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Saper Mahmoud Abbas : La "Révolution Verte" et la Stratégie du Hamas pour s'emparer de l'Autorité Palestinienne
Par Lt. Col. Jonathan D. Halevi, chercheur sur le Moyen-Orient et
l'Islam radical, et fondateur du "Groupe de Recherche Orient" (Orient
Research Groupe Ltd). C'est un ancien conseiller de la division de
planification politique au ministère
des Affaires Etrangères. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas
nécessairement celles des IDF (Tsahal, Forces de Défense d'Israël). Cet essai a
été préparé dans le cadre du projet Jérusalem pour la Démocratie au
Moyen-orient (JPDME en anglais) comme contribution au parrainage du forum de la
Knesset sur le Moyen-orient. Une version de cet essai a paru initialement le 1
avril sur le site internet du JPDME : www.JPDME.org
Paru
dans Jerusalem Center for Public Affairs (Institut des Affaires
Contemporaines)- Vol 14, N° 21, 14 Avril 2005 -
http://www.jcpa.org/brief/brief004-21.htm
Traduit et adapté en français par Simon Pilczer, volontaire de
l'IHC
- L'examen de la nouvelle stratégie du Hamas pour se joindre au processus politique à l'intérieur de l'Autorité Palestinienne a conduit de nombreux analystes à avancer que l'organisation terroriste entreprend un glissement pragmatique, où elle renoncerait au terrorisme en échange de sa participation aux prémices de la démocratie palestinienne.
- Pourtant, les dirigeants supérieurs du Hamas ont souligné que
cette nouvelle approche politique ne modifie pas sa ferme adhésion à la
"résistance" et au "jihad" en tant que principaux outils
pour libérer tous les territoires de la "Palestine historique". De
son point de vue, gagner du pouvoir politique renforcera vraiment sa capacité à
préserver ses forces militaires (les brigades Ezzedine al Qassam) et de
recourir au terrorisme quand les circonstances s'y prêteront. Le chef du Hamas
Khaled Mashal qualifie le calme actuel de "repos du guerrier".
- Le Hamas a intégré les dures leçons de l'expérience du Front
Islamique du Salut (FIS) en Algérie dans les années 1990. Le FIS gagna les
élections parlementaires en décembre 1991, mais perdit toutes ses réalisations
politiques un mois plus tard quand le régime au pouvoir mit le parti hors la
loi et se lança des mesures sévères à son encontre. A ce stade, le Hamas n'est
pas désireux de mettre en cause le gouvernement de l'AP, mais cherche cependant
à préserver son aile militaire pour dissuader l'AP de répéter l'expérience
algérienne.
- De façon à préparer la voie de l'accès au pouvoir, la stratégie
du Hamas cherche d'abord l'obtention d'une légitimité internationale. La
politique de Mahmoud Abbas déroule le tapis rouge au Hamas pour devenir un
partenaire politique acceptable, de ceux qu'on ne peut plus ignorer. Le chef de
la politique étrangère de l'UE Javier Solana a déclaré implicitement dans un
entretien à El Païs que si les négociations entre Mahmoud Abbas et les
factions armées palestiniennes étaient couronnées de succès, alors l'UE
pourrait reconsidérer sa position concernant le Hamas.
- En rejoignant la branche exécutive de l'AP, le Hamas gagnera
l'autorité pour contrôler le budget de plusieurs ministères et canaliser des
fonds pour des institutions affiliées. Celles-ci comprennent des institutions
"charitables" qui soutiennent directement et indirectement l'aile
militaire du Hamas et l'expansion de son idéologie islamiste.
- Abbas exploite l'effort de Bush pour étendre la démocratie en
ouvrant la porte aux éléments islamistes radicaux. La loi électorale
palestinienne ne disqualifie pas les organisations terroristes ou les
mouvements racistes. Israël sera confronté à de plus grandes difficultés dans
la conduite d'une lutte internationale contre le financement du Hamas. Le
résultat possible indésirable pourrait être le renforcement du Hamas et la
surenchère des préconditions pour une éventuelle direction islamique militante
sur la rive occidentale et à Gaza.
L'objectif
: un régime islamiste sur toute la Palestine mandataire
L’examen récent de la nouvelle stratégie du Hamas pour rejoindre le
processus politique à l'intérieur de l'Autorité Palestinienne (AP) a conduit
beaucoup de chercheurs à avancer que l'organisation terroriste entreprend un
glissement pragmatique, où elle renonce au terrorisme en échange de sa
participation dans le processus démocratique palestinien.
