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LE BUREAU CENTRAL DE LA PANIQUE

Ou comment on prend de mauvaises décisions en se basant sur des projections démographiques à long terme

 

Depuis 1948, le Bureau Central des Statistiques d'Israël travaille pour diffuser des projections alarmantes eu égard à l'évolution de la démographie en Israël. Or le plus souvent ces projections sont pour le moins erronées.

Yoram Ettinger, membre du Groupe Us-Israël de Recherche sur la Démographie

www.YnetNews.com  (yédiot Ah'oronot) du 2 avril 2008.

Traduction Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com

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En l'an 1900, les experts britanniques ont prédit que le nombre croissant des attelages de chevaux allaient en 1950 inonder Londres de fumier… Ils n'avaient pas perçu les tendances socio-économiques de leur époque et ne pouvaient imaginer les bonds en avant faits par la technologie et les transports, pensant à tort que l'évolution était linéaire.

Une récente étude menée par le Bureau Central des Statistiques (BCS) partage le sort de ces risibles projections. Elle prédit qu'en 2030, la population arabe d'Israël atteindra 25% de la population totale (1).

Il serait pourtant prudent de rappeler que depuis 1948, les nombreuses projections du BCS n'ont pas résisté à la dure réalité. Les erreurs sont dues à des hypothèses erronées sur l'évolution de la démographie des populations juives et arabes.

 

1948: le BCS dit à Ben Gourion de patienter

 

Rappelons-nous qu'en 1948, Pr Roberto Bacchi le fondateur et chef spirituel du BCS a essayé de persuader David Ben Gourion de surseoir à la création de l'Etat d'Israël. Car selon ses projections, la population juive de 600 000 âmes de l'époque vivant dans la zone accordée par le partage de l'Onu de 1947, allait devenir minoritaire en 1967!

De même en 1967 et en 1973, ce même BCS avait prédit que les Juifs deviendraient une minorité sur le territoire entre le Jourdain et la Méditerranée en 1987 et en 1990, respectivement! Or le pourcentage de résidents arabes est resté stable, malgré des taux de fertilité record des femmes arabes en Cisjordanie.

 

En 1968, le BCS a prédit que le taux élevé de fertilité allait se perpétuer jusqu'en 1985, mais à cette date le nombre moyen d'enfants par femme est tombé de 9 à 4,7. En 2000, le BCS a publié des projections jusqu'en 2025, basées sur l'hypothèse que les taux de fertilité juifs et arabes allaient baisser modérément. Or depuis cette date, le taux de fertilité de la femme juive n'a fait qu'augmenter jusqu'à atteindre l'an dernier le taux de 2,8, et celui de la femme arabe n'a fait que baisser sensiblement atteignant le taux de 3,5 !... Les naissances juives ont augmenté de 40%, passant de 80 400/an à 112 455/an, alors que les naissances arabes demeuraient à 39 000.

 

Le BCS n'a pas perçu l'évolution de l'immigration.

 

Le BCS a aussi une histoire de prévisions erronées en matière d'immigration. En 1948, il a essayé de neutraliser les espoirs de Ben Gourion, niant toute possibilité d'immigration massive dans un pays en guerre et dont l'économie était vacillante. Dans les années 80, le BCS avait prévu que même si les portes de l'Union Soviétique s'ouvraient, la plupart des Juifs iraient ailleurs qu'en Israël, du fait de problèmes divers, culturels, socio-économiques, technologiques et de sécurité. Pourtant un million de Russes sont venus!

Aujourd'hui même, en 2008, ce BCS continue de faire des projections pessimistes, ignorant le potentiel existant dans les pays occidentaux tels que les Etats-Unis ou la France et ailleurs où il y a des communautés juives substantielles.

 

Les statistiques de la réalité donnent de l'espoir, celles du BCS sombrent dans le fatalisme

 

En contradiction avec le BCS, les statistiques des organes de l'Onu prévoient que les taux de fertilité des pays arabo-musulmans qui sont les plus élevés du monde allaient baisser. En effet en Iran, en 25 ans, on est passé de 10 enfants/femme à 1,8. En Egypte et en Jordanie les chiffres sont tombés en dessous de 2,5 et 3 enfants/femme, respectivement. (2)

Le fatalisme du BCS et son pessimisme sont sans fondement. La réalité démographique est une source d'espoir et d'optimisme, non l'inverse. Et pourtant les projections du BCS pour 2008 montrent que ses experts sont déterminés à persévérer dans l'erreur, répétant les projections passées au lieu de les corriger. (3)

 

Notes de la traduction

(1) aujourd'hui 20%

(2) on constate le même phénomène dans la population française d'origine musulmane

(3) ou de s'abstenir

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