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Éditorial du Jerusalem Post
du 5 avril 2005
Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm
Même si cela est tardif, on
doit féliciter notre gouvernement pour avoir eu le courage de cesser d'invoquer
des raisons de sécurité pour rendre plus difficile l'obtention de la
citoyenneté israélienne, aussi bien pour les Palestiniens que pour les autres
Arabes. Il était temps qu'officiellement l'état d'Israël annonce que c'est son
droit légitime de s'auto-protéger.
Le premier ministre Ariel
Sharon a finalement dit à haute voix ce qu'on disait depuis longtemps, en
annonçant la création d'une commission interministérielle chargée de rédiger
une nouvelle loi pour l'immigration, afin de renforcer les critères pour les
non-juifs: "L'état d'Israël a le droit de maintenir et de protéger son
caractère juif, même si cela a un impact sur sa politique d'accès à la
citoyenneté israélienne"
En d'autres termes, à partir
de maintenant, le pays cessera de prétendre que ses lois d'immigration ne sont
pas liées à des considérations démographiques et de rechercher des "motifs
acceptables" tels que la peur des infiltrations et des attaques
terroristes.
Des pays comme le Danemark,
les Pays-Bas et l'Autriche viennent d'adopter des règles plus contraignantes
pour l'obtention de la citoyenneté, afin de limiter le flux d'immigration
musulmane. Les nouvelles restrictions danoises ont déjà réduit les demandes de
"réunion des familles" de 60% depuis 2002.
Pourquoi Israël devrait-il
avoir peur de faire de même? De plus Israël est plus menacé que n'importe quel
pays européen. Nous n'avons pas moins le droit que l'Europe de nous défendre,
aussi bien selon des critères nationaux que de sécurité. De plus, et ceci est
paradoxal, ceux qui frappent le plus fort à nos portes pour être admis chez
nous affluent de pays ennemis, avec un programme irrédentiste (1).
Il ne fait aucun doute que
les immigrants arabes sont aussi attirés par notre niveau de vie et par les
opportunités économiques offertes. Bien que toujours "démonisé" par
les médias arabes, Israël reste curieusement une destination pleine d'attraits.
À la lumière de tout cela, maintenir un équilibre démographique n'est plus un
critère de préférence, mais de vie ou de mort.
Et pourtant inexplicablement,
les Israéliens restent circonspects sur ce sujet et n'admettent pas la réalité
des faits. Pendant 2 ans des restrictions "ad hoc"(2) devaient
limiter le droit des Palestiniens mariés à des Arabes Israéliens de rejoindre
leur époux(se) ici. Il est inutile de préciser que rien n'empêche de tels
couples de s'installer de l'autre côté et de créer des foyers au delà de la
ligne verte.
Ces restrictions ont valu au
pays des condamnations internationales et ont constitué des sujets de
nombreuses pétitions auprès de la Haute Cour de Justice, dont la décision est
en attente. La réponse formelle aux critiques internes et externes a été que la
carte d'identité israélienne accordée à l'époux (se) palestinien a servi à
faciliter de nombreuses attaques terroristes et que les règlements "ad
hoc" ont été pris pour des raisons de sécurité. Or ces arguments sont
provisoires, alors que la menace latente concernant l'existence d'un état Juif
est permanente.
Les Palestiniens peuvent
avoir des raisons convaincantes de préférer Israël à leur domicile actuel, mais
les préoccupations démographiques ne sont pas moins une bonne raison d'édifier
des remparts légaux pour sauvegarder l'existence du seul état Juif au Monde.
Avec plus de 22 états le monde arabe a un territoire plus grand que toute
l'Europe et les Etats-Unis réunis. Et ce territoire devrait suffire à tous ceux
qui souhaitent émigrer de leur pays.
Un des arguments les plus
fréquents pour inciter Israël à céder des territoires en litige consiste à dire
qu'il faut assurer une majorité juive. Ceci est aussi la raison pour laquelle
Israël rejette fermement ce que les arabes ne cessent de répéter, "le
droit au retour" des réfugiés palestiniens. Les appréhensions
démographiques sont les mêmes dans les deux cas, car Israël ne peut pas fermer
une porte et en ouvrir une autre. Or depuis les accords d'Oslo, une porte est
restée entrebâillée, et la majorité des Israéliens ne le sait pas. Un flux
permanent d'immigrants arabes a permis l'entrée de 137 000 arabes en Israël,
sous le prétexte de la "réunion des familles". Ajoutez à cela environ
100 000 entrées illégales.
Ceux qui revendiquent des
droits humains ou humanitaires ne doivent pas être écartés d'emblée, mais ces
arguments ne doivent pas nous empêcher de restreindre l'immigration. Comme l'a
écrit l'ex ministre Amnon Rubinstein récemment dans ce journal "Ceux qui demandent à Israël de se suicider, avec
l'argument des droits humains, sont en train de mettre en danger justement ces
"droits humains"!" (3)
Notes
(1) irrédentisme
a. Histoire: doctrine
politique apparue dans les années 1870 et au nom de laquelle les nationalistes
italiens réclamaient le rattachement à leur pays des territoires de langue
italienne restés sous la domination austro-hongroise après la formation de
l’unité (notamment le Trentin, l’Istrie, Trieste et Fiume). Sous le régime
fasciste, les revendications irrédentistes, visant essentiellement la France,
portèrent sur Nice, la Savoie, la Corse, la Tunisie, ainsi que le Tessin.
b. Par analogie attitude d’un
État qui revendique un territoire dont les habitants parlent la même langue ou
appartiennent au même groupe ethnique que ses propres ressortissants.
(2) ad hoc locution venant du latin ayant pour sens «pour cela». Adapté à un usage ou à un objet
déterminé. Des arguments "ad hoc". Spécialement institué pour un but
précis. Commission "ad hoc" chargée de régler un litige.
(3) car sans une majorité
juive Israël n'existe plus
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