En citant la participation du Hamas aux élections municipales palestiniennes
et son acceptation du cessez-le-feu temporaire avec Israël, beaucoup croient
que le Hamas est prêt à se joindre au courant principal de la direction de
l'OLP. Cependant, ce "nouveau visage" est fondé sur la reconnaissance
des dures leçons apprises par les groupes radicaux islamistes ailleurs au
Moyen-Orient. Essentiellement, le Hamas a évolué vers un "plan par
étapes" qui place en priorité la popularité politique à long terme par rapport à la force contre le
gouvernement palestinien. Pour finir, l'objectif reste le même -
l'établissement d'un régime islamiste sur toute la région de la Palestine
mandataire.
En exploitant le processus démocratique, le Hamas tente simplement
de gagner une légitimité et une reconnaissance internationales sans vraiment
changer aucun de ses dogmes fondamentaux, ou son approche militariste à
l'encontre d'Israël et de l'Occident.
Pendant ce temps, la participation aux élections palestiniennes et
l'exploitation des faiblesses du Fatah peut permettre au Hamas de réaliser le
but ultime de sa stratégie : obtenir le pouvoir et changer l'OLP de
l'intérieur. Dans le proche avenir, Israël devra adopter une nouvelle stratégie
dans son approche du Hamas puisque l'organisation poursuivra probablement ses
efforts pour obtenir une légitimité et une reconnaissance internationales, tout
en réhabilitant sa structure militaire. L'absence d'une politique claire à
l'égard du Hamas pourrait conduire à
comprendre tacitement qu'Israël accepte de facto la participation du
Hamas à la politique de l'AP.
Le Hamas a récemment mis en jeu une nouvelle ligne politique
pragmatique, comprise par les politiciens et les commentateurs internationaux
comme l'expression de la transition en cours d'un mouvement jihadiste vers un
parti politique. Les principales bornes dans ce contexte comprennent
l'acceptation par le Hamas d'un cessez-le-feu temporaire avec Israël, sa
participation aux élections municipales palestiniennes, sa décision, pour la
première fois, de prendre part aux élections générales pour le Parlement
palestinien, qui doivent se tenir le 17 juillet 2005, et sa préparation
explicite, bien que conditionnelle, à rejoindre l'OLP.
Facteurs
cachés de la nouvelle stratégie du Hamas.
Les dirigeants du Hamas et leurs porte-parole ont expliqué le
glissement pragmatique dans la politique du mouvement, qui a été approuvé après
des discussions prolongées à tous les niveaux de l'organisation, depuis des
prisonniers jusqu'à la direction à l'étranger. Selon le Hamas, les principaux
facteurs conduisant à ce changement politique récent sont les suivants :
Les développements internationaux et régionaux - La campagne
du Président bush pour encourager la réforme démocratique du monde arabe et la
mort d'Arafat ont ouvert une nouvelle ère à l'AP avec Mahmoud Abbas, qui cherche à promouvoir une
démocratie palestinienne avec un soutien international. Le Hamas est convaincu
que Abbas est sérieux dans sa volonté de coopérer avec lui comme organisation
politique légitime, à l'intégrer dans la "bonne société"
palestinienne, et d'exclure toute éventualité d'user des forces de sécurité
palestiniennes pour prendre des mesures contre le mouvement. La décision
d'Abbas d'accepter partiellement l'exigence du Hamas d'adopter un nouveau
système électoral et son engagement déclaré à en respecter les résultats a été
pris en haute considération par la direction du Hamas et a levé le dernier
obstacle à leur venue dans l'arène politique.
Le Hamas a résolu sa difficulté idéologique antérieure à rejoindre
l'AP en arguant que l'accord d'Oslo n'est plus valide du fait des réalisations
de l'intifada armée, des "violations constantes" par Israël de
l'accord, et d’après la compréhension que le mécanisme d'Oslo ne s'applique à la
situation politique actuelle (1).
Gagner du pouvoir politique - Encouragé par
les excellents résultats de la première phase des élections municipales en
décembre 2004 et flattés par les sondages suivants prévoyant de pareils succès
pour les élections parlementaires à venir, le Hamas voit sa participation au
sein du système politique comme une opportunité en or pour traduire sa large
assise populaire en bénéfices politiques. A Bethlehem, le Hamas a même associé
ses forces avec des Chrétiens dans une liste conjointe opposée au Fatah pour
les élections municipales (2).
