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L’Histoire de la Terre est Juive, pas Palestinienne
Par Dr Yechiel Shabiy, chercheur au Centre BESA et professeur de sciences
politiques à l’Université Bar-Ilan.
https://besacenter.org/perspectives-papers/israel-jewish-palestinian/
Ancienne synagogue de Gamla
sur les hauteurs du Golan, construite pendant la période du Second Temple au
premier siècle de notre ère, photo via Wikimedia
Commons
BESA Center Perspectives Paper
No.1455, 23 février 2020
RÉSUMÉ
ANALYTIQUE: L’affirmation faite par les représentants élus du public arabe
israélien qu’ils sont les propriétaires
originaux de la terre alors que les citoyens juifs d’Israël (et, par implication, l’État
d’Israël lui-même) sont des «envahisseurs
colonialistes» est une inversion complète de la réalité historique. La déclaration du secrétaire d’État américain
Mike Pompeo sur la légalité des communautés juives de
Judée-Samarie/”Cis-“jordanie, ainsi que le plan de
paix du président Trump basé sur ce principe, offrent
une occasion unique de corriger cette notion erronée en appliquant la
souveraineté à toutes les communautés israéliennes de Cisjordanie.
Les représentants élus de la communauté arabe d’Israël
affirment que les Palestiniens sont les premiers propriétaires de la terre –
une minorité indigène déshéritée par des envahisseurs étrangers. Selon cette
notion, qui vise à saper le récit sioniste sur le retour du peuple juif dans sa
patrie historique, les Arabes de la Terre d’Israël – comme les Indiens
d’Amérique, les aborigènes d’Australie et les tribus zoulous d’Afrique du Sud –
sont victimes de l’impérialisme /colonialisme européen, qui les a transformés
en une minorité privée de leurs droits et opprimée dans leur propre pays. De ce
point de vue, le sionisme est une perversion grossière du judaïsme parce que
les juifs ne constituent pas un peuple mais seulement une communauté religieuse
sans attributs ni aspirations nationales, sans parler de l’absence de tout
droit à un Etat pour eux-mêmes dans la moindre parcelle du patrimoine
arabo-islamo-palestinien.
Cette thèse n’est pas seulement sans fondement, mais une inversion
complète de la vérité historique.
Ce sont des
envahisseurs arabo-musulmans qui sont venus en Terre d’Israël en tant que force
impérialiste ascendante dans la décennie qui a suivi la mort du prophète
Mahomet et ont jeté les bases de la colonisation de cette terre par une
longue chaîne d’empires musulmans jusqu’à la chute de l’empire Ottoman, à
la fin de la Première Guerre mondiale. Au cours de
cette longue période, les résidents non juifs et non chrétiens du pays se sont
identifiés comme musulmans – pas comme Arabes, et certainement pas comme
Palestiniens – jusqu’à la Première Guerre mondiale, lorsque l’idée du
nationalisme arabe a pris de l’ampleur avec l’aide de l’impérialisme
britannique.
Il suffit de regarder les noms de famille communs
parmi les Palestiniens pour voir leurs origines coloniales: Hijazi,
du Hijaz dans la péninsule arabique, d’où sont venus
les envahisseurs originaux ; Bosniak, de Bosnie; Turk, de Turquie; Halabi, de
Syrie; Hindi, d’Inde; Yéméni, du Yémen; Masarwa / Masri, d’Égypte; Mughrabi,
du Maghreb, etc.
En revanche, d’innombrables noms de lieux en Terre
d’Israël témoignent d’une présence juive sur des milliers d’années. Prenons,
par exemple, la rivière Narbeta dans le nord de la
Samarie. Narbeta, qui est la prononciation araméenne
d’Arubot, la ville biblique dans laquelle vivait l’un
des 12 gouverneurs du roi Salomon, gouvernait toute la région du nord de la
Samarie. À Narbeta, comme le raconte Yosef ben Matityahu (Flavius Josephus), les Romains
ont massacré des milliers de Juifs pendant la Grande Révolte (66-73 EC). La
région regorge de vestiges archéologiques du Second Temple, des époques
mishnaïque et talmudique.
La population juive n’a pas adopté la domination
romano-byzantine et au fil des siècles s’est rebellée contre elle à plusieurs
reprises. La Grande Révolte a considérablement épuisé la population juive,
mais c’est la révolte de Bar Kochba (132-35) et les
décrets religieux et économiques qui ont suivi qui ont dévasté la population,
en particulier dans la région de Judée. Des taxes sévères étaient perçues
sur les propriétaires de domaines juifs et sur les agriculteurs, et ceux qui
luttaient cherchaient un répit dans les terres voisines, en particulier en
Syrie.
Préoccupés par le caractère juif et la démographie de
la Terre d’Israël, les sages ont promis la vie dans le prochain monde à ceux
qui habitaient la terre et même à ceux qui y marchaient simplement quatre
coudées. Selon les mots de Rabbi Meir : «Quiconque élève ses
enfants en Terre d’Israël se voit promettre une place dans le monde à venir.»
