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SE SOUVENIR DU POGROM CONTRE LES JUIFS D'IRAK

 

Par Abraham H Miller, paru dans FrontPageMagazine.com le 1er juin 2006

Traduit par Albert Soued pour www.nuitdorient.com

 

Le 1er juin marque le 65ème anniversaire du Farhoud, l'infâme pogrom contre les Juifs de Bagdad en 1941, qui a entraîné 200 morts et 2000 blessés et lors duquel 900 maisons juives ont été détruites. Ce fut le début de la fin d'une communauté qui existait depuis 26 siècles, précédant l'Islam de 10 siècles et qui comptaient 125 000 âmes.

Aujourd'hui, il n'y a plus aucun Juif en Irak. Pourtant ceux qui défendent les Arabes prétendent que le sentiment anti-juif qui a provoqué l'expulsion des Juifs du Moyen Orient et d'Afrique du Nord est dû à la création de l'état d'Israël…, ce qui, de plus, présupposerait une responsabilité collective, comme si les Juifs du monde arabe étaient directement responsables de ce qui se passait en Israël.

Alors que les communautés arabes et musulmanes d'Occident protestent haut et fort quand on fait le lien entre elles et les terroristes du 11/9, elles n'hésitent pas à attribuer une responsabilité collective à tous les Juifs. Ainsi, écrivant dans la lettre interconfessionnelle de Contra Costa (Ca), l'imam de Concord (Californie), Dr Amir Araim et un Irakien, représentant à l'Onu de l'ex président Saddam Hussein, font le lien entre l'expulsion des Juifs d'Irak et les événements de Deir Yassin, le village arabe qui a été conquis par Israël en 1948, après que les armées arabes aient envahi le pays. En effet, les chargés de la propagande pro arabe avaient à l'époque prétendu qu'il y aurait eu des "massacres".

Même si on laisse de côté cet étonnant amalgame, l'allégation d'Araim qu'il y a un lien direct entre Deir Yassin et le pogrom de Bagdad est une déformation grossière de l'histoire, puisque le pogrom a eu lieu 7 ans auparavant.

Le pogrom a commencé à 15 h le 1er juin 1941et c'était un jour de fête juive, Shavouot (la Pentecôte). La violence a commencé quand une foule pro nazie a attaqué les représentants de la communauté juive qui traversaient le pont "al Khour" pour aller rendre hommage au Régent Abdoul Illah, à son retour à Bagdad. La foule a ensuite tué, incendié et violé tout ce qu'elle rencontrait à travers le quartier juif. Les enfants juifs étaient une cible privilégiée et ils étaient massacrés devant leurs parents. Le superintendant de la police a refusé d'intervenir pour arrêter les émeutes. Il ne souhaitait pas tuer ou blesser des musulmans pour sauver des Juifs.

 

Ce pogrom est doublement embarrassant pour les apologistes des Arabes. D'abord il met en relief le problème du million de Juifs expulsés des pays arabes du Moyen Orient et d'Afrique du Nord. En contraste avec les réfugiés Palestiniens, les Juifs expulsés n'ont pas été reconnus comme réfugiés par les Nations Unies. Ils n'ont reçu que l'assistance des communautés juives d'accueil et de l'état d'Israël. Et au lieu de languir durant 4 générations dans des camps de réfugiés comme le font encore les Palestiniens (qui ont vu leur nombre de réfugiés multiplié par 7 en 60 ans), les Juifs des pays arabes sont devenus des citoyens productifs et utiles d'Israël et de nombreuses sociétés Occidentales. Ensuite le pogrom a été lancé par les nazis, ce qui résultait de l'action du Moufti de Jérusalem Haj Amin al Husseini. Ce dernier a comploté avec les Nazis pour renverser le gouvernement d'Irak, pro anglais, et assurer à Hitler l'approvisionnement en pétrole, vital dans son effort de guerre. En échange, les Nazis devaient éliminer "la question juive" du mandat britannique en Palestine. En octobre 1939, le Moufti est venu en Irak, participant à un coup d'état mené par des officiers irakiens ayant adopté l'idéologie nazie, connus sous le nom du "Carré doré". Le Moufti a apporté l'argument d'unité, les thèmes antisémites nazis, "les Juifs sont les ennemis de l'état".

Le coup d'état ayant échoué, le Moufti s'est enfui à Berlin où il a été accueilli et hébergé par SS H Himmler et, plus tard, par A Hitler lui-même. Bien que les Nazis tenaient les Arabes en une estime juste au-dessus de celle qu'ils avaient pour les Juifs, ils ont considéré le Moufti comme un atout contre les Britanniques, et sa propagande antijuive diffusée depuis Berlin était utile aux deux parties. Cette culture antisémite du Moufti a imprégné l'Irak d'après guerre, à travers le parti Baath.

 

Les spécialistes de la propagande pro arabe prononcent généralement dans un même souffle, les mots "nazi" et "Juif". Ce qui pourrait les embarrasser, c'est que le nazisme fait partie de la culture politique arabe. En 1947, quand les Nations Unies ont abordé la question du mandat britannique sur la Palestine, les Irakiens ont organisé de nouveaux pogroms et ont utilisé les tactique nazies de spoliation et ont saisi les biens Juifs. Parallèlement les socialistes des partis Baath irakien et syrien ont trouvé leur inspiration dans la doctrine nazie. Ceci va à l'encontre des allégations fallacieuses que l'antisémitisme est une invention occidentale et non un phénomène du Moyen Orient.

 

Les différents pogroms ont entraîné la disparition de la communauté juive irakienne. Le 23 septembre 1948, Safiq Adès, un membre fortuné de la communauté a été pendu sur la place publique de Basra et son corps a été mutilé. Un mois plus tard, tous les employés juifs de l'administration furent licenciés sans ménagement. L'Irak a séquestré ou saisi tous les biens Juifs. Avec un cynisme inouï, l'oligarchie politique Irakienne en a profité, obligeant les expulsés à passer par leur propre agence de voyage pour partir en Israël. De même, pour amener le nouvel Etat juif à la banqueroute, l'Irak a imposé l'expulsion vers Israël tous les mois de 15 000 Juifs sans le sou. Israël les accepta, même s'il n'y avait pas assez de tentes pour héberger tout ce monde. Ils vinrent et vécurent dans des camps de réfugiés. On a peu parlé de la détresse des réfugiés Juifs orientaux et séfarades et quand on en parle les gens sont abasourdis par ce qui s'est passé. Toutefois, en quelques années, ces réfugiés ont été intégrés dans la société israélienne. À l'opposé des Arabes palestiniens, on ne les a pas abandonnés à languir sans espoir, génération après génération, dans des camps (et assistés par une aide internationale fort généreuse jusqu'à ce jour).

Lentement mais inévitablement, la vérité sur le million de réfugiés juifs des pays arabes est en train d'éclater au grand jour. Se souvenir des pogroms d'Irak (Farhoud) c'est rétablir l'histoire d'une population oubliée, qui a souffert, qui a été persécutée et qui a été longtemps ignorée.

Les Arabes et les Musulmans doivent en fin de compte être responsables de leur propre antisémitisme, dont la conséquence a été la formation du plus grand groupe ethnique en Israël.

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