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BAHA-I OU TOTALITAIRE,
QUI EST ABOU MAZEN ?
Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, le président élu de l'Autorité Palestinienne, vient de prendre un certain nombre de mesures pour asseoir son autorité en limogeant des chefs de la police incompétents et en menaçant de démettre son premier ministre Qorei. Il a donné ordre à ses médias de changer de langage vis à vis d'Israël. Mais un organe comme Arouts 7 continue à se poser des questions quant à la personnalité d'Abou Mazen (voir ci-dessous un article sur le sujet "quel rôle joue Abou Mazen?")
Selon certains milieux du contre-espionnage israélien, Abou Mazen viendrait du milieu "baha-i" (foi d'origine shiite). Ceci est rapporté par le bulletin 328 de France-Israël. Cette appartenance expliquerait alors son attitude modérée, sinon ambiguë et sa préférence pour des actions discrètes qui ne heurtent pas de front l'adversaire.
De notre point de vue, l'éducation et l'expérience de Mahmoud Abbas acquises à Damas et à Moscou restent dominantes dans sa réflexion et cet homme réagirait plutôt comme un soviétique que comme un "Baha-i" (il portait la toque russe aux funérailles d'Arafat). Il ne faut pas oublier non plus qu'il a développé à Moscou une thèse négationniste en ce qui concerne la shoah, ce qui ne reflète en rien un esprit pacifiste.
Selon de nombreux spécialistes (le chef du centre Baha-i de Haifa, le professeur Moshé Sharon, spécialiste de cette religion,…) et l'intéressé lui-même, il s'agirait d'une rumeur fausse, voire une calomnie répandue soit par le Mossad, soit par des adversaires intégristes du Hamas.
Néanmoins je vous livre ci-dessous une partie d'une étude sur la shia'h (schisme religieux par rapport au courant principal de la sunna) en Islam qui parle des Baha-is. Le texte ci-dessous est tiré de mon livre "la révolution des Messies" - L'Harmattan 2000. Les baha-is sont plusieurs millions dans le monde et ils prônent des doctrines humanistes et pacifiques. Albert Soued.
QUEL RÔLE JOUE ABOU MAZEN ?
Arouts 7 - 08 Février 2005
Alors que les médias
relatent avec un enthousiasme, quelquefois mesuré, la fameuse rencontre entre
Ariel Sharon et Abou Mazen à Charm-El-Cheik, l’orientaliste Yehoshoua Méiri
donne un aperçu plutôt différent de la situation.
Il a en effet révélé
à la rédaction d’Aroutz Shéva en hébreu que le nouveau chef de l’Autorité
palestinienne avait été invité récemment à se rendre à Téhéran. Il a ajouté que
ce dernier souhaiterait convaincre les dirigeants iraniens de ne plus mettre
leur veto "terroriste" sur le processus diplomatique en cours dans la
région. Les Iraniens ont invité Abou Mazen la semaine dernière et les
Américains ont été immédiatement informés de cette proposition.
Pour Méiri, Abou
Mazen caresse l’espoir d’arriver dans quelques semaines à Washington avec en
poche un message des autorités iraniennes dans lequel elles se déclareraient
prêtes à accepter la poursuite du processus dans la région. Abou Mazen
espèrerait, par ce moyen, éviter toutes les étapes prévues au départ par la
Feuille de Route et soumettre Israël à des pressions internationales.
Les points
essentiels du plan d’Abou Mazen ont déjà été transmis aux autorités iraniennes
la semaine dernière par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Iran à Amman. Après
avoir reçu le message, les Iraniens ont permis aux organisations terroristes
dont ils dirigent les opérations d’accepter un "cessez-le-feu" de
deux mois. Cette mesure a incité l’administration américaine à publier vendredi
dernier un communiqué dans lequel elle annonçait qu’elle n’envisageait pas pour
le moment d’offensive contre les installations nucléaires d’Iran.
Abou Mazen
arriverait alors à Washington avec une autre promesse de Téhéran. Les
dirigeants iraniens pourraient entamer des pourparlers sur leur force nucléaire
en posant comme condition qu’Israël soit également soumis au contrôle de ses
réacteurs atomiques. Cette exigence serait alors soutenue par tous les pays
arabes et par l’Union européenne.
Toutes ces démarches
entreprises par Abou Mazen concordent, toujours selon Méiri, avec le plan dont
il a exposé la teneur pour la première fois le 19 janvier 1991 lors d’une
conférence de la Ligue arabe au Caire. Selon ce programme, "il
est possible d’éliminer Israël, par des moyens pacifiques, en 15 ans". La stratégie
iranienne mise en place à l’heure actuelle s’inscrit parfaitement dans le cadre
de ce plan. Ariel Sharon est considéré dans ce contexte comme "la dernière
cartouche dans le chargeur d’Israël".