L’implantation a prospéré, en particulier en Galilée,
en Samarie et dans les collines du sud d’Hébron. Des dizaines de communautés se
sont développées, parmi lesquelles Tibériade, Baram, Gush Halav, Yota,
Eshtemoa, Halhoul, Kfar Kanna, Arraba
et Sakhni.
Avec la conquête chrétienne de l’Empire romain, le
sort des Juifs s’est aggravé. Des populations entières de Juifs et de non-juifs
se sont converties au christianisme et la présence juive a considérablement
diminué. Ce n’est pas pour rien que les Juifs de la Terre d’Israël ont joué un
rôle majeur en aidant les conquérants perses en 614.
En 628, l’empereur byzantin Héraclius bat les
Perses. Bien qu’il ait promis aux Juifs et à leur chef Benjamin de
Tibériade que s’ils déposaient les armes, rien ne leur arriverait, il a
rapidement rompu sa promesse et tué des milliers de Juifs.
Moins d’une décennie plus tard, les musulmans ont
conquis le pays, avec l’aide de la population juive. Bien que sous la
domination musulmane, la population juive agricole et urbaine soit restée en
bonne condition, elle a été durement touchée par la conquête des Croisés et la
conquête mamelouke qui a suivi.
Comme en témoignent les descriptions de pèlerins juifs
et chrétiens, les juifs vivaient dans des villages juifs en Galilée tels que Kfar Hanania, Parod,
Baram, Alma, Ein Zeitim, Kfar Kanna,
et d’ autres jusqu’à ce qu’aux 18 e et 19 e siècles, ce sont les
Turcs ottomans qui ont forcé les villageois juifs à quitter leurs maisons, soit
en les expulsant, en les discriminant, en les persécutant, soit en augmentant
leurs impôts, obligeant les Juifs à migrer vers les villes de Safed,
Tibériade, Acre, Haïfa et même Tyr et Sidon.
Dans la région nord de la Samarie, les Juifs vivaient
à Anin, près d’Umm al-Fahm, cultivant des citrons pour le commerce, jusqu’à ce
que les Turcs y installent des Arabes yéménites. De plus, la communauté de
Bitra (Bitron en araméen) est devenue Barta’a. Dans ce village et ses environs, le grand
clan Kaba, une branche de la tribu Banu-Hilal d’Arabie saoudite, est venu s’installer,
tout comme le clan Masarwa d’Egypte.
Les montagnes du nord du Samarie sont parsemées de
milliers de reliques de pressoirs à vin et de terrasses qui servaient de
vignobles aux résidents juifs et samaritains de la région. Avec l’arrivée
de la population musulmane, l’industrie du vin s’est effondrée et a été
remplacée par la culture de l’olivier et de la caroube.
La terre parle
hébreu. Les noms des
communautés ont un sens linguistique en hébreu: Jaffa = yafeh (beau), Haifa
= hofa shel ihr (rive d’une ville), Shikmona
= shkamim (sycomores), Nazareth
= notzeret / shomeret (gardien),
Beit Guvrin = ihr hag’varim / hat’kifim (ville des forts), etc. Lorsque les
Arabes ont conquis ces lieux, ils ont prononcé les noms à leur manière, les
déformant et changeant de sens: ainsi Shfaram (qui
signifie «un peuple dont la chance s’est améliorée») est devenu Shfa’amr, Ganim est
devenu Jenin, Bitra est devenu Barta’a , Ashdod est devenu Isdud, Tur Karem (qui signifie «montagne
des vignobles») est devenu Tulkarem, et la
Jordanie est devenue Urdan – des noms sans
signification linguistique en arabe.
Comme l’a dit le chef militaire et politique israélien
Yigal Allon, « un peuple qui ne connaît pas son passé a un maigre
présent et un avenir inconnu ». Quand Ahmed
Tibi, un membre arabe israélien de la Knesset, a
protesté auprès du président Reuven Rivlin que les Arabes de la Terre d’Israël sont les
résidents indigènes de la terre et donc ses maîtres, le président aurait
dû lui répondre de manière appropriée, comme dans le dictum des sages juifs : “sache comment répondre à un
ignorant”.
Aujourd’hui, les caves et les vignobles sont revenus
dans les montagnes de Samarie et, pendant la fête de Tu Bishvat,
de plus en plus de vignes seront plantées. La déclaration du secrétaire d’État
américain Mike Pompeo sur la légalité des communautés
juives de Cisjordanie, ainsi que le plan de paix du président Trump basé sur ce principe, offrent une occasion unique d’appliquer
la souveraineté à toutes les communautés israéliennes de Cisjordanie, y compris
celles du nord de la Samarie où coule la rivière Narbeta.