Pour le Hamas, la période actuelle est la plus appropriée pour
tirer bénéfice de ses principaux avantages sur son principal rival - le
mouvement Fatah - qui subit une crise aiguë d'organisation due aux tensions
entre la vieille garde (la direction traditionnelle) et la jeune garde
(réformistes et militants). Le Hamas, contrairement au Fatah, souligne sa
cohésion, un message clair, et une organisation efficace. Le dirigeant du
Hamas, Mahmoud al- Zahar a exprimé la confiance en soi du mouvement en
n'excluant pas la possibilité d'emporter les élections et même de diriger le
prochain gouvernement (3).
"Défendre la résistance" - Les
dirigeants supérieurs du Hamas ont souligné que la nouvelle approche politique
n'affecte pas la ferme adhésion du mouvement à la "résistance" et au
"jihad" comme principaux outils pour libérer tous les territoires de
la "Palestine historique". De plus, de leur point de vue, gagner du
pouvoir politique renforcera encore le Hamas, lui permettant de préserver ses
forces militaires (Brigades Ezzedine al Qassam) et de recourir à la terreur
quand les circonstances s'y prêteront. (4). Le pragmatisme apparent du
Hamas a permis à Abbas de renvoyer la balle dans le camp d'Israël, et de recentrer
l'attention internationale sur l'occupation israélienne au lieu du terrorisme
palestinien comme obstacle à la paix (5).
Changer l'OLP de l'intérieur - Dans la déclaration du Caire du 17
mars 2005, qui concluait d'intenses discussions entre factions palestiniennes,
le Hamas a donné son accord "pour établir un comité, comprenant des
représentants supérieurs de toutes les organisations, de façon à formuler des
principes de consensus concernant l'OLP (6). Même si le Hamas a reconnu l'OLP
comme le "seul représentant légitime" su peuple palestinien, cet
arrangement prudent reflète la réticence du Hamas à s'y joindre
inconditionnellement. Le nouveau mécanisme consensuel a pour objet de modifier
les fondements de l'OLP et sa source de légitimité de l'intérieur. De là, les
exigences non équivoques du Hamas centrées d'abord sur le changement de la
plateforme politique de l'OLP et de sa convention nationale en adoptant de
nouveau des principes de
"résistance" et de "lutte armée". De plus, le Hamas
cherche à réactiver l'établissement de l'OLP en dehors de la Palestine de
manière à faciliter rapidement de nouvelles élections au Conseil National
Palestinien (CNP - l'institution suprême de l'OLP). Gagner les élections au CNP
pourrait marquer la prise de contrôle historique par le Hamas du mouvement
national palestinien (7).
La route vers le pouvoir du Hamas, encore appelée "la
révolution verte" (le drapeau du Hamas est vert), est fondée sur un plan
par étapes à long terme, inspiré de l'idéologie des "frères
Musulmans". Cette doctrine esquive l'usage de la force contre le
gouvernement et donne la priorité à la "da'awa" (prosélytisme
islamique) comme moyen d'expansion graduelle de la popularité et d'influence du
Hamas, jusqu'à ce qu'il gagne suffisamment de pouvoir politique pour diriger un
régime islamiste.
Il semble que le Hamas ait intégré les dures leçons de l'expérience
du Front Islamique du Salut (FIS) en Algérie dans les années 1990. Le FIS gagna
les élections parlementaires en décembre 1991, mais perdit toutes ses
réalisations politiques un mois plus tard quand le régime au pouvoir mit le
parti hors la loi, et lança de sévères mesures à son encontre, entamant une
longue et féroce guerre civile. Contrairement au FIS, les dirigeants du Hamas
transmettent un message d'apaisement, dirigé aussi bien vers l'AP que vers
Israël et la communauté internationale. Selon cette stratégie, le Hamas n'est
pas désireux (au moins à ce stade) de mettre en cause la direction de l'AP,
mais plutôt de chercher à prendre part au processus politique et à coopérer
avec l'AP (8). D'un autre côté, le Hamas considère sa forte aile militaire
comme un bouclier vital, nécessaire pour dissuader l'AP d'essayer de répéter
l'expérience algérienne (9).
Le consentement du Hamas à un cessez-le-feu temporaire (tah'di'a
-accalmie) caractérise aussi sa stratégie. Le Hamas a, en fait, cesser les
attaques terroristes à l'intérieur d'Israël depuis que la tah'dia a été
officiellement déclarée. Cependant, son interprétation du sens du cessez-le-feu
diffère complètement de la compréhension et des exigences d'Israël. Le Hamas le
considère comme un cessez-le-feu mutuellement obligatoire et ainsi cherche à
saper la revendication par Israël de se défendre contre le terrorisme.