Lors d’un entretien
avec Ahmed Bacher à Gaza, il y a à peine deux semaines, au cours de discussions
sur une trêve provisoire (qualifiée de Houdna), Abou Mazen s’est exprimé ainsi
: «Nous n’avons aucune chance contre Sharon en poursuivant les
attentats, étant donné qu’il a le monde entier à ses côtés à ce sujet. Nous
devons traverser sans heurt la période de Sharon et par la suite mettre à
exécution notre grand plan». Abou Mazen aurait également affirmé :"Si
vous me laissez suivre la voie que j’ai proposée, dans 10 ans, Israël
n’existera plus". A D. ne plaise ! CDP
Mille années lunaires après
l'occultation de l'imam Moh'amed ibn H'assan, l'approche de l'an 1260 de
l'hégire, ou 1844, donna un espoir insoupçonné aux masses shii'tes en Iran.
Profitant de cet engouement, Sayed A'li Moh'amed, un mystique de l'école
"Shaykhiste" (voir ci-dessous) revendique à 25 ans, à Shiraz, le
titre de "Bab", soit la porte à l'imam caché. Ayant rassemblé de
nombreux fidèles, il annonce, quatre années plus tard, qu'il est lui-même
l'imam occulté qui réapparaît pour abroger le Coran et les lois des autres
religions, et pour instaurer un nouveau cycle prophétique universel. Brillant,
il apportait avec beaucoup de charisme des réponses subtiles à toute question
théologique. Il écrit un nouveau livre saint appelé "bayan", la
révélation, qui devait remplacer le Coran. Sa secte abolit la polygamie et le
concubinage entre autres, et prône l'unification des religions. Son apparition
engendra de violentes manifestations pour et contre lui au point que le shah
Nasr-el-Din s'en est ému et le fit fusiller à 31 ans comme hérétique. Cinq
mille fidèles périrent lors de ces événements et, parmi eux, une poétesse
portant le joli nom de "prunelle de l'œil".
Cet illuminé avait pris soin
d'annoncer avant son exécution l'arrivée prochaine d'un autre personnage
messianique, sans le nommer. Un disciple inconnu Mirza H'ussein A'li Nouri se
déclara à ses adeptes en 1863, puis publiquement trois ans plus tard, comme
celui qui a été annoncé par le "Bab". Il prit le titre de Baha-oullah
ou "Gloire de Dieu" et se
sépara de l'Islam, revendiquant l'universalisme d'une nouvelle religion, le
"baha-isme". Il est jeté dans la prison d'Acre jusqu'à sa mort. On
compte aujourd'hui quelques millions de fidèles dans le monde entier avec un
centre international majestueux à H'aifa, à trente km au sud d'Acre.
Notons que le
"shaykhisme" d'où est issu le "babisme" est une école de la
shia'h qui se distingue à la fois par une extrême vénération de l'imam caché,
frôlant l'idolâtrie, et par la conception d'un monde intermédiaire, analogue à
celui de la Qabalah, appelé "H'ourqalya", monde des archétypes, une
façon d'expliquer tous les paradoxes. Si l'imam qui réapparaît n'a aucune
ressemblance avec l'imam caché, c'est qu'il est son archétype transformé. Ce
n'est pas le corps physique du prophète Moh'amed qui s'est envolé vers
Jérusalem, mais son archétype, ou corps subtil du monde intermédiaire.
"H'ourqalya" est aussi un moyen d'expliquer l'immanence de Dieu dans
le monde créé par rapport à sa transcendance. Aux professions de foi de la
shia'h, le shaykhisme ajoute la croyance dans un troisième intermédiaire, en
plus de Moh'amed, sceau des prophètes, et de l'imam caché devenu Mahdi: le
"Bab", un disciple parfait, le "quatrième pilier" qui ouvre
la porte de l'Intelligence, le Dieu-Un étant le premier pilier. On notera la
similitude avec les quatre mondes séphirotiques de l'Arbre de Vie.
Le "babisme" s'inspire
largement de cette doctrine, et après lui, le baha-isme. Inconnaissable dans
son essence, Dieu a créé le monde, puis il a confié aux Imams successifs
"un certain pouvoir créateur", à travers le monde intermédiaire de
l'esprit. D'où l'importance des chiffres et des lettres dans la révélation de
cette secte, ainsi que l'exégèse symbolique. Élevé à un niveau quasi divin,
l'imam a besoin d'une "porte" pour communiquer avec le commun des
mortels, d'où le "Bab". Voici quelques transformations apportées au
rite musulman: l'année a dix neuf mois de dix neuf jours; le culte public et la
prière sont abolis; le rituel de pureté est allégé et la condition de la femme
nettement améliorée; le capital et le revenu sont taxés pour subvenir aux
besoins des pauvres et, en conséquence, la mendicité est interdite…