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Israël-Palestine : qui
sont les Indigènes ?
Ou
Pourquoi les Indiens d’Amérique sont Foncièrement Sionistes
Par Ryan Bellerose, dirigeant indien du
Canada
9 janvier 2014 - Repris par Eli d’Ashdod - 10/01/16
http://eli-d-ashdod.com/2016/01/10/pourquoi-les-indiens-damerique-sont-foncierement-sionistes/
Voir aussi les 50 derniers articles et la rubrique des territoires
L’anti-Shlomo
Sand, Ryan Bellerose, dirigeant et participant à de
nombreux mouvements indiens du Canada et des Amériques explique pourquoi il est
déterminant pour les causes indigènes que les droits du peuple juif soient
reconnus sur sa Terre et pourquoi les Palestiniens ne sont pas légitimes à
revendiquer plus que leur droit de présence de longue date. De plus cette
analyse efface un vieux mythe repris par les islamo-nazis, datant du 19ème
siècle et rapportant les propos d’un Juif viennois s’adressant à Herzl et
parlant de la Terre Promise : « La fiancée est
très belle, mais elle est déjà mariée »
Je suis un Indien
Métis de la réserve de Paddle Prairie. Mon père, Mervin Bellerose a co-rédigé l’Acte des Implantations Métis, voté par la
législation de l’Alberta, en 1990, qui cimente nos droits sur cette terre. J’ai
fondé « l’Association des Canadiens Pour la Responsabilité », un
groupe de défense des droits autochtones, et je suis l’un des organisateurs et
participants du « Mouvement Idle No More »
(« la Passivité, c’est Fini ! ») à Calgary (Alberta). Et je suis
Sioniste.
Le Statut des Indigènes
Pour commencer, reconnaissons qu’il n’y a aucune loi affirmant qu’il ne peut y avoir qu’un seul peuple indigène pour une même Terre ; ce n’est pas un jeu à somme nulle, où, parce qu’un peuple peut être considéré comme indigène, alors cela voudrait dire qu’un autre ne peut pas l’être. Pourtant, il existe une ligne directrice très claire, permettant de déterminer ce qu’est un peuple indigène. C’est assez complexe, mais pourrait se résumer à l’aide-mémoire ci-dessous, tel que développé par l’anthropologue José R. Martínez-Cobo (ancien rapporteur spécial de la Sous-Commission de Prévention contre la Discrimination et de la Protection des Minorités pour les Nations-Unies).
Cette liste de
critères s’est développée parce que les droits des Indigènes commencent à être
respectés sur toute la planète. Cette reconnaissance est incroyablement
importante, puisque, grâce à elle, en tant qu’Indigènes, nous ne pouvons pas
permettre à des peuples non-Indigènes de proclamer de fausses revendications,
qui, au bout du compte, porteraient préjudice à nos propres droits. De ce point
de vue, Israël est le premier Etat Indigène du
monde moderne: la création et la déclaration de la nation souveraine
d’Israël marque la première fois, dans toute l’histoire, où un peuple indigène est parvenu à reprendre le contrôle de
ses terres ancestrales et à construire un État-nation. En tant que tel,
il est extrêmement important, pour les peuples indigènes, à la fois de le
reconnaître et de le soutenir, comme un exemple déterminant qui doit susciter l’émulation
de nos peuples.
L’actuelle définition de travail de la
notion de “peuple indigène” (pas la version de
« Wikipédia », ni celle du Merriam Webster,
toutes deux convenant bien plus aux plantes et aux animaux) pour construire des
objectifs, tels que présentés dans cet essai, est celle mise au point par
l’anthropologue José R. Martínez-Cobo, mentionné
ci-dessus. En la prenant comme mon point d’appui, je vais donner le détail des
raisons pour lesquelles les Juifs sont les Indigènes d’Israël et pourquoi les
Palestiniens ne le sont pas. Les recherches de Martinez-Cobo
suggèrent que les communautés, les peuples et les nations indigènes sont ceux
qui, disposant d’une continuité historique avec les sociétés antérieures aux
invasions et à la colonisation, qui se sont développées sur leur territoire, se
considèrent de façon distincte des autres franges des sociétés qui prévalent, à
présent, sur ces mêmes territoires, ou sur certaines parties d’entre eux. Ils
forment, aujourd’hui, des secteurs non-dominants d’une société et sont
déterminés à préserver, développer, et transmettre aux générations futures
leurs territoires ancestraux et leur identité ethnique, comme le fondement de
leur existence continue en tant que peuples, en concordance avec leurs propres
modèles culturels, leurs institutions sociales et leur système juridique.
Le Droit au Territoire
Cette continuité
historique doit assurer la continuation, sur une période étendue, jusqu’à
atteindre la période actuelle, de l’un ou plusieurs des facteurs suivants :
• L’Occupation des terres ancestrales,
ou, au moins, d’une partie d’entre elles.
• Une ascendance commune avec les
occupants originels de ces terres.
• La culture en général ou à travers
des manifestations spécifiques (telles que la religion, le fait de vivre dans
un système tribal, d’être membre d’une communauté indigène, le vêtement, les
modes de vie, le style de vie, etc…)
• La langue (qu’elle soit utilisée
comme la seule langue en vigueur, la langue maternelle, comme le moyen usuel de
communication à la maison ou dans la famille, ou comme le langage principal,
préféré, habituel, général ou normal).
• La résidence dans certaines parties
du pays ou dans certaines régions du monde.
