www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
POURQUOI EST MORT MOH'AMED ABOU AL HAWA ?
Par Caroline Glick, rédactrice en chef adjointe du
Jerusalem Post, éditorialiste
Paru dans le Jerusalem Post, rubrique "our world"
du 18 avril 2006
Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm pour www.nuitdorient.com
Moh'amed Abou al Hawa, 42 ans, était père de 8 enfants
lorsqu'il est mort mercredi dernier. Alors que les Juifs commençaient à fêter
la Pâque, et racontaient l'histoire de l'exode d'Egypte ainsi que celle de la
naissance d'une nation, Moh'amed était torturé par des terroristes du Fatah.
Pendant qu'on appréciait notre repas du Séder, il a été abattu par 7 rafales,
et, alors qu'on clôturait notre soirée studieuse par "L'an prochain à
Jérusalem!", le corps de ce pauvre homme flambait avec sa voiture.
Moh'amed Abou al Hawa a été torturé et assassiné parce
qu'on l'accusait d'un crime capital. Huit enfants sont devenus orphelins
mercredi dernier dans la nuit parce que leur père avait soit disant vendu à des
Juifs un bien immeuble situé à Jérusalem. L'immeuble est situé dans le quartier
d'Al Tor, juste au dessus du Mont du Temple, au Mont des Oliviers.
Moh'amed Abou al Hawa a été enterré dans un cimetière
improvisé, sur la route entre Jérusalem où il vivait et Jéricho, là où il a été
tué. Son corps a été enterré là, parce que le moufti de l'Autorité
Palestinienne (AP), Ikrima Sabri empêche tout Musulman accusé d'avoir vendu un
bien immobilier ou un terrain à un Juif d'être enterré décemment dans un
cimetière musulman.
Lorsque l'AP a été installée en 1994, le premier acte légal
effectué par son président Yasser Arafat et son ministre de la justice Freih
Abou Madein était de déclarer nulle et non avenue toute loi en vigueur. Après
avoir plongé la société palestinienne dans un chaos légal, ces 2 hommes ont
réinstitué la loi jordanienne qu'Israël avait révoquée en 1967. Cette loi fait de la vente
d'un terrain à un Juif un délit.
Depuis 1994, des douzaines d'arabes Israéliens et des
résidents de l'AP ont été assassinés, car soupçonnés d'avoir vendu un terrain à
des Juifs. Comme ceux qui l'ont précédé, le meurtre de Abou al Hawa nous donne
un bon aperçu sur la société palestinienne. Il nous dit que toute AP, celle-ci
comme tout Etat qui peut lui succéder sera raciste, ce sera un état pratiquant
l'apartheid où les lois promulguées le seront sur la base de la race et de la
religion. On refusera aux Juifs tout droit de l'homme et les Arabes qui
voudront vivre en paix avec les Juifs seront accusés de trahison et seront des
cibles de meurtre.
Samedi soir, le sheikh Israélien Raed Salah, ex-maire de
Oum al Fah'm (Israël) et chef de la branche nord du Mouvement Islamique
Israélien a parlé à 30 000 arabes Israéliens dans le stade de sport de Qafr
Kana. Il a placé le meurtre de Abou al Hawa
dans le contexte de la stratégie arabo-islamique de
conquête de Jérusalem. Son discours a été largement diffusé par Al jazeera et
il appelait à l'expulsion de tous les Juifs de Jérusalem. Il a appelé ses
frères arabes à sauver Jérusalem des mains des Juifs, leur promettant que très
bientôt cette ville sera la capitale de la nation islamique et sera gouvernée
par un caliphe ! Le discours de Salah le
place au niveau de Sheikh Youssef al Qaradaoui, le chef religieux sunnite basé
au Qatar, autorité respectée par aussi bien al Qaeda que le Hamas. Président de
la Fondation al Qouds (la sainte ou Jérusalem), en décembre dernier, à
Sanaa-Yémen, Qaradaoui a donné ordre d'islamiser Jérusalem, de mettre fin à la
coexistence avec Israël, et d'entamer un jihad civil, en parallèle avec la
résistance armée.
Aujourd'hui personne dans le monde arabo-islamique et
encore moins dans l'AP ne se lèvera pour défendre la mémoire de Abou al Hawa.
Car pour tout ce monde, ce meurtre servira de leçon et découragera toute
velléité de relation pacifique ou commerciale avec les Israéliens. Aucune de
ces victimes de l'apartheid contre les Juifs n'aura eu l'occasion de s'exprimer
ou de se défendre. Selon les spécialistes de la vente de biens immobiliers
palestiniens, dans la plupart des cas, ces Arabes punis d'avoir vendu un
terrain à des Juifs ne l'avaient pas fait. Dans le pire des cas, ces gens qui avaient
simplement de bonnes relations avec des Juifs, sont devenus ainsi des
"collaborateurs". Par ces méthodes, les dirigeants palestiniens sont
assurés que les citoyens arabes auront trop peur d'entamer des relations de
coexistence avec Israël.
