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QUE L'ÉGYPTE REPRENNE
GAZA!
Par Amos Gilboa, ancien directeur de la division recherche du Directoire du Renseignement
Article paru dans le quotidien israélien "Maa'riv" (le Soir) le 17 février 2004
Traduit, adapté et commenté par Albert Soued, écrivain www.chez.com/soued
La bande de Gaza est devenue un poids diplomatique, démographique et même éthique. Les avantages d'une évacuation sont de loin plus importants que les risques d'un retrait total.
On pourrait trouver mille bonnes raisons tactiques pour s'opposer à son évacuation, y compris celles proposées par les responsables des Services Secrets ou les chefs de l'armée, mais, à mon avis, elles ne peuvent pas peser plus que les avantages obtenus par une évacuation. Pour résumer, je pourrais appeler ceci "une nouvelle réalité stratégique".
Mais cette réalité ne peut se concrétiser que si Israël quitte toute cette bande; ce qui signifie qu'Israël évacue toutes les implantations, y compris, Eilei Sinaï, Dougit et Nitsanit, ainsi que les forces armées stationnées le long de la frontière avec l'Egypte, laissant le contrôle de celle-ci à l'Egypte. Il faudrait revenir à la situation d'avant le 4 juin 1967. Cette nouvelle réalité présente les quatre avantages suivants.
Primo, cesser d'occuper cette bande est important sur le plan de l'image extérieure et sur le plan éthique. Notre présence en Judée et Samarie peut être expliquée sur les plans historique, national ou légal, mais pas celle de la bande de Gaza.
Il est difficile d'expliquer comment 7500 israéliens se trouvent sur 155 km2 quand le territoire de l'Autonomie Palestinienne à Gaza est de 210 km2 pour 1,3 million de Palestiniens! Ceci ne veut pas dire qu'avec cette évacuation, l'opinion mondiale laissera les Israéliens vivre en Judée et en Samarie; mais elle montrera que nous n'avons pas l'intention de contrôler de larges populations arabes.
Secondo, la bande de Gaza devrait être rattachée d'une manière ou d'une autre à l'Egypte. La nouvelle "réalité stratégique" devrait associer le sort des habitants de Gaza, avec celui de leurs voisins arabes immédiats, les Egyptiens. L'Egypte fera en sorte que le Hamas ne prenne pas le pouvoir à Gaza.
Tertio, la bande de Gaza évacuée deviendra un test pour la communauté internationale et notamment pour le quartet, ainsi que pour l'Autorité Palestinienne. Pourront-ils réussir son développement?
Quarto cette évacuation permettra de soulager Israël du contrôle de populations arabes dont le taux de natalité est important.
Cette nouvelle réalité apportera certainement d'autres avantages, mais elle créera sans doute aussi d'autres problèmes (1).
(1) Notes du traducteur:
L'auteur sous-estime le précédent que créera cette évacuation, précédent qui sera brandi pour amener Israël à évacuer la Judée et la Samarie.
Céder des territoires sans contrepartie tangible paraît absurde dans les circonstances actuelles, d'autant plus que l'indemnisation de ceux qui ont travaillé cette terre depuis bientôt deux générations coûterait plusieurs milliards $! Qui va financer cette évacuation?
Il est difficile d'admettre sur les plans aussi bien éthique que légal que des Juifs n'aient pas le droit de vivre sur une portion de territoire de l'ex Palestine du mandat britannique, quand les arabes sont libres de s'installer partout sur ce territoire.
Une solution nous paraît bien plus équitable et plus logique, car elle est basée sur le principe de ne plus déplacer les populations: diviser la bande de Gaza en cantons dont certains sont gérés par l'Egypte et d'autres par Israël: ces deux pays n'ont-ils pas signé une paix en bonne et due forme? Ils peuvent gérer conjointement la bande de Gaza, pour le profit de tous, s'ils le souhaitent réellement.