• La religion qui affirme la place
déterminante des liens spirituels avec les terres ancestrales.
• La quantité de sang – qui correspond
à la quantité de sang que vous portez d’un peuple spécifique qui vous permette
de vous identifier à ce peuple. Ce concept a été développé par les
Colonialistes dans le but de mesurer comment les peuples indigènes se
reproduisent, finalement.
Regardons rapidement
ce qu’il en est des Juifs. Jusqu’à quel point correspondent-ils bien à cette
définition ?
• Leurs terres ont été occupées,
d’abord par les Romains, puis par les Arabes, au septième siècle.
• Ils partagent une ascendance commune
avec les premiers occupants, comme l’ont déterminées plusieurs études génétiques.
• On peut retrouver directement la
trace de leur culture au Levant, où elle s’est développée, à travers ce qui
est, aujourd’hui, connu sous le nom de « culture juive ». Alors que
différentes communautés juives ont des traditions légèrement différentes, elles
partagent toutes la même racine culturelle et elle
demeure inchangée à travers le temps. Ils ont ressuscité leur langue
traditionnelle, et bien que beaucoup parlent encore le Yiddish et le Ladino, l’Hébreu est redevenu la langue prédominante.
• Ils disposent d’un lien spirituel
établi à leur terre, qui joue un rôle
essentiel dans leurs traditions en tant que peuple.
En dépit de tous les
arguments concernant les Juifs “européens”, ils correspondent, en fait, à tous
les critères établis par Martínez-Cobo. Même si
Israël est le premier état indigène moderne, il y a encore des territoires
occupés par des étrangers, en Judée-Samarie.
Ce sont là des terres ancestrales et, nombreux sont ceux qui sentent qu’elles
devraient revenir aux peuples indigènes, au titre
de l’autodétermination.
Le Droit de Présence de Longue Date
En ce qui concerne,
maintenant, le revers de la médaille.
Les Palestiniens ont, ce qu’on appelle
des « droits de présence de longue date » et, bien qu’il s’agisse de
droits légitimes, ils ne prennent pas le pas sur les droits indigènes. La
véritable nature de la « présence de longue date » signifie que, bien
qu’ils aient vécu là depuis longtemps, ils n’ont pas le droit d’occuper des peuples
indigènes ni de les contrôler. L’argument selon lequel les Palestiniens
seraient des Indigènes est inexact pour plusieurs raisons :
• Approximativement 50% des Arabes
Palestiniens ne sont en mesure de remonter l’arbre généalogique de leurs
ancêtres guère plus loin que jusqu’à leurs arrière-grands-parents. Beaucoup
sont les descendants d’Arabes conduits jusqu’au Levant par les Britanniques, afin de construire des infrastructures après la 1ère
Guerre Mondiale.
• La très vaste majorité des
Palestiniens sont des Musulmans parlant arabe ; la
langue arabe est la langue indigène de la Péninsule arabique, tout comme
l’est la religion musulmane. Les lieux les
plus saints de la religion musulmane ne se trouvent pas au Levant, mais dans la
ville de la Mecque, située dans la Péninsule arabe. Ils n’ont aucune culture
spécifiquement « palestinienne », qui puisse être complètement datée
comme Palestinienne avant les années 1960 ; en fait, avant cette période,
la majorité s’identifiait comme habitants de la « Grande
Syrie ».
• Quelques
Palestiniens partagent une ascendance commune avec les peuples
indigènes, mais ils n’ont jamais suivi les traditions indigènes, pas plus
qu’ils ne s’identifient à ces peuples indigènes. Ils ne partagent ni religion
ni langue avec eux. La quantité de sang, à elle seule, est insuffisante à
transmettre le statut d’indigène.
• Les Arabes du Moyen-Orient englobent
plusieurs populations indigènes, mais aucun groupe ne devient indigène au sein
de peuples soumis. Ces dominants conquièrent plutôt la région toute entière et
propagent leur propre langue, leurs coutumes et leur religion. Il s’agit là
d’un fait historique.
Maintenant, vous
pourriez vous demander pourquoi tout ceci est très important. C’est important
pour les peuples indigènes, parce que nous ne
pouvons pas autoriser l’argumentaire selon lequel les conquérants peuvent
devenir des Indigènes. Si nous permettons, en tant que peuple indigène,
que cet argumentaire devienne recevable, alors nous délégitimons nos propres
droits et nous disparaîtrons.
Si les conquérants peuvent devenir
indigènes, alors les Européens blancs qui ont envahi mes terres ancestrales
d’Amérique du Nord, pourraient, désormais, s’autoproclamer Indigènes. Les
Blancs européens venus en Australie et en Nouvelle-Zélande pourraient se
revendiquer comme Indigènes. Si, ne serait-ce qu’une fois, nous permettons à
cet argument de devenir acceptable, les droits indigènes se trouvent
brusquement dévalués et dénués de la moindre signification. Il est plutôt
étrange, que ceux qui arguent des « droits indigènes » des
Palestiniens sont aussi, habituellement, ceux qui ont une moindre compréhension
de l’histoire et aucune compréhension de la vérité au principe des droits
indigènes.
Si vous êtes confrontés à l’argument
disant que les conquérants pourraient eux-mêmes devenir des indigènes dans une
région, en vertu des droits de la conquête, mettez donc cet article sous le nez
de ceux qui l’affirment, et aidez-les à comprendre, non seulement, pourquoi cet
argument est une contrefaçon, mais pourquoi
il est aussi dangereux pour tous les peuples
indigènes, où que ce soit.