Considéré comme un vendeur traître, Abou al Hawa ne pouvait
pas s'attendre à être protégé par les Palestiniens, mais comme résident de
Jérusalem, il aurait pu espérer une protection des autorités israéliennes.
Légalement, ce devoir incombe en effet à la Police d'Israël. Mais hélas, non
seulement cette police ne l'a pas protégé, mais à cause d'elle il lui a été
impossible d'échapper à la mort. Le mois dernier, le tribunal de Jérusalem a
ordonné à la police de chasser des "squatters" arabes installés dans
l'immeuble qui appartenait auparavant à Abou al Hawa. Selon nos sources, au lieu
de mener cette opération délicate discrètement, dans un environnement arabe
souvent hostile, la police en a informé la chaîne de TV10! Celle-ci diffusa
l'opération à une heure de grande écoute deux soirées de suite. Elle montra la
police en train de jeter les effets personnels des squatters. Le reporter Assaf
Zohar a montré ces squatters comme de pauvres victimes innocentes et les
nouveaux propriétaires juifs comme des possédants arrogants, riches et
fanatiques. Or ils avaient acheté l'immeuble légalement, le faisaient garder
légalement et voulaient y emménager légalement. Questionné par Zohar, Abou al
Hawa a juré ses grands dieux qu'il avait refusé l'offre d'achat proposée par
des Juifs venus avec des sacs plein de billets et le pressant de vendre. Il a juré
qu'il ne vendrait jamais à des Juifs. A aucun moment Zohar n'a mentionné le
fait que l'AP procédait régulièrement à l'assassinat extra judiciaire de tous
ceux qu'on accuse de vendre des biens à des Juifs.
On imagine mal al Jazeera montrer des Juifs d'une façon
pire que ne l'a fait la chaîne 10. Le fait que l'immeuble en question se
trouvait à l'intérieur de la capitale d'Israël, à deux pas du Mont du Temple,
n'a pas impressionné Zohar. Après l'émission de ce reporter, les clameurs
d'incitation contre Abou al Hawa se sont amplifiées dans l'environnement d'Al
Tor et ailleurs en AP. De bonne source, Abou al Hawa était harcelé avant
l'émission, mais non condamné à mort. La diffusion des images de la chaîne
Cette affaire montre d'une manière troublante le niveau de
compétence de nos élites, qu'elles soient à la police ou à l'information
télévisée. A la police on nous affirme que la protection de Abou al Hawa a été
mal menée par une équipe. Si la police l'avait voulu, elle aurait pu dissuader
les Arabes du coin et les intrus palestiniens de harceler cet homme, en tout
cas elle aurait pu les persuader de le laisser tranquille lui et sa famille. A
cause de la diffusion des images de la chaîne 10, tuer Abou al Hawa était devenu un sujet d'honneur,
les assassins devenant des héros défendant l'orgueil palestinien et la
solidarité islamique contre les Juifs…. Cette chaîne a non seulement transformé
un citoyen arabe en une cible de meurtre, mais elle a montré comment les élites
de ce pays considèrent l'antisémitisme officiel palestinien. Montrant la scène de
l'éviction soir après soir pendant 7 longues minutes, montrant les Juifs comme
de riches exploiteurs et des intrus, la chaîne 10, ses reporters, ses
producteurs, ses rédacteurs acceptent de fait le fondement antisémite des
griefs des Palestiniens contre Israël. C'est-à-dire que ces élites Israéliennes
pensent que l'objectif de la création d'un état palestinien annule le droit des
Juifs de posséder des terrains dans les zones que les palestiniens
revendiquent.
Il ne fait pas de doute que l'action combinée de la police,
de Tsahal et du Shin Bet pourrait faire disparaître ces assassinats
qu'exécutent les Palestiniens pour empêcher des citoyens arabes de vendre des
terrains à des Juifs. Cette action pourrait en tout cas faire comprendre aux
Palestiniens et aux responsables arabes Israéliens qu'ils n’ont pas d'autre
choix que de s'en tenir à la loi israélienne dans la capitale israélienne et,
dans cette lutte pour la survie, Israël a les moyens humains d'y parvenir.
Pour que cette bataille ne soit pas un travail d'Hercule,
encore faut-il que nos élites acceptent que nous avons le droit de lutter et de
nous défendre, sans qu'elles n'adoptent le point de vue raciste de
l'adversaire, le présentant de plus au public comme une vérité objective.
La torture et le meurtre de Abou al Hawa est le résultat
non seulement d'une société palestinienne barbare, mais aussi celui du fait que
les soutiens de ces barbares au sein de notre propre pays règnent en maîtres.