De la façon dont le Hamas la considère, une telle déclaration
reflète "une position de force" que les Palestiniens ont gagnée à
travers "la résistance armée" en obligeant à un retrait israélien
unilatéral de la bande de Gaza, et du Nord de la Samarie, non conditionné par
la moindre concession palestinienne.
Le Hamas dénie à Israël de revendiquer un cessez-le-feu mutuel et
donc l'a dénommé tah'dia, signifiant "un cessez-le-feu temporaire
et conditionnel" avec des "clauses résolutives". Le Hamas a fait
clairement savoir que le terrorisme pourra probablement reprendre si Israël
refuse de se plier aux exigences du Hamas, dont la libération de tous les
prisonniers, l'arrêt de construction dans les implantations, et l'abstention de
toute activité qui interfère avec les intérêts palestiniens de base. (tels ceux
impliquant le statut de Jérusalem, la barrière de sécurité, etc...). Le chef du
Hamas Khaled Mashal a désigné le cessez-le-feu comme un "repos du
guerrier", l'un de ceux qui sert l'intérêt suprême du Hamas et du jihad
islamique pour réorganiser et reconstruire leurs capacités, après avoir été
sévèrement atteints par les Forces de Défense d'Israël (10).
Le principal objectif de la stratégie du Hamas est donc, de
préparer la voie pour atteindre le pouvoir. Atteindre la légitimité
internationale est un mouvement essentiel vers cet objectif. Le Hamas est
conscient de ses limites, et comprend l'importance de la communauté
internationale dans le conflit israélo-palestinien. Sa nouvelle politique
pragmatique est aussi conçue pour convaincre l'UE que le Hamas est un pouvoir
politique constructif et donc devrait être retiré de la liste noire des
organisations terroristes de l'UE. Khaled Mashal a mis en avant que seule une
politique entrecroisée fondée sur la détermination idéologique et atteignant la
prédominance politique forcera finalement l'UE à reconnaître le Hamas comme
partenaire légitime (11). Al-Sharq al-Aswat
a rapporté au début mars que la France et l'Espagne travaillaient de
concert sur le plan diplomatique pour retirer le Hamas de la liste noire
terroriste de l'UE (12). Le chef de la
politique étrangère de l'UE, Javier Solana, a aussi déclaré de façon implicite
dans un entretien avec El Païs que si les négociations entre Abbas et
les factions palestiniennes réussissaient, alors l'UE pouvait reconsidérer sa
position concernant le Hamas (13).
Les développements politiques dans l’arène palestinienne représentent
des défis complexes pour Israël, dont le plus important est la possibilité que
le Hamas obtienne une légitimité internationale. Sous le masque de la
démocratie, la politique d'Abbas déroule le tapis rouge pour le Hamas pour lui
permettre de devenir un partenaire politique acceptable, l'un de ceux qu'on ne
peut plus ignorer.
Les élections municipales de l'AP en décembre dernier ont élevé des
agents opérationnels supérieurs du Hamas à des postes de maires, et Abbas
lui-même a nommé l'homme d'affaires du Hamas Mazen Sonoqrot au poste de
ministre de l'économie nationale. Sonoqrot était le président de la compagnie
conglomérat du Hamas 'Beit al-Mal' quand elle fut désignée par Israël et les
USA comme une organisation terroriste (en 1997, et 2001, respectivement) (14).
Israël devra selon toute probabilité réévaluer sa politique à
l'égard du Hamas après les élections parlementaires, qui seront très
probablement marquées par l'émergence du Hamas comme une puissance politique
majeure. Ce défi peut être encore plus problématique si le Hamas participe au
gouvernement palestinien.
Rejoindre la branche exécutive de l'AP confèrera aussi au Hamas
l'autorité pour contrôler le budget de plusieurs ministères et de canaliser des
fonds vers des institutions affiliées au Hamas. Celles-ci comprennent des
associations charitables, qui soutiennent directement et indirectement l'aile
militaire du Hamas, et l'expansion de l'idéologie islamique radicale. Le
soutien financier conçu pour l'AP pourrait aussi finalement se retrouver dans
les mains du Hamas.
De plus, la coopération d'Israël avec un gouvernement de l'AP
incluant des ministres du Hamas sera probablement interprétée
internationalement comme une reconnaissance de facto du Hamas par
Israël. Israël serait confronté à de grandes difficultés pour conduire la
guerre contre le terrorisme palestinien et les plans du Hamas pour un jihad financier après que le Hamas
aura conquis des postes ministériels à travers le processus démocratique.
