle "des"
territoires; or si l'intention était d'écrire "des", la version
anglaise qui seule fait foi aurait inclus "the" devant "territories"
(2) Le reste avait été morcelé par la Grande Bretagne pour créer 2
royaumes Hachémites artificiels, la Jordanie et l'Irak, et satisfaire les
tribus arabes en contre partie de concessions pétrolières.
(3) Depuis la parution de cet article, il y a eu les accords d'Oslo
en 1993, aujourd'hui caducs du fait des agissements terroristes de l'Autorité
palestinienne et de la guerre d'usure menée par ses chefs, Yasser Arafat et
Abou Mazen. Dans ces accords, les parties devaient parvenir à une solution
territoriale de compromis à Camp David, en 2000. Mais Arafat comme Abou Mazen
ont refusé tout compromis, revendiquant Jérusalem et le retour aux frontières
de 1949 et le retour de 3,5 millions de personnes déplacées en Israël.
Israël a rendu à la Jordanie tout le territoire revendiqué
(quelques Km2) contre un traité de paix, en 1995.
(4) L'agression de l'Irak avec ses missiles Scud, les incursions à
travers le Jourdain malgré le traité de paix signé en 1995, la guerre d'usure
d'Arafat depuis la signature des accords d'Oslo en
(5) En fait le problème des réfugiés s'est avéré aigu, du fait de
revendications exorbitantes des Palestiniens qui ont réclamé leur droit au
retour en Israël. Si on se limite à la définition des réfugiés de l'ONU, depuis
1950, cela ne concernerait que 45 000
personnes, problème soluble. Notons aussi que dans la résolution 242, les
réfugiés englobent également les Juifs réfugiés des pays arabes, qui n'ont
encore rien revendiqué.
(6) D'après l'historien et écrivain Amin Maalouf, reçu par la loge
Tsedek en mai
(7) Pour des raisons d'hégémonie régionale, à travers l'arme
nucléaire, l'Iran apparaît depuis l'arrivée des mollahs shiites intégristes à
Téhéran en 1979, comme un ennemi dangereux aussi bien pour Israël que pour
l'Islam sunnite.
(8) L'attitude ambiguë de Bush junior semble confirmer que les
intérêts des Etats-Unis, même après les événements tragiques du 11/9/01 à
Manhattan-NY, ne concordent pas forcément avec ceux d'Israël, d'où l'ingérence
continue de cette puissance dans la politique intérieure israélienne.
(9) Propos sur ce sujet d'Avigdor Lieberman, ministre des Affaires
d'Etrangères d'Israël, le 2/4/09 (source: israel-infos) : …« Celui qui veut la paix, doit se préparer à la guerre, doit être
fort. Il n'y a aucun pays au monde ayant fait des concessions comme Israël en a
fait. Nous avons rendu depuis 1967, des territoires qui font trois fois
l'étendue d'Israël. Nous avons prouvé notre bonne volonté. "Oslo" a
débuté en 1993, et jusqu'à ce jour je ne vois pas que nous soyons arrivés à la
paix. A quel moment Israël a-t-il été populaire dans le monde ? Après la
victoire de la guerre des six jours, et non après les 1er,
2e 3e et 4e accords d'Oslo. A Rome, nous devons nous conduire comme des Romains
!"…."il n’y a aucun
problème à négocier la paix contre la paix, et non en en contrepartie de
concessions territoriales".