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LES ENFANTS D'ARAFAT
L'enfer de Gaza est l'amer
fruit de la terreur érigée en état
Editorial du 16
juin 2007 de l'Opinion Journal, émanation du Wall Street Journal
Traduit par
Artus pour www.nuitdorient.com
Des vingtaines
de Palestiniens ont été tués cette semaine à Gaza dans des luttes internes
entre loyalistes du Président Mahmoud Abbas du Fatah, et ceux du 1er
ministre Ismail Hanyeh du Hamas. Et comme s'ils se donnaient la réplique, il a
suffi de 24 h pour que les spécialistes à travers le monde reprennent le même
vieux refrain, blâmant Israël et le président Bush pour cette violence.
Pourtant c'est
Israël qui a démantelé ses implantations en août 2005, concession unilatérale
qui ne lui a rapporté que des ennuis. Et c'est le président Bush qui, dans un
discours mémorable il y a 5 ans ce mois-ci, a appelé les Palestiniens à élire
de nouveaux chefs, non compromis dans la terreur. Si les Palestiniens avaient
suivi ses conseils, ils auraient eu aujourd'hui un état indépendant où ils
auraient vécu en paix. Au lieu de cela, dans des élections parlementaires, ils
ont élu en janvier 2006, en toute liberté, le Hamas pour les diriger. Ce qui se
passe aujourd'hui est le résultat de ce choix.
Cette élection
n'a pas émergé simplement d'un vide. C'est une conséquence directe du culte de
la violence qui a caractérisé le mouvement palestinien depuis sa naissance,
culte toléré et souvent célébré par la communauté internationale. Si les
Palestiniens pensent maintenant faire avancer leur cause par cette même
violence, personne ne devrait être surpris. Pendant 40 ans, la loi des armes a
été payante.
En 1972, les
terroristes Palestiniens ont assassiné des athlètes israéliens aux Jeux
Olympiques de Munich. Deux années après, Yasser Arafat s'est adressé à
l'Assemblée Générale de l'Onu, le 1er officiel non représentatif
d'un état, honoré par cette institution (1). En 1970, Arafat a tenté de
renverser le roi Hussein de Jordanie, puis quelques années plus tard, le
gouvernement libanais. Pourtant en
En
En 2005,
quelques mois après la mort d'Arafat, Israël s'est retiré de Gaza, démantelant
des implantations florissantes et a retiré ses troupes de la bande de Gaza. (Au
lieu de commencer à construire un état), les Palestiniens ont saisi l'occasion
pour intensifier leurs tirs de missiles contre des objectifs civils israéliens.
Le mois dernier, les services de sécurité israéliens ont arrêté deux femmes de
Gaza, l'une d'elles enceinte, qui projetaient d'entrer en Israël sous un
prétexte médical, afin de mener des attaques suicide. Pourtant le même mois, la
Banque Mondiale a émis un rapport accusant Israël de restreindre la liberté de
mouvement des Palestiniens!
Maintenant il
apparaît que le Hamas a pris le contrôle de Gaza et de la frontière avec
l'Egypte, ayant éliminé le Fatah' par les armes, exécutant ses membres un à un,
après les avoir dénudés d'une façon indigne, ou les défenestrant. Personne ne
sait où tout cela va les mener, d'autant que Mahmoud Abbas a dissous le
gouvernement de Hanyeh, le remplaçant par le ministre des Finances Salam Fayad,
décrétant l'état d'urgence. Israël comme l'Egypte ont des raisons profondes de
s'inquiéter et d'empêcher la naissance à leur porte d'un Hamasland lié à
l'Iran. Mais aucun des 2 états ne souhaite s'embourber dans d'interminables
luttes sectaires et fanatiques.
D'un autre côté,
Israël comme les Etats-Unis subiront une pression pour accepter le Hamas et
négocier avec ses dirigeants. L'administration Bush ne peut pas exiger des
Palestiniens la démocratie et leur refuser un choix démocratique qu'ils
auraient fait. Mais laissons de côté cet appel de G Bush à des élections en
Palestine. Serait-il sage de négocier avec des gens qui tuent leurs
compatriotes aussi facilement qu'ils tuent leurs ennemis? Et que
négociera-t-on? Le scénario le plus favorable, un cessez-le-feu, avec une
reprise de l'aide financière internationale, permettrait au Hamas de consolider
son régime islamiste et reconstituer son arsenal pour d'autres attaques. La
dernière chose que les Palestiniens souhaitent c'est que le monde extérieur
confirme que la violence aveugle est payante.
Une leçon plus
profonde qu'on peut tirer de ces événements est qu'une société qui a passé la
dernière décennie à exalter les bombes-suicide devient elle-même la victime de
ses propres pulsions nihilistes. Ce n'est pas la conséquence de l'appel de M G
Bush à une responsabilité démocratique, mais le fruit amer de décennies de
dictature et de terrorisme que Yasser Arafat a instillé dans l'âme
palestinienne.
Notes
(1) Il y est
venu, en tenue de guerre, un revolver à la ceinture.
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