En attendant, les principales implications de la situation
politique présente au sein de l'AP et du nouveau pragmatisme politique du Hamas
sont les suivantes :
Par sa décision de se joindre au processus politique, le Hamas a
vraiment lancé une campagne pour mettre en cause la direction de l'AP. Depuis
qu'Abbas a accédé au pouvoir, le Hamas a vraiment fait en sorte de prendre le
contrôle de la rue palestinienne. Il exploite la crise actuelle au sein du
Fatah et le besoin de l'OLP de soutenir l'approche conciliatrice d'Abbas envers
Israël de façon à conduire une alternative militante et nationaliste. Dans la
période suivante l'accord du Caire, le Hamas a pris la place du Fatah en organisant des protestations et des
manifestations au niveau national à la mémoire des "martyrs" et a
conduit la lutte contre l'admission des Juifs sur le Mont du Temple.
Le Hamas a accepté, de facto, le concept de l'OLP de 1974
d'un plan par étapes conçu pour aboutir à la destruction d'Israël. En 2002, le
sheikh Ahmed Yassin a donné la justification islamique pour adopter cette voie
; désormais elle est passée à la pratique.
A ce stade, le Hamas se préoccupe de reconstituer l'infrastructure du mouvement, durement
touchée par Israël pendant l'intifada, et de conquérir davantage de pouvoir politique.
Le Hamas pourrait émerger comme le grand vainqueur lors des élections
parlementaires à venir en juillet 2005. Quels que soient les résultats, le
Hamas obtiendra probablement la reconnaissance européenne en tant qu'intervenant politique majeur.
Le désengagement israélien de la bande de Gaza et du nord de la
Samarie, programmé pour démarrer le 20 juillet, pourrait occuper le programme
des élections palestiniennes du 17 juillet. Il servira probablement d'abord les
intérêts du Hamas, dont la stratégie de "lutte armée" est considérée
par la majorité des Palestiniens comme capable d’obliger Israël au retrait
unilatéral, et en effet, inconditionnel des territoires palestiniens.
L'absence d'une politique israélienne claire concernant la
participation du Hamas aux élections législatives pourrait être perçue comme
l'acceptation par Israël du Hamas en tant qu'interlocuteur valable. A l'extrême
limite, cela suggère l'indifférence concernant l'éventualité d'un dégel des
relations entre l'UE et le Hamas.
La politique d'Abbas exploite l'effort de Bush de répandre la
démocratie en ouvrant la porte aux éléments islamistes radicaux pour participer
à la branche exécutive, leur conférant l'absolution pour leur participation au
terrorisme pendant les quatre dernières années et demie. La loi électorale
palestinienne ne contient aucune barrière légale pour disqualifier les
organisations terroristes, les partis racistes, ou les mouvements fascistes. Le
résultat indésirable possible à long terme pourrait être l'établissement d'un
gouvernement islamiste militant sur la rive occidentale et à Gaza.
1. http://almoslim.net/figh_wagi3/show_conv_main.cfm?id=79
2.
http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/dailynews/2005/apr05/5_4/details3.htm#1
3. Okaz (Saudi Arabia), 27 March 2005.
4.
http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/dailynews/2005/apr05/6_4/details5.htm#1;
http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/dailynews/2005/apr05/1_4/details.htm#1
5. http://www.minfo.gov.ps/mawqef/arabic/10-03-05a.htm
6. http://www.alquds.co.uk:8080/archives/pdf/2005/03Mar/18MarFri/Quds12.pdf
7.
http://www.alhaqaeq.net/defaultch.asp?action=showarticle&secid=3&articleid=27270
8. http://www.palestine-info.info/arabic/hamas/hewar/2005/ghazal.htm;
http://www.aljazeera.net/NR/exeres/C41D6A56-3843-49EF-9485-55F91DBE9B99.htm?wbc_purpose=basic_current_current_current_Current
9. http://almoslim.net/figh_wagi3/show_conv_main.cfm?id=79
10. On Hamas and the PA's outlook regarding the cease-fire, see Jonathan D.
Halevi, "The Palestinian 'Temporary Cease-Fire': Israel's Political Risks
and Opportunities with the Sharm el-Sheikh Summit between Prime Minister Sharon
and Chairman Mahmud Abbas (Abu Mazen)," Jerusalem Issue Brief 4-16,
7 February 2005; http://www.jcpa.org/brief/brief004-16.htm
11. http://www.palestine-info.info/arabic/hamas/hewar/2005/mesh3al05.htm
12. Al-Sharq al-Awsat (London), 6 March 2005.
13. Al-Hayat al-Jadida (Palestinian Authority), 25 February 2005.
14. http://www.washingtoninstitute.org/templateC05.php